Pour les métiers liés au médico/social, c'est encore plus complexe que l'exemple de Kirika.
Chez nous, la déontologie englobe entre-autre le secret professionnel, les droits et devoirs liés au patient, etc...
Pour donner un exemple à 5 balles :
Josiane, coiffeuse, dit à Germaine pendant qu'elle lui pose ses bigoudis : "Tiens, j'ai appris que Fernand mon voisin avait un cancer de la prostate, c'est sa fille qui me l'a dit hier pendant sa mise en plis".
Michel, infirmier en hôpital, dit à son voisin lors du match de foot du dimanche dans les tribunes : "Tiens, j'ai appris que Fernand notre voisin avait le cancer de la prostate, il est passé dans mon service la semaine dernière et j'ai lu le rapport".
Josianne ne risque rien niveau déontologie et secret professionnel, son métier ne l'y impose pas. Par contre Michel risque non seulement une sanction niveau professionnel, mais également une sanction pénale pour avoir divulgué cette information et outrepassé son devoir de secret professionnel.
De même, un patient à beaucoup de droits concernant sa santé, des droits que certains médecins s'empressent d'oublier de lui rappeler car ca peut les arranger dans certains cas. Pas méchamment mais souvent le patient n'est pas au courant de ses droits. Comme par exemple le droit de consulter lui ou sa famille proche son dossier médical, de changer d'avis et demander un autre médecin lors d'une hospitalisation, de refuser à la dernière minute une intervention chirurgicale programmée, etc... Seul un état critique mettant la vie du patient en danger imminent peut donner le droit au médecin de prendre une décision sans son avis, comme une opération en urgence, etc... si ce patient n'est pas capable de prendre la décision (inconscience, état mental altéré, etc...).
Reprenons Michel, infirmier en hôpital. Lors de soins sur un patient fort âgé provenant d'une maison de retraite, il découvre beaucoup de traces révélant des coups. Il soupçonne de la maltraitance sur le patient. Il pourra en avertir ses supérieurs qui prennent en charge le patient ainsi que le médecin traitant du patient, mais en aucun cas la famille de celui-ci.
Heureusement dans ce cas, depuis peu, la loi impose au personnel soignant de transmettre des cas ou il y a soupçon de maltraitance. C'est le seul cas ou on peu passer outre le devoir de secret professionnel. Maintenant c'est pas une raison pour aller le chanter sur tous les toits, mais on peu faire remonter l'information à plus de monde tout en restant discrets (police, etc...). D'ailleurs, en cas avéré de maltraitance, si nous avons "caché" ces informations, c'est assimilé à "non assistance à personne en danger" et on encours des sanctions pénales.
Pour le secret professionnel, la nuance peut aller très loin, comme :
Guy, médecin traitant du village, reçoit Josianne en consultation pour un gros rhume. Guy quitte 2 minutes la pièce pour x raison et pendant ce temps Josiane pose les yeux sur un dossier médical qui traine sur son bureau. Elle lit que son voisin Fernand à un cancer de la prostate.
Guy, médecin traitant du village, reçoit Josianne en consultation pour un gros rhume. Pendant la prise des paramètres il lui dit "Ben je plains votre voisin Fernand, je viens de reçevoir ses résultats d'examens et il a un cancer de la prostate".
Dans le premier cas, il n'encourt pas de sanctions pénales car l'information aura été divulguée non-intentionnellement, par contre dans le second cas oui, il le dit de manière intentionnelle et risque une sanction pénale si Fernand porte plainte.
Bref, la notion de déontologie est large et selon la situation peut-être assez compliquée.
Tout ca pour expliquer que dans les métiers de la santé, la déontologie est bien en place et respectée (enfin on essaye le plus possible).
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