Le qualificatif de "troll" est qualitatif, assez soumis à la subjectivité donc, même si côté modération on essaye désespérément de formaliser un peu tout ça.
Je dirais ceci; Ce sujet ne dépareille pas de la vague récente sur le forum des généralisations débiles, analyses absconses et délires post-buzz que l'actualité génère à foison et pour ma part j'y suis assez hostile (est-il utile de le préciser après les adjectifs employés).
C'est exactement la même chose qu'avec les généralisation qui ont pour but l'amalgame : terroriste = musulman, romani = voyou parasite. Là on a juste un nouvel épisode : flic = ripoux.
Même mécanisme, même procédé, même effet.
La dernière fois de manière quasi-prophétique j'avais mis en garde contre l'emploi de fait divers à des fins argumentatives - notamment sur le caractère lacunaires de l'information. Le lendemain quelqu'un post quelque chose comme quoi ce qu'avait raconté la presse, c'était loin de la vérité - révélant immédiatement l'ineptie des contributions des 10 dernières pages.
Cela n'a pas empêché les mêmes, qui auraient du être morts de honte de s'être fait brulés de la sorte (personnellement, ça m'est arrivé, et j'ai appris), de récidiver dans la foulée. Alors je vais pisser dans un violon. Tant qu'il le faudra. Mais il serait, je pense, préférable pour nous tous que cela soit définitif;
On ne peut tirer de conclusion de 1 ou plusieurs fait divers - les médias véhiculent des informations que l'on sait (ou devrait savoir) lacunaires, mais évidemment partielles, et partiales.
Lacunaires, car le traitement de l'info est quasi-inexistant à l'ère de l'instantané et de l'information en flux.
Partielles, car évidemment les médias sont dans l'incapacité de rendre compte de l'activité et l'actualité de 6 milliards d'êtres humains ou même de 70 millions de français. Le flux est trop important et de toutes façon aucun humain ne peux le recevoir.
Par conséquent les médias sélectionne le flux.
Et finalement elle peut être partial, parce qu'en sélectionnant l'information (partielle) et en la traitant d'une certaine façon (lacunaire), on façonne une représentation de la réalité qui peut être assez éloignée des faits et ainsi orienter les conclusions du consommateurs d'actu, généralement à des fins politique.
Je ne vous apprend rien. Normalement. Mais si vous savez tout ça vous ne devriez pas tomber dans le panneau aussi régulièrement.
J'attire votre attention sur le caractère totalitaire du procédé par l'examen des objectifs politiques poursuivis dans les sujets récents où il a été employé :
-Incitation à la haine religieuse (musulman)
-Incitation à la haine raciale (romani)
On trouve toujours derrière toujours la même idée, l'essence de la pureté, qui conduit à la recherche de la pureté de l'essence. Car ce qui est bon par essence est nécessairement bon, ce qui est mauvais est d'essence mauvais, et par conséquent lorsque quelque chose est mauvais, tout ce qui partage la même essence l'est.
Une sorte de théorie de l'absolu déterminisme, mêlé d'essentialisme, mariné dans du manichéisme sauce Disney - une véritable horreur.
Dans le monde vrai, l'être humain est faillible, pas divin, ou alors il lorgne surtout du côté des divinités grecques, est c'est pour cela que toute société a ses mécanismes de correction et de contrôle. Comme la justice. Dans le monde vrai, les failles sont partout, il n'y a pas de raisons que quoi que ce soit y fasse exception. Cela inclue donc notre cas présent.
Là, il ne s'agit plus du même extrême puisqu'il s'agit de vilipender une corporation dans son ensemble (un héritage du sarkozysme en quelque sorte, on a pas fini de nettoyer). Personnellement je prends plutôt ça pour une crise de la pensée, de ceux qui ne cherchent plus les échecs de la société en en faisant une critique systémique, mais en cherchant des responsables et des boucs émissaires. En "personnifiant" ainsi les crises on espère les résoudre à grand coup de potences et guillotines...
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