Pour revenir un peu plus haut, à la personne qui demande quelle genre de pression a un prof :
- mon frère est prof à bobigny, et très honnêtement, je n'aimerais pas être à sa place.
J'ai regardé quelques unes des copies rendues par ses élèves de 3eme, j'étais sur le cul. Le langage sms et vulgaire est devenu monnaie courante dans les rédactions (" jtexploze la geule à cou de lance rocette !")
J'ai pas calculé précisément, mais t'as 70 % de mecs qui ne savent pas foutre une majuscule en début de phrase, mettre un point à la fin, ne savent pas ce qu'un un adjectif ou un verbe. Parfois ne savent pas écrire droit sur une ligne ou laisser la marge vierge.
Je ne suis pas très vieux, mais en 3eme, de mémoire, quand on faisait de la grammaire, on étudiait les propositions, on essayait pas de savoir si le mot "pendre" était un verbe ou un pronom.
Et pourtant ils lâchent pas.
Tu rajoutes à ça l'ambiance de merde des élèves qui pour pas mal s'en foutent complètement, foutent le bordel et disent aux profs :" non, je ne sors pas, t'as les nerfs hein tu peux pas me sortir de force, allez dis le que t'as les nerfs".
Travailler dans des conditions ou la plupart du temps tu as une relation conflictuelle avec ces jeunes, oui, moi je conçois que c'est un métier sujet à des pressions (avec le jeu de mot qui va avec).
Quand je vois une merdeuse de 15 ans payer des mecs pour que ces mêmes mecs démolissent une autre nana devant le collège, franchement je pense que les profs de zep ont bien du courage.
Et le seul encouragement qu'ils ont, c'est que généralement l'équipe éducative est soudée et essaie de proposer des solutions parce qu'ils se démotivent pas.
Et pourtant on crache sur les profs parce qu'ils "ont les vacances scolaires".
De la même façon qu'on crache sur mon boulot parce que "je ne paie pas de loyer".
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