Nicolas Sarkozy [...] propose que les élèves aient études jusque 18h

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Publié par toutouyoutou
Mais là encore, levée de bouclier du SNES...
(je te cite Toutouyoutou uniquement parce que tu parles des syndicats, mon raisonnement ne s'adresse pas spécialement à toi)
C'est bien beau de critiquer les syndicats et de dire qu'ils sont contre toute évolution... Mais à ce moment là, va falloir m'expliquer le rôle concret qu'ils ont parce que franchement, je ne le vois pas...
A vous écouter, on a l'impression que le gouvernement est tenu en otage par les syndicats et est obligé de leur obéir...
La réalité est toute autre... C'est vrai que les syndicats enseignants gueulent... un peu... Personnemlemnt, je trouve qu'on ne les entend pas quand il faudrait...
Mais personne ne les écoute... Depuis 5 ans, les postes d'enseignants diminuent au détriment des conditions de classe... Alors après, c'est facile de dire que les profs sont nuls qu'ils n'ont aucune autorité... Mais la réalité, c'est que les moyens manquent cruellement

Citation :
Publié par toutouyoutou
Ce qui envoie les enfants dans le privé, c'est la volonté des parents de ne pas jeter leur progéniture dans les collèges- poubelles des quartiers difficiles. Et comment leur en vouloir, quand on voit l'immense nullité du collège unique, qui n'est bon qu'à produire de la médiocrité à grands frais, et, au final, qu'à tirer les gamins vers le bas en les faisant régresser constamment.
T'as une vision de l'école publique, ça fait peur...
Moi, je trouve aussi que l'école publique va mal... Et je constate qu'effectivement, aujourd'hui, on ne peut pas jeter la pierre aux parents qui décident de mettre leur gamin dans le privé...
Mais je suis intimement convaincu que si l'école publique avait plus de moyens, elle serait en mesure d'assurer un enseignement correct...
Un exemple : le remplacement des profs absents.
Dans le privé, un prof absent est remplacé dans la semaine parfois même le lendemain...
Dans le public, avant 3 semaines d'absence, le rectorat ne bouge pas le petit doigt pour rechercher un remplacement... Au bout de trois semaines, il commence à rechercher quelqu'un...
Alors qu'on m'explique en quoi les profs sont responsables...
Moi, ce que je constate, c'est que l'administration de l'EN fonctionne mal, très mal...
Les responsables ne sont pas les profs (c'est-à-dire la partie visible), mais ceux qui sont au dessus, qui sont invisibles pour monsieur tout le monde, mais qui décident les diminutions de postes, le moment où sera remplacé un prof malade, les crédits accordés...

La machine EN est complexe, mais les responsables des problèmes ne sont pas ceux qui bossent correctement, car jusqu'à preuve du contraire, les profs (presque tous, mais comme partout) font bien leur boulot et le font consciencieusement... Mais si on ne leur donne pas les moyens, les résultats ne sera pas à l'arrivée...
Citation :
Publié par St Auron
J'ai essayé de faire le compte et ca donne que soit ton lycée était au 55 heures par semaine (si c'est le cas, ca doit pas être en France), soit tu avais pour 4 heures et demi de déplacement par jour.
Pas 4h30, mais 3h "seulement" de bus et pas question de le louper y'en a qu'un, le soir aussi (vive la campagne )

Les horaires du lycée étaient tout ce qu'il y a de plus classiques (8h/12h et 14h/18h, avec exceptionnellement des après midis qui commencent à 13h et/ou finissent à 17h)

5h45 : débout, miam-miam, salle de bain (et c'était vraiment juste niveau temps)
6h15 : départ en car et passage par la gare histoire de faire le plein une fois la tournée des patelins terminée.
7h45: arrivé au lycée

8h - 18h lycée

18h : départ du car pour rentrer (un peu moins long que l'allée car ne passe pas à la gare)
19h15 : retour à la maison, miam-miam
20h: début des dévoirs, et dodo dès que c'est terminé.
[HS]
Pour avoir bossé dans l'EN et ma femme étant prof, faudrait arrêter de dire n'importe quoi 2mn. Les syndicats & co c'est du flanc made in flanby. Ils ont aucun pouvoir d'actions sur les grandes décisions et comme le dit ci-dessus Victhor c'est l'ETAT et seul l'ETAT par le biais de son gouvernement qui dirige l'EN.
Les suppressions de postes par matière mais aussi de CPE ou les non création de postes dans l'enseignement supérieur c'est l'Etat qui le décide. Les cartes scolaires, la gestion des mutations, les quotas, les budgets alloués... c'est idem.
Aprés, des aides interviennent en plus par les collectivités locales:conseil régional et conseil général. LEur marge de manoeuvre à ces derniers: subventions soit pour du matos, construction, rénovation... soit création de poste plus ou moins précaire avec un statut de contractuel puisque seul l'Etat peut décider de créer ou non des postes de titulaires.
Pour le projet de budget 2007, 7000 postes sont supprimés ou non renouvelés. Le budget au global est en baisse. Donc qu'est-ce qu'il se passe ? Ben on a des classes de 40, des non remplacements de profs, des CPE de moins en moins nbreux...
Dans l'enseignement supérieur (et là c'est encore pire) et la recherche, c'est la débacle.
Tout ça pour dire quoi: ce n'est pas le faute des profs si le budget se fait plomber chaque année et les syndicats sont totalement impuissants.
Au lieu de sucrer des postes pour gagner des sous et équilibrer son budget, l'Etat et l'EN feraient mieux de se pencher sur certaines depénses et sur certains privilèges abusés des fonctionnaires en général par rapport aux salariés du privé
Par exemple:
Citation :
Les fonctionnaires parents d’au moins 3 enfants ou d’un enfant handicapé peuvent percevoir leur retraite sans condition d’âge après 15 années de service.
Là y a des économies à faire...
[/fin du HS]

Pour les études obligatoires, perso j'étais dans un collège/lycée privé et donc les heures d'études étaient obligatoires. Cela me permettait de faire tous les devoirs et comme ca quand j'arrivais chez moi, ben c'était tout fait. Aprés mettre ca en place de nos jours ?
Pourquoi pas mais je pense qu'il faudrait plutôt renforcer des aides individualisées et les mettre elles obligatoires. Si un élève ne comprends pas une notion ou un exercice, le fait de le boucler pendant 1h en salle d'étude avec aucun contact ni aide ne changera rien. Par contre le fait qu'un prof passe avec lui 1h pour reexpliquer et l'aider à faire un exercice est bcp plus pédagogique et a des effets bien plus positifs. Pour les élèves autonomes et qui ne sont pas en difficulté, leur mettre 1h d'études ne changera pas grand chose: ils feront leurs devoirs en étude au lieu de la maison. Mais dans tous les cas ils les feront. Donc pourquoi imposer une contrainte espace-temps ?
Mais pour renforcer ces aides individuelles, il faut arrêter de tailler dans le budget car cela demande un minimum de ressources humaines que le gouvernement se fait un malin plaisir à réduire.
Citation :
Publié par St Auron
- Les horaires des élèves français sont parmi les plus lourds de tous les pays de l'OCDE. Vous savez pourquoi ? Parce que la France a adopté un système caractérisé par peu de semaines de cours (35 semaines), mais un nombre d'heures conséquent.
Pour améliorer les choses, il faudrait supprimer le plus vite possible les deux mois de vacance, laisser à la rigueur 3 semaines, et alors on pourrait étaler le temps de travail sur toute l'année. Les élèves français ne seraient plus obligés d'avoir un rythme aussi lourd, ou d'aller en cour avec des valises de fournitures scolaires.

Seulement pour faire ca, pour faire à l'éducation nationale la réforme nécessaire, il faudrait être capable de tenir la dragée haute aux syndicats du corps enseignant. Je pense que la seule solution possible passe par la voie d'un référendum, pour passer au dessus des grèves. C'est à mon avis le seul moyen de réformer en prenant directement par la démocratie la légitimité d'imposer et de tenir le cap.
C'est un argument un peu facile de dire que c'est la faute aux syndicats. Si on reprend ton idée de 3 semaines de vacances en été, tu vas surtout te retrouver face aux professionnels du tourisme, aux pouvoirs publics (ils vont devoir payer le fonctionnement des établissements 5 semaines de plus) et aux parents. Sans compter tous les professionnels qui accueillent les scolaires en vacances (centres aérés, colonies) qui vont se retrouver au chômage.
Citation :
Publié par St Auron
- Les horaires des élèves français sont parmi les plus lourds de tous les pays de l'OCDE. Vous savez pourquoi ? Parce que la France a adopté un système caractérisé par peu de semaines de cours (35 semaines), mais un nombre d'heures conséquent.
Pour améliorer les choses, il faudrait supprimer le plus vite possible les deux mois de vacance, laisser à la rigueur 3 semaines, et alors on pourrait étaler le temps de travail sur toute l'année. Les élèves français ne seraient plus obligés d'avoir un rythme aussi lourd, ou d'aller en cour avec des valises de fournitures scolaires.
Toucher aux 2 mois de vacances d'un français, c'est comme toucher au chapeau d'un texan.
Citation :
Publié par Mahorn
C'est un argument un peu facile de dire que c'est la faute aux syndicats. Si on reprend ton idée de 3 semaines de vacances en été, tu vas surtout te retrouver face aux professionnels du tourisme, aux pouvoirs publics (ils vont devoir payer le fonctionnement des établissements 5 semaines de plus) et aux parents. Sans compter tous les professionnels qui accueillent les scolaires en vacances (centres aérés, colonies) qui vont se retrouver au chômage.
surtout qu'ici plusieurs profs ont affirmés qu'il n'était payés que pour 10 mois de travail, étalés sur 12 mois. Donc, avec une telle mesure, il faudrait rajouter un mois de salaire à tous les profs, cela risque de faire exploser le budget.
Mahorn, c'est un petit peu comme si tu me disais que si on règle le problème du chômage on va se retrouver avec des centaines de milliers de gens sans travail car vivant précisément autour du chômage de masse (agent ANPE + toutes les entreprises de reclassement + les divers association d'aide aux chômeurs + etc). Je pense que l'avenir des gamins doit passer avant le reste, et que justement ce "reste" doit se structurer autour de l'intérêt des gamins. Sinon ca sert à quoi d'avoir le premier budget de la nation dans ce domaine si le tout est structuré de façon à être inefficace ?

L'éducation, c'est ce qui détermine si la France ne sera plus demain qu'un petit pays touristique devant faire appel aux ingénieurs étrangers pour pouvoir maintenir son niveau technologique (centrale nucléaire par exemple), ou si au contraire nous continueront d'être un pays à la pointe des technologie.

La richesse de demain se fait dans les écoles d'aujourd'hui. Mais effectivement si on s'alignait sur la plus part des pays qui n'ont pas 2 mois de vacance d'été et ont de meilleur résultats que nous, il faudrait organiser la chose avec beaucoup de secteurs de l'économie. Mais franchement aucune réforme ne se fera sans un référendum.

/Critias : je suis d'accord pour dire que le climat a son importance, mais si les petits finlandais vont à l'école par -10 une grande partie de l'année, on doit bien pouvoir organiser les classes par +30. De toute façon avec les dérèglements climatique on va bien être obligé de doter toutes les structures publics de climatiseurs.
Faire un remaniement comme celui ci coûterait une somme astronomique. La France ne peux pas se le permettre. Ca fais déjà je ne sais combien de décennies que ce système est appliqués, et la France n'est pas en reste au niveau des technologies de pointe. La France est bien plus actif scientifiquement parlant que pas mal de monde ne pense. La France, un petit pays touristique ? Nous seront tous morts et enterrés avant, sauf si il y a un grand bouleversement. (OLOL une OPA hostile de la Chine sur la France.)

C'est bien beau de vouloir réformer tout ca, mais avant pense a un plan de financement.
Citation :
Publié par St Auron
Mahorn, c'est un petit peu comme si tu me disais que si on règle le problème du chômage on va se retrouver avec des centaines de milliers de gens sans travail car vivant précisément autour du chômage de masse (agent ANPE + toutes les entreprises de reclassement + les divers association d'aide aux chômeurs + etc). Je pense que l'avenir des gamins doit passer avant le reste, et que justement ce "reste" doit se structurer autour de l'intérêt des gamins. Sinon ca sert à quoi d'avoir le premier budget de la nation dans ce domaine si le tout est structuré de façon à être inefficace ?

L'éducation, c'est ce qui détermine si la France ne sera plus demain qu'un petit pays touristique devant faire appel aux ingénieurs étrangers pour pouvoir maintenir son niveau technologique (centrale nucléaire par exemple), ou si au contraire nous continueront d'être un pays à la pointe des technologie.

La richesse de demain se fait dans les écoles d'aujourd'hui. Mais effectivement si on s'alignait sur la plus part des pays qui n'ont pas 2 mois de vacance d'été et ont de meilleur résultats que nous, il faudrait organiser la chose avec beaucoup de secteurs de l'économie. Mais franchement aucune réforme ne se fera sans un référendum.

/Critias : je suis d'accord pour dire que le climat a son importance, mais si les petits finlandais vont à l'école par -10 une grande partie de l'année, on doit bien pouvoir organiser les classes par +30. De toute façon avec les dérèglements climatique on va bien être obligé de doter toutes les structures publics de climatiseurs.
L'avenir se porte sur les épaules des élèves qui travaillent à mon sens un peu trop.
J'ai des parents profs et tous les soirs ils me racontent une histoire sur un élève qui est scolarisé au lycée, en seconde précisément. L'évèle en écoutant mes parents à l'air d'avoir un niveau de cinquième. Par exemple on lui pose la question, qu'est-ce qu'il y avait en l'an 500 avant Jésus, et l'élève tout con à répondu Louis 14, alors qu'il fait du grec.

Malheureusement, les enfants de maintenant travaillent moins qu'auparavant car ils veulent plus s'amuser et ne pensent pas toujours à leurs avenirs, mais aussi les parents donnent une plus mauvaise éducation à leurs fils et filles. La responsabilité des parents comptent car ce sont eux qui finances tout pour l'enfant.

La loi de Sarkozy peut changer quelques mentalités mais très peu, car c'est des heures au lycée en plus et l'élève sera plus fatiguer pour travailler chez lui. Donner deux heures de soutien en quelque sorte ne va pas remonter la pente de la réussite, c'est certain. C'est la génération d'aujourd'hui qui est la cause de cela même si le système est en partie dedans.

Il veut tout changer: le système, etc ... Mais est-ce que cela va porter ses fruits, j'en doute fort. Les enfants ne pourront plus sortir du gouffre sans l'aide des parents.
Citation :
Publié par Wentworth
mais aussi les parents donnent une plus mauvaise éducation à leurs fils et filles. La responsabilité des parents comptent car ce sont eux qui finances tout pour l'enfant.
Le gros problème c'est que les deux parents travaillent now, enfin dans la majorité des couples. C'est fini l'époque de la femme qui reste a la maison pour s'occuper des enfants et faire la potée et le ménage. La société veut ça. Et l'arrivée de l'€ n'aura fais qu'aggraver la situation.
Citation :
Publié par Trin - Sendarin
Le gros problème c'est que les deux parents travaillent now, enfin dans la majorité des couples. C'est fini l'époque de la femme qui reste a la maison pour s'occuper des enfants et faire la potée et le ménage. La société veut ça. Et l'arrivée de l'€ n'aura fais qu'aggraver la situation.
Ca fait tres longtemps que les deux parents travaillent et ca n'a JAMAIS été une excuse pour mal eduiquer ses enfants.
Citation :
Publié par Eol Melwasul
Ca fait tres longtemps que les deux parents travaillent et ca n'a JAMAIS été une excuse pour mal eduiquer ses enfants.
Tout à fait raison avec toi !

Ce n'est pas parce que les deux parents ne sont pas là que leurs enfants ne vont pas travailler. Certains en profitent mais c'est normal.
Je voulais dire que même si les parents qui sont à la maison, on en voit de moins en moins qui s'occupent de l'éducation de leurs enfants, et c'est très déplorable pour l'enfant qui sans capacité à travailler tout seul n'aura pas beaucoup de chance dans l'avenir.
Citation :
Publié par Victhor
C'est bien beau de critiquer les syndicats et de dire qu'ils sont contre toute évolution... Mais à ce moment là, va falloir m'expliquer le rôle concret qu'ils ont parce que franchement, je ne le vois pas...
A vous écouter, on a l'impression que le gouvernement est tenu en otage par les syndicats et est obligé de leur obéir...
Sur les syndicats dans l'Education Nationale, il faut reconnaître qu'ils ont une puissance particulière, dans la mesure où ils cogèrent l'institution avec le ministère. Rien ne peut se faire sans passer par eux. En un sens, c'est bien. Mais dans la pratique, ça donne pas mal de jeux de pouvoir et d'abus de la part de certains. Et lors des mutations et des CAPA, leur pouvoir se révèle : l'évolution de carrière des enseignants passe par eux, et ça explique que beaucoup disent ce qu'il "faut" dire, pour ne pas avoir à en subir les conséquences. Dur de s'opposer à un représentant qui a des responsabilités à l'échelle de l'académie ou à celle nationale : je peux en parler...
Je ne reproche pas au SNES (parce qu'en fait, c'est de lui que je parle) d'exister et d'agir. Je lui reproche certaines pratiques (mais ça n'est pas propre à lui), et surtout, des prises de positions politiques qui n'ont rien à voir avec le syndicalisme et la défense de la profession (et lors du CPE, j'ai assisté à des choses parfaitement hallucinantes et très hautement scandaleuses de la part de certains représentants de ce syndicat...).
Mais là, on s'éloigne du sujet.

Citation :
Publié par Victhor
La réalité est toute autre... C'est vrai que les syndicats enseignants gueulent... un peu... Personnemlemnt, je trouve qu'on ne les entend pas quand il faudrait...
Franchement, à part dire "non" à tout, je ne vois pas ce que le SNES sait dire d'autre.

Citation :
Publié par Victhor
Mais personne ne les écoute... Depuis 5 ans, les postes d'enseignants diminuent au détriment des conditions de classe... Alors après, c'est facile de dire que les profs sont nuls qu'ils n'ont aucune autorité... Mais la réalité, c'est que les moyens manquent cruellement
Non, les moyens ne manquent pas particulièrement. Ils sont mal utilisés, ça c'est clair, mais ils ne manquent pas partout cruellement, et ils seraient un autre problème si on admettait que des élèves n'ont pas leur place au lycée par exemple.
Pour le collège, c'est clair, il faut un encadrement maximum d'adultes, ce qui passe par beaucoup de surveillants notamment. Là- dessus je suis d'accord.
Mais encore une fois, ça n'est pas QUE cela qui fera que les choses changeront. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'évolution de notre système est telle qu'il faut remettre à plat énormément de choses pour le réformer en profondeur : QUI sera prêt à prendre ce risque politique ? Sûrement pas la gauche, puisque le vote enseignant forme l'essentiel du vote de gauche (PS essentiellement). Et la droite, quand elle tente quelque chose, se heurte à une opposition systématique, au moins de principe.

Citation :
Publié par Victhor
T'as une vision de l'école publique, ça fait peur...
J'ai la vision née des choses que je constate au quotidien. Incapacité à comprendre des textes simples et des concepts historiques ou géographique, incapacité à dépasser la simple paraphrase sur des documents proposés, incapacité à écrire sa langue correctement, absentéisme de masse, refus de l'autorité et caprices à la chaîne, exigence de bonnes notes mais aucun travail pour y parvenir, incapacité à se concentrer et à travailler sur la durée...
Certes, ce n'est pas la majorité des élèves qui sont ainsi, mais tous les ans, c'est entre un quart et un tiers des lycéens que j'ai en charge qui est dans ce cas. Certains (autour de 10%) cumulent toutes les lacunes.
Je reviens du collège là (je suis à cheval sur le collège et le lycée cette année) : sur 25 élèves, 11 présents du fait de l'Aïd... elle est où la laïcité ? Il est où le respect des règles de l'école de la République ? Le bon côté, c'est qu'on a fait un cours super calme, qu'on a pu avancer et finir la leçon, et qu'on a même pu commencer les révisions et reprendre les points problématiques pour le contrôle de mercredi. Mais bon, ceux qui n'étaient pas là vont encore pleurer à l'injustice... Ca me gave : ils n'avaient qu'à être là.

Citation :
Publié par Victhor
Mais je suis intimement convaincu que si l'école publique avait plus de moyens, elle serait en mesure d'assurer un enseignement correct...
Un exemple : le remplacement des profs absents.
Dans le privé, un prof absent est remplacé dans la semaine parfois même le lendemain...
Dans le public, avant 3 semaines d'absence, le rectorat ne bouge pas le petit doigt pour rechercher un remplacement... Au bout de trois semaines, il commence à rechercher quelqu'un...
Alors qu'on m'explique en quoi les profs sont responsables...
C'est deux semaines le délais normal.
Sinon, des tas d'absences sont souvent anticipées, notamment pour les formations, ou les heures sont rattrapées (pas tout le temps).
Et le privé n'est pas astreint à toutes les pesanteurs administratives du public. Il est en mesure de mieux s'adapter.

Citation :
Publié par Victhor
La machine EN est complexe, mais les responsables des problèmes ne sont pas ceux qui bossent correctement, car jusqu'à preuve du contraire, les profs (presque tous, mais comme partout) font bien leur boulot et le font consciencieusement... Mais si on ne leur donne pas les moyens, les résultats ne sera pas à l'arrivée...
Je ne dis pas qu'ils le font mal. Je suis solidaire de mes collègues personnellement. La majorité des gens ont la vocation, et font tout ce qu'ils peuvent pour bien faire. Je vois surtout des gens motivés.
Mais ce que je vois aussi, ce n'est pas forcément un manque de moyens, mais un manque d'autorité qu'on leur accorde.
Concrètement, un élève absentéiste, je ne peux rien contre lui. La seule chose que je peux faire, c'est l'attraper et lui dire que je ne suis pas dupe, et que je vais l'aligner à la première occasion, sur ses contrôles ou au conseil, pour lui mettre des avertissements : c'est le chantage au passage. Mais même là, s'il décide de faire appel, il a de grandes chances de passer outre l'avis du conseil. Quelle autorité le conseil a-t-il dans cette situation ?
J'ai vu l'an dernier des élèves fort médiocres en seconde, qui n'avaient fournis aucun travail sur l'année, qui avaient des résultats franchement mauvais (autour de 07 de moyenne générale), qui ne savaient pas écrire et qui n'avaient pas de goût pour les matières littéraires, qui étaient absentéistes passer quand même en première L, en commission d'appel, avec des parents prêts à toutes les bassesses pour les excuser et remettre en question les profs. J'ai dû batailler contre des collègues complaisants et des parents casses- burnes pour obtenir des redoublements et des réorientations. Je ne me suis pas fait des amis... Et en plus c'est parce que je suis trop sévère... C'te blague... "Vous comprenez monsieur, il n'a rien fait cette année, mais il va travailler dur cet été pour se remettre au niveau..." Mécébiensur...
Il est là le problème. C'est un problème de société qui fait qu'on laisse faire aux gosses ce qu'ils veulent sans réelles sanctions, et qu'on leur fait croire qu'ils feront ce qu'ils voudront s'ils commencent à vaguement travailler un jour ou l'autre... alors qu'on sait très bien que c'est du foutage de gueule intégral. Personne n'est dupe, mais tout le monde se tait, et laisse faire, refilant le nul aux collègues de l'année suivante...
Ce n'est pas une question de moyens (pas uniquement du moins). Je prends le pari que je fais cours sans aucun problème à une classe de 40 élèves qui ont été sélectionnés et qui savent ce qu'ils font là. J'ai déjà eu une TS et une TL comme ça : jamais un souci, jamais un problème de discipline, un rythme correct, et d'excellents résultats au bac, parce que les gamins avaient été sélectionnés, et que les orientations avaient été bien faites. Ils étaient 36 et 39, et alors ? Ca marchait très bien, même si je n'ai pas pu donner autant de devoirs que je voulais : c'est pas grave, avec ce genre de classe, l'autonomie dans le travail est possible, et les plans détaillés peuvent s'enchaîner très vite. Au final, peut importe : ils auraient pu être 45, c'était pareil, on aurait travaillé tout aussi efficacement.
Tandis qu'avec 25 analphabètes, on ne travaille pas plus vite... loin de là.

Citation :
Publié par ThatsTheWay
[HS]
Pour avoir bossé dans l'EN et ma femme étant prof, faudrait arrêter de dire n'importe quoi 2mn. Les syndicats & co c'est du flanc made in flanby. Ils ont aucun pouvoir d'actions sur les grandes décisions et comme le dit ci-dessus Victhor c'est l'ETAT et seul l'ETAT par le biais de son gouvernement qui dirige l'EN.
Les suppressions de postes par matière mais aussi de CPE ou les non création de postes dans l'enseignement supérieur c'est l'Etat qui le décide. Les cartes scolaires, la gestion des mutations, les quotas, les budgets alloués... c'est idem.
En partie oui.
Sur les postes, oui, c'est l'Etat qui décide.
Mais désolé, sur la gestion des carrières, les syndicats sont parfaitement déterminants. Les inspecteurs se déchargent sur les syndicats, et les chefs d'établissements n'ont pas le pouvoir de choisir leurs profs. Toute une série de critères entrent en jeu, et le fait d'être syndiqué ou non est déterminant.
Et tenir l'évolution des carrières des profs, ça n'a rien de "flanby" à mon sens...
assez d'accord avec toutyou...(reste trop compliqué à écrire ^^)

le but de l'ecole pour moi (enfin maternelle/collège/lycée) est de donner des bases solides aux gamins afin qu'ils soient capable pour les études supérieures d'avoir une réflexion accrue et la possibilité de chercher par eux memes les informations pertinentes.

hors le fait de laisser les éleves passer dans la classe supérieure alors qu'ils sont nuls est vraiment un nivellement par le bas (bon ça m'est arrivé, mais je suis tellement fier que les 4 derniers mois avant le bac j'ai bossé comme un malade histoire de comprendre ce que je faisais, ça m'énervait trop, mais en meme temps je lisais 5-6 bouquins par semaine)

le résultat?

même un bon éleve s'arrétant juste après le bac est mal considéré car quand on voit le niveau des bacheliers actuels, cela fait assez peur.

le bac qui était une "sanction" est devenu un truc sans fondement puisqu'on y retrouve des gamins pas capable d'aligner 2 phrases sans faire de faute ou meme pas capable de faire une équation sans calculette (j'éxagère)

j'ai un cousin comme cela, il a eu son bac avec mention (très bonne note en sciences), il a fait math sup et math spé, c'est très bien.

il écrit encore jardin "jardain".........

EDIT: sur les syndicats, quelqun pourrait m'expliquer pourquoi à chaque fois que je discute avec des profs ils me parlent de leurs primes ou des syndicats?
en gros selon moi ce que tente sarkozy (ou cette vision de l'école ca peut etre lui ou un autre) est assez simple.

l'école jusqu'a maintenant en gros s'occupe de l'éducation des momes, c'est à dire histoire/sciences/langues etc...

l'education familiale s'occupant normalement de la culture et du civisme (bien sur on étudie des bouquins en français par exemple, mais entre la vision unique d'un document et la reflexion personnelle que l'on peut avoir en lisant soi même, il y a un sacré seuil).

comme la famille ne s'en occupe plus trop, il essaye de refiler le bébé au système éducatif.

pour moi une des solutions idéales serait de remotiver l'usage de la lecture, c'est tout bête, mais le fait de lire un bouquin permet sérieusement d'avoir une fluidité de langage accrue, une réflexion plus poussée, ainsi qu'une capacité d'attention supérieure, que du bon en somme.
pour ça j'ai été sérieusement déçu de l'école... étudier la chartreuse de parme/ou l'autre conne qui pleure sur son mari en révant d'un avenir meilleur (me rappelle plus du nom de cette horreur) pendant des semaines parceque c'est au programme.
quand on voit la réception des éleves à ces écrits on se demande ce que ça fout au programme, en tout cas si c'est pas pour dégouter les momes de la lecture que l'on m'explique le but..
j'ai jamais étudié un seul texte de doistoievski au collège/lycée, une honte selon moi.
oui mais ce traditionnalisme engendre le fait que pour la majorité des lycéens, lire revient à se faire chier à lire un truc insipide (même si après au niveau de l'étude de la langue c'est un autre problème)

en fait pour moi l'école doit donner des bases suffisantes pour que l'élève curieux aille plus loin. et je doute que ce style d'étude de bouquins donnent envie au lycéen lambda de passer des heures sur un bouquin, d'autant plus que le domaine de recherche en sa possession le restreint au classique....
Citation :
Publié par gadom
il écrit encore jardin "jardain".........

EDIT: sur les syndicats, quelqun pourrait m'expliquer pourquoi à chaque fois que je discute avec des profs ils me parlent de leurs primes ou des syndicats?
Etant belge (donc ayant une vue extérieur au système du BAC), je trouve que le problème majeur de ce dernier et que certaines matières "de bases" peuvent avoir des coefficients minables...

Certaines matières comme le français, la géo et l'histoire devraient avoir un coefficient plus élevé dans certaines branches.
Citation :
Publié par toutouyoutou
J'ai la vision née des choses que je constate au quotidien. Incapacité à comprendre des textes simples et des concepts historiques ou géographique, incapacité à dépasser la simple paraphrase sur des documents proposés, incapacité à écrire sa langue correctement, absentéisme de masse, refus de l'autorité et caprices à la chaîne, exigence de bonnes notes mais aucun travail pour y parvenir, incapacité à se concentrer et à travailler sur la durée...
Certes, ce n'est pas la majorité des élèves qui sont ainsi, mais tous les ans, c'est entre un quart et un tiers des lycéens que j'ai en charge qui est dans ce cas. Certains (autour de 10%) cumulent toutes les lacunes.
En fait, j'ose à peine le dire tellement je sais que c'est un sujet délicat, mais quand je vois le niveau de certain lycéens en matière d'expression orale, de connaissance de base, ... ben ... franchement, sans vouloir être désobligeant j'ai parfois le sentiment d'avoir affaire à des débiles mentaux. *lol va se faire lyncher*

Bien entendu, vous me direz que la culture et l'intelligence n'ont rien avoir, qu'on peut être une daube en histoire, en géographie, en math, ne s'intéresser absolument à aucune science et rien de ce qui s'enseigne à l'école sans pour autant être un crétin. Et c'est vrai.
Mais ce qui tend à me faire poser des questions sur la santé mentale de ces jeunes, dont je ne préfère pas m'imaginer prof de quoi que ce soit, c'est essentiellement le niveau du langage et la tenue lors d'un échange. Tout se passe comme s'ils ne connaissaient pas plus de 500 mots de français. Il y a aussi leur façon de se tenir, généralement avachie, les mains devant la bouche quand ils parlent, ou bien tellement relâché que je peine à me dire qu'on pourra faire quelque chose d'eux un jour.

Dans ce contexte, ca va être dure de faire des citoyens responsables et heureux, et je peine à voir comment la France pourra maintenir son rang au niveau technologique.
Tchernobyl, la pollution, ou que sais-je, j'ai l'impression que les jeunes d'aujourd'hui sont beaucoup plus touchés par les problèmes psychologiques qu'autrefois, sans pour autant arriver à savoir si c'est qu'une impression ou si c'est seulement le résultat de ce qu'on s'occupe d'avantage de psychologie aujourd'hui.

En tous les cas dans une réforme de l'éducation nationale j'ai un peu de peine à voir comment on peut y remédier.

J'avais lu il y a quelques années une thèse affirmant que l'empire romain aurait été sur des siècles victime des canalisations en plomb, donnant à son élite, ses classes dirigeantes des maladies mentales et faisant qu'au final la civilisation aurait fini par ne plus être capable de se maintenir.
Est-ce qu'une telle hypothèse est possible à l'heure actuelle ? Je me pose la question.
Citation :
Publié par St Thomas
Etant belge (donc ayant une vue extérieur au système du BAC), je trouve que le problème majeur de ce dernier et que certaines matières "de bases" peuvent avoir des coefficients minables...

Certaines matières comme le français, la géo et l'histoire devraient avoir un coefficient plus élevé dans certaines branches.
oui exactement. et arréter de faire des forts en thème comme disait cabrel qui seront pharmaciens parceque papa ne l'était pas
Citation :
Publié par Mahorn
...
Je ne sais pas ou tu as étudié, mais dans mon département, va essayer de demander un congé pour cause de confirmation (d'ailleurs aucune personne catholique de ma connaissance n'a été poussé a faire sa confirmation seule une minorité a depassé le stade profession de foi, encore une fois je me demande de quelle région tu parles) a un college/lycée bah je suis sur que tu te feras jeter et c'est bien normal, les vacances c'est aussi fait pour ca
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