Publié par Gordon Shumway
Parler de la constitution n'est peut être pas judicieux, néanmoins si il y a une réglementation concernant les chiens (ayant pour fond leur dangerosité) et pas sur les petites cuillères ou les géraniums c'est peut être aussi qu'il y a une raison (je peux avoir une caresse quand même

?).
En fait je ne veux pas nier qu'il puisse y avoir un souci, non pas avec telle ou telle race de chien mais autour de la mode portant sur telle ou telle race de chien. Au point que ça ait nécessité une réglementation ad hoc.
[Et en même temps une partie de cette réglementation me paraît à côté de la plaque, m'enfin je ne pars pas plus loin là-dessus maintenant].
Toujours est-il que ce sur quoi je réagissais, c'était un vaste n'importe quoi de A à Z.
Parler de la constitution n'est peut-être pas judicieux ? Je devine une légère orientation dans ta réaction

Comment ça, peut-être pas judicieux ? C'est juste absurde. (point) Et ce n'est pas dur à vérifier, suffit d'ouvrir la constitution ; et je sais que tu n'as pas besoin de le faire, en quoi ta formulation est diablement orientée.
Et le reste ? Parler de "privilège", ça correspond à quoi ? (surtout si on considère qu'il se situe sur le terrain légal, bien que ça demeure très obscur).
Et pour finir, ce qu'il dit est juste faux. (point). Considérant qu'il parle de "gros chien" puis en fin de phrase de "chien" tout court. Les 2 sont faux de toute façon.
Publié par Gordon Shumway
le Boarbull si ma mémoire est bonne. Ce chien avait été crée par croisement en Afrique du Sud pour aller chasser le lion .......
Et il y avait des gens qui voulaient faire venir ces bestioles en France !!!! Si ça ce n'est pas aller provoquer le sort hein .....
Je trouve que ce que tu dis-là n'est pas raisonnable/raisonné, si je peux me permettre ça me donne le sentiment que tu enchéris sur des informations fausses construites sur le moteur bien connu de la peur (et l'on sait comme on aime à se faire peur, à se donner cette sensation).
En l'occurence dèjà, l'histoire des croisements orchestrés par l'homme, ce n'est pas un argument valable.
En l'état actuel des connaissances, il n'existe que 4 ou 5 races de chiens primitifs, descendus du loup ou du renard (ou du Tomarcus ou du chacal doré, n'importe).
Tout le reste est peu ou prou dû à l'homme.
En conclura-t-on que tout le reste est de facto vicié, dégénéré ? En conclura-t-on que tout le reste est potentiellement plus dangereux qu'un animal garanti 100 % sans intervention humaine ?
On pourrait en revanche décréter, par exemple, que toutes les bêtes de + de 30 ou 40kg représentent un danger ambulant, et les éradiquer, ou les mettre au zoo.
Mais il n'y a aucune raison de réserver au Boarbull un traitement auquel on ne soumettrai pas un simple boxer/labrador/dogue argentin/etc.
Et le Boarbull, revenons-y : il y a 2 points justes dans ce que tu dis : c'est le fruit d'un croisement, il est apparu en Afrique du Sud.
Le reste est juste faux.
Ce n'est pas un chasseur de lion ; ce n'est pas un chasseur tout court. C'est un gardien de troupeau, tout comme par exemple le Schnauser géant est traditionnellement un gardien d'écurie en Allemagne.
Le Boarbull, c'est un gros boxer, et son comportement tout à fait normal (normalement canin) n'a jamais défrayé la chronique des faits divers au point qu'on puisse donner crédit à la première phobie venue.
Alors certes, c'est un gros chien puissant, donc il fait plus mal qu'un caniche. On en revient juste au point plus haut : si on ne peut pas supporer l'existence de cette sombre menace, on peut décrêter qu'il a les caractéristique voulus pour l'abattoir. Un raisonnement qu'on pourrait d'ailleurs appliquer aux chevaux : on garderais les poneys, coup de sabot et morsure acceptable, on ferait une croix sur les autres.
Et il existe bien un chasseur de lion, issu d'Afrique du Sud. Mais c'est le Rhodesian Ridgeback, reconnaissable à sa crête de poils dorsale.
C'est là encore une vraie crème, avec aucune statistique d'agression permettant de supposer la démence.
Et, surprise, contrairement à l'imaginaire collectif qui a déjà demarré sur les chapeaux de roue en se figurant un monstre énorme plein de dents et de tentacules... il n'accuse que 30-35 kg.
Ca pourrait poser problème si on se fixe sur la règle de l'interdiction à + de x kilos. Le tribunal populaire pourrait ne pas y trouver son compte. Il faudra simplement envisager de se séparer des chiens tout court, après tout.
Et enfin ne perdons pas de vue que le chien reste un animal, avec ses pulsions et son instincts, ce qui le place tout de même très loin de la compréhension humaine.
Eh bien voilà, toute la question est là et le chien n'a pas grand rôle à jouer dans cette histoire.
L'histoire serait celle de l'homme "moderne", de cette société qui depuis la fin du XXème siècle se précipite dans le rêve faustien en poussant des cris de terreur.
De la crème anti-ride à la généralisation de la vidéo-surveillance en passant par la frénésie de sécurité routière, le banissement des animaux ou l'installation d'élégantes barrières en pleine nature devant les points de vues de haute montagne, les mesures explosent, organisent la grande mutation, et participent toutes du même rêve : vivre mais sans risque, devenir immortel et tout-puissant.
Non, je ne rejette pas d'un bloc toutes ces mesures. Je ne me battrai par exemple pas contre la sécurité routière, dont on peut vraiment attendre un mieux, parce qu'il y a bien un problème à la base, que c'est améliorable, et surtout que ça n'exige le sacrifice d'aucune liberté fondamentale sur l'autel de la sécurité.
Mais pour beaucoup des autres, c'est bien la folie qui règne. La folie n'est pas dans le chien, elle est dans le regard qu'on porte sur le chien.
Quand on réclame l'interdiction des animaux en ville au motif que... ce ne sont pas des hommes et il peuvent mordre, d'ailleurs il y a 100 morsures graves par an sur 60 millions d'habitants, quand on réclame de la télésurveillance parce que sur 100 000 individus l'un pourrait être un kidnappeur d'enfant et que peut-être sur un coup de bol avec un investissement de 1 million d'€ par ville peut-être que... , et quand on saccage un point de vue parce que ces 30 dernières années il y a eu 2 chutes mortelles (et que les 30 années suivantes grâce aux barrière il n'y en aura plus qu'un, le malheureux qui a fait le con en s'asseyant sur la barrière), ben on sauve quelques vies, on évite quelques blessures graves, c'est indiscutable.
Mais au passage c'est l'homme qu'on aura sacrifié. Une certaine conception de l'homme comme être responsable et libre, y compris de déconner si ça lui chante.
En échange, une vie statistiquement plus longue, normalisée et infantilisée.
Un devenir-cocooning, où nous serons tous 50 % tanguy / 50 % geek, se'uls et durables.
Et le motif qui aura servi à banir les chiens servira bientôt à banir les 2-roues, l'homo-automobilis majoritaire ne pouvant comprendre l'homo-2rouis minoritaire, qui aligne trop de morts (lui au moins à la différence du toutou).
Et je me permets encore de ne pas développer ce motif de l'incompréhension d'homme à homme pour ne pas exciter le fil, m'enfin on sait comme il est pratique sur le thème du "l'autre est différent, on ne peut le comprendre, j'en ai peur, faut l'interdire".
Un problème actuellement autour de certains chiens ? Bien sûr, mais "autour". C'est un problème de milieu défavorisé, de pauvreté, englobés et générés par des problèmes d'éducation, de travail et d'urbanisme.
Le même problème s'exprime dans la bagnole, dans le langage, dans tout ce qui peut faire la vie au quotidien.
Publié par Frimousse
Un chien de grosse taille ou ayant une mâchoire dangereuse sont des armes potentiellement dangereuses. La question est donc de savoir si notre société accepte de prendre le risque (ou pas) de laisser de tels animaux se balader librement.
Tout à fait. Même chose pour une pelle de chantier par rapport à une pelle à tarte ; pour un couteau à viande par rapport à un couteau en plastique ; pour une raquette de tennis par rapport à une raquette de ping-pong.
Si le risque, enfin si la notion même de risque est devenue inacceptable, il est urgent d'interdire... ben, tout ce qui est suspectible d'entrer dans la catégorie des "armes par destination".
En constatant que ce genre de point de vue se répand, j'entrevois presque comment on en a pu arriver à des trucs que je n'avais jamais réussi à comprendre jusque-là ; par exemple la nation de "guerre préventive".
Ah bon dieu, j'en tisse des liens