Attention un peu de spoiler.
INFO AFP MAIS UN PEU DE SPOILER DANS LE TEXTE.
CANNES, 17 mai 2006 (AFP) - Le Festival de Cannes a réservé un premier accueil glacial au film "Da Vinci Code", présenté mardi soir à près de 2000 journalistes qui l'ont accueilli par le silence, des rires et quelques sifflets à la veille de sa projection officielle.
Le film de 2h32 réalisé par Ron Howard reprend, le plus souvent très fidèlement, la trame du roman éponyme de Dan Brown, succès planétaire de l'édition avec 40 millions d'exemplaires vendus, mais condamné par des dignitaires catholiques du monde entier qui dénoncent ses "contre-vérités".
Tom Hanks, qui joue le rôle du professeur en sémiologie Robert Langdon, révèle ainsi à Audrey Tautou, qui incarne la jeune Française Sophie Neveu, qu'elle est sans doute la descendante de Jesus Christ.
Mais cette révélation, clé du roman comme du film -- Jésus et Marie-Madeleine auraient conçu une descendance perpétuée jusqu'à ce jour, et que l'Eglise catholique chercherait désespèrement à cacher--, a été accueillie par des rires dans la salle Debussy du Palais des Festivals pleine à craquer.
Aucun applaudissement, mais quelques sifflets ont ponctué la fin de la projection, et les réactions des critiques interrogés par l'AFP allaient toutes dans le même sens. "Ce n'était pas très compréhensible. La phrase censée être la clé du film a été accueillie par des rires, ou plutôt des ricanements, cela résume tout", a commenté Gerson Da Cunha, critique du Times of India.
"C'était presque aussi mauvais que le livre", selon Peter Brunette du quotidien américain Boston Globe. "Tom Hanks était un zombie, heureusement qu'il y avait Ian Mc Kellen. C'est trop grandiloquent", selon M. Brunette.
Le film sera projeté pour l'ouverture du Festival, mercredi soir, lors d'une soirée de gala où les réactions sont traditionnellement moins critiques.
Rien en tout cas n'a été laissé au hasard par la Columbia pour faire monter la pression avant le dévoilement de sa super-production de 125 millions de dollars.
L'équipe du film était ainsi arrivée par un train grande vitesse Eurostar spécial depuis Londres, accueillie avec enthousiasme par environ 500 curieux et admirateurs.
Pendant ce temps, des commentaires hostiles au film, voire des appels à la censure, continuaient à se multiplier depuis les origines les plus improbables: des responsables politiques musulmans en Azerbaïdjan, la commission de censure de Thaïlande, pays à majorité bouddhiste...
Des Philippines au Pérou, de nombreux dignitaires religieux ont vivement condamné ce roman, mais les Eglises refusent le plus souvent d'appeler au boycottage.
"Le rôle de l'Eglise dans cette affaire est de donner des éléments de compréhension et d'analyse (...) Ce n'est qu'un film, il y a des choses plus graves qui se passent dans le monde", a déclaré à l'AFP Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri, président du conseil pour la communication de la Conférence des évêques de France, avant la projection de presse.
La direction du Festival attend avec sérénité cette ouverture hypermédiatisée pour ensuite laisser toute la place à la compétition, à laquelle le Da Vinci Code ne participe pas.
Après un cru de haute volée en 2005 mais laissant peu de place aux nouveaux talents, les organisateurs ont voulu donner un coup de jeune à la sélection de 20 films.
Quatre cinéastes en lice pour la Palme d'or sont nés dans les années 70 : les Américains Richard Kelly et Sofia Coppola, dont la "Marie-Antoinette" est d'ores et déjà un événement annoncé du festival, l'Italien Paolo Sorrentino, le Français Xavier Giannoli.
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