Kalea,
Je retiens une chose de ton analyse et j'aimerais y revenir.
Tu dis que ce qui a motivé les français dans le vote du NON est une espéce de sanction dirigée contre le corps politique et que du coup, les français n'ont pas répondu franchement à la question.
Je suis en parti d'accord mais je pense que les deux sont liés.
Certes, il y a eu dans les votants du NON, des mécontents (je ne sais dans quelle proportions) mais quand on a plus confiance dans les politiques et que ces mêmes politiques nous demandent de voter pour le OUI, c'est le OUI qui perd en crédibilité.
Voir des mecs de droite vendre le traité en parlant d'Europe sociale,, ça rappelle vachement Mastricht. Voir des politiques dire que ce traité est bien alors qu'on les voit au quotidien faire preuve de cynisme et d'incompétence n'aide pas à la confiance. Les promesses des uns et des autres, on arrive plus à y croire.
Alors, oui, peut-être que les français ont perdu confiance en la parole des politiques mais c'est avant tout les errances et autres promesses de nos gouvernants qui ont créé cet état de défiance.
Plus que tout le reste, je pense en effet que le traité a souffert du manque de crédibilité de la classe politique et que cela est révélateur d'une crise importante dans notre pays dans lequel on ne sent plus représenté par nos élus.
Quelqu'un a dit dans les débats d'hier que si le traité avait été présenté à nos parlementaires, il serait passé avec plus de 80% de OUI.
C'est à mon avis ce décalage entre le politique est la "France d'en bas" (je hais cette expression) qui a été déterminante.
A titre personnel, le texte ne me plaisait pas et j'aurais voté non de toutes façons mais je ne nierais pas que la perte de confiance envers le corps politique fut un argument supplémentaire.
|