[POGNAX][débats variés] La culture de l'annulation

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Publié par Ex-voto
Quasi sûr que c'était moi, je le boycotte tjs pour ses propos sur l'Agora et non pour ses vidéos qui, il faut l'avouer, me plaisaient plutôt bien.
Maintenant je ne vois pas trop le rapport avec la cancel culture, concept que je connais depuis à peine 3 mois. Ou alors le boycott de produits de certains pays ou de certaines sociétés, c'est désormais de la cancel culture ?
Je pense qu'il y a une différence entre boycotter des produits et s'attaquer à des personnes.
Le rapport est faible, sauf, de loin, dans la volonté de chercher à convaincre d'autres (si je me souviens bien, c'est très flou dans ma mémoire). Mais encore une fois, en terme de proportion, ça n'a rien à voir. Et surtout ça n'était pas "contagieux", puisqu'à priori le boycott ne se serait pas étendu à ceux qui n'auraient pas rejoint le mouvement.
Toujours est-il qu'un forum anonyme n'aura jamais les mêmes dynamiques qu'un résosocio où les individus sont particulièrement exposés et qui sont fréquentés par des dizaines de millions de personnes.
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Publié par Aloïsius
Il y a juste un rejet d'une idéologie qui se prétend anti-raciste mais qui de manière perverse essentialise les individus en les réduisant à leur taux de mélanine perçu tout en plaçant les questions économiques et sociales comme des conséquences du racisme, alors qu'elles en sont les causes. Ce qui revient à faire croire qu'on ne pourra pas lutter contre la misère et l'exploitation tant que des paquets de riz auront le portrait d'un afro-américain dessus. Je vous laisse imaginer l'efficacité de ce genre de priorité.
C'est justement très efficace. Déblatérer sur le racisme systémique, plutôt que, au hasard, militer pour un enseignement entièrement public totalement dénué de droits d'inscription, c'est beaucoup plus efficace pour perpétuer la transmission des privilèges.

Pendant que tout le monde s'intéresse aux critères raciaux de sélection de Yale, personne ne discute plus des droits d'inscription totalement exorbitant, totalement inaccessible aux classes populaires et même aux classes moyennes sauf à s'endetter sur des dizaines d'années.
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Publié par Borh
C'est justement très efficace. Déblatérer sur le racisme systémique, plutôt que, au hasard, militer pour un enseignement entièrement public totalement dénué de droits d'inscription, c'est beaucoup plus efficace pour perpétuer la transmission des privilèges.

Pendant que tout le monde s'intéresse aux critères raciaux de sélection de Yale, personne ne discute plus des droits d'inscription totalement exorbitant, totalement inaccessible aux classes populaires et même aux classes moyennes sauf à s'endetter sur des dizaines d'années.
Évidemment que c'est ça. Et nous en France comme des cons, on importe ces conneries. Dans 10 ans on aura le racisme à l'américaine et les universités/écoles de qualité payantes.
Message supprimé par son auteur.
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Publié par Ex-voto
Évidemment que c'est ça. Et nous en France comme des cons, on importe ces conneries. Dans 10 ans on aura le racisme à l'américaine et les universités/écoles de qualité payantes.
Est-ce que les étudiants racisé.e.s peuvent réellement s'épanouir dans un milieu universitaire qui leurs posent des plafonds de verres discriminatoires, et où l'oppression systémique ne cesse de s'exprimer au plus profond des amphithéâtres de notre république ?

La solution ne serait-elle pas de faire des universités réservées à ces personnes afin qu'elles soient dans un safe space et qu'elles puissent correctement étudier dans des conditions non oppressives ?

... pardon.

Mais parfois les discours que j'entends me font penser à ce genre de chose. Aux états-unis j'ai l'impression que le vivre ensemble n'est pas à l'ordre du jour avec un cloisonnement en communauté de plus en plus exacerbé. Ce qui m'embête comme toi c'est que l'on importe en France ce genre de réflexion.
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Publié par Dok Slayers
Est-ce que les étudiants racisé.e.s peuvent réellement s'épanouir dans un milieu universitaire qui leurs posent des plafonds de verres discriminatoires, et où l'oppression systémique ne cesse de s'exprimer au plus profond des amphithéâtres de notre république ?

La solution ne serait-elle pas de faire des universités réservées à ces personnes afin qu'elles soient dans un safe space et qu'elles puissent correctement étudier dans des conditions non oppressives ?

... pardon.

Mais parfois les discours que j'entends me font penser à ce genre de chose. Aux états-unis j'ai l'impression que le vivre ensemble n'est pas à l'ordre du jour avec un cloisonnement en communauté de plus en plus exacerbé. Ce qui m'embête comme toi c'est que l'on importe en France ce genre de réflexion.
Je serais étonné que personne n'ait encore fait cette proposition avec les meilleures intentions du monde.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Sango
Le vivre ensemble n'est à l'ordre du jour nulle part tout simplement parce qu'il ne se décrète pas.
Je ne comprends pas ta phrase ni le rapport avec ce que j'ai dit. Je ne dis à aucun moment qu'il faut l'imposer.

Mais pour moi la République ce n'est pas un monde où les citoyens sont subdivisés en groupe communautaire sur la base de caractère physique complètement arbitraire, et où on essentialise ces individus sur la base de ces traits physiques.
Il faut combattre toutes formes de discriminations raciales, sexistes, ... qui habitent chacun d'entre nous, et non pas les institutionnaliser que ça soit pour aider ou combattre les citoyens discriminés.

Après je n'ai pas forcément les solutions, mais je sais reconnaître celles qui à mon avis ne vont pas dans le bon sens. (cf. exemple d'Aloïsius)

Mais bon tout ceci commence à être HS...
Citation :
Publié par Borh
Je serais étonné que personne n'ait encore fait cette proposition avec les meilleures intentions du monde.
Oui c'est le modèle des HBCUs des USA : https://en.wikipedia.org/wiki/Histor...d_universities
Aux USA bien sûr tout le monde peut s'y inscrire de nos jours, de ce que j'avais lu en réalité les blancs sont même favorisés car ils ont des quotas.

L'idée est bien sûr revenu à la mode dernièrement notamment en Grande Bretagne :
https://www.theguardian.com/educatio...iversity-in-uk
https://gal-dem.com/its-time-for-bla...ies-in-the-uk/
https://www.vogue.co.uk/arts-and-lif...ish-university

Alors selon les versions, tout le monde pourrait s'inscrire, mais heureusement ça attirerai plus certains, la gratuité serait elle réservé à certains ? Quoi qu'il en soit contrairement aux HBCUs l'idée semble d'en faire des chambres d'échos perpétuels de l'idéologie décoloniale.

C'est presque mignon comment les idées nés de la ségrégation USA s'exportent ailleurs comme si ça allait de soit. Certes tout les pays de l'anglosphère sont marqué par le wokisme mais quand même c'est un peu gros.
Tout le travail d'un chercheur / militant décolonial c'est de faire une version locale adapté pour rendre ça acceptable par les indigènes d'habitude.

Dernière modification par Veilugarux ; 17/08/2020 à 18h04.
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Certes, mais si on désapprouve la pratique de la cancel culture pour tout un tas de raisons, que faut-il avoir rempli comme prérequis au cours de sa vie pour être en droit d'exprimer légitimement sa critique envers cette pratique ?
Nouvelle tactique (enfin nouvelle) pour balayer les arguments contre la cancel culture, et en quoi elle est dangereuse et contre productive, tu peux rien dire si tu n'as pas militer toi même.... Okay super, donc qu'importe si les arguments sont juste ou pas, on balaye.
Surtout changez rien, continuez avec votre méthode, avec un peu de chance on aura le droit au bûcher comme pour les sorcières.
Ou alors bientôt ceux qui on le droit de se faire tomber dessus par les fanatiques, auront le droit à un remake de la scène Shame de Cersei. Genre s'ils ont le malheur de dire que "toutes les vies compte" les faire virer ça sera plus suffisant, non faudra le défiler et tout "Shame".
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Publié par Mangemouton
L'un n'empêche pas l'autre.
Réponse classique de la plupart des militantismes.

Sauf que la réalité c'est que l'espace médiatique est limité, que les journées font 24h, même quand on est militant, que l'espace politique est limitée.

Il est évident que tous les combats ne peuvent pas être mené de front, et en l'occurrence, le combat pour une meilleure égalité économique, étant donné ses répercussions globales, me semble bien plus efficace et porteur de résultat.

Apres c'est sûr que ça demande un autre investissement que simplement faire de la '' défense '' de minorité dans les médias.
Il faut des notions d'histoire, d'économie, comprendre les enjeux et les fonctionnements de la répartition sociaux économiques des populations etc...
Citation :
Publié par Mangemouton
Et bien je fais les deux. J'ai participé au mouvement contre parcoursup par exemple (tractage, cantine, manif). Lors du mouvement contre le racisme systémique & les violences policières, j'ai fait pareil (à l'exception des cantines qui n'ont pas eu lieu puisque pas d'AG ou d'occupation).

Perso j'en ai marre des gens qui ne s'investissent dans aucun mouvement et qui viennent ensuite donner leur critique sur les tactiques à adopter, qui serait efficace ou je ne sais quoi. Si vous pensez que votre méthode/tactique pour obtenir ce que vous voulez est supérieur, allez-y lancez-vous, personne ne vous empêche.
Bah tu démontres que tu milites pour l'un et pas pour l'autre. Donc faut croire que l'un empêche l'autre.
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Publié par Mangemouton
@Thesith : C'était une réponse à "on peut pas défendre plusieurs sujets en même temps". En pratique on peut.

@Kedaïn : Du coup tu t'investis comment dans ce combat ? Tu fais quoi concrètement ? Ces leçons tu les tire de la pratique, d'études ou c'est juste une idée reçue que tu diffuses ?

Ce que vous faites pour certain.es, c'est le vieil argument des communistes/anarchistes masculinistes qui accusaient (et qui pour certains continuent d'accuser) les féministes de diviser la lutte, que la priorité c'est la lutte des classes et tout et tout.
L'attaque en légitimité c'est mignon mais ça ne mène nul part.
Ça se passe comment ? Faut qu'on soit encarté chez qui pour avoir le droit de parler ? Y'a un tampon à aller faire dans un bureau du militantisme ?

Et l'amalgame avec les communistes comment dire, t'as vu un tableau des inégalités économiques récemment ? L'argument te paraît à ce point là risible ?

Question: les noirs directeurs de musée (pour reprendre la question de départ), ils sont là parce qu'ils ont rencontré moins de racisme ? Parce qu'ils ont plus travailler que d'autres noirs ?
Ou parce qu'ils disposaient du statut social et économique avant même d'entamer leur cursus ?

Regarde les stats sur la représentation des enfants d'ouvriers en classes prepa, c'est la même chose.

Donc après tu peux décider de tous voir par la lorgnette du racisme/minorités , mais ça en dit plus sur tes propres biais que sur l'état actuel de la société.
Citation :
Publié par Mangemouton
@Kedaïn : Du coup tu t'investis comment dans ce combat ? Tu fais quoi concrètement ? Ces leçons tu les tire de la pratique, d'études ou c'est juste une idée reçue que tu diffuses ?
Il y a un truc qui s'appelle l'histoire et qui présente l'avantage de dépasser allègrement les expériences personnelles et les théories hors-sol.

Vu que ces mouvements viennent des USA, observons donc ce qu'il en est dans ce pays. Et jetons un coup d'oeil sur les inégalités dans ce pays et leur évolution :
01-gini-usa.jpg

Question bête : à votre avis, quand la gauche américaine a-t-elle commencé selon vous à se préoccuper de plus en plus des questions raciales et de moins en moins des questions économiques et sociales ? Indice : le dernier président progressiste à l'ancienne, ce fut Lyndon B. Johnson, à qui les USA doivent, via son programme de "Great Society" des trucs comme :
- medicare
- medicaid
- le FOIA
- le Voting Act
- le civil rights Act
- le clean air Act
et un tas de trucs moins connus comme l'extension des programmes de Food Stamps, la législation la plus stricte sur les armes que les USA aient jamais eu, le doublement des dépenses fédérales d'éducation. Hélas, il s'est embarqué et a embarqué son pays dans la désastreuse guerre du Vietnam. Mais en terme de politique intérieure, on avait jamais vu autant de progrès législatifs dans ce pays que depuis Roosevelt. Et les décennies qui ont suivi n'ont pas vu grand chose : si vous comparez l'ACA avec les réformes de sécurité sociale impulsées par LBJ, c'est léger.
Après en effet, si on met de côté l'entreprise de démolition sociale conduite par le GOP, il n'y eu sous Clinton et surtout Obama qu'une molle volonté de limiter la casse sociale, en particulier après que l'échec d'Hillary Clinton au début du mandat de son époux à faire avancer une tentative d'extension de la sécurité sociale.
Dans cet intervalle de temps, les campus américains, sous l'influence entre autres de philosophes et sociologues français, on progressivement délaisser les idéaux de redistribution des richesses et autres vieilles lunes marxistes pour ne plus s'intéresser qu'aux "luttes symboliques", c'est à dire aux luttes pour des symboles. En effet, les discriminations basées sur le sexe ou la couleur de peau n'étant plus légales, il reste surtout la barrière de l'argent pour maintenir en place des riches sur les faibles.
Or, la fondation de ce mur de l'argent, ce sont les droits universitaires. Ceux qu'ont déjà payé les étudiants. Dans une société infusée de théologie de la prospérité et lobotomisée par la guerre froide (ou l'inverse).
Du coup, imaginez le soulagement de tout ces jeunes bourgeois qui peuvent être dans le camp du Bien sans avoir à courir le risque de perdre le fondement de leur domination sur les autres, à savoir l'accès exclusif aux études supérieures des universités les plus prestigieuses ! Songez à quel point lutter contre les "micro-agressions", les "micro-viols" et ceux qui les commettent est autrement moins dangereux que de remettre en cause une pyramide sociale dont on occupe le sommet !
Et c'est ainsi qu'on a pu voir les mêmes personnes qui s'étranglent de rage quand quelqu'un dit "coloured" parler sans la moindre retenue des "white trash" et autres "rednecks" "vivant d'inceste et d'amphets dans les trailers parks" (je paraphrase, mais c'est le résumé et la description que des mecs comme Bill Maher font dans toutes leurs blagues). Notez du reste que l'article que je cite et qui critique l'utilisation de ce terme a besoin pour en condamner l'usage d'expliquer que parler de "white trash" est insultant envers les noirs, les latinos etc. Parce que qualifier les pauvres de "trash" n'est pas assez hallucinant, et ne provoquera pas l'indignation si cette insulte s'applique à des blancs.

Une fois mise en place l'idée que tout est racisme et que le racisme est à l'origine de tous les problèmes, la situation politique est verrouillée à double-tour, les riches sont bien à l'abris. Il leur suffira de dénoncer les vrais méchants, à savoir les pauvres n'ayant pas accès à l'éducation supérieure. Bonus, à force de leur cracher à la gueule, on le jette dans les bras du premier Trump qui passe et qui s'empressera d'offrir des réductions d'impôts supplémentaires aux classes sociales issues des universités de l'Ivy League. Tout est bien qui finit bien, chacun chez soit et les moutons sont bien mangés, heu, gardés.
Message supprimé par son auteur.
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