Dans la mesure ou cette histoire se passe en URSS, avec uniquement des protagonistes politiques, militaires, civils, scientifiques soviétiques, du matériel soviétique etc, j'ai du mal à voir ou tu veux en venir. A moins bien sûr que tu sois sur le point de t'engager sur la pente savonneuse du grand complot. Au quel cas cet échange s'arrêter la en ce qui me concerne !
Mais si coupables et héros il devait y avoir - ce qui me semble être indubitablement le cas - ce sont bien de soviétiques dont il est question.
Je penses que tu manques de recul et je t'inviterai en toute amitié à te replonger dans le contexte géopolitique pour comprendre pourquoi les gens de Prypiat ont été évacués tardivement et pourquoi des vies humaines ont été sacrifiées. La série ne dit pas tout, elle ne s’intéresse surtout pas à la situation du pays et de l'appareil d'état.
Et juste pour dire que le dernier épisode du procès n'est proche de la réalité que dans le décor, le reste est inventé et très imprécis.
A l'époque des faits, l'URSS est mal en point, les embargos commerciaux rendent la population de plus en plus pauvre, les USA sont de plus en plus riche et s'arment dangereusement, poussant les soviétiques à suivre le rythme pour entretenir leur politique dissuasive ce qui n'arrange rien à la santé du pays.
C'est pour cette raison qu'un gars comme Gorbatchev arrive au pouvoir. Il sait bien que l'URSS ne peut plus jouer le jeu de la guerre froide et veut gagner la paix, pour ce faire il engage deux politiques de réforme et d'ouverture, la perestroika et la glasnost.
En occident, tout le monde veut voir le soviétiques disparaître. En fait il aurait mieux valu voir la guerre froide disparaître et laisser l'URSS se métamorphoser mais ça on ne le sait qu'aujourd'hui.
Quand arrive Chernobyl, le politburo fonctionne encore avec ses vieilles habitudes de de tout garder secret, même de leur chef, et Gorbatchev ne comprends réellement ce qui se passe que quelques jours plus tard. Déjà la série dit faux quand elle fait arriver Legasov le lendemain même de l'accident. C'est justement parce qu'il comprends qu'on lui cache encore des choses que le premier secrétaire engage Legasov et le KGB pour lui rendre compte personnellement a lui de ce qui se passe. La série est très imprécise sur ce sujet.
Quand Legasov arrive, il fait évacuer les gens et personne ne discute là dessus. Malheureusement il s'est passé 2 ou 3 jours. Alors bien sur je suis d'accord pour rejeter la faute sur l'appareil soviétique pour ce délai qui aura coûté des cancers a des milliers de gens, mais c'est moins par non respect de la vie, que par secret bureaucratique.
Il faut savoir que les Suédois découvrent l'ampleur de la catastrophe en même temps que le chef du parti. Dés qu'il l'apprend Gorbatchev appelle l'Europe à la rescousse et personne... personne ne les a aidé. Si pardon, Hans Blix débarque, les Russes ne lui cachent rien mais Hans Blix ne fait rien, pire, c'est lui qui balancera les plus gros mensonges aux médias Européens.
Donc l'URSS s'est démerdé, ils avaient un peu d'argent et beaucoup d'hommes et je suis désolé de le dire parce que j'ai toujours eu peur de l'URSS quand j'étais petit. Mais les gars on fait ce qu'il fallait. C'est ce que m'a appris ce photographe Ukrainien en conférence quand j'étais plus jeune "
que pouvait-on faire ? On a fait ce qu'il fallait".
En conclusion, laisses moi te dire qu'une catastrophe nucléaire pourrait très bien arriver en France, notre pays est tout petit où déplacerait-on les gens ? Si il se passe un truc dans le Rhône il faudrait évacuer Lyon et Marseille, penses tu qu'on prendrait la peine de nous évacuer ? Jamais de la vie, on nous rabâcherait que c'est sans danger. Comme l'on fait les japonais ces enfoirés, on relèverait les plafonds de radiation admis et on dirait "
vous voyez ? On arrive même pas au max"
Y a pas de méchant dans Chernobyl, il y avait juste de l'incompétence et de l'irresponsabilité chez certains individus et beaucoup de courage de la part de quantité d'autres.
Le monde de la guerre froide n'était pas noir et blanc, il était d'un gris triste partout.