Si demain, je dis que Napoléon était un grand homme, aucun problème.
Je peux dire qu'il n'a en rien participer ou plutôt commandé le massacre de milliers de personnes par amour de la conquête militaire, aucun problème, on va juste me prendre pour un béotien ou un bon produit de l'enseignement.
C'est jugé moins grave que s'il les avait tué en raison d'une haine raciale.
Peut-être que la distance temporelle joue? Le chauvinisme?
Il en va de même pour tous les conquérants, que ce soit Xerxes, Jules César, Gengis Khan, ...
D'autres ont massacré une population très ciblée, comme pour les amérindiens (au hasard, Chivington), les arméniens, les kurdes, des musulmans (par des mongols) et la liste pourrait être terriblement longue. Mais on n'en donne que bien rarement une motivation raciste, il s'agit principalement de conquérir un territoire sur lequel se trouve déjà une population... qui sera donc exterminée.
Quels sont donc les grands facteurs pour déterminer s'il s'agit d'une brillante conquête, d'une conquête sanglante, d'un acte raciste?
Attention, je ne remets pas du tout en cause l'acte raciste du génocide commis par les nazis, je m'interroge juste sur la classification des autres, qui est un peu branlante, variant d'une personne à l'autre et de là, hautement subjective.
De même, si l'on interdit formellement ce fameux négationnisme, pourquoi ne pas l'appliquer aussi aux autres, avec les mêmes règles, les mêmes sanctions?
Et pourquoi ne l'interdire que dans certains cas, comme celui des crimes contre l'humanité? Et encore, pourquoi ne pas se décider à mettre à jour cette liste de crimes? Mais alors sur quels critères?
Maintenant, cette interdiction en elle-même, je la trouve très étrange.
Pourquoi interdire à quelqu'un de dire un truc idiot? Ce n'est pas terriblement contagieux un avis idiot.
La religion catholique reste terriblement ancrée dans leurs mœurs d'un grand nombre de pays européens, surtout pour des personnes plus âgées.
Et pourtant, à moins de tomber sur des personnes souffrant de déficiences mentales ou vivant à l'écart de toute civilisation ayant un système d'enseignement (et encore), vous n'en trouverez pas légion pour vous certifier que les métaphores/inepties (je vous laisse choisir) présentes dans celles-ci concernant le monde, sa création, la Terre, etc sont belle et bien réelles.
Et si on leur donnait un temps d'antenne hallucinant, cela ne ferait pas d'émules.
Mais interdisez ce discours, passez-les en justice et vous aurez le Vatican et une partie de la population sur le dos.
De grands malades y verront la preuve d'un complot, d'autres parleront de tentatives pour discréditer la religion catholique, en découlera une radicalisation progressive d'un petit nombre de partisans -enfin, croyants dans ce cas-, hurlant au complot, suintant le martyr par tous les pores de leur peau.
Notons aussi l'effet "groupe fermé", "underground", "anti-conformisme", et tout ce qui gravite dans ce cercle lexical, qui entraîneront quelques adeptes ainsi que la grande médiation faite autour de toute provocation d'un de leurs membres.
C'est un peu ce qui est fait pour le FN.
Et pour cette fameuse modification de loi, on va carrément dans la manœuvre politique discriminante. C'est bien le mot : discrimination.
Discrimination, c'est aussi le terme qui convient à l'anti-négationnisme pour certains crimes contre l'humanité, reconnus comme tel.
Positive, certes, mais discrimination quand même.
Et comme toute discrimination positive, il s'agit d'une sorte nouvelle d'ostracisme, qui je l'espère ne me sera jamais accordé. J'en serais vraiment gêné au plus profond de moi, comme par exemple si j'obtenais un poste en raison d'un quota à la place d'une personne plus qualifiée mais faisant partie de tous les majorités possibles.
Heureusement, je ne suis déjà pas une femme, repensant tristement aux mouvement féministe, pauvres paladines de l'équité féminine qui se sont fourvoyés durant l'accomplissement de leur quête, en affirmant haut et fort et bien à tord qu'elle ne pouvait pas accéder à un poste à haute responsabilité sans qu'une loi ne les y propulse.
En somme, beaucoup de paternalisme désuet et bien pensant, un peu d'ostracisme, une complaisance malsaine que je ne peux expliquer, un cocktail détonant pour des idées ayant l'effet contraire à celui escompté...
Que Jean-Marie nous fasse son show, son côté caricatural proche de l'archétype du "gros facho tout rouge" en est même parfois drôle et l'ineptie entremêlée d'incohérence de ses propos le dessert plus qu'autre chose/
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