Je ne sais pas mon cher Heathcliff car j'ai reçu des pressions, des menaces si je continuais à ennuyer les gens. Comme tu t'en doutes, je ne suis pas un héros comme l'OP qui s'attaque aux forces de l'ordre. Je ne suis pas un Jean Moulin, ni un Jean Mouldeux d'ailleurs. Je respecte l'autorité. Je comprends que la vie d'un honnête homme ne soit pas passionnante pour des gens habitués à siroter les larmes de leurs congénères avec leur petit café matinal.
Sache néanmoins que le prochain chapitre de cette histoire aurait du s'intituler avec une ironie mordante "la messe du Suifeux". J'y introduis de nombreux PoV, ainsi que de nouveaux décors et des concepts philosophiques en quantité industrielle. Je souris en pensant que personne ne le lira.
De toute façon le devoir m'appelle, j'ai d'autres occupations.
Pour patienter je te laisse un petit extrait de mon livre de chevet actuel. bonne journée.
- Voyez cher Ami. Cuisine piémontaise! Ah ma trattoria ! Je ne soupçonnais pas la supériorité des italiens en matière d'art culinaire ! - et pour la qualité ! ce n'est pas pour rien qu'ils sont au coeur de l'élevage le plus fameux ! Et, comme toujours, chaque repas me coute 1,25F (avec 10 c de pourboire). Pour le logement, l'excellent service compris, la meilleure situation dans la ville, une chambre ensoleillée comme il faut, 25F, par mois.
Le soir, je vais m'asseoir dans un local luxueux et haut de plafond : le son d'un petit concert très correct (piano, quatre instruments à cordes, deux à vent) me parvient juste étouffé comme il faut - il y a 3 salles côte à côte. On m'apporte mon journal, le Journal des Débats. Je mange une coupe de glace exquise - coût, avec le pourboire (auquel je tiens, parce que ce n'est pas ici la coutume) 40c.
(...)
amicalement,
Votre N
Une dernière chose, mais pas la dernière chose : tous ceux qui actuellement ont à faire à moi, jusqu'à la marchande des quatre saisons qui choisit pour moi ses plus belles grappes, sont tous des gens parfaitement avisés, très gentils, tranquilles, un peu gras, même les restaurateurs.
Le prince de Carignano vient de mourir ; nous allons avoir de grandes funérailles.
(...)
(Friedrich Nietzche, Dernières lettres)
Dernière modification par Compte #117140 ; 30/06/2015 à 10h11.
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