Merci beaucoup je comprends mieux.
C'est dommage que va ne soit pas plus transparent et clair.
Après il difficile de mettre sur un pied d'égalité les courses d'un jour, d'une semaine ou de trois semaines. Les stratégies ne peuvent pas être les mêmes.
Oui, c'est tout le problème. L'UCI a fait le choix de proposer quatre catégories :
1) Le Tour de France.
2) Le Giro et la Vuelta.
3) Les autres courses par étapes et les "monuments" du cyclisme (Milan - San Remo, Paris-Roubaix, Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et Tour de Lomnardie).
4) Les autres courses d'un jour.
Néanmoins, la dotation en points est assez équilibrée. La victoire dans ces épreuves rapporte respectivement 200, 170, 100 et 80 points. Cela assure que toutes les courses du calendrier seront respectées, mais du coup, les petites courses comptent davantage dans les classements mondiaux que les plus grandes (parce qu'elles sont plus nombreuses).
Je trouve bizarre d'avoir enterré une réforme mais il y a sûrement des enjeux financiers et politiques que je ne maîtrises pas.
Le projet de réforme prévoyait trois modifications fondamentales :
1) Une modification du calendrier pour éviter le chevauchement de courses World Tour (sauf pour les courses au Québec, qui seraient restées en même temps que la Vuelta).
2) La séparation de l'actuel World Tour en deux divisions, une D1 de 16 équipes au calendrier resserré et une D2 de 8 équipes. Les courses World Tour actuelles auraient également été réparties entre ces deux divisions. Les formations de D2 auraient été assurées de participer à au moins un Grand Tour par an et auraient été jugées sur les courses écartées de la D1 (grosso modo, les actuelles courses de catégorie 4 plus certaines courses par étapes de catégorie 3).
3) Un système de promotion-relégation effectif à la fin de chaque année entre le dernier de D1 et le premier de D2.
Le problème, c'est que deux problèmes ont stoppé cette réforme. En premier lieu, l'enquête de l'USADA (agence américaine anti-dopage) sur Armstrong. Celle-ci a eu pour effet indirect de mettre en lumières certaines pratiques frauduleuses de Pat McQuaid, alors président de l'UCI. McQuaid n'a donc pas été réélu et son successeur, Brian Cookson (ancien président de la fédération britannique) a mis en sommeil toutes les réformes initiées par McQuaid (dont celle évoquée ci-dessus) afin d'opérer ses propres modifications. Néanmoins, ces dernières ont été rejetées par le comité exécutif de l'UCI. McQuaid est un escroc, mais Cookson est un incompétent qui favorise le statut-quo alors que le cyclisme aurait terriblement besoin de changements profonds.
Deuxièmement, le cyclisme n'a jamais été dans une situation aussi dramatique sur le plan économique. Ces dernières années, beaucoup d'équipes ont disparu (Vacansoleil, Euskaltel), vont disparaître (Europcar) ou ont fusionné pour éviter de connaître un tel sort (Cannondale et Garmin). Résultat, le World Tour, qui devrait théoriquement accueillir 18 équipes, n'en a que 17 cette année, car aucune autre formation n'était intéressée (et encore, il a fallu inciter IAM à postuler). Or, pour mettre en place la réforme évoquée plus haut, il faudrait dans l'idéal 24 équipes dotées d'un budget suffisant (au moins 8-10M) et motivées à intégrer la première division... Aujourd'hui, on en est très loin. De plus, certaines équipes sont actuellement en conflit avec l'UCI pour obtenir une partie des droits télés, ce qui n'arrange rien à la situation.
Si j'ai bien suivi le classement ne sert que de bonus individuel et donc influe peu sur le classement individuel du TDF actuel.
Mais la place d'un Thomas (anglais comme froome) semble être un choix stratégique purement anglais pour le championnat du monde. Au détriment en interne chez sky d'un Porte. Les anglais auraient-ils plus d'esprit patriotique que les espagnols ou les francais?
Non, pas vraiment. Le rôle de Thomas était imprévu (au début du Tour, Froome était leader unique) et uniquement liée à l'évolution de la course jour après jour. En revanche, toutes les formations accordent une place particulière aux coureurs de leur nationalité, c'est vrai. Les équipes françaises, par exemple, alignent 82% de coureurs français (37 sur 45 possibles).
Un connaisseur de cyclisme serait capable de déterminer la nationalité d'une équipe en regardant quels sont ses coureurs et c'est valable pour chacune des 22 équipes présentes sur ce Tour de France (pareil pour celles qui n'y sont pas). C'est lié à des motifs de formation (les équipes se reposent souvent sur des structures de formation locales et/ou nationales), de détection ou encore à la volonté du sponsor (c'est pour augmenter les ventes de BMC aux États-Unis que l'équipe a recruté Phinney et Van Garderen) ou du manager général. Néanmoins, le motif sportif l'emporte toujours, en définitive, et un excellent coureur étranger sera toujours préféré à un mauvais coureur local.
C'est bien une belle mentalité de loser ça. Je comprend très bien que c'est mieux d'arriver à faire top 10 plutôt que d'avoir un palmarès vierge, mais je suis persuadé que c'est une belle manière de ne jamais rien gagner de sa vie. Oui il y a des gens plus fort que toi, en l'occurrence Froome > all, mais si tu pars du principe que c'est cool de faire top10 tu ne vas jamais rien gagner. A part Nibali et Contador, j'ai l'impression que les autres ont vraiment une belle mentalité de loser aka "vaut mieux faire 2 que 3", et pourquoi pas " L'important c'est de participer" pendant qu'on y est? Exemple Wiggins qui décide de gagner le Tour, il met tout en oeuvre pour arriver à ce résultat, il le gagne (qui était un peu pourri aussi), il se rend compte qu'il ne peut plus réitérer l'exploit -> il a arrêté plutôt que de continuer et de viser les places de merde -> il passe à autre chose où il gagne etc. Ca c'est une belle mentalité de gagnant. Contador y'a 2 ans qui dit, je cite mot à mot traduit littéralement par mes propres soins, "je m'en bat les couilles de finir 2éme, y'a que la victoire qui compte".
Alors ouais tout le monde ne peut pas prétendre de gagner le Tour mais c'est l'impression qu'ils viennent dès le départ pour assurer leur 8ème place qui fait chier.
Je vise pas vraiment Gesink qui lui au moins il aura essayé d'attaquer au début du Tour pour une fois, mais tous les autres rats qui se contentent des miettes alors qu'il auraient peut être pu avoir la grosse part du gateau si ils se motivaient en se disant qu'il peuvent être le meilleur.
Dommage quoi.
Des coureurs capables de gagner un Grand Tour, il y en a tout au plus 10 simultanément. Actuellement, il y a Froome, Contador, Nibali, Quintana, Uran, Valverde, Rodriguez et Aru. Les autres peuvent tenter toutes les tactiques qu'ils désirent, ils n'ont pas le niveau sportif pour gagner un Grand Tour (du moins, pour le moment). Alors, que devraient-ils faire ? Ne plus s'aligner sur ces courses ? Perdre du temps volontairement pour pouvoir viser les étapes ? Ils essayent d'obtenir la meilleure place possible, de faire leur propre course. Hier, par exemple, il y a une intense lutte entre Barguil et Mollema pour la dixième place dans le dernier col. Cela n'a pas été diffusé et le spectateur lambda n'en a pas conscience, mais cela a constitué également une lutte importance pour ces coureurs.
C'est amusant, parce que la RTS en parlait justement aujourd'hui. Si Bardet ramène le maillot à pois à Paris, tout le monde considérera qu'il a fait un meilleur Tour que l'an dernier. Pourtant, sur le plan sportif, il est bien moins fort que l'an dernier puisque que durant les deux premières semaines de course, il n'était nulle part en termes de performances. Médiatiquement, sa performance de cette année est certainement plus notable, mais sur le plan sportif terminer 6ème d'un Tour de France demeure une grande performance réservée à une élite.