Je veux bien, mais le marketing ne "récupère" absolument pas la question philosophique du Beau (est-ce que le Beau est universel, une vertu, divin, etc). Sa principale question n'est pas de savoir ce qui est Beau et encore moins de s'interroger sur le sujet; mais simplement de savoir ce qui plaît à la cible et frappe les esprits. Le plus souvent à base de sondages, d'études de marché, de questionnaires de satisfaction, et de données personnelles de navigation sur le web. Ca fait déjà un moment que les équipes de marketing recrutent moins des créatifs et des philosophes de l'Esthétique, que des neuro-scientifiques, des sociologues, et des spécialistes de la grosse data. (j'ai cru voir passer une grosse data). Bref.
Toujours est-il qu'étendre le concept de "douance", d'aptitude, d'intelligence aux domaines littéraires et artistiques -en plus des domaines scientifiques- c'est carrément casse-gueule, de mon point de vue. Parce-qu'autant poser un diagnostique de roxxance en Maths reste périlleux mais possible, autant poser un diagnostique de roxxance sur un domaine plus "littéraire" comme la Peinture par exemple relève de la science-miction. Du moins à mes yeux.
Ca fait plus de 2000 ans que l'Humanité et les commissaires priseurs s'arrachent les cheveux pour savoir qui a du "talent", ce qu'est le "talent", et qu'est-ce qui est "beau" et qu'est-ce que le "beau"...
Alors je reste sceptique car en la matière, on ne peut qu'évaluer le travail fourni (et toutes les questions du jugement de l'Art que ça soulève), et une personnalité. Or pour ne prendre que V.Hugo et A.Rimbaud, on a affaire à des profils qui sont pour le moins très différents, si ce n'est diamétralement opposés.
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