Féminisme et égalité des sexes (#2)

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Partant du principe que nous avons réussi à infléchir la transmission de nos gênes par l’utilisation de certains modes matrimoniaux, ouais. Même notre évolution, et donc nos corps, sont marqués par notre culture.

Ensuite, partant du principe que la nature et la culture sont des projections de l’esprit humain qui n’ont de réalité que parce que nous leur en donnons, notre façon d’appréhender la nature et la culture est de toutes façons totalement culturelle. Ce qui mène à une impasse (l’existence même des objets nature et culture est entièrement culturelle, nous définissons donc au moins un des deux objets de notre relation la plus intime à l’univers par l’action d’un de ces objets. En vérité, un composé synthétique n’a été produit que grâce à des choses se trouvant dans l’univers et par l’action d’une forme de vie de ce même univers, la synthèse n’est qu’une facilitation de procédés chimiques et physiques existant, mais nous la jugeons artificielle car elle est le produit d’une action culturelle).
Voir Par-delà nature et culture de Descolla pour une bonne synthèse du machin, le signe et la technique de Hottois pour une explication brillante de ce qu’est l’humain (même si ce n’est pas l’objet du livre), et j’en passe.

Indice : sans culture, pas de langage. Sans langage, pas d’humanité. C’est aussi basique que ça. Et oui, ça implique que le règne animal ne soit pas aussi naturel que ça, vu la quantité d’espèces disposant de langage.

Après, l’argument de nature, il est bien gentil, mais j’attends vraiment de voir comment les gens qui l’emploient se démerderaient à poil et seuls en milieu sauvage. Ils comprendraient assez vite pourquoi nous sommes des êtres culturels (bon, personnellement, je pense qu’on devrait repenser tout le bazar pour entrer dans une autre relation avec l’environnement).

Édition : et pour préciser

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophi...e/nat_cult.htm

Citation :
Nature et culture

« Les sociétés humaines présentent un phénomène nouveau, qui consiste en ce que certaines manières d’agir sont imposées ou du moins proposées du dehors à l’individu et se surajoutent à sa nature propre, tel est le caractère des institutions. » Durkheim

1. Notre nature : notre constitution biologique

L’être humain est un être biologique. Il appartient à une espèce naturelle. En tant que membre d’une espèce naturelle, l’être humain a des caractéristiques psychophysiologiques irréductibles :

Une anatomie (structure cérébrale, bipédie, main préhensile...)
Des besoins élémentaires
Des instincts rudimentaires

Par « nature », on peut entendre toutes ces caractéristiques que nous possédons du simple fait de notre appartenance à une espèce déterminée. Elle serait à la fois innée et biologique.

Cependant, il ne faut pas oublier que le propre de tout organisme vivant est de se développer et que tout développement est le produit d’une interaction entre un état donné et un environnement. Notre nature serait donc non seulement ce qui nous est donné au départ, mais aussi ce qui est acquis au cours d’un développement considéré comme normal pour l’espèce.

Mais qu’est-ce qu’un développement normal pour un être humain ? L’enfant sauvage, Victor de l’Aveyron, est-il normal, par exemple ?

2. Notre nature : notre culture

Tous les actes, tous les événements, même les plus élémentaires et les plus « naturels » de l'être humain, comme naître, se nourrir, dormir, mourir... sont toujours accompagnés de rites, de cérémonies, de règles et de choix non biologiquement déterminés. Par exemple, il faut manger pour vivre : c’est un déterminisme biologique. Mais ce que l’on mange, la façon dont on le mange, l’horaire des repas etc. dépendent pour l’essentiel des habitudes et des traditions de la société à laquelle l’individu appartient.

C’est en ce sens qu’Émile Durkheim (théoricien français du XXe siècle, fondateur de la sociologie) dit que les institutions, comme faits de culture, se "surajoutent" à notre nature. Ainsi, il est de la nature humaine de développer des cultures. À l’hérédité biologique s’ajoute l’héritage social. Ce phénomène se retrouve d’ailleurs à des degrés divers chez d’autres animaux sociaux.

3. Critère du culturel et relativité des cultures

À la limite, tout est naturel. Rien de ce qui advient ne peut être radicalement contre-nature. Si tout est naturel, qu’est-ce que la culture ?

Pensez au sens premier, agricole du terme : la culture, comme activité, par opposition à la cueillette, consiste à produire, plutôt qu’à simplement trouver, ses moyens de subsistance. « On peut distinguer les hommes des animaux par la conscience, par la religion, par ce qu’on voudra. Ils commencent eux-mêmes à se distinguer des animaux dès qu’ils commencent à produire eux-mêmes leurs moyens d’existence. » (Karl Marx, L’Idéologie allemande)

La culture est d’abord cette appropriation de la nature par cette activité démiurgique qu’est le travail et sur la base de laquelle s’édifient les rapports sociaux et les représentations idéologiques.

La culture est donc l’instauration d’un ordre nouveau qui se superpose, ou plutôt, qui se mêle à l’ordre naturel et qui fait que les êtres humains, dans leur développement et dans leurs activités, ne sont jamais strictement limités par leur nature biologique, instaurant ainsi la distinction entre le naturel (ordre nécessaire) et le culturel (ordre conventionnel).

Il faut donc distinguer deux concepts :

Le concept d’individu humain qui renvoie à un membre d’une espèce naturelle, biologiquement déterminé.
Le concept de personne humaine qui renvoie à un être social, historiquement situé.

Les êtres humains étant à la fois individus humains et personnes humaines, ayant à la fois une nature et une culture, comment faire en eux la part des choses? Autrement dit, quel est le critère du naturel et du culturel, ce qui permet de les discriminer?

Pascal faisait déjà remarquer la difficulté qu’il y a à les distinguer. Ainsi, disait-il, « Les pères, , craignent que l’amour naturel des enfants pour eux ne s’efface. Quelle est donc cette nature sujette à s’effacer? Qu’est-ce que nature? Je crains que cette nature ne soit elle-même qu’une première coutume comme la coutume est une seconde nature.»

Pascal dans cette remarque a très bien vu trois points importants :

Le naturel a un certain caractère d’immuabilité, de permanence.
Le culturel (« la coutume ») est en quelque sorte naturel à l’homme. (L’homme est par nature un être de culture. (Pascal parle de « seconde nature »)
À cause de l’importance du culturel et de la relative stabilité du naturel, on a tendance à décréter naturel ce qui n’est souvent qu’une valeur culturelle fondamentale pour une société donnée, et ce, pour assurer à cette valeur une certaine pérennité.

Un exemple célèbre de cet usage abusif du concept de nature pour justifier un ensemble de valeurs, est la notion de Droit naturel au XVIIIe siècle. Pour justifier l’idéal d’égalité contre un ordre féodal fondé sur la hiérarchie et les privilèges, l’égalité est décrétée droit « naturel » de l’individu. (Les Grecs au contraire considéraient les individus comme naturellement inégaux, justifiant ainsi par l'ordre naturel l’inégalité des conditions dans la cité.) Remarquons que ces mêmes théoriciens du Droit naturel décrétaient aussi la propriété privée comme un des droits naturels inaliénables, ce qui n'était pas sans poser des problèmes de compatibilité pratique entre les deux exigences. Rousseau faisait d'ailleurs de l'appropriation l'origine de l'inégalité et ne reconnaissait un droit limité à la propritété qu'à l'intérieur de la société fondée sur un contrat légitime. Loin d'être naturelle, la propriété privée se définit juridiquement comme "le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règlements." (Code Civil, art. 544)

Si tant est qu’il soit possible de distinguer, au moins en principe, le naturel du culturel en l'homme, Claude Lévi-Strauss dans Les Structures élémentaires de la parenté, propose le critère suivant:

Ce qui est naturel relève de lois nécessaires et est universel.
Ce qui est culturel relève de normes conventionnelles et est relatif.


Contingent/Nécessaire/Possible
Universel/Général/Particulier/singulier

4. L’être humain comme être culturel

C’est un non-spécialiste

L’être humain est dépourvu de toute adaptation spéciale instinctive. C’est ce que rappelle symboliquement le mythe de Prométhée et Epiméthée : Epiméthée est chargé par les Dieux de distribuer les dons aux animaux. Mais à la fin de la distribution, il ne reste aucun « don » naturel pour l’homme; pour corriger les effets de l'imprévoyance de son frère, Prométhée vole aux Dieux le feu et la technique qui permettront à l’homme de fabriquer des outils pour pallier son indigence. L’homme peut donc s’adapter virtuellement à toute situation. Konrad Lorenz dit de l'être humain qu'il est un "spécialiste de la non spécialisation". L'homme peut même dépasser son cadre spatio-temporel actuel en se représentant des situations et des interventions seulement possibles.

C’est un être inachevé

L’être humain conserve toute sa vie la souplesse et la curiosité caractéristiques des individus jeunes des autres espèces dites « supérieures ». Il a, selon la formule de Lorenz, une "aptitude à la juvénilité". La sclérose du comportement ne frappe les êtres humains que tardivement, et c’est une maladie (la sénilité). L’être humain garde théoriquement toute sa vie sa créativité

C’est un être risqué

En l’absence de structures instinctives fixes, l’être humain perd la garantie de se développer humainement. Il a constitutionnellement une possibilité de se perdre. Rousseau remarquait déjà que seul l’être humain, parmi les animaux, avait cette possibilité "de devenir imbécile", c’est-à-dire de régresser plus bas que nature. C’est le problème des enfants sauvages ou séquestrés, qui, en l’absence de contact normal avec leurs semblables, perdent la capacité de développer leur potentiel humain. « L’homme en tant qu’homme, avant l’éducation, n’est qu’une simple éventualité, c’est-à-dire moins même qu’une espérance. » dit Jean Marc Itard.

La déficience des instincts est particulièrement sensible en ce qui concerne les relations entre congénères. La raison qui supplée à l’instinct instaure dans toute société trois constantes :

L’exigence de la règle : Les normes varient d’une société à une autre, mais toute société possède des normes qui règlent le comportement réciproque des individus. C’est une façon de lutter contre l’arbitraire pur des rapport de force.
Le voeu de réciprocité : Pour que le groupe fonctionne, il faut que ses membres puissent s’attendre à ce que chacun se conforme aux droits et aux devoirs qui lui reviennent conformément à son statut. Autrement dit, personne ne devrait pouvoir se soustraire à la règle commune. (Rousseau fait de la totale réciprocité dans l'abandon des prérogatives individuelles l'unique clause de son contrat social.)
Le mouvement oblatif : Dans toute société, il se pratique des échanges de dons qui sont une façon de s’engager envers autrui et de lier autrui à soi. Exemple : le Potlatch chez les amérindiens de la Côte Ouest du Canada ou la Kula chez les mélanésiens.

5. Ethnocentrisme et relativité des cultures

Les cultures varient et elles évoluent. Mais rien ne permet de supposer que telle ou telle forme culturelle serait préférable à telle autre, et encore moins que les formes culturelles actuelles seraient le résultat d'un progrès de la civilisation. L'ethnocentrisme consiste à prendre sa propre culture comme référence et la décréter supérieure aux autres. Or, "le barbare, c'est celui qui croit à la barbarie" dit Lévi-Strauss, puisque le refus de reconnaissance de l'humanité étrangère est précisément un trait caractéristique des cultures dites "primitives".

Conclusion

« L’homme n’a pas de nature, il n’a qu’une histoire. » dit Jean-Paul Sartre. L’être humain comme être biologique n’est qu’un potentiel. Il n’y a pas de nature humaine préétablie qui pourrait se révéler à l’état pur chez l’être humain isolé de ses semblables. L’hypothétique « état de nature » des théoriciens du contrat social est une fiction. L’être humain qui ne s’élève pas à l’étage de la culture s’abaisse en dessous de sa condition. La culture se transmet par éducation et suppose la communication entre les individus (le langage).

Cependant, il n'y a pas une mais plusieurs cultures. Cette diversité culturelle est une richesse mais aussi un défi.


Maryvonne Longeart
La partie naturelle de l’humain est ce qui le relie à la bactérie ou au dinosaure. Ce qui fait sa spécificité, ce qui le distingue (sans idée de supériorité), c’est ça culture.

Voilà, c’était histoire de dire que je ne sors pas ça du cul d’une poule.



Maintenant, si on pouvait arrêter de nous sortir l’argument de la nature humaine à tout bout de champ, ce serait sympa. Merci. Ça commence à devenir lourd de voir des gens justifier leurs préjugés avec des arguments invalidés depuis avant leur naissance. De rien.

Dernière modification par Fenrhyl Wulfson ; 25/04/2013 à 18h59.
Citation :
Publié par Siamoize
oui enfin dire que le foot c'est que pour les mecs parce que c'est dans leur nature c'est du bullshit en barre, point. Pas besoin d'avoir un mastère de psycho
Pour certains, faut croire que oui.

C’est dire l’épaisseur de la croûte de bêtise crasse qui leur encombre la tête.
Citation :
Publié par Siamoize
oui enfin dire que le foot c'est que pour les mecs parce que c'est dans leur nature c'est du bullshit en barre, point. Pas besoin d'avoir un mastère de psycho
Bah c'est pourtant le principe de la théorie du genre, à laquelle s'opposent ardemment la grande union des rétrogrades.
Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
Indice : sans culture, pas de langage. Sans langage, pas d’humanité. C’est aussi basique que ça. Et oui, ça implique que le règne animal ne soit pas aussi naturel que ça, vu la quantité d’espèces disposant de langage.
Et on peut également citer les mèmes animaux, qu'on a pu observer récemment, et qui brouillent encore plus la frontière entre le concept de nature et culture.

Sinon, une affichette sur le thème "La costumade n'est pas un consentement", abordé plus tôt dans ce sujet :
cosplay-is-not-consent.jpg

On peut constater que le message ne s'adresse pas qu'aux gros lourds, mais à toute la communauté, l'invitant à ne pas rester passive face à ce problème. Car il est facile de se dire "Non mais moi j'ai rien à me reprocher, je met pas la main aux fesses des nanas, je les traite pas comme des chiens, je suis pas sexiste", de généraliser "d'ailleurs mes potes sont comme moi, donc notre communauté est plutôt tolérante et ouverte", et de manquer le fait qu'elle soit malgré tout perçue comme hostile et agressive parce si que seule une minorité de demeurés a un comportement ouvertement sexiste, le reste regarde ailleurs (ou rit avec eux).
Citation :
Publié par Cpasmoi
C'est une vision sexiste: une femme est assez grande pour se défendre, elle n'a pas besoin d'un protecteur.
Ça n'a rien de sexiste : n'importe quel individu pris à partie par un débile devrait pouvoir compter sur le reste de sa communauté pour le défendre et le protéger, afin de limiter la nuisance du gros lourd et ainsi la gène occasionnée, et ce quelque soit le genre de la victime.

Ce n'est pas une négation de la capacité à se défendre seul, juste une remise en question du besoin d'avoir à se défendre seul.
L'individu est (presque) toujours faible face au groupe, quelque soit son sexe. Si dans une foule de 1000 personnes tu en as 15 qui te harcèle, te pince le cul et se foutent de ta gueule mais que personne parmi les 985 autres ne réagit, tu es à 1 contre 15. Pire, toute tentative de prendre à témoins le groupe plus large risque de se retourner contre toi à partir de l'instant où tu apparais comme l'empêcheur de rigoler en rond.
C'est bien joli tout ça, j'ai d'ailleurs lu avec intérêt les références que tu m'as extraites mais tout celà explique bien que la culture est un élément complémentaire et limite constituant à la nature humaine. Il y a une intér-action entre les 2 et peut-être même même d'autres concepts qui peuvent encore mieux caractériser et définir la nature humaine. Il n'y a rien qui dit que ce qui fait ce qui est en nous est strictement d'ordre culturel.

Est-ce la culture qui est naturelle ou la nature qui est culturelle ? Vouloir distinguer les 2 ne sera toujours que théorique mais cela ne veut pas dire que le tout devient alors culturelle. Ce n'est pas parce que tu peux définir la nature par le langage que tu peux ainsi la saisir et en faire d'elle quelque chose de culturelle.Tu ne fais que définir un état de fait subjectif par tes moyens naturelles.

Sans nature, pas de langage et sans langage pas de culture. Ce n'est pas l'homme qui parce qu'il dit de quelque chose "Soit" qu'elle est.

Et pour Siamoize, personne n'a dit que le football devait être un sport que pour les mecs. Il y en a qui ont l'interprétation facile ici.

Dernière modification par Compte #238807 ; 25/04/2013 à 20h01.
Citation :
Publié par .Sash
Est-ce la culture qui est naturelle ou la nature qui est culturelle ? Vouloir distinguer les 2 ne sera toujours que théorique mais cela ne veut pas dire que le tout devient alors culturelle. Ce n'est pas parce que tu peux définir la nature par le langage que tu peux ainsi la saisir et en faire d'elle quelque chose de culturelle.Tu ne fais que définir un état de fait subjectif par tes moyens naturelles.
Ce n'est pas trop le sujet du débat. Que la nature soit culturelle ou que les deux concepts soient complètement dissociés, dans les deux cas l'argument de "c'est naturel alors ça ne peut pas être changé" est nul et non avenu.

Il n'y a rien d'immuable et tout peut être changé si on ne part pas du principe fataliste que "c'est comme ça, on ne peut rien y changer". L'excuse du "c'est naturel" sert avant tout à prendre certains éléments de ce qui construit nos visions du monde et en faire des éléments immuables avec lesquels on est obligé de composer pour éviter d'avoir à réfléchir à comment ça pourrait être autrement.

Ca n'est pas un argument recevable, quelle que soit la façon dont on appréhende les liens entre la nature et la culture.
Citation :
Publié par Aloïsius
Pire, toute tentative de prendre à témoins le groupe plus large risque de se retourner contre toi à partir de l'instant où tu apparais comme l'empêcheur de rigoler en rond.
Ca m'a tellement couté par le passé.
Et pourtant, ca m'a pas servi de lecon.
Je reste l'empecher de rigoler en rond.

(La difference, c'est que maintenant j'ai 50cm de plus, c'est plus facile de pas se faire emmerder)
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Prootch
Il y a même des mecs que le foot fait chier
Ca me fait chier grave aussi. ^^
Citation :
Publié par TabouJr
Ce n'est pas trop le sujet du débat. Que la nature soit culturelle ou que les deux concepts soient complètement dissociés, dans les deux cas l'argument de "c'est naturel alors ça ne peut pas être changé" est nul et non avenu.

Il n'y a rien d'immuable et tout peut être changé si on ne part pas du principe fataliste que "c'est comme ça, on ne peut rien y changer". L'excuse du "c'est naturel" sert avant tout à prendre certains éléments de ce qui construit nos visions du monde et en faire des éléments immuables avec lesquels on est obligé de composer pour éviter d'avoir à réfléchir à comment ça pourrait être autrement.

Ca n'est pas un argument recevable, quelle que soit la façon dont on appréhende les liens entre la nature et la culture.
Le fatalisme n'est pas toujours dans la raison de celui qui ne veut pas changer quelque chose, elle peut être aussi dans la raison qui motive quelqu'un à vouloir le faire. Je suis du genre à penser que les choses se font comme elles doivent se faire, bonnes ou mauvaises. Il n'y a que l'homme pour penser qu'il puisse y changer quelque chose. Est-ce du pessimisme ou de l'optimisme selon toi ? La résignation peut-être une bonne chose. Bien souvent c'est plus une question de rapport de force qu'autre chose.

Dernière modification par Compte #238807 ; 25/04/2013 à 21h03.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Ça n'a rien de sexiste : n'importe quel individu pris à partie par un débile devrait pouvoir compter sur le reste de sa communauté pour le défendre et le protéger, afin de limiter la nuisance du gros lourd et ainsi la gène occasionnée, et ce quelque soit le genre de la victime.

Ce n'est pas une négation de la capacité à se défendre seul, juste une remise en question du besoin d'avoir à se défendre seul.
D'ailleurs un débile ne pincera surement pas les fesses d'une femme, la débilité est une maladie qui n'a pas ces symptômes là et les débiles méritent encore plus d'être défendus car eux peuvent difficilement le faire seuls.
Citation :
Publié par .Sash
La résignation peut-être une bonne chose.
Ben non.

La résignation, c'est justement ce qui fait qu'une poignée de sombres crétins qui tatent le cul des meufs qui cosplay pendant les conventions de geeks et assimilés jettent sur une communauté entière, dont la diversité indiscutable devrait pourtant prévenir qu'elle souffre de telles généralisations, des accusations de sexisme.

C'est parce que les autres, ceux qui ne méritent pas d'être mis dans le même panier que les bas de plafond qui grouillent au fond de la panière, ne réagissent pas sous le coup de la résignation et du fatalisme, que Mar_Land les accuse eux aussi, et à mon avis injustement, de partager l'échelle de valeur de ceux qui méritent effectivement ses reproches.

C'est parce que la majorité d'entre nous sommes résignés que Mar_Land peut joyeusement y aller de ses exagérations et de sa petite vindicte pour demander qu'on condamne les hommes sans prêter plus d'attention à ceux que l'on condamne.

La résignation des uns conduit toujours à plus ou moins long terme à l'injustice des autres.

Donc non, la résignation n'est jamais une bonne chose sur la durée.
Citation :
Publié par Andromalius
Elles peuvent pas coller une tarte aux importuns, sinon ?
non, elles peuvent pas ... en tous cas moi j'sais pas, y'a un groupe de lourdeauds qui me fait chier, je suis seule, je vais pas balancer des tartes vu mon gabarit, je risque de finir à l'hôpital avec un seul retour de baffe.

.Sash: ça s'appelle le fatalisme ton truc
Citation :
Publié par Siamoize
non, elles peuvent pas ... en tous cas moi j'sais pas, y'a un groupe de lourdeauds qui me fait chier, je suis seule, je vais pas balancer des tartes vu mon gabarit, je risque de finir à l'hôpital avec un seul retour de baffe.
Faut peut etre arreter de delirer, les conventions avec des cosplayeuses qui finissent par dizaine a l'hosto, c'est pas franchement en tete de l'actualité.

Tu lui met une droite si il fait le con, histoire qu'il comprenne, et si il pige pas t'appelles un vigile.



Faut avoir aussi un peu d'assurance, sinon le mec va sentir que tu te laisse faire, et en profiter.
Tu lui remet les pendules a l'heure, il peut se passer 2 choses:
-la plus probable: il s'y attend pas, et il sera perdu dans ses repere (bawé, si il te met une main au cul, c'est pas qu'il s'attend a se faire tej en une seconde), et il se barre.
-La moins probable: ca le vener, mais il y a du monde autour, et aussi machos/crétins que soient les mecs autour, ils laisseront pas un mec de 90kg defoncer une nana cospayeuse.


Faut arreter d'avoir peur franchement.
Citation :
Publié par ½ Lyfe
Faut arreter d'avoir peur franchement.
Ha bin voila, on attendait la solution et elle arrive sur un plateau. Il suffit de ne pas avoir peur, c'était si simple. J'y penserai la prochaine fois que ma copine fera une crise de tétanie en haut des pistes ou quand je me retrouverai en position fœtale face à une guêpe.

J'imagine que face à une tentative de viol il suffit de ne pas avoir peur et de ne pas se laisser faire ?

http://antisexisme.wordpress.com/201...-qui-y-adhere/
http://lesquestionscomposent.fr/les-...de-la-realite/

Un peu de lecture à propos. Dans le second on retrouve les propos que tu tiens, à base de "il suffit de s'affirmer".

Dernière modification par Laadna ; 25/04/2013 à 22h17.
J'avoue autant certains mecs dans les conventions de cosplayeurs dépassent les bornes et il faut les remettre en place mais de là parler de tentative de viol c'est un peu HS. Je n'ai jamais entendus des mecs dans une conventions violer dans une tournante une cosplayeuse c'est pas l'Afrique du sud ou l'Inde une convention de cosplayeur. Il y un service de sécurité dans les salon comme à la japan expo qui sont assez réactive en cas de débordement, car un accident grave peut fermer pour longtemps de tels rassemblements.
Citation :
Publié par Mimu
Et les gens qui sont autours ont pas le droit d'avoir peur? Parce que eux on les bash bien "vous faites rien", mais c'est (presque) pareil.
Presque, mais en fait pas.

Les gens autour qui ne cosplay pas, dans la tête de l'individu qui considère que si tu t'habilles avec 4cm² de tissu comme ton héroïne de manga préférée, c'est que tu donnes l'autorisation à tout le monde de palper la marchandise, ont une parole de plus de valeur que le cosplayeur, justement parce qu'ils ne cosplay pas.

Un individu qui sur-interprète un message d'autrui (ici que le fait d'être en cosplay est une autorisation tacite de toucher) sera toujours plus sensible si un tiers, non porteur du message mal interprété, lui signale son erreur d'interprétation.

La parole du tiers a un impact différent, parce qu'il intervient en temps que partie neutre dans une relation de conflit (que le conflit soit minime comme une erreur d'interprétation sur le port d'un costume n'empêche pas que ça reste conflictuel). Et quand tu te vener contre quelqu'un, il peut te demander de te calmer dix fois sans que ça marche, et quand quelqu'un d'autre arrive et te balance un "roh t'exagères", ça a dix fois plus d'effet (et si ce n'est pas ton cas, tu peux connaître des gens moins zen qui fonctionnent comme ça). Ben là, c'est un peu la même chose, je pense.
Citation :
Publié par TabouJr
Les gens autour qui ne cosplay pas, dans la tête de l'individu qui considère que si tu t'habilles avec 4cm² de tissu comme ton héroïne de manga préférée, c'est que tu donnes l'autorisation à tout le monde de palper la marchandise, ont une parole de plus de valeur que le cosplayeur, justement parce qu'ils ne cosplay pas.
C'est beau le péremptoire comme ça. Il me vient en tête plus de situations ou le truc c'est reporté sur moi pour être intervenu sur quelque chose qui me regardait pas, que de situations où ça a résolu quelque chose.

Même en excluant les embrouilles entre mecs bourrés !

Je me suis jamais intéressé aux free hugs, mais c'est vraiment comme ça des fois :
http://www.bouletcorp.com/blog/2008/07/05/free-hugs/
?

@½ Lyfe : Ca commence comme ça et après on dit que tu cautionnes le viol. T'inquiètes, je compatis. Mais tu devrais avoir honte !

@Laadna : Tu risques un choc anaphylactique si tu te fais piquer ou t'as juste peur des bobos ?

Dernière modification par Quild ; 25/04/2013 à 23h25.
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