@hollowhell : Libération fait régulièrement (enfin pour les grands événements) des Unes avec une photo en pleine page.
D'ailleurs ce n'est pas que la Une, il y a 12 pages sur le sujet. Objectivement, je trouve ça un peu trop.
Logique... La presse a cru en l'Ipad comme dans le Messie qui allait sauver leurs finances exsangues, plutôt que de travailler sur la qualité du contenu qui est de plus en plus déplorable.
Pour moi, l'histoire d'Apple, ça a été des ordinateurs qui m'ont fait baver d'envie jusqu'à la fin des années 80. Puis avec le départ de Jobs, c'était devenu n'importe quoi, mais il en est grandement responsable, le départ de Wozniak qui tenait la baraque d'un point de vue "innovation technique", un peu plus tôt était le truc qui avait fait le plus mal.
Le retour de Jobs m'aurait redonné envie d'acheter du Mac : l'iMac et les Power Mac de l'époque étaient sacrément innovants pour moi, et le développement de Mac OS X, plein de promesse. Malheureusement, beaucoup en sont restés au niveau des promesses.
Le lancement de l'iPod est un contre-pied à la culture d'Apple jusque là. Celle-ci consistait à fournir des équipements de haut niveau de qualité avec une ergonomie sans faille. L'iPod, c'est tout le contraire. Ce sont des composants très très médiocres sur le plan sonore, qui vont faire que le monde de la musique va progressivement quitter Apple, et une ergonomie totalement contre-productive à cause d'iTunes. Mais ça marche auprès du grand public, parce que le génie visionnaire de Jobs comme concepteur de PC / OS devient une vision de génie du marketing. La suite des i ne fait qu'accumuler les mêmes erreurs. L'iPhone sort avec 4 ans de retard technologique sur les meilleurs Windows Phone de l'époque (tout en étant plus cher), mais ça se vend. L'iPad, personne ne sait à quoi ça sert, mais ça se vend. Les Macbook sont truffés de trucs inutiles et d'impasses technologiques profondes, mais ça se vend.
Mais résultat des courses, Mac OS X n'évolue plus du tout. Il devient même totalement à la ramasse par rapport à Windows et Linux. Le marché logiciel sur Macintosh est aujourd'hui au point mort, encore plus qu'à la fin des années 90. Personne ne veut développer pour un OS devenu aussi antiergonomique au fil du temps et surtout un OS qu'on achète pour les logiciels intégrés (suite iLife, etc.) et qui est devenu auto-suffisant. Les élèves PC ont dépassé le maître Mac, côté OS. Apple ne réagit pas, Apple s'en fout, ce n'est plus sa cible marketing.
Sauf que maintenant, avec la mort du gourou Jobs auquel les aficionados Mac de la nouvelle génération vouaient un tel culte qu'il suffisait qu'il leur dise "Achetez ça" pour qu'ils le fassent dans l'instant suivant (exemple toujours de cet inutile iPad), Apple va probablement avoir beaucoup de mal à vendre ses iBidules. De plus le marché devient de plus en plus "éclairé", la preuve étant le lancement des procès en cours, témoins de la crispation de Apple sur son avenir.
Et là où le bât blesse, c'est que ce qui a fait Apple pendant 30 ans, à savoir une réelle innovation technologique au niveau de l'OS et l'intégration de composants de haut niveau, tout ce savoir technologique a disparu dans la firme. On n'a plus que des jeunes marketeux, à peine post-pubères, qui ne comprennent rien à ce que peut être une vision informatique. La folie des iBidules touchant à sa fin, Apple ne pourra même plus revenir sur son coeur de métier historique.
Avec la mort de Jobs, Apple va aller très très rapidement vers des jours sombres, ça ne fait l'ombre d'aucun doute chez moi. La faute à ne pas avoir su préserver son savoir-faire technologique pour le remplacer vers un savoir-faire uniquement marketing.