Nonobstant le fait que leurs œuvre puissent être nanties de quelque transcendance éthérique, les artistes relèvent, quant à eux, surprise ô combien mirifique et incongrue, de la famille des hominiens, et, par conséquent, sont astreints à quelques obédiences inéluctables, comme par exemple celle de se sustenter.
D'autre part, dans notre société, cet accessoire méphitique nommé argent est indispensable dans le processus de création, quelle que soit la visée de ce dernier. En effet, comment créer sans matière, sans quoi que ce soit de tangible? Or, aujourd'hui, toute acquisition de biense fait forcément à l'aide de cet argent.
Enfin, le don de richesse est une marque de reconnaissance sociale. Pour ainsi dire, l'on remercie l'artiste du moment de volupté qu'il nous a offert en lui accordant la jouissance de biens matériels.
Ah mais je suis tout à fait d'accord avec toi, seulement ce cher Kothin (à qui s'adressait mon message, je ne comprends d'ailleurs pas trop les autres réponses comme la tienne qui passent à côté de mon propos) avait l'air de tracer une barrière bien franche entre les "artistes" qui
selon lui produisent des œuvres uniquement pour la beauté de l'art et ceux qui ne pensent qu'à l'argent.
Or je trouve cette séparation, en plus d'être artificielle puisque basée sur son ressenti personnel, peu pertinente : ayant lu des interview de certains dessinateurs de manga, j'ai ressenti chez eux autant d'amour de l'art, sinon plus, que chez un peintre décrivant sa toile barbouillée à coup de rouleau à peinture (bon, mon dernier passage dans un musée d'art moderne m'a légèrement traumatisé quant à la notion d'art, je l'avoue).
Si on veut aller plus loin, la démarche qui consiste à adapter systématiquement en anime les manga qui ont du succès commercial peut être discutée (notamment quant au respect de l'œuvre originale) mais on s'éloigne du débat d'origine.
La culture serait donc une jauge que l'on pourrait gorger en s'imbibant de divers éléments? Quelle charmante définition que voilà. Et que puise-je ingérer, docteur, pour faire augmenter, avec le meilleur rapport prix/quantité si possible, de la meilleure des façons mon niveau de culture? Combien de points rapporte la musique classique? Et combien pour l'apprentissage d'une langue? Ma jauge peut-elle se désemplir?...
Mes propos étaient en effet maladroits, tu fais bien de le relever. Je pourrais me défendre pitoyablement en disant que je parlais en terme de quantité brute de texte (un livre de Marc Levy contient finalement bien peu de mots vu la police et l'interligne choisis), mais j'avoue avoir honteusement sous-entendu qu'un livre de cet auteur contemporain était moins intéressant en terme de culture qu'un livre de Proust, ce qui est un jugement de valeur tel que je le reprochais à Kothin.
Maintenant, on peut approfondir le débat : bien sûr que la culture (au sens large) est définissable en terme de quantité, comme on peut mesurer la culture générale de quelqu'un : une personne ayant lu des centaines de livre, vu des centaines de films et écoutant régulièrement de la musique de tout style sera a priori plus cultivée que quelqu'un qui se contente de regarder des séries policières à la télé... Encore que cette personne aura probablement une culture importante mais dans un domaine très limité (le système judiciaire américain par exemple).
En fait, je pense qu'avant tout échange d'idée plus poussé sur ce thème, il faudrait pouvoir définir exactement ce que chacun entend par "culture", car j'ai le sentiment que plusieurs intervenants n'y incluent que l'art ou les diverses activités ou sujets qui sonnent bien en société, alors que pour moi aller à l'opéra ou au cinéma (y compris pour y voir une production à gros budget et au scénario plus que mince) sont deux activités culturelles.
EDIT
Par contre t'as pull Palinodiste, on va se taper des pavés énormes de français du XIVème, ça craint là
edit : ah nan c'est pas toi c'est Korteks, damn
Désolé... Et en plus je poursuis le dialogue, je n'ai donc aucune éducation !