Envisager que le monde a des limites me semble raisonnable comme "pourquoi".
Je partage ton opinion sur la nécessité de prendre en compte les limites planétaires mais tu parles d'autre chose malheureusement : quand le gouvernement avance pour rationner l'électricité, ce n'est pas le résultat d'une politique écologique ou d'une stratégie de sobriété réfléchie, ni même de la prise en compte de limite planétaire. Il n'y a pas cette dimension politique.
On va rationner uniquement car on sait que l'on ai exposé à du black out, pour prévenir ses conséquences (sociales en particulier mais aussi économique).
Le système de production électrique et son réseau ne sont pas (et + précisement : "ne sont plus") dimensionné à hauteur du besoin.
A l'heure où l'on devrait foncer vers l'électrification des usages, on est en train de réfléchir rationner (et il faut le faire). Ça en dis long sur comment on est en retard et ce que l'on va ramasser dans les 10-20 ans à venir (je parle même pas d'après) quand on sera encore + acculé par le robinet des fossiles qui se ferme.
Le monde a des limites, certes et c'est un argument qui s'entend. Mais ce n'est pas comme si on ne savait pas produire de l'électricité en très grande quantité pour un cout en ressource assez dérisoire si on le voulait. Ou si on en vient vraiment à cette ultime mesure, autant interdire toute production d'électricité qui n'est pas aussi rentable en terme de ressource consommé par KWh produit.
Et pour rebondir sur ton message et celui d'Antimoine en même temps... Si on en vient à un moment ou la seule électricité utilisée et utilisable c'est pour travailler, quel interêt de vivre ? Un monde ou basiquement les seules avancées technologiques que l'on verrait serait pour nous rendre plus productif pour ensuite nous renvoyer un demi siècle en arrière une fois la journée de travail terminée, ce n'est pas réellement un monde qui fait envie. Ou il va falloir sérieusement repenser la société de demain. Ou commencer à ouvrir des centres pour que les gens puissent se suicider sereinement plutôt que de vivre dans un tel monde. Et ce n'est pas un moyen de décrédibiliser l'argument que d'évoquer ça, je ne vois juste sincèrement pas où ça peut aller humainement avec de telles contraintes.
Je pense que ton sentiment, qui me semble tout à fait légitime, sera partagé par une large fraction de la population : injustice, petite privation de liberté (contrainte sur l'usage de l'électricité ça revient à faire moins de choses), colère.
L'état n'a pas touché du doigt la question de savoir "qu'est-ce qu'on rationne / comment on rationne". Il y aura d'autant plus d'injustices que l'on ne sera évidemment pas concernées et impactés de la même façon.
Mais ce sera toujours mieux d'utiliser le levier de rationnement pour prévenir un black out que le subir (dans l'intérêt collectif comme individuel a priori). C'est le dernier rempart avant le black out. Et c'est un maigre rempart disons le.
Ce qui est légèrement agaçant, c'est pour qui elle a des limites, et pour qui il demeure illimité en tous points, aux yeux de nos dirigeants.
Bien d'accord. Et c'est pour cela qu'il est nécessaire d'ouvrir le débat pour savoir comment/qui rationner.
Quand on rationnera telle ou telle banlieue, telle région, pendant que Paris tourne à plein régime, on creusera les fractures sociales au tractopelle.
Je pense que une bonne partie de la population peut entendre que par exemple certaines infrastructures, les ministères, l'Elysée ne soient pas concernés par de tel rationnement. A condition d'en parler, et tous de même d'avoir un minimum de cohérence (ie qu'il y ai des efforts de tous le monde pour éviter les rationnements).
Mais encore une fois ce sera moins pire à gérer que des black out en chaine, et ça le gouvernement l'a compris.