La puissance chinoise actuelle repose sur les acquis posés par Deng Xiaoping, en termes de développement mais aussi de politique étrangère (le fameux "profil bas" et le principe de non hégémonie), et qui a permis à la Chine de ne pas être vue comme menaçante, et d'être acceptée par l'occident, qu'on y investisse, qu'elle nous vende ses produits, et qu'elle nous envoie des centaines de milliers d'étudiants.
Ces principes ont tenu jusqu'à Hu Jintao.
Sous Xi la Chine a considéré que ces principes étaient humiliants, qu'ils ont été un mal nécessaire mais qu'elle n'en a maintenant plus besoin, qu'elle peut maintenant s'affirmer en opposition à l'occident. D'où cette diplomatie des loups guerriers, mais on voit aussi cette mentalité dans les médias chinois officiels (dont le ton est devenu beaucoup plus agressif) et aussi dans le cinéma (le cinéma d'action chinois ressemble énormément au cinéma d'action US sous Reagan (militariste, nationaliste, nombriliste).
Ca va peut être rien changer en pratique, on le saura pas avant des années. Mais en tout cas, il faut bien comprendre que la Chine de Xi, ce n'est politiquement plus la Chine de la fin du XXe siècle et début du XXIe, une autre voie a été choisie.
Faut voir aussi qu'en politique intérieure, Xi a critiqué la politique des années 80-2000 sur des points qui sont justes : les inégalités de développement, la corruption, le respect de la loi à géométrie variable. Mais il est plus difficile d'avoir les infos en occident là dessus, je ne sais pas si ces critiques ont été suivies d'actions efficaces.
La campagne anti-corruption de Xi est parfois présentée comme efficace, parfois comme une pure épuration politique.
Dernière modification par Borh ; 20/03/2021 à 08h31.
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