The Guardian analyse la lettre ouverte expédiée hier à Michel Barnier :
David Frost a accusé Bruxelles de traiter le Royaume-Uni comme un partenaire sans valeur en lui offrant un accord commercial de faible qualité, qui forcerait le pays à se plier au normes européennes. Il dit que la proposition que les règles sur les régimes d'aide d'état* soient intégrées aux lois britanniques est "odieux" est que c'est "simplement une clause qu'aucun pays démocratique ne peut signer".
Il accuse plus avant Barnier de demander une surveillance sans précédent sur les lois britanniques et ses institutions au travers de demandes nouvelles et déséquilibrées, une intervention qui va accroître les peurs que les discussions soient maintenant destinées à échouer.
Le négociateur britannique cherche à rassurer Barnier sur le fait qu'il n'est pas entrain d'essayer de négocier avec les états-membres via la publication de son texte légal (291 pages, remis en retard) mais de "lever toutes les incompréhensions sur les objectifs et effets de ce que nous vous avons remis."
Frost dit que les demandes de l'UE lieraient le Royaume-Uni aux standards de Bruxelles sur l'agriculture, l'environnement et les standard sociaux tout en offrant un accord qui échouerait à atteindre ce qui a été proposé à d'autres pays en ce qui concerne la réduction des barrières douanières sur les produits animaux, les véhicules motorisés, les produits médicinaux, organiques et chimiques.
Il écrit que ce que le gouvernement du Royaume-Uni a proposé est très proche de ce qui a été signé avec le Canada. Le draft sur les zones de pêche est similaire a ce qui existe entre l'UE et la Norvège, et sur l'aviation, il dit que le Royaume-Uni n'aspire pas à plus que ce qui est offert à d'autres pays non européens.
"Au vu de cette réalité, nous sommes perplexes que l'UE, au lieu de chercher à mettre en place rapidement un jeu d'accords de haute qualité avec un partenaire économique proche, insiste à la place sur des clauses déséquilibrées et sans précédent sur un large éventail de domaines, comme pré-condition d'un accord entre-nous. Par dessus tout, nous voyons difficilement ce qui peut faire le Royaume-Uni, unique parmi vos partenaires commerciaux, si indigne de recevoir le type d'accords bien établis que l'on trouve sur le marché moderne."
Barnier, à son tour, a accueilli la transparence de Downing Street, après avoir été bloqué par le gouvernement britannique durant les récentes négociations de partager ce texte avec les états-membres. Ajoutant que le bloc avait déjà rendu son texte public depuis "plus de deux mois".
La dernière chance de s'accorder sur une extension de la période de transition viendra en Juin, mais Frost a écrit que le gouvernement ne croit pas qu'il serait dans l'intérêt britannique de rester dans le marché commun et le marché unique après la fin de l'année.
Sans accord de replacement, les deux parties tomberaient dans les règles de l'OMC, qui signifierait des droits de douane sur les produits alimentaires quotidiens du fromage au bœuf augmentés de plus de 40%.
En ce qui concerne les clauses sur le "level-playing-field", si centrales dans la proposition de l'UE, le texte du Royaume-Uni contient un copié-collé de l'agrément de l'UE avec le Canada.
* C'est à dire : se servir de l'argent public pour d'une manière ou d'une autre financer (ou réduire les dépenses, ou résorber les dettes) de ses entreprises privées pour les rendre plus compétitives par rapport à celles [des autres pays] qui ne sont pas aidées.
C'est principalement une spécialité chinoise, qui fait la colère de tous les autres états, car elle le fait au point de ne plus répondre aux règles de l'OMC.
|