Je ne suis pas économiste et je n'ai pas étudié cette histoire de "Main Invisible", même si j'en connais les grandes lignes, pour tout te dire en première intention je pensais plutôt au vaisseau impérial dans SW
Et puis l'idée d'une main invisible qui me ferait les poches me fait déjà penser à l’État. Tu parles d'une flat tax de 20%, je la verrais plutôt en dessous de 15% si tu veux mon avis.
Pour résumer très rapidement, la Main Invisible, c'est la croyance selon laquelle les hommes, sans intervention ni régulation, agiront de façon naturelle (guidés par cette fameuse "main invisible") dans l'intérêt général, et que donc l'Etat doit se limiter aux domaines régaliens que sont la sécurité (police et justice) et la défense nationale. A noter cependant que Adam Smith, le premier économiste libéral et auteur de cette théorie, a ajouté aux domaines régaliens cités la construction et l'entretien des infrastructures qui ne seraient jamais rentables pour les entreprises privées (donc routes et ponts principalement à l'époque). Cet ajout a ensuite été mis sous le tapis par les économistes libéraux qui ont suivi aux XIX et XXe siècles, laissant uniquement l'action de l'homme, cet homo oeconomicus, qui en visant son intérêt personnel, agira forcément au final, sans s'en rendre compte, pour l'intérêt général.
C'est ça la théorie libérale et la Main Invisible, mais tout comme le fameux "trickle down", cela ne fonctionne que dans un monde parfait dans lequel l'avarice ne fait pas partie de l'intérêt personnel.
Le système social et le public vivent au dessus de leur moyen et demandent aux "actifs" de payer la facture, non ce n'est pas normal.
C'est un peu vague de dire ça. Vivre au-dessus de ses moyens c'est quoi en fait ? Tout cet argent qu'on dépense alors qu'on ne devrait pas, il ne part pas dans un puit sans fond, mais alimente l'économie. Baisser les dépenses, des ménages ou du public, conduirait à une récession équivalente par simple soustraction de PIB, pas sûr que vous vouliez ça non plus.
De la même manière que je considère les charges sociales injustifiées, les citoyens devraient avoir le choix de cotiser ou pas, dans les caisses qu'ils estiment les mieux à même de gérer leur argent. Je veux une retraite ? Je me crée un fond privé. Je veux des congés payés ? Je cotise sur un contrat d'assurance ciselé aux petits oignons, etc.
Que certains veulent garder un système qui garantit leurs privilèges c'est leur droit et je peux le comprendre, mais qu'ils se le financent et qu'ils foutent la paix aux autres.
Là c'est plus tricky, mais en gros ce que tu voudrais, c'est un système à l'américaine où chacun est libre de s'assurer ou non, et reste dans sa merde s'il fait le mauvais choix. Le problème c'est que cela a un coût aussi. Laisser mourir les gens dans la rue et refuser l'accès aux hopitaux à ceux qui ne sont pas couverts est difficilement envisageable. Donc au final on finit par le faire quand même, et si la personne en question n'est pas solvable, ça finit par passer par pertes et profits, ce qui conduit automatiquement à une augmentation du prix de l'assurance en compensation. Sachant que ceux qui n'ont pas les moyens de s'occuper de leur santé vont développer des maladies bien plus complexes et chères à soigner (parce que non dépistées ou traitées à temps).
Tout le monde est perdant au final, et les gens commencent tout juste à le comprendre aux USA. Les pauvres parce qu'ils meurent dans le dénuement le plus total, ce qui a un impact non négligeable sur le moral de la population (et déjà qu'en France on aime bien se flageller...), les gens presques pauvres qui ont une couverture insuffisante parce qu'ils se soignent mal, et finissent par coûter plus cher en soins, ou sombrent dans la pauvreté, les classes moyennes qui voient leurs primes d'assurance exploser. Enfin non, tout le monde n'est pas perdant, les grands actionnaires des compagnies d'assurances eux s'y retrouvent...
Il faut bien se dire que la Sécu, instaurée par un gouvernement pas spécialement de gauche, n'est pas un cadeau fait aux pauvres. C'est un moyen de rationaliser les dépenses et améliorer les conditions de vie, et donc réduire les coûts. C'est une question d'efficacité plus que d'altruisme.