L'interruption volontaire de grossesse

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Publié par Delou Hilys
Euh ouais, on ne doit pas habiter la même planète ou alors on ne doit pas avoir la meme définition du "plaisir" parcequ'entre prendre son pied sans capote et flipper derriere avec 3 semaine de tri-thérapie préventive + le risque qu'une nana random tombe enceinte de toi, permets moi de te dire que le bilan cout/avantage de l'opération est tres négatif...
Pour un mec normal oui, mais là on parlait d'un connard, c'est pour ça
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Publié par Delou Hilys
Euh ouais, on ne doit pas habiter la même planète ou alors on ne doit pas avoir la meme définition du "plaisir" parcequ'entre prendre son pied sans capote et flipper derriere avec 3 semaine de tri-thérapie préventive + le risque qu'une nana random tombe enceinte de toi, permets moi de te dire que le bilan cout/avantage de l'opération est tres négatif...
Exact, mais tout le monde ne se dit pas "ça risque de m'arriver". Beaucoup préfèrent penser "ça n'arrive qu'aux autres".

C'est le problème du sexe : ce n'est certainement pas une activité sale et elle peut au contraire être très saine, mais à condition d'éviter toute bêtise ou toute imprudence. Comme dit une amie féministe et tout à fait libérée sur la question, "on n'est pas des bêtes". On doit être responsable.
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Publié par Kirika
Quant à la notion d'IVG, on lit plus bas des choses qui devraient plus exister en 2016: il existe trouze mille études qui expliquent que le coût pour la société est plus faible quand l'IVG est légalisé (quand la santé est gratos aussi pour certaines maladies) ... inutile donc d'y rajouter de maquiller sous un argument de "coût pour la société" des convictions personnelles.
Tout ça pour finir par comparer IVG et augmentation mammaire....high level is too high.
Je crois que tu mélanges un peu tout, en particulier l'argumentaire des uns avec la conclusions des autres.

Si tu pars avec la base qu'explicait Silgar: l'embryon n'est pas une personne et les femmes ont le droit fondamental de disposer de leur corps, il n'est pas incroyable de penser qu'en termes de pratiques, choisir d'avoir une action sur un bout de son corps sans que celui-ci pose un problème de santé avéré (merci Vallaud-Belkacem), c'est un choix sur soi, pour soi au même titre qu'un autre. Je sais pas vraiment si tu as saisi la différence depuis 2014, trop high?

Si tu pars avec la base complètement opposée: l'IVG c'est un infanticide parce que l'embryon est une personne, il n'y a aucune comparaison possible avec l’augmententation mammaire. Et c'est clair, c'est plus cher pour le système.

Si tu veux en venir aux électeurs catholiques, ils me semblent que la majorité s'accordent à reconnaître d'un côté la légitimité de l'IVG dans certaines conditions (viol, ect..) tout en la condamnant comme choix personnel (et encore c'est un péché qui peut être absous par un prêtre).

Tu me prêtes des convictions personnelles que je n'ai pas, sinon tkt que je n'hésiterai pas à en parler à mon nom.

Ce qui ne devrait plus exister en 2016, c'est de souhaiter qu'il y ait des pensées, non répréhensibles par la loi (comme celle traitant d'éthique, de morale) qui ne puissent pas être exprimées publiquement.
Citation :
Publié par i-d
Si tu veux en venir aux électeurs catholiques, ils me semblent que la majorité s'accordent à reconnaître d'un côté la légitimité de l'IVG dans certaines conditions (viol, ect..) tout en la condamnant comme choix personnel (et encore c'est un péché qui peut être absous par un prêtre).
En lisant le topic, je me demandais si un hypothétique parti qui aurait pour crédo d'expulser les cathos de la même façon que le FN souhaite expulser les musulmans ne trouverait pas un base électorale solide.

Parce que quand même, de ce que je lis ici, à moins qu'i-d n'ait raison, je ne le suis pas et j'en connais pas IRL, mais les cathos ont l'air d'être décrits comme une caste de personnes détestables, virulentes et intolérantes dont la culture est incompatible avec les valeurs de la République et de la démocratie. Ca fait froid dans le dos...
Citation :
Publié par Jeska
Parce que quand même, de ce que je lis ici, à moins qu'i-d n'ait raison, je ne le suis pas et j'en connais pas IRL, mais les cathos ont l'air d'être décrits comme une caste de personnes détestables, virulentes et intolérantes dont la culture est incompatible avec les valeurs de la République et de la démocratie. Ca fait froid dans le dos...
Bah le souci c'est de parler des catholiques comme si c'était un groupe monolithique. Il y a des catholiques avec des opinions intolérantes, des cathos avec des opinions tolérantes, des cathos qui veulent accueillir les réfugiés et des cathos qui les rejettent, des cathos qui voient le mariage entre homosexuels comme contraire à leur morale et des cathos qui pensent que l'important c'est qu'un couple soit uni dans l'amour et le respect. Il y a peut-être une tendance plus forte chez certains cathos qui va regrouper une vision traditionnelle des choses sur certains sujets, avec une certaine tendance réfractaire au changement, mais comment on définit "les valeurs de la République et de la démocratie" ? Parce que c'est évident que moi, je préfère penser ma république comme tolérante et ouverte et autres valeurs positives, mais comment dans les faits on sait ce que c'est ces valeurs ?

Je veux dire, on a bien vu des politiques nous sortir que l'égalité homme-femme c'est une super valeur de la république et de la France depuis environ toujours, et dans les faits heu... Comment dire, c'est encore loin d'être acquis, alors comment tu définis que les cathos sont + éloignés que toi ou moi des valeurs de la république et de la démocratie ?


Citation :
Publié par i-d
Ce qui ne devrait plus exister en 2016, c'est de souhaiter qu'il y ait des pensées, non répréhensibles par la loi (comme celle traitant d'éthique, de morale) qui ne puissent pas être exprimées publiquement.
Les gens ont le droit de dire qu'ils sont opposés à l'IVG, qu'ils considèrent cela comme un péché. C'est une liberté de parole qui est à respecter.

En revanche, quand il s'agit de santé publique, être moralement opposé à quelque chose ne signifie pas qu'on peut décider de ce que l'état finance ou non. Qu'on alerte lorsqu'on estime qu'un mauvais usage est fait, oui, qu'on débate ou qu'on essaye de faire émerger des alternatives, oui. Dire "je suis opposé à cette cause et je ne veux pas que mon argent serve à la financer", non. Que ce soit pour l'IVG, les vaccinations, l'Aide Juridictionnelle pour les personnes coupables d'un crime X ou Y, les salles de shoot, on ne décide pas au cas par cas de ce que l'argent de l'Etat doit ou non financer.

Considérer que parce qu'on a payé à l'état les sommes dépensées sont aussi les siennes, c'est quelque part problématique : comment tu considères que les personnes favorables à [l'IVG/les vaccinations/l'AJ/les salles de shoot/insérer ici élément de votre choix), avec ce qu'elles payent à l'état, ne suffisent pas à financer le truc avec lequel on ne veut rien avoir à voir ? Bref, comment supposer que c'est bien indirectement SON argent qui prend part à une cause ?

D'autre part, parce que le rôle de cet argent, à mon sens, ce n'est pas de prendre des décisions approuvées moralement par ceux qui payent, c'est de prendre les décisions qui bénéficient à la majorité (et donc à ceux qui payent, directement ou par ricochet). Dans le cas de l'IVG, on peut moralement être contre, s'exprimer contre, agir pour les alternatives, mais s'il bénéficie dans l'absolu au pays que l'IVG soit accessible, ben il me semble normal que l'état fasse en sorte que ce soit accessible.

En ce qui concerne l'IVG, si j'avais une inquiétude, c'est qu'il semble difficile pour des associations qui veulent permettre aux femmes de poursuivre leur grossesse (attention, je souligne bien "permettre" et pas "imposer") de trouver à s'exprimer, dans une situation ou la position de l'IVG parait fragile et conduit certains à une forme de réaction défensive ou tout ce qui n'est pas encouragement à l'IVG paraît être une opposition voulant mener à son interdiction. Alors qu'il me semble qu'un libre choix c'est autant celui de pouvoir avorter que de garder l'enfant (ce qui est parfois compliqué ).
Du coup, j'aimerai bien voir une situation plus apaisée, ou l'IVG cesse d'être remise en cause et ou on pourra plus sereinement renseigner les personnes pour un libre choix.
Je vois pas pourquoi il y a besoin d'associations pour "permettre aux femmes de poursuivre leur grossesse". En France, les femmes sont beaucoup aidées, quand elles discutent de l'IVG avec un médecin, celui-ci explique absolument tout aux femmes afin que celles-ci fassent un choix éclairé.

Si la situation pour l'IVG est compliquée c'est qu'il y a de base une situation où de nombreux professionnels poussent à garder le bébé (cf de nombreux témoignages rien que sur la pilule du lendemain hein).

Le choix de garder ou non un bébé, c'est à la femme de le faire, peut-être ou non avec son partenaire. Les femmes qui choisissent de garder leur bébé sont couvertes à 100% par la sécu, ont des aides financières, des cours gratuits en groupe pour les préparer à ce qui va arriver, etc. Non vraiment, je crois que vous vous faites de drôles d'idées sur les femmes enceintes hein.

Bref désolée pour le HS.
Citation :
Publié par Paile

Les gens ont le droit de dire qu'ils sont opposés à l'IVG, qu'ils considèrent cela comme un péché. C'est une liberté de parole qui est à respecter.

En revanche, quand il s'agit de santé publique, être moralement opposé à quelque chose ne signifie pas qu'on peut décider de ce que l'état finance ou non. Qu'on alerte lorsqu'on estime qu'un mauvais usage est fait, oui, qu'on débate ou qu'on essaye de faire émerger des alternatives, oui. Dire "je suis opposé à cette cause et je ne veux pas que mon argent serve à la financer", non. Que ce soit pour l'IVG, les vaccinations, l'Aide Juridictionnelle pour les personnes coupables d'un crime X ou Y, les salles de shoot, on ne décide pas au cas par cas de ce que l'argent de l'Etat doit ou non financer.

Considérer que parce qu'on a payé à l'état les sommes dépensées sont aussi les siennes, c'est quelque part problématique : comment tu considères que les personnes favorables à [l'IVG/les vaccinations/l'AJ/les salles de shoot/insérer ici élément de votre choix), avec ce qu'elles payent à l'état, ne suffisent pas à financer le truc avec lequel on ne veut rien avoir à voir ? Bref, comment supposer que c'est bien indirectement SON argent qui prend part à une cause ?
C'est bien là le problème, l'IVG sans raison avérée: ce n'est pas un problème de santé publique. Il ne s'agit ni de promotion, ni de prévention, ni de réduction des risques. C'est une décision qui relève d''un simple choix concernant son propre corps uniquement.
Salle de shoot: réduction des risques ce relève de la santé publique
Vaccination: prévention primaire ce qui relève de la santé publique
AJ: financement qui a pour but le respect du droit d'un procès équitable (déclaratation des droits de l'homme art.6)
(pour éviter qu'elles ne soient reconnues coupables avant procès et sans moyen de se défendre comme ton propos le laisse entendre)
Citation :
Publié par i-d
C'est bien là le problème, l'IVG sans raison avérée: ce n'est pas un problème de santé publique. Il ne s'agit ni de promotion, ni de prévention, ni de réduction des risques. C'est une décision qui relève d''un simple choix concernant son propre corps uniquement.
Le choix de ne pas porter un enfant (non issus d'un viol ou pour motifs thérapeutiques) à plus de causes que simplement : vouloir disposer de son corps.
Un enfant il faut être prêt à l'accueillir. L'élever c'est autrement plus dur que simplement le faire. Le premier animal venu sait comment se reproduire. C'est génétiquement inscrit. C'est le principe même de ce qu'on défini comme vivant : capable de se reproduire.

Aussi il apparaît qu'une femme seule (ayant eu un rapport la mettant enceinte pour X ou Y raison) ou en couple (décision commune donc) qui fait le choix de l'IVG ne le fait pas simplement par confort.

C'est également dans l'intérêt de l'enfant et par extension de la société qui pourrait être amenée à se substituer à la mère / aux parents qui n'étaient pas prêts à avoir un enfant (ou un enfant supplémentaire compte tenu de ce que ça implique en financement).

Alors les pro-Life qui ont l'impression que ce n'est qu'une histoire de confort qui ne relève pas de la santé publique me font un peu bondir.
Le "don de Dieu" passant avant les conditions de vie du futur enfant.

Dernière modification par Xxoi! ; 26/11/2016 à 08h56.
Citation :
Publié par Xxoi!
Le choix de ne pas porter un enfant (non issus d'un viol ou pour motifs thérapeutiques) à plus de causes que simplement : vouloir disposer de son corps.
Un enfant il faut être prêt à l'accueillir. L'élever c'est autrement plus dur que simplement le faire. Le premier animal venu sait comment se reproduire. C'est génétiquement inscrit. C'est le principe même de ce qu'on défini comme vivant : capable de se reproduire.

Aussi il apparaît qu'une femme seule (ayant eu un rapport la mettant enceinte pour X ou Y raison) ou en couple (décision commune donc) qui fait le choix de l'IVG ne le fait pas simplement par confort.

C'est également dans l'intérêt de l'enfant et par extension de la société qui pourrait être amenée à se substituer à la mère / aux parents qui n'étaient pas prêts à avoir un enfant (ou un enfant supplémentaire compte tenu de ce que ça implique en financement).

Alors les pro-Life qui ont l'impression que ce n'est qu'une histoire de confort qui ne relève pas de la santé publique me font un peu bondir.
Le "don de Dieu" passant avant les conditions de vie du futur enfant.
Il serait bien de ne pas perdre de vue que ma réponse était destinée à Silgar, et qu'elle consistait à prendre en compte le point de vue de l'embryon selon Vallaud-Belkacem (2014)

Citation :
Publié par Silgar
il y aurait là aussi une atteinte au droit fondamental de disposer librement de son corps (l'embryon non né n'étant pas une personne, seul compte le corps de la mère et le choix qu'elle entend prendre).
Tu vois, dans le point de vue sur lequel je me base, qui n'est pas le mien, il ne peut s'agir de santé publique, ni de prendre en compte un quelconque enfant. Il n'en est pas qui soit reconnu par la loi. On ne peut pas prendre en compte l'intérêt de quelqu'un qui n'existe pas encore.

Enfin, sauf à penser que d'une manière il pré-existe et que cette pré-existence à sa naissance suffise considérer et prendre en compte les intérêts de ce "non-né", comme s'il était né. C'est ce que tu fais en pensant à l'intérêt futur de l'enfant porté ( que tu reconnais déjà comme enfant).

Finalement ce qui t'émeut, et c'est une bonne chose puisque c'est l'effet voulu par mon discours, c'est que d'une manière, tu considères l'embryon comme une personne (un enfant en devenir) envers qui la société et ses parents ont un devoir de santé public: prendre en considératin ses intérêts post-partum. En fait, c'est exactement le point de vue de ceux que tu traites de pathétiques sauf qu'en plus de notion de devoir de la société envers lui, ils incluent celui du droit, et notamment de son droit à la vie.

Dès que l'on reconnait la notion de personne à l'IVG (hors raisons avérées) peut entrer dans le domaine de la santé publique, ou à l’extrême opposée de l'infanticide , avec toute la gamme des variations possibles entre les deux.
Je veux bien entendre que beaucoup de personne pensent à l'intérêt supérieur de l'enfant, c'est louable, mais alors force est de reconnaitre à l'embryon un statut indépendant de personne, et non pas seulement une partie du corps de la mère, comme le fait actuellement la loi.
Citation :
Publié par i-d
C'est bien là le problème, l'IVG sans raison avérée: ce n'est pas un problème de santé publique. Il ne s'agit ni de promotion, ni de prévention, ni de réduction des risques. C'est une décision qui relève d''un simple choix concernant son propre corps uniquement.
Si, ça l'est. Le remboursement de l'acte médical qu'est l'IVG évite que certaines aille tenter d'avorter auprès d'escrocs "moins cher" qui vont gravement mettre en danger leur santé.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par i-d
C'est bien là le problème, l'IVG sans raison avérée: ce n'est pas un problème de santé publique. Il ne s'agit ni de promotion, ni de prévention, ni de réduction des risques. C'est une décision qui relève d''un simple choix concernant son propre corps uniquement.
Salle de shoot: réduction des risques ce relève de la santé publique
Vaccination: prévention primaire ce qui relève de la santé publique
AJ: financement qui a pour but le respect du droit d'un procès équitable (déclaratation des droits de l'homme art.6)
(pour éviter qu'elles ne soient reconnues coupables avant procès et sans moyen de se défendre comme ton propos le laisse entendre)
Je ne sais pas ce que mon propos laisse entendre exactement. Mais ce n'est pas moi qui remet en cause l'AJ sous prétexte que "ce sont mes impots, je veux pas financer ça". Et une personne effectivement coupable après jugement n'a pas moins de droit à une défense (y compris récidive, commission d'un autre crime, etc).

Pour le reste, il s'agit bel et bien de santé publique. La comparaison se fait entre la personne enceinte qui ne peut pas avoir cet enfant et peut interrompre sa grossesse de façon encadrée et sécurisée, et la personne enceinte qui ne peut pas avoir cet enfant et doit interrompre sa grossesse de façon dangereuse pour sa santé.

Le nombre d'avortement reste globalement stable, interdit ou non. Ce qui signifie que même en restreignant l'avortement, les personnes ressentent toujours la nécessité d'avorter dans les mêmes proportions, sauf qu'au lieu de le faire avec des médicaments appropriés dans un endroit ou on peut surveiller qu'elle ne va pas chopper une saloperie, elle le feront avec des méthodes de grands-mère ou l'aide de faiseuses d'ange et de cintres ou des médicaments venus d'on ne sait ou, coupés de trucs infâmes et en prenant de mauvaises doses.

D'ou des morts.

De la même façon qu'on a des transmissions de Sida/hépatites parmi des drogués qui partagent des seringues parce que pas les moyens de faire ça bien, d'ou le fait que ça soit un problème de santé publique, même si ça implique de cadrer des pratiques qu'on préfèrerait que les gens évitent d'avoir en premier lieu.


C'est ça qui est important à comprendre et qui en fait un problème de santé publique. Empêcher une femme d'avoir accès à un avortement sécurisé la met en danger.


D'abord et en premier lieu, considérer qu'une grossesse normale c'est pas une mise en danger, c'est faux. Une grossesse est plus risquée que de ne pas être enceinte. C'est un risque qu'on considère en général acceptable (d'autant que y'a assez de progrès pour qu'il soit désormais bien réduit comparé à une autre époque), mais un risque réel. Que ce soit la grossesse elle-même ou l'accouchement.
Vouloir imposer ce risque à une femme qui ne l'a pas accepté, déjà, je trouve ça discutable. Une femme qui choisit de l'accepter (elle se découvre enceinte et décide de poursuivre la grossesse), ou qui choisit de s'y exposer (elle cherche à avoir des enfants), très bien. Une femme qui n'est pas prête à courir ce risque, même si tu le juges infime, pourquoi doit-il lui être imposé ?

Mais au delà de ça, on ne peut pas ignorer les situations de précarité. On ne peut pas ignorer que dans nos sociétés, être enceinte ou être femme avec des enfants, c'est un fardeau qui peut bloquer.

La jeune fille prometteuse destinée à de brillantes études qui se retrouve enceinte après un préservatif qui a craqué avec son copain, et qui va être condamnée à arrêter ses études et s'occuper de son enfant, pense-tu qu'elle offrira forcément un foyer heureux à celui-ci ? Qu'il n'aura jamais le sentiment qu'elle regrette qu'il soit né ?

La jeune fille de bonne famille qui a fauté une fois avec son copain, mais il voulait pas mettre de préservatif et tout le monde sait qu'on tombe pas enceinte la première fois, il lui a dit, et maintenant elle va devenir une paria pour les siens et ils vont la mettre à la porte s'ils apprennent, parce que c'est une honte de pas rester vierge jusqu'au mariage, ça te semble un destin à lui imposer ?

La femme qui vient de retrouver un boulot, enfin, ENFIN, alors qu'ils galéraient à joindre les deux bouts, et que ça va leur permettre de payer quelques factures en retard et éviter l'expulsion, et qui sait très bien que si elle garde l'enfant, elle peut faire une croix sur son boulot, parce qu'elle sera vu comme un poids pour l'entreprise, c'est illégal mais ils trouveront un truc, ça te paraît vraiment une grossesse à poursuivre ?

Non, c'est peut-être pas la majorité des raisons d'avortement, mais des cas de ce genre, sans doute moins extrêmes, mais pas moins vitaux pour les personnes impliqués, ça existe. Et tu peux évidemment me répondre que la solution, ce serait que la première puisse poursuivre ses études sans que le fait d'avoir des enfants soit un obstacle, que la famille de la deuxième ne soit pas intolérante, et qu'une grossesse ne soit pas un obstacle à un travail ou une cause de mise au placard.

En attendant, on peut pas ignorer que la société fonctionne comme ça, donc on peut éviter de faire peser sur ces femmes des responsabilités qui sont aussi celles de la société dans son ensemble.

Au final tu reprends le "mon corps mon choix" que les personnes pro avortement revendique pour essayer de le retourner contre elle. Mais il s'agit de défendre le peu de choix qu'on leur laisse, parce que justement, pour le reste, elles n'ont pas le choix. Elles essayent de garder le dernier qu'elles peuvent.

(Note : je sais que la discussion porte en premier sur les républicains, mais vu que ça relève des choix que certains font (cf Wauquiez qui envisage de diminuer les subventions au planning familial), et l'opinion de Fillon au sujet de l'IVG pouvant donner une légitimité à des actions du même genre, ça me parait avoir sa place ici comme débat, mais si ça devient trop envahissant, qu'un modo hésite pas à le signaler)
Citation :
Publié par Bjorn
Si, ça l'est. Le remboursement de l'acte médical qu'est l'IVG évite que certaines aille tenter d'avorter auprès d'escrocs "moins cher" qui vont gravement mettre en danger leur santé.
Oui j'y ai pensé longuement en écrivant mon message: l'IVG comme "réduction des risques". Mais je me suis ravisé.

Il ne s'agit pas de réduction d'un risque que la femme serait contrainte de prendre, c'est-à-dire d'un risque avéré comme ce serait le cas pour un héroïnomane. Celui-ci est privé de sa liberté de ne pas consommer, donc il consommera. Autant qu'il consomme dans de bonnes conditions tout en lui permettant de garder un lien avec les intervenant socio-sanitaires.

La femme quant à elle n'est pas privée de sa liberté de ne pas avorter,

EDIT: les sites de désinfo, mieux vaut éviter.

Dernière modification par i-d ; 26/11/2016 à 10h03.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par i-d
Oui j'y ai pensé longuement en écrivant mon message: l'IVG comme "réduction des risques". Mais je me suis ravisé.

Il ne s'agit pas de réduction d'un risque que la femme serait contrainte de prendre, c'est-à-dire d'un risque avéré comme ce serait le cas pour un héroïnomane. Celui-ci est privé de sa liberté de ne pas consommer, donc il consommera. Autant qu'il consomme dans de bonnes conditions tout en lui permettant de garder un lien avec les intervenant socio-sanitaires.

La femme quant à elle n'est pas privée de sa liberté de ne pas avorter,


tout montre aussi que l'IVG même pratiqué dans des conditions sanitaires adéquates conduit à :

Je vais pas citer tout le texte, mais les dégats pour la santé publique sont plus que nombreux, et graves, y compris envers les futurs enfants de ces femmes.

Et hop, attrapé !
ivg.net, ta source, est l'un des sites dénoncé par le ministère de la santé comme étant un site de désinformation.
Citation :
«– soit en diffusant ou en transmettant par tout moyen, notamment par des moyens de communication au public par voie électronique ou de communication au public en ligne, des allégations, indications ou présentations faussées et de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur la nature, les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de grossesse ou à exercer des pressions psychologiques sur les femmes s’informant sur une interruption volontaire de grossesse ou sur l’entourage de ces dernières. »
Texte qui sera examiné demain, afin de cadrer davantage l'existence des sites ayant de fausses informations comme présentés plus haut.

J'avoue que je suis un peu mal à l'aise des dérives potentielles de ce genre de loi, parce qu'elle est clairement orientée. C'est condamnable si on donne de fausses informations dans un but dissuasif. Le but est visiblement qu'une femme trompée (et donc lésée) par ces sites puisse avoir un recours. Mais si un site donne des informations fausses qui font la promotion de l'IVG, pas de recours. Du coup c'est un peu étrange, que la protection se fasse que dans un sens.

Qu'on considère qu'il faut protéger le droit à l'IVG c'est louable. Qu'on cherche à agir contre les sites qui donnent de fausses informations exprès pour orienter dans un sens, c'est louable.

Mais en quoi c'est plus condamnable d'informer faussement contre l'IVG que d'informer faussement pour ?
Message supprimé par son auteur.
Bah je me suis renseignée, j'ai lu des articles, j'ai été cherché ce fichu texte que la moitié des sites d'info se contentent d'évoquer, et la grande partie du reste de citer partiellement (c'est tellement surfait de juger sur pièce, je préfère quand des journaux disent si je dois trouver ça bien ou pas), j'ai vu que des gens s'inquiétaient dans un sens ou dans l'autre.

Et je vois bien en quoi il est utile, je veux dire, on en a parlé genre trois messages au dessus. Mais je n'ai pas vu pourquoi on considérait que c'était condamnable d'informer faussement dans un sens mais pas dans l'autre. C'est ça qui me met mal à l'aise.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Paile
Et je vois bien en quoi il est utile, je veux dire, on en a parlé genre trois messages au dessus. Mais je n'ai pas vu pourquoi on considérait que c'était condamnable d'informer faussement dans un sens mais pas dans l'autre. C'est ça qui me met mal à l'aise.
Quels sont les sites qui informeraient à tort dans l'autre sens ? Des sites qui feraient la promotion de l'avortement ?

Pour rappel, la loi dont nous parlons concerne l'extension du délit d'entrave à l'IVG. Quel rapport avec la supposée fausse information de site pro-ivg ? Cela n'aurait pas de sens d'y mettre un texte condamnant toute information fausse sur l'IVG.

Par ailleurs, avant de le faire, il faudrait déjà démontrer que cela existe, que les sites gouvernementaux ou pro-IVG désinforment en la matière. Je suis pas un spécialiste de la question, mais des questions que j'ai pu poser au planning familial dans le cadre des journées d'information, on était loin de dire que l'IVG était géniale, au contraire.

Les sites comme IVG.net font, sous couvert de faux site institutionnel, tout pour encourager les personnes qui appellent à renoncer à l'IVG quitte à mentir. Ce sont souvent des jeunes filles en détresse psychologique et tout ce à quoi elles ont droit, c'est des personnes comme ça :


Citation :
Sous des apparences d'objectivité et de neutralité, tout son contenu véhicule en fait un argumentaire anti-IVG. Témoignages essentiellement négatifs sur l'IVG, mais positifs pour celles qui "l'ont gardé". La partie médicale ne parle quant à elle quasiment que des "dangers" de l'IVG sous toutes ses formes.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/arti...Ci3rdA1xALA.99

Dernière modification par Aedean ; 30/11/2016 à 21h34.
Je me demandais pourquoi on ne faisait pas fermé carrément les sites anti-ivg même ceux qui essaie de se faire passer pour une source d'infos. On laisse juste les sites officiels et basta. Tout le reste on interdit. Ca serait plus simple...
Citation :
Publié par Aedean
Pour rappel, la loi dont nous parlons concerne l'extension du délit d'entrave à l'IVG. Quel rapport avec la supposée fausse information de site pro-ivg ? Cela n'aurait pas de sens d'y mettre un texte condamnant toute information fausse sur l'IVG.
Oui, de ce point de vue je comprends mieux. Le malaise reste quelque part parce que j'ai vraiment pas le sentiment qu'on s'attache à vérifier la neutralité des sites s'ils se présentent comme favorable à l'IVG, alors qu'on scrute davantage ceux qui sont "contre", mais effectivement, tel que c'est orienté dans le texte de loi, ça fait sens.

Faut bien saisir que je saisis le problème posé par ces sites, je n'ai jamais remis en cause la nécessité de lutter contre la désinformation, du coup ce n'est pas d'explication sur le problème qui me manquait.

J'avais juste un sentiment de décalage, mais je suppose que c'est un peu inévitable.
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