Je crois que tu as pas compris que le probleme principal de Macron c'est d'avoir dès le début montré que c'est un aparatchik, via ses saillies diverses sur le costume, son discours droitier alors qu'il était dans un gouvernement PS, etc. Ce mec c'est un Sarkozy II, modèle "pret a tout". Se prétendre en dehors du systeme avec son CV c'est juste du foutage de gueule Trump style.
Tu mélanges des choux et des carottes là
- Un apparatchik, c'est un type qui est un politique professionnel qui n'a fait que ça de toute sa vie. Genre un Cambadelis à gauche ou un Juppé à droite. Le genre de personnes qui parlent de l'entreprise sans jamais avoir passé les portes de l'une d'entre elles sauf pour serrer des louches et se faire photographier. Macron a été banquier. C'est pas exactement ouvrier sur une chaîne de montage je te l'accorde mais il a bossé pour un patron et pour avoir un salaire.
- Après, est-ce que Macron est un bourgeois qui a réussi ? Grave. Là rien à dire. C'est un mec qui a déjà palpé un revenu à 6 chiffres et pour lui le quotidien d'un SMICard c'est de la conception abstraite au mieux. Là dessus, y a pas de débat.
Ayant dit ça, je ne vois pas comment on peut mettre sur le même plan le discours d'un Macron qui parle de faire monter tout le monde en compétence et de rendre le PR responsable de ses actes, et d'un Sarkozy qui parle de mettre les assistés au boulot et de continuer à favoriser les retraités et les riches. Mais bon, j'imagine que tu dois avoir tes raisons.
Je pense qu'on peut parfaitement être anti-système en ayant fait parti du système. C'est même pour moi une condition essentielle, si on veut réformer un système, c'est de le connaître, de l'intérieur. C'est d'ailleurs son argumentation si j'en crois l'extrait que je viens de voir sur BFM.
Ca me parait cohérent. Après qu'il soit sincère et honnête, ça reste à prouver...
Je suis tout à fait sur cette ligne là aussi. Pour faire évoluer un système, il faut l'avoir pratiqué. Sinon on se condamne à n'avoir que des idées abstraites et idéales qui se fracassent contre le quotidien et la réalité à la première difficulté. C'est un des premiers trucs qu'on apprend quand on bosse en conseil : l'idéal reste à la porte, chaque organisation doit être vécue de l'intérieur pour y apporter des améliorations crédibles.
Sur la sincérité c'est un pari. Complètement. Mais au moins s'il bouscule le paysage par ses idées les autres le repomperont. Ca serait toujours ça.
|