Je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai adoré la nouvelle oeuvre de Zack Snyder, j'estime cependant que c'est un bon long métrage, divertissant de la première jusqu'à la dernière minute, et surtout: c'est un film pas aussi crétin qu'on le croit (une denrée rare à Hollywood).
De prime abord, là ou je pensais décrocher tout de suite, c'était évidemment toute la partie au sein de l'asile psychiatrique, or ce ne fut pas le cas. Au contraire, j'ai même été ému à plusieurs reprises. Cocasse, alors que je suis venu voir Sucker Punch uniquement pour les scènes de fantasmagorie aux allures d'univers vidéoludique (ou de genres cinématographique).
D'ailleurs parlons-en de ces quatre mondes qui empruntent les codes du chambara, du film de guerre steampunk, de l'héroic fantasy et de la science fiction. Bizarrement je n'ai pas vraiment accroché au premier monde cité, alors que j'en attendais beaucoup, il y a quelques plans sympathiques certes, mais les séquences d'actions m'ont quelques peu déçus. En revanche, la partie SF avec la dizaine de robots que les filles doivent dessouder au sein d'un train en marche, j'ai tout simplement adoré (alors que j'en attendais rien). C'est mis en boite avec un plan séquence qui fourmille d'idées, et même s'il y a deux ou trois fautes de goûts au sein de celui-ci, j'ai pris un panard terrible !
Pour les deux autres univers restant, même si la direction artistique n'est pas follement originale, je les ai appréciés dans l'ensemble (les deux orcs catapultés sur l'avion, énorme), mais ils ne sont pas aussi jouissifs à voir que le dernier mis en scène.
Le côté anachronique des univers et les scènes d'actions complètement démesurées m'ont conquis.
Dans Sucker Punch, la réalisation a son lot de défauts, on peut effectivement pester et reprocher au cinéaste, la transition monde "réel"/monde fantasmé qui est employée de manière simpliste: chanson connue réinterprétée, on tourne autour de la tête de Baby Doll et hop c'est parti on y est.
Mais sinon, sur un tel sujet (on assiste à une sorte de conte) le style outrancier et tape à l'oeil de Zack Snyder ne m'a aucunement dérangé. A l'inverse de Watchmen, qui était, malgré la présence de super héros, bien ancré dans un contexte réaliste, historique et politique. Pour le coup, la mise en scène adoptée n'était pas la bonne à mes yeux.
Dans Sucker Punch, ce n'est pas le cas, j'ai même eu la fausse impression qu'il n'y avait pas beaucoup de ralentis, c'est dire à quel point j'ai parfaitement assimilé sa réalisation sur ce projet précis.
Néanmoins, il y a quelques défauts qui ont freiné mon enthousiasme, dans le traitement et les relations entre les personnages ce n'est pas toujours très fin (c'est le cas de le dire), il y a des dialogues qui sont un poil trop ampoulés par moments, et la fin me semble confuse et surtout elle tombe dans un discours bien démagogique.
Et pour finir dans les faiblesses: embauchez un vrai compositeur, il y en a marre d'entendre des artistes et chansons connues en guise de bande originale. Ce n'est pas désagréable à entendre, mais ça fait très superficiel et impersonnel.
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