Ca ne peut pas être un art, parceque la majorité des "artistes" sont tenus par les couilles par les éditeurs, et on ne peut pas se dire artiste si on ne garde pas son indépendance de pensée et de création.
Il s'agit là d'un concept assez erroné et faux et d'une vision très moderne et très idéalisée de l'artiste.
L'histoire de l'art enseigne qu'au contraire, l'art pour l'art est une notion qui ne remonte qu'à il y a un siècle et demi à peu près.
Les créateurs de jeux vidéo sont tenus par les couilles, ce ne sont donc pas des artistes? Doit on alors considérer Michel-Ange ou Raphael comme des gribouilleurs, sous prétexte que leurs couilles étaient tenues très fermement par leurs commanditaires, notamment l'Eglise?
Jusqu'à il y a peu, l'art n'avait pour d'autre but que de montrer des scènes religieuses ou d'encenser la gloire et la magnificence des commanditaires des oeuvres. Et bah oui, car l'artiste, il a besoin de manger, alors l'art pour l'art c'est bien, mais l'art qui permet de vivre c'est mieux. Et ce concept qui semble récent aux yeux de certains, l'art "dévoyé" par l'argent, est en fait le plus ancien.
Au contraire, il ne faut pas croire que l'absence de contraintes permet forcément d'être meilleur. Comme je l'ai dit, la plupart des artistes que l'on étudie jusqu'au XIXème siècle avaient des contraintes, notamment de sujets mais aussi certainement quant au coût de leurs oeuvres. Ca ne les a pas empêché de créer des chef-d'oeuvres dans certains cas. Justement en réinventant de manière judicieuse, aussi bien par la technique que la mise en scène, des sujets traités déjà des milliers de fois.
Et pour en revenir au sujet, Bioshock m'a amené la même réflexion qu'au créateur de ce sujet. Le jeu en plus d'être techniquement beau à mon goût, l'est aussi esthétiquement (ce qui n'est pas la même chose) et musicalement. Scénaristiquement, le jeu peut poser quelques petites questions à propos de l'utopie (vendre jusqu'à l'air que l'on respire, c'est pas mal comme idée...) et possède une atmosphère incroyable, mais bon le coup du faux boss est un peu trop classique hélas, et puis jusqu'à la fin le joueur n'a pas d'autre choix que de suivre les directives qu'on lui donne pour les besoins du jeu. Comme un peu dans tous les jeux d'ailleurs, parce que ce soit pour sauver le monde, empêcher le méchant nécromant de ramener à la vie son armée de mort vivant, ou ramener sa petite soeur à la maison avant le couvre-feu, le personnage du joueur a toujours une super motivation pour nous obliger à ne pas aller faire une sieste au lieu de massacrer du méchant pour x ou y raisons.