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Bonjour, chers amis lecteurs du Cercle. Il s'avère que la musique est presque absente de notre forum en ce moment. Le but de ce fil est d'en parler à nouveau.

J'ai délibérément repris le titre d'un des fils historiques de Jol. Il s'agit ici de présenter, en quelques paragraphes, quelques mots et quelques images, la musique qui vous plaît au moment où vous tapez ces lignes. Il ne s'agit pas de taper des messages du style "The Strokes - The End Has No End", et donc de faire dévier le truc en fil à liste. Vous pouvez écrire ce que vous voulez, votre avis sur ce disque, une présentation du groupe, tant que ça reste constructif et pertinent.

Ce qui serait parfait, ce serait que vous preniez un disque que vous avez sur votre platine en ce moment, une chanson qui vous obsède sur votre iPod, et que vous présentiez ça. Une pochette, une vidéo, une photo du groupe, et surtout, surtout, quelques lignes de votre part. C'est une condition sine qua non, faute de quoi nous nous verrons contraints de modérer pour flood. Si jamais le fil devait dégénérer en fil à liste, je n'aurai aucun remord à le fermer, mais ce serait dommage.

J'estime qu'un tel fil est important pour partager ce que l'on aime, c'est pourquoi je l'ouvre. Les débats (dans les règles de courtoisie habituelles sur nos forums) pourront démarrer sur ce fil (du style "ah moi je préfère la reprise de 1974" ou "si vous aimez ça, je vous recommande aussi..."), nous aviserons ensuite.
Comme on est jamais aussi bien servi que par soi-même, je commence par le disque qui tourne tout de suite sur ma platine.

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Les deux premiers albums de Big Star, donc, réunis sur un seul disque. Mené par les guitaristes et chanteurs Alex Chilton et Chris Bell, ces deux albums sortis respectivement en 1972 et 1973 sont encore aujourd'hui d'une modernité affolante.

Il est ici question d'invention de l'idée de power-pop. L'influence de Big Star, même si le groupe est peu connu, se ressent chez des groupes comme R.E.M., les Pixies, Radiohead (d'une certaine façon), on pourrait en citer des tonnes. Les Replacements avaient même écrit une chanson intitulée "Alex Chilton".

C'est du rock, évidemment, mais extrêmement ambitieux. On y trouve des influences fifties (country, doo-wop), sixties (harmoniques vocales beatlesiennes, mélodies à tomber par terre, guitare aigrelettes), et seventies (l'esprit pré-punk de certains morceaux). C'est un classique ignoré, un indispensable pour tous les amateurs de rock.

A noter que l'inouï "In The Street", le troisième titre ("hangin' ooooooout, doooown the streeeeeeet..."), est le générique de That 70's Show, dans la version de Cheap Trick. On entend aussi "Thirteen" du même album, dans la version de Big Star cette fois, dans le dernier épisode de la saison 6, dans la scène déchirante où Eric rejoint Donna sous la couette après avoir fui le mariage (la chanson en elle-même étant déjà un tire-larmes de première).

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Big Star reformé en 2006, chantant "In The Street".
Je fais tourner ma playlist d'electro jazz depuis des semaines, avec des groupes genre St Germain, Metropolitan Jazz Affair, The Greyboy Allstars, Karl Denson's tiny universe, Dj Greyboy, Sayag Jazz Machine, Le Peuple de l'Herbe...

C'est stylé jazz funk soul etc, j'arrive plus trop à m'en passer de ces groupes.

J'ai une dizaine de cd qui tournent en random du coup voilà, je ne me lasse jamais.
Ma modeste contribution :

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Le meilleur album d'Oasis, à mes yeux, avec des intonations assez psychédéliques. J'ai réécouté l'album récemment et il paraitrait qu'il s'agisse de l'album de l'assagissement chez les frères Gallagher (la chanson Little James - dédicacé au fils qu'à eu l'ex femme d'un des membres du groupe) mais qui a encore une certaine verve et aggressivité (Fuckin the bushes et Gas Panic).

Bref mon commentaire est useless comparé à la puissance de ce cd, il s'agit d'un des rares cd que j'ai acheté et je le regrette pas.
Dans mon lecteur DVD qui me sert de Hi-Fi tournent 3 CD en ce moment, Smash de The Offspring, Version 2.0 de Garbage et le CD2 de S&M, Metallica avec l'orchestre de San Francisco.

Rien d'original qui m'obsède en ce moment vu que j'écoute en boucle Dance Dance de Fall Out Boy. Avec un peu de Thnks fr th Mmrs

Je suis à fond dans la vague FOB comme un bon mouton mais je le vis bien :P
Que dire, j'aime bien quoi, le son, le punch, les clips, l'humour



Je tripe sur les tremblements de Pete à 1:48 :\


Je découvre que Pete Wentz fais craquer les minettes ya plein de vidéos "album photo" sur Youtube \o/


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Je suis assez DUB en ce moment. A la fois rootsy et novo.

On retrouve dans ma playlist actuelle (là tout de suite ;p):

Des tracks des Bordelais d'Improvisators Dub.
Des mecs au talent au moins aussi lourd que les basslines de leurs tracks

A l'aise aussi bien dans le dub roots (album W.I.C.K.E.D.) que dans le dub plus electro à l'anglaise (album Rrummble!)

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C'est frais et dansant tout en étant entêtant.

hop un extract live


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Sinon du High Tone of course!

Les déjantés Lyonnais toujours à la recherche d'expérimentations diverses invitant au voyage.

Ici les samples et les machines ont une importance forte.
C'est moins groovy, plus froid, mais tellement hypnotique.

Mention spéciale pour leurs prestations live pleines d'énergie qui lorgnent parfois vers le son hardtech ou drum'n'bass. Wicked and massive

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High Tone en live

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On trouve aussi du Zenzile dans ma playlist.

Alors là on est dans un dub plus mental, plus calme, bien que parfois un peu rootsy.

Dernièrement le groupe s'est orienté vers des prods plus electro. J'aime moins mais bon

Deux albums essentiels selon moi

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Qui contient des anthems tels que "Antibass neightboorhood" ou encore "Axis of evil"

et le plus récent "Modus Vivendi"

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Mais c'est en live que le groupe arrive à transformer certains track apparemment anodins en véritable tuerie dancefloor hypnotique (sisi!)

"Pumpin'" en est le meilleur exemple

La version live

Voila
Oh mon dieu, ze fil is alive...


Aloooooooooors.

En ce moment, j'ai une crise de hip-hop. Depuis plusieurs mois, j'essaie de découvrir tous mes manques profonds en la matière. J'avais quelques connaissances basiques (NWA, Public Enemy, Dre, Cypress Hill, Wu-Tang puis The Roots et Outkast, pour faire très bref). Et là, je suis dans une fièvre découvreuse totale.

Entre tout ce que j'ai pu écouter, il y a quelques disques et groupes qui se détachent largement. Mes chouchous de Pharcyde, aux deux albums géniaux donnant toujours la pêche (Bizarre Ride II et Labcabincalifornia), le supaband Gravediggaz, Madlib, les chtarbés de Dälek et quelques autres.

Et je viens partager avec vous mon dernier coup de coeur, je veux parler de PETE ROCK & CL SMOOTH

Avec cet album, The Main Ingredient

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Pour commencer, il faut avertir tout le monde: là, on parle pas du HH post an 2000 façonné à la sauce Timbaland/Neptunes/Dr. Dre à base de synthés remixés de partout. Non, on est dans du old school, dans le hip-hop qui prend ses racines dans le groove du jazz ou de la soul.

Dès le premier morceau, on est dans le vif du sujet. "In The House" n'est pas fait pour faire le pimp, ni pour pécho dans une boîte la première biatch venue, ni pour exploser la gueule du nigga qui a regardé de travers. "In The House" est là pour le chill...
Les flows de Pete Rock et de son comparse CL Smooth évoquent la nonchalance et une sorte de joie de rapper indicible. En cela, ils ne sont pas si éloignés des zébulons de The Pharcyde, alors qu'ils se situent sur deux scènes différentes. Il ne s'agit pas de vomir sa haine ni de vouloir s'imposer comme le meilleur. Il s'agit seulement de glisser sur un groove parfait et qui, plus de 13 ans après sa sortie, semble intemporel. Les beats claquent avec un son mêlant jazz et R&B, les basses sont légères et dynamiques, les samples de claviers et guitares nous emmènent dans les contrées d'un funk evanescents...

On aime le rap, on reste simple.


Pete Rock & CL Smooth - I Got A Love

A noter que parmi les successeurs les plus notables de la production Pete Rock (qui a entraîné sa vague de suiveurs) se trouve celui qui est peut-être son héritier, le génie KanYe West, qui s'est auto-proclamé "nouvelle version de Pete Rock"
L'humeur du moment est au hasard.
Petit push hors sujet, mais pas trop.

En découvrant les possibilité de lastfm, ses radios à thèmes, mine de rien, on se construit une usine à idées pour un futur (hypothétique) de compositions en tout genres. Et c'est tout bon pour les disquaires.. les petits labels, les artistes confidentiels, des copains aussi. Bon moyen pour eux de se faire connaitre sans qu'on soit obligés d'en parler, parce qu'en fait, on a du mal à leur dire que ce n'est pas notre tasse de thé...


Non seulement on se construit son propre petit univers musical (qu'on peut retrouver à son boulot, en soirée lorsqu'on a pas le temps de lancer une programmation) mais on tombe sur de petites perles précieuses qui resteront longtemps dans les objectifs d'achat (jusqu'à ce qu'on les trouve... car malheureusement, toutes ces petites choses ne se vendent pas à la criée du vieux port)


La dernière chose qui me soit tombée dans les oreilles comme une mouche dans un flan vanillé, c'est Zbigniew Preisner

http://img.tesco.com/pi/entertainment/CD/MF/312904_CD_M_F.jpg

Combien de fois ses mélodies m'ont trifouillé l'arrière du crâne lors d'un visionnage du décalogue ? Ben j'avais jamais eu l'idée de trouver son nom, ni de me rappeler d'où sortaient ces mélodies qui débouchaient par hasard dans un coin de ma mémoire. Merci mes voisins d'écoute...

Certes, sans le film, c'est moins troublant. Ca ne vaut pas un Gorecki qui te fait tenir ta tête entre tes mains en te demandant à quoi bon, mais tout de même, ça vaut son écoute alerte.

http://www.usc.edu/dept/polish_music/news/events/gorecki_zinmancd.jpg

On pourrait être tentés de placer les oeuvres du monsieur dans la musique "d'ambiance", ce qui peut se rapprocher du décoratif pour l'oeuvre picturale (une insulte) - mais pourquoi pas, alors ?
Ne mérite-t-on pas quelque fois d'avoir le droit de s'emplir les oreilles de petites musiques faciles et émouvantes ?
Que font les fans de Tokyo Hotel ? Allons...

Zbigniew Preisner, c'est l'accompagnement idéal d'un pré-sommeil le soir, ou d'exemple de musique-qui-motive-pour-sortir-et-sourire-aux-gens-même-si-on-en-a-pas-envie.
Goûtez donc.
Ici ou là, et si vous n'êtes pas inscrits, faite-le. Et contribuez. Ca ouvre quelques portes...
Zbigniew Preisner
Gorecki

Et puis dans la même lancée, si vous êtes curieux :
Un Arvo Part, qui relaxe, minimaliste. Et ce qui est si bon dans Lastfm : lancez la radio au tag "contemporany classical". Juste pour essayer
NB : Y aura même de quoi contenter les fans de japanime... et de jeux vidéo !

http://www.last.fm/tag/contemporary+classical

> Ah ben ça alors. J'vais pouvoir ressortir mes vieux pin's du fan club de FautVoir. Salut monsieur !
Après Big Star, restons dans le sud des Etats-Unis avec le dernier album de Mavis Staples : We'll Never Turn Back.

http://ec1.images-amazon.com/images/I/51EPvqltWqL._SS500_.jpg

Résumer en quelques lignes la carrière d'une artiste de 67 ans est casse-gueule et forcément réducteur. Mais allons-y : premier album en 1959 au sein des Staple Singers, groupe familial composé du père Roebuck "Pops" Staples, du fils et des 3 filles. Mavis a alors 19 ans et devient vite le coeur du groupe par son contralto expressif (que Dave Marsh qualifiera de "purr", un feulement, ronronnement...). Entre folk, gospel et soul, les Staple Singers traceront une voie unique dans les charts, surtout après leur signature chez Stax en 1968. Mavis sera aimée de Dylan (qui la demandera en vain en mariage) et idolâtrée par Prince dans les années 70. Elle enregistrera en solo plusieurs albums notables, chantera aux côtés d'Aretha Franklin pour un live gospel éblouissant, collaborera avec Curtis Mayfield et Lucky Peterson.

http://www.mavisstaples.com/galleryimages/StapleSingers_Mavis_BWsmall.jpg

"We'll Never Turn Back" est un album de chansons de lutte pour les droits civiques du sud des Etats-Unis. Un retour aux sources pour celle qui en chanta de nombreuses aux côté du Dr. Martin Luther King dans les années 60. Des chansons toujours aussi pertinentes en 2007, dans l'Amérique de Bush.

Mavis a toujours aimé collaborer. C'est Ry Cooder qui s'y colle, cette fois. Production, arrangements et bien sûr guitares. Le vieux compère Jim Keltner assure à la batterie et Ladysmith Black Mambazo apporte sa voix aux choeurs sur 3 morceaux.


Entre folk, soul, blues et gospel, un album "près de l'os", comme on dit, dépouillé et poignant. Amateurs de pastiches néo-soul anglais, attention : this is the real thing.

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@EZ3ki3l

Vraiment sympa l'album que tu nous présentes ici !

L'extrait est plein de groove et en rien putassier.
Je n'y connais rien en Hip hop, mais je trouve que parfois l'instru a du influencer les prods de nos petits français d'Hocus Pocus.

On y retrouve la même bonne humeur, la même veine un peu jazzy.

Good stuff so ;p
Citation :
Publié par Dandal
Les deux premiers albums de Big Star, donc, réunis sur un seul disque.
Avertissement aux éventuels acheteurs d'une version d'occase de ce CD : la première édition Big Beat (label anglais, donc version la courante chez nous) omettait 2 morceaux du 1er album. La deuxième est complète, avec 24 morceaux.
A noter que Bruce Springsteen, quel homme, a aussi repris "Eyes On The Prize". C'est une chanson qui date de 1956, écrite par une certaine Alice Evans d'après un chant du tout début du siècle. Cet hymne a accompagné la marche des droits civiques (Martin Luther King, tout ça), et fut repris aussi par Pete Seeger, Bob Dylan ou Duke Ellington avec Mahalia Jackson.

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Quel homme. Quel homme !
I put a spell on you est une chanson d'amour tout à fait particulière, car ce que l'on retiens tout d'abord c'est la puissance qu'elle dégage ; une sorte de force qui se transforme au grès de notre humeur, et des interprètes en rancoeur, tristesse, en mépris ou en haine.

Elle fut écrite par Screamin' Jay Hawkins qui donna toute l'intensité de cette chanson. Lorsqu'il la chante en concert, il parait s'hypnotiser lui-même et nous fait rentrer à renforts de hurlements, de cris, de gestes dans un monde à part.

Cette chanson est d'ailleurs rentrée dans le classement des 500 plus grandes chansons du rock.

Elle fut reprise très souvent, les plus connus celle de Nina Simone en 1968, et de Creedance Clearwater Revival qui l'a jouèrent à Woodstock.


Cette chanson a influencé de très nombreux groupes rock et est toujours reprise sans cesse, dernièrement par Kati Melua.
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J'écoute le premier album de Midnight Juggernauts "Dystopia"


Avant pour beaucoup l'australie musicalement c'était Midnight Oil et Kylie Minogue, mais depuis 2 ou 3 ans de nombreux groupes émergent.
Riot in belgium, architecture in helsinki, wolfmother, van she, il y en a pour tout les gouts, et c'est tant mieux.
Midnight Juggernauts fait partie de cette génération d'australiens créatifs.

Hum pour synthétiser... c'est du rock, c'est de l'électro, c'est presque progressif.
Si j'avais envie de pousser le bouchon je dirais que c'est l'enfant illégitime de Pink Floyd et A-ha concut en plein 2001 Odyssée de l'espace.

C'est signé chez des francais : Institubes, le label de Teki Latex et Tacteel. C'est assez surprenant donc à signaler. En tout cas ils ont eu le nez creux parce que je prédis un petit succès quand meme.


Un clip Road to recovery :



Un 2eme Shadows (une ligne de basse qui risque d'être samplée) :

La tête en sandwich entre deux cases-étiquettes, on paye cher ses évasions. En musique aussi, il faut croire l'espace trop bien compartimenté, on s'y surprend à étouffer sec et à chercher la langue pendante la première un peu de fraîcheur à s'enfoncer dans les oreilles.

Il existe sans doute trop de sorties de secours pour qu'on les connaisse toutes. Mais toi, l'ami, séquestré dans ta hard classic pop music, tu ne connais pas Masada.

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Le jazz est une région trouble, un marécage de brouillard qu'on n'arpente pas sans des bottes épaisses. Ca foisonne de partout, ça couvre des sons qu'on a vraiment du mal à voir, ou entendre, s'accoupler ensemble, du rondouillard orchestre de cuivres façon New Orleans aux massacres désarticulés du free jazz. Tout ça est un peu intimidant, et on préfère aiguiser à deux fois sa machette avant de foutre les conduits auditifs dans cette jungle. Ariane, dévoyée par le saxophoniste, a oublié de laisser y traîner du fil, et l'édifice manque décidément de lisibilité.

Alors on se dit qu'on va progresser méthodiquement, avec la prudence pointue du colon sioux découvrant les sables incertains du mont Saint-Michel en peintures de guerre. Mais ça ne marche pas, aussi éclectique qu'on puisse être, on ne peut pas dilater son goût et son appétit aux dimensions du jazz entier, et on finir par détaler au chiottes, main devant la bouche et yeux exorbités, tout vomir aux alentours de l'entrée.

Aussi est-il préférable de harponner les saucisses cocktail de loin, sur cette mer de ketchup démontée. Y aller au hasard, au culot, à la bouche. C'est comme ça que j'ai déniché John Zorn : dans cette liste interminable de noms, il fallait bien commencer par la fin. De façon amusante, l'extrémisme alphabétique de Zorn se double d'un extrémisme musical total.

Le bonhomme est l'énergumène d'un genre qui ne manque pas de têtes rebelles. On pourrait même trouver qu'il a finit par faire de sa recherche éperdue du bizarre, du biais, du de travers, une espèce de conformisme : on sait, en posant la main sur une galette de Zorn, que ce sera sûrement en grande partie inaudible, de toute façon complètement inouï. C'est sans doute le seul être sur terre sachant imiter à la perfection votre chat, votre 4x4 et votre cocotte-minute avec son saxophone. Le gus s'est compromis partout, dans tous les sens et dans tous les sons. Colomb multipliant les amériques au fur et à mesure qu'il les imagine, on peut être certain que toutes ne tiendront pas la flotte, et que beaucoup couleront. De fait, il faut avoir l'oreille patiente, et un espèce de vague reste de rage à l'âme.

Notre zozo a tout de même fini par trouver la médiatrice magique entre tradition et outrance. Pour cela, il va puiser dans la musique juive l'essentiel du terreau dans lequel faire fleurir ses délires. Le résultat est inclassable et détonnant. Les compositions on assez de structure pour qu'on ne patauge pas dans une soupe informe, et pourtant, cela part en gerbe de comètes cosmiques explosant en plein vol de partout. Le dialogue entre le saxophone de Zorn et la trompette de Dave Douglas atteint des sommets de virtuosité, avec une aisance qui fait exploser de rire à toute mention du terme « académisme » lorsqu'on sort de là. Ca oscille entre ingénieux et génial, avec une amplitude frénétique et incontrôlable. Au moins, on ne plie pas bagage blasé.

Bien sûr, le mélange est instable et finit généralement par sauter à la gueule des malheureux spectateurs ayant eu l'inconscience de s'aventurer trop près du sax de Zorn, dans lequel est planqué un détonateur. J'ai eu cette chance au détestable festival de Marciac, il y a quelques années : entre le début et la fin de cette inoubliable performance, le grand chapiteau aura perdu les trois quart de ses effectifs de quinquagénaires affolés par les hurlements déments tirés en rafale depuis la scène. Il ne restait guère plus, à la fin, qu'un petit groupe de fanatique en transe massés à quelques mètres de la scène. Il est d'ailleurs assez difficile de trouver quelque chose de présentable sous youtube. Ce n'est pas, faut dire, la vocation ni l'intérêt du biniou.



Sur les dix opus, le troisième, « Gimmel », reste mon préféré.
Très sympa ce fil ^^

Alors moi en ce moment, je suis au boulot, et comme j'ai une facheuse tendance à me lever et à danser comme un con quand j'aime bien la zik, eh bien heu... j'essaie de la musique pas trop dansante pour pouvoir rester assis sur ma chaise.


Je commence avec l'album d'un Jolien, et oui ! Et qui plus est mon meilleur pote ! Eh oué ! Il s'agit de klawn et de son album Ode to Nature déjà présenté sur JoL avec succès. Il est téléchargeable gratuitement ici : http://julien.baligant.net/klawn.html. Une ambient-electro froide et cristalline, complexe et décomplexée. Miam miam !



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On poursuit avec ces diablotins d'Autechre, et leur dernier bébé Untilted, horrible cacophonie pour beaucoup, subtiles élucubrations viscérales pour d'autres. Je fais partie des autres, ceux qui aiment s'enfoncer dans ces délires avant-gardistes. La musique d'Autechre est très abstraite, les machines semblent jouer toutes seules. Cela est confirmé par certains mécanismes de création utilisés par le duo anglais (algorithme fractal pour composer certaines mélodies, les "ratés" qui servent de base d'improvisation, ..), et par le noir complet qui est exigé lors de leur live, afin que le public ne voit pas de présence humaine sur scène. Une musique incompréhensible pour le corps, et jouissante pour l'esprit.

L'album est écoutable en entier ici : http://www.bleep.com/mediaplayer/lau...march/untilted



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Dans un genre plus accessible, el senor Amon Tobin della mancha del bourriquito cornelli poursuit son petit bonhomme de chemin en proposant des albums de mieux en mieux finis et aboutis. Foley Room en est sa dernière manifestation. Réalisé comme son nom l'indique dans une "foley room" de cinéma (la salle où sont réalisés les bruitages) l'album est un hommage à la musique concrête de Pierre Henry, Aphex Twin ou même Karlheinz Stockhausen. Cinématique comme jamais, l'opus est la bande originale d'un film introspectif imaginé par l'auditeur. Tous les samples ont été enregistré en prise directe et sont aussi originaux que caratéristiques : crépitement de pattes de fourmis dans une bouteille d'eau, aluminium qui se déplie lentement, violons désaccordés, gobelets qui s'entrechoquent dans une bassine remplie, moteur rugissant de moto, ustensiles de cuisine, ... avec Sarah Pagé à la harpe et le Kronos Quartet (BO de Requiem for a Dream) aux cordes.



Sinon j'ai aussi du Jaga Jazzist et du Xploding Plastix, mais je ferai un reply plus tard sur ces groupes d'acid-jazz.
En ce moment ?

Bob Dorough

http://www.jazzpolice.com/images/stories/NewYork/BobDorough3.jpg
- Yeah !

Le mec à jouer avec Miles Davis, chanteur, pianiste, compositeur, il joue du vibra, de l'harmo, du saxo et tout... Mais il est connu pour avoir composé la zic de petits programmes éducatif avec lesquels ont apprend les tables de multiplication aux USA. School House Rock Baby, apprend en t'amusant... déconcertant... mais parfois ça roxxe comme le morceau Three is a magic number.

j'écoute tres précisément ceci :


Bon bah c'est girlschool, un groupe de fille des années 80, elles ont couché avec motorhead pour réussir et le font savoir, c'est pas mal, ça respire les années 80, perso j'aime bien

et avant ça j'écoutais ceci :


Kiss - Nower to Run

Je connaissais pas le morceau, mi balade mi hard rock je trouve ça tres sympa, je sors de ma periode kiss je commencais a etre lassé un peu de hard rock et ce groupe m'a définitivement réconcillié avec ce genre musical, j'écoute a nouveau acdc avec plaisir maintenant.

Sinon les thunes vont tomber bientot je vais surement m'acheter "you can't do that on that stage" 2&3 de Frank Zappa(et plus si j'ai assez) sinon deux ou trois albums de Thin Lizzy a l'aveugle. Si ya pas un album de savatage.

Pour ceux qui ne connaissent pas savatage ils proposent pas mal de clips sur leurs site ainsi que leurs meilleurs chansons en telechargement legal, gratuit, et integral sur leur site officiel :

http://www.savatage.com/index3.html

section Multimedia > audio

mes chansons conseillées (les plus connues) : One child, Sleep, The edge of Thorn, Jesus save (sent bon les années 80 celle ci ), Hell of the Mountain King (l'intro me fait grave penser au son d'ambiance d'iron forge :s).

Enormément de ballades métal.

Leur ancien chanteur est mort, je voie sur leur site qu'ils tournent encore je sais pas ce que ça donne.

J'ai gagné, j'ai gagné !!! Slammy 0 - 1 Emanuelle !!!!
Au choix dans ce que j'écoute en ce moment, des artistes inconnus ou bien que personne n'apprécie. Eh bien, je choisis le cumul des deux

Pierre Bensusan

Comme il s'agit d'une "récidive" je vous repointe la discussion que j'avais ouverte sur ce même forum : ici.


Si je devais choisir une chanson qui m'obsède en ce moment, pour rester dans l'esprit de la discussion, ça serait : Kourouts Nota.

Ce morceau figure sur l'album "Live at the New Morning" (ou "Live at Paris" selon l'édition), enregistrement d'un concert donné à Paris avec un de ses collaborateurs préférés : Didier Malherbe.
Alors, pour info et pour ceux à qui ça évoquera quelque chose, Didier Malherbe est un clarinettiste, saxophoniste, flûtiste, bref, il sort des sons de tout instrument à vent. Mais surtout, il est plus connu des aficionados du jazz, bien que c'est au travers de Gong, groupe prog/psyché de l'école de Canterbury vers la fin des années 60, qu'il débuta.

http://www.planetgong.co.uk/images/zzz/bensusan_malherbe.jpg

Pierre et Didier ont donc suivi des chemins similaires, mais bien distincts (pour la carrière de Bensusan, se reporter au fil jol mis en lien plus haut). C'est cette longue carrière des deux artistes qui les rend capables de créer et de tisser des mélanges savoureux en piochant dans la marmite de tous les sons qu'ils ont mis à mijoter depuis leurs débuts.

Or donc, le "Live at the New Morning" révèle toute la maestria live de deux musiciens accomplis. On ressent aussi la précieuse complicité des deux artistes qui n'hésitent pas à improviser à un haut niveau de technicité, sans jamais dévaloriser leur pendant dans ce duo.


J'en viens au noeud du problème : pourquoi la piste Kourouts Nota précisément, dans tout cet album ?

Je pense que ça tient à mon attachement pour mes racines familiales helléniques. Car il y a un petit bout d'Epire dans ce morceau. La clarinette de Malherbe est envoûtante, lancinante, à la limite inférieure de la tristesse, comme la musique de mes ancêtres.
Complément parfait à ce serpent de clarinette qui se faufile entre nos oreilles, la guitare de Bensusan se démultiplie et sert autant à apporter la base rythmique au morceau qu'à orner la mélodie de Malherbe de délicates volutes, propres au style folk du guitariste. Parfois, les rôles de reversent, chant et contre-chant basculent d'un instrument à l'autre.

La douceur du morceau et l'évasion procurée sont telles que l'atterrissage n'en est que plus brusque une fois le morceau achevé.

Heureusement pour nos papilles auditives, le disque regorge de bien d'autres perles. De plus, les influences sont si variées que tout le monde y trouve son compte ou presque. A moins que ça ne soit l'inverse. Je ne sais pas. C'est une alchimie si complexe que je ne peux pas vous promettre qu'elle prendra sur vous. Mais, que vous l'adoriez ou que vous la détestiez, je pense que l'expérience vaut la peine d'être tentée.

Je ne sais pas si c'est de bon goût de mettre ici un lien commercial pour acheter la pièce musicale dont je parle, mais je le fais quand même. Ben oui, y'a pas de vidéo youtube pour illustrer mon propos
Kourouts Nota en vente directe (format MP3)

Dandalounet, si y'a un problème avec ce lien, coupe le de mon post.
Arrow
Citation :
Bon bah c'est girlschool
RIP Kelly Johnson, décédée en juillet 2007.

Ce sujet manque de bruit. Actuellement, et sans m'en lasser, je réécoute le double album de Bile intitulé Frankenhole. Ce double album regroupe Suckpump et Teknowhore, les deux premières galettes des new-yorkais sorties en 1994 et 1996.

Bile, c'est qui, c'est quoi ? Simple, ce groupe est le petit frère de White Zombie et Ministry, et est considéré par les amateurs comme un pilier de l'indus-metal. Guitare lourde et sale, hurlement de crooner sous amphétamine, arrangement noisy piochant dans les B movies 70's, Bile applique les préceptes de Jourgensen au point de les transcender et de créer son univers. Il y a une "vibe" et du groove, un sens rythmique whitezombiesque que les bulldozers allemand de Rammstein n'auront jamais, mais qu'on retrouve chez les français de Punish Yourself. Chez Bile, le climax est atteint avec des titres comme "You can't love this" divisé en trois parties, un trip musical hypnotique à exploser l'auditeur de tournis.

De la bonne came, je vous dis, estampillée trve undagwad ! Pas de vidéo, juste un lien myspace : http://www.myspace.com/bile
ça PS: ça marche pas la balise media avec Dailymotion?


l'hiver Approche des Cowboys Fringants , groupe Québécois que j'ai découvert il y a quelque semaines avec la chanson Plus Rien( en vidéo plus bas) et que j'ai tout de suite adoré. Leur texte sont drôles, parfois nostalgique, dramatique mais engagés et dénoncent notre société et ses problèmes d'écologie et de pauvreté et engage a faire réfléchir..
j'aime aussi la présence d'instruments peut habituel tel que le violon et l'accordéon qui apporte quelque chose de bien à la mélodie.


Edit : merci d'avoir un peu étoffé.

J'écoutais comme très souvent Lee Hazlewood, puis j'ai tapé son nom dans Google et appris sa mort. Je suis très triste. J'en ai marre, après Antonioni, ça fait deux de mes héros qui meurent en une semaine. Foutu été.

Lee Hazlewood, c'était le cowboy mélancolique. Repris par des gens comme Nick Cave, Lydia Lunch, Einstürzende Neubauten, les Tindersticks, Giant Sand, Primal Scream et même carrément Megadeth, c'était le songwriter parfait. Doté d'un charisme particulièrement incertain (coupe au bol, moustache et dégaine de grand échalas), c'est surtout ses oeuvres pour les autres qu'on connaît, notamment l'immortel (et totalement hyperérotique) "These Boots Are Made For Walking", magnifié par la splendide Nancy Sinatra. C'est lui qui fera d'elle une star, la lookant sexy, et lui offrant des chansons incroyables, comme "Summer Wine" ou "Sand".

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Rrrah lovely.

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Lee et une chanteuse suédoise que je ne connais pas.

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Reprise de "Sand" par OP8 (soit Giant Sand ou Calexico) avec la délicieuse Lisa Germano.

Je suis très triste, là. J'en ai marre de perdre des héros.
Citation :
Publié par patatoïde funèbre
Masada
Tu décris ça d'une telle manière que je suis jaloux.

En ce moment, moi aussi c'est également John Zorn, avec l'un de ses derniers projets, Moonchild, et le monsieur a bien su s'entourer.
Mike Patton au chant ne cessera de rappeler a l'auditeur que c'est lui, actuellement, qui possède l'une des voix les plus impressionnantes au monde. Du rauque à l'aigu, des plaintes aux hurlements sauvage, .. sa voix est un véritable chewing gum qu'il modèle comme il le souhaite.
A la batterie, Joey Barron, un ex de Naked City, donc le free-jazz il connait. Ca tape de tout les cotés, avec une dextérité affolante, on se demande comment il tient une telle vitesse en tenant ses baguettes à la façon "jazz".
Et un ex-Melvins entre autres à la basse, Trevor Dunn, tout simplement bluffant de par son jeu technique, qui n'hésite pas à toucher a l'accordage de sa basse tout en jouant, tout cela à une vitesse improbable, à en dégouter certains bassistes actuels.

Tel un chef d'orchestre, monsieur Zorn dirige les opérations sans jouer aucun instrument, chose un peu dommage, j'avoue qu'entendre le saxophone de Zorn avec la composition précédente m'aurait plus que botté, mais tant pis, car c'est génial quand même.

Des morceaux lourds rappelant un doom-métal angoissant sont lancés par la basse hypnotique, des morceaux ambient ou l'ami Patton chuchote et bave sur son micro, des morceaux de pure hystérie où encore une fois Patton impréssionne, on se demande comment il fait pour pousser sa voix autant dans les aiguës et ne pas être aphone juste après.
Ce Moonchild est un concentré de folie, de technique, d'ambiance lourde et oppressante.
Tirant allégrement dans le free-jazz, le rock, le métal et l'improvisation, cet album est un véritable ovni à écouter.


Possession, l'un de mes morceaux préférés, même si le son est pas terrible.
Sinon Caligula très impressionante sur l'usage de la voix de Patton. Sachant que ce n'est pas le morceau de fin ..
En ce moment précis j'écoute cet album
http://www.cvibes.com/images/VARIOUSBuddhaBarIX400.jpg
Buddha Bar IX
La neuvième édition de la compile lounge orientale, je connais depuis bientôt un an et je ne m'en lasse pas, ça passe très bien en musique d'ambiance lors de soirées, la musique est très jolie. Ce qui est vraiment sympa avec ce genre de compilation c'est la découverte de groupes qu'on ne connait pas et qui se révèlent très sympas tel que Amanaska dont je vous propose un extrait musical via cette vidéo
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