On en est vraiment pas là aujourd'hui quand même faut pas exagérer...
On y est totalement. La totalité de la population de la planète doit de l'argent à quelqu'un.
Et là, la question se pose : qui est le grand créditeur ?
Du reste, je ne pense pas que l'histoire évolue par cycle(s).
Je pense que les hommes organisent leur vies comme ils peuvent, plus ou moins bien, de façon plus ou moins réaliste, et que ça tient le temps que ça peut face aux éléments, aux ressources et aux comportements. Quand ça ne marche plus et que le pouvoir s'en rend compte, il y a mutation de la société pour accompagner le changement. Quand ça ne marche plus et que le pouvoir refuse de / ne peut pas le voir, alors il y a crise et on procède aux réformes à la hâte.
NB : "pouvoir" au sens le plus littéral du terme, qu'il soit central ou non. Que ce soit une assemblée, un autocrate ou l'ensemble de la population, le pouvoir de décision s'incarne forcément dans une entité donnée.
Le cas le plus courant, c'est la mutation. Dans une structure sociale saine, elle se fait normalement sans que grand-monde s'en rende compte.
Le cas le moins fréquent, c'est la crise. Et suivant le type de crise, ça peut faire très mal : les deux siècles d'effondrement de l'Empire Romain, les deux siècles de la période viking, la guerre de cent ans, les guerres de religion, la révolution américaine puis française... et plein d'autres. C'est un mécanisme connu... mais de là à parler de cycle, c'est un pas que je ne franchirai pas.
J'avais lu un hauteur qui expliquait qu'une crise, ce n'est jamais qu'un ensemble de mutations contradictoires que la société n'arrive pas à intégrer, suscitées par de grands bouleversements : de nouvelles idées, une crise environnementale, un conflit ou une épidémie détruisant les assises de la société...
Impossible de retrouver le nom du bonhomme.
PS : coller dans un raisonnement de cycle le terme "bourgeois" qui ne correspond à une réalité que dans nos sociétés (et encore, pas à la même réalité suivant les époques) alors qu'un cycle se veut absolu et en dehors du contexte (le cycle définit le contexte, il ne le subit pas), c'est étrange. C'est un peu comme les penseurs de la lutte des classes qui essayaient de calquer leur modèle dans la société tripartite du moyen-âge.
Mon exemple préféré de mutation, c'est l'Église catholique qui impose le mariage monogame à l'Europe et se prive ainsi de l'afflux de guerriers dont elle a besoin pour que les croisades soient un succès. Splendide paradoxe. Cette décision avait pour but de pacifier la population (et de l'écarter le plus possible du sexe, bien entendu) car la polygamie avait tendance à provoquer de belles empoignades. À ce niveau, le succès escompté ne fut pas au rendez-vous.