Pourquoi ce topic est en bêta-test ?
Sinon, je suis en train de lire Absalon, Absalon ! de Faulkner.
Edit : Ah, ok. Merci de la précision et au temps pour moi, donc.
Donc Absalon, Absalon ! est, pour moi, un grand tableau historique sur l'avant, le pendant et l'après guerre de Sécession dans le Sud et, en particulier, dans le comté de Yoknapatawphadans le Mississippi. Le point central de ce tableau est Thomas Stupen, un homme mystérieux parti de rien, mais dont l'ambition est de devenir le riche propriétaire terrien type du Sud. Pour avoir la panoplie complète, il lui faut une famille, une famille qui mêlée à son passé trouble va être le théâtre de divers drames. L'histoire de cet homme et de sa famille est racontée à travers les témoignages faits à Quentin Compson (le garçon) l'un des personnages principales de Le Bruit et la Fureur. Le récit est donc constitué, exclusivement, de longs monologues.
Pour vous donner une idée du style général. Voici une description de l'île d'Haïti que l'on trouve au milieu d'une seule phrase (de ce coté là, c'est assez différent des autres romans que je l'ai lu de lui).
"[...] un coin du monde que Dieu lui-même avait sans doute créé et réservé pour être le théâtre de la violence, de l'injustice, du sang répandu et de tous les diaboliques désirs de la convoitise et de la cruauté humaine, pour la fureur suprême et désespérée de tous les parias, réprouvés et condamnées - une petite île située au milieu d'une mer souriante aux fureurs latentes d'un incroyable bleu indigo, à mi-route entre ce que nous appelons la jungle et ce que nous appelons la civilisation, à mi-chemin entre le sombre et insondable continent d'où avaient été arrachées par la violence le sang noir, les os et la chair noirs, les pensées, les souvenirs, les espérances et les désirs noirs, et le pays froid et connu auquel ils étaient condamnés, le pays et le peuple civilisés qui avaient rejeté leur sang, de leur pensée et de leurs désirs ce qui était devenu trop abjects pour qu'on pût en supporter plus longtemps la vie, et l'avaient poussé, sans patrie ni espoir sur l'océan désert - une petite île perdue sous une latitude dont le climat exigerait, pour qu'on ne pût le supporter, dix mille ans d’atavisme équatorial, un sol engraissé de sang noir par deux cents ans d’oppression et d’exploitation, jusqu’à ce qu’en jaillisse une incroyable et paradoxale éclosion de paisible verdure, de fleurs écarlates, de cannes à sucre aussi grosses que de jeunes arbres, trois fois plus hautes qu’un homme et bien entendu un peu plus lourdes [...] "
En bref, j'aime beaucoup mais je le trouve plus difficile à lire que Le Bruit et la Fureur, ou même Sanctuaire.
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