Publié par Lilaz
t as raison mais parle dans le present et dit moi si aujourd'hui reduire encore le temp de travaille favoriserai l accroissement et reglerai les problem ?
je t ecoute §
Mais tu n'as pas le choix.
[pour répondre en même temps à Dadubliner] ; la durée conventionnelle moyenne du travail baisse partout. Que tu le veuilles ou non ça n'y changera rien.
Si la durée conventionnelle diminue c'est qu'il y a une synergie d'ensemble à la baisse. L'entreprise accroît sa productivité, essentiellement par la progression technologique, et le salarié aspire à travailler moins.
Où est le danger ? Le danger c'est que c'est tentant pour l'entreprise de procéder à une diminution des revenus proportionnelle à la diminution du temps travaillé. C'est normal et logique dans son comportement économique de recherche du profit sur le court terme. A moyen-long terme c'est scier la branche sur laquelle on est assis ; puisque c'est se priver d'une part des débouchés.
Le danger est que l'entreprise (sauf quand elle est énorme et jouit d'une position ultra-dominante) ne perçoit rien à l'échelle sociale et s'avère incapable d'anticiper sur le moyen ou long terme. Elle aussi a besoin de régulation, contrairement à ce qu'avancent quelques braillards sur ce forum, et les théoriciens libéraux sont les premiers à le dire étant les premiers à s'être intéressés à la question.
La principale problématique de cette question c'est l'inertie considérable des circuits économiques. La plupart des entreprises n'ont de rapports qu'avec d'autres entreprises qui sont pour certaines leurs fournisseurs et pour d'autres leurs débouchés. Cet état de fait conduit à ce qu'un effet de spirale (type délocalisation) est extrêmement dur à enrayer. Non seulement l'entreprise est un intervenant aveugle socialement mais comme ses rapports sont majoritairement intra-entreprises, elle va nécessairement avoir tendance à anticiper sur des comportements consistant à se tirer une balle dans le pied.
Les patrons d'entreprises ne sont pas incompétents (enfin certains si mais la proportion est pas plus grande que chez les employés) ; on espère d'eux des comportements qu'ils sont dans l'incapacité complète d'établir. [un peu H.S quoi que ; ça râle beaucoup, ici notamment, sur les syndicats de salariés politisés qui ne seraient pas représentatifs. En réalité ils sont beaucoup plus représentatifs du côté des salariés qu'ils ne le sont du côté des entreprises. Un syndicat a un rôle politique très important à remplir qui consiste à rendre moins aveugle au moyen-long terme et grands effets sociaux aussi bien les entreprises que les salariés. Or les dirigeants d'un syndicat comme le MEDEF, font pas leur job, ils sont pour la plupart issus de grosses structures qui "jouent" beaucoup à l'international et qui sont complètement inaptes (pas incompétents donc c'est différent) à établir la place d'une entreprise petite ou moyenne, dont le rôle au sein de son propre tissu social est très important - fin du H.S qui n'en est pas un].
La réduction du temps de travail faut pas la chercher elle est là, c'est une tendance lourde. On peut strictement rien y faire. Il ne faut pas tomber dans le panneau facile consistant à penser que seuls les salariés sont responsables de la diminution des temps travaillés ; c'est bidon.
Il faut la réguler.
Socialement parlant (à l'échelle d'une société donc d'un circuit économique entre autre) ; l'entreprise l'anticipe sur de mauvaise bases. Ça consiste à diminuer les revenus versés aux salariés pour, a minima, ne pas diminuer la part des profits. Si le choix est judicieux à court terme il est suicidaire à long terme. Paradoxalement, la réduction conventionnelle du temps de travail (résultat d'une solution négociée entre l'entreprise et ses salariés) a plus de désavantages économiques que la réduction forcée consistant à réduire le temps travaillé sans réduction des revenus des salariés. Certes l'entreprise s'estime lésée à court terme mais cette pratique sera plus judicieuse pour sa sauvegarde à moyen-long terme.
Deux remarques sur deux éléments qui tendent à rendre le problème plus complexe aujourd'hui :
- la première c'est la chute des investissement productifs et en recherche développement bien que les profits augmentent. Ça ralenti d'autant les gains de productivité par l'apport technologique nouveau, depuis quelques années (à peine) on assiste à un phénomène jamais constaté jusqu'ici, l'entreprise industrielle qui est devenu le parent pauvre du capitalisme financier va tendre à demander un arrêt de la diminution du temps de travail. Les salariés eux restant toujours sur la même ligne. On peut ainsi assister à des situations un peu bizarres, où un banquier ou un agent d'assurance a une durée de travail inférieur à un sidérurgiste. C'est pas une situation générale vu que des sidérurgistes de part chez nous on en a plus des masses.
- la tertiarisation extrême (et catastrophique) de certaines sociétés qui sont considérées comme des modèles de développement modernes (pour des exemples c.f n'importe quel thread de JoL). A partir d'un certain degrés l'entreprise n'existe carrément plus sur le moyen-long terme. Une entreprise industrielle ne peut pas exister que sur le court terme, il lui faut du temps. Une entreprise tertiaire peut très bien le faire, se gavant au passage des aides au développement de court terme (on va plus que ça aujourd'hui d'ailleurs). Expliquer à ce type d'entreprises les bases d'une sauvegarde à moyen-long terme c'est pisser dans un violon ; c'est comme expliquer à Attila qu'il a tort de cramer le champ de blé.