Publié par Yeril
Il y a une constante que personne ne sait s'expliquer […] C'est une chose totalement illogique et il y a encore pas mal de recherche à faire sur le sujet du sommeil avant d'avoir de bonnes réponses.
Pas tout à fait.
En cas de perte totale des repères temporels¹, diurnes, et nocturnes, un rythme stable est maintenu mais selon des périodes effectivement légèrement altérées, quelques heures autour de nos 24 heures quotidiennes.
Ce sont le maintien d'un rythme et le décalage progressif qui prouvent l'existence de l'horloge biologique, processus endogène relativement bien connu qui engendre le rythme circadien.
Ledit décalage progressif, en réalité, n'est qu'un mécanisme de re-synchronisation :
Les repères exogènes telles que le lever et le coucher du Soleil ayant été perdus, conserver un rythme de 24 heures interdirait immanquablement toute récupération de ces indices de référence.
À l'inverse, vivre selon un cycle différent de celui qui a été perdu permet de ratisser petit à petit, jusqu'à la re-saisie des repères.
Un décalage en réponse à la perte des repères donc, « destiné » à les retrouver pour se recaler ; ce n'est pas le cycle naturel, mais le protocole qui permet de l'acquerir. J'emploie des guillemets car ce terme finaliste est assez dérangeant, mais reste le plus parlant.
Bref, tout ceci est plutôt logique, et relativement bien connu. De nombreuses expériences d'ordre éthologique ont été menées des arthropodes aux mammifères en passant par les oiseaux, toutes convergent vers les mêmes conclusions.
Par ailleurs, l'horloge biologique ne s'apprend ni ne se forge. Le facteur génétique de l'horloge biologique, son autonomie, et son indépendance ont même été mis en évidence chez les mammifères.
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: En ce qui nous concerne, humains, nos activités quotidiennes ne se limitant pas à la recherche de nourriture et la quête de survie, il existe bien d'autres repères que ceux du cycle jour/nuit. Enchaînements méthodiques et redondants des activités, montres, réveils, horaires strictes d'emploi et autres facteurs divers contribuent à l'adaptation à des cycles circadiens plutôt exotiques. Mais d'un point de vue biologique, le cycle naturel est le « meilleur » et le plus approprié (pour exemples, la synthèse de certains neurotransmetteurs directement impliqués dans nos comportements est favorisée pendant le jour et ne s'adapte pas à un changement « artificiel » du rythme de vie, comme celui d'une personne travaillant ou vivant la nuit ; ou encore la synthèse de mélatonine en l'absence d'éclairement, hormone directement impliquée dans l'alternance des phases de veille/sommeil.).