Provient du message de Khyok
"Un patron sans salarié ne produit rien ; un salarié sans patron produit, jusqu'à preuve du contraire."
Cette phrase n'est valable que pour les grandes entreprises. Tout simplement parce que les petits patrons (qui représentent l'immense majorité des patrons) sont trop liés à leur entreprise pour s'en éloigner.
En d'autres termes, cette maxime lâchée de manière péremptoire et sensée expliquer une partie du mode de pensée de l'extrême-gauche ne s'applique pas à 97% des "patrons".
Permettez-moi de tousser légèrement...
Mais ayons une vision un peu plus abstraite.
Une entreprise est composée de deux constituantes : la super et l'infrastructure. La première est l'encadrement, l'organe de décision de l'entreprise, ce qui offre les moyens de production mais qui n'offre rien d'autre qu'un capital inerte ; en cela, un patron sans salarié ne produit rien.
Auquel vous oubliez d'enlever les patrons n'ayant pas de salarié donc faisant partie de la superstructure et de l'infrastructure en même temps, donc un patron qui produit...
De même cela met de côté le fait qu'en tant que dirigeant d'une entreprise, le patron est productif dans le sens où il dirige la production et permet à la société de survivre en indiquant la ligne de direction commerciale. En d'autres termes, il permet à l'entreprise de capitaliser sur un montant supérieur à la somme de la production de chacun de ses employés.
L'infrastructure représente, elle, les forces de productions, les employés, ceux qui ont besoin des moyens de la superstructure pour produire (machines, réseaux de communication...) ; c'est le capital humain. Et c'est cette seule force de production qui donne de la valeur à la production, seul le travail fait grâce au fer de l'acier puis une voiture. Et si la force de production conserve les moyens de production, rien ne l'empêche de continuer à produire.
Force de production qui ne peut subsister sans tête dirigeante, l'un sans l'autre n'arrivant à rien.
Mais en ce sens, le patron de PME appartient simultanément à l'infra et à la superstructure ; il a encore un rapport immédiat avec la production (ex : un patron de garage, avec deux employés, aura quand même les mains dans le cambouis ; un patron de petite usine devra chercher lui-même des fournisseurs, s'occuper des ventes, etc.).
Il a
toujours un rapport avec la production. Voir plus haut.
Et c'est l'appartenance à l'infrastructure qui fait que la PME ne peut pas délocaliser, c'est de là que naît la dépendance du patron.
Faux. Il existe des PME capable de se délocaliser.
De même, le petit patron propriétaire d'un garage peut parfaitement acheter un local mieux placé et plus avenant. Suivant la distance, on peut parler de délocalisation.
Il ne faut pas oublier que la délocalisation ne se fait pas uniquement de pays à pays.
Mais c'est lorsque la superstructure a un rapport totalement immédiat avec la production que celle-ci peut délocaliser ; l'infrastructure n'a alors plus d'importance, puisque le patron n'en fait plus partie.
C'est vague et mérite d'être étayé. Si vous pouviez clarifier ce point...
Si je comprends bien, vous dîtes qu'un patron ayant "un rapport totalement immédiat avec la production" (quid ? exemple ?) peut alors délocaliser car les salariés n'ont plus d'importance puisque le patron n'en fait pas partie (il ne travaille pas aux côtés de ses salariés donc).
C'est oublier les coûts de production, de délocalisation et d'autres astuces commerciales.
A présent, remplacez la superstructure patronale par une superstructure étatique : en plus de n'avoir aucune différence dans le fonctionnement, le coût est moindre, et vous réconciliez les deux structures puisque les salariés ont un droit de regard sur l'Etat.
Pourquoi et comment parler de "coûts moindres" dans le cadre d'un état? Cela arrive un peu abruptement sans explication.
Et c'est pourquoi je pense (avis personnel) que la petite propriété privée est indiscernable de la notion même d'individu. Il suffit de voir comment la NEP fut une période faste de l'URSS nouveau-né et comment les plans quinquennaux furent décevants (sur le plan économique ; sur le plan humain, la mort de centaines de milliers de zek est inqualifiable, une horreur sans nom (si, peut-être : Stalinisme)). La PME, c'est la création par l'individu de ses propres moyens de production ; la grande entreprise, c'est l'exploitation d'individus. Comme disait Christophe Alévêque : "si la liberté remplit les hommes, le libéralisme les vide" ; la liberté de créer ses propres moyens de production remplit les hommes, le libéralisme épuise la forces de travail sans égard.
Je ne saisis pas l'axe de réflexion et comment on en arrive à ce passage. Au départ, nous parlions bien d'une phrase que vous vouliez expliquer ?
Je ne vois toujours pas de démonstration claire et définitive que la grande entreprise "c'est mal"...
Et c'était bien évidemment aux seules grandes entreprises que ma phrase étaient destinées ; en effet, l'infra et la superstructure sont totalement discernés et discernables : le patron n'a rien à voir avec le salarié. Le premier n'a plus du tout de rapport immédiat avec la production, il n'y participe plus ; il participe médiatement à la production en agissant immédiatement sur la force de travail.
Vous avez dis plus haut que le patron d'une grande entreprise ne participait pas à la production...
Et c'est d'ailleurs en cela que le travail est une aliénation : le salarié en effet produit quelque chose, et le patron, bien qu'il n'y ait pas participé, se l'approprie.
Faux. Sans le patron, la production du salarié ne servirait à rien.
Il y a en sus de la production tout un travail de vente, de lignes directrices, de sélection de marchés et autres.
Dissocier le patron du salarié est une grave erreur. Sans le patron, le salarié ne produirait rien. Ce qu'il produit ne lui appartient pas mais est bien la propriété de l'entreprise qui en échange lui verse un salaire.
[quote][i]
Mais cette vision est finalement très réduite, car les grandes entreprises ne représentent qu'une infime partie des entreprises françaises (et de tous les pays post-industriels, d'ailleurs), que ce soit au niveau du nombre que de la part dans le PIB. Il est par là même étrange de voir que ce sont ces entreprises finalement - je ne dirai pas marginales mais - pas essentielles qui font la pluie et le beau temps économique en France par le biais de la Bourse ; quelle légitimité a une poignée d'entreprises la plupart du temps purement financières, d'ailleurs, à influencer la monnaie, le poids économique (voire souvent politique) d'un pays, la vie des gens, tout simplement ? [quote][i]
Stop. Vous oubliez encore qu'une fois que le tissu économique que crée une grande entreprise permet à de nombreuses entreprises de prospérer. C'est pour cette raison que les maires se battent pour attirer dans leurs communes des entreprises qui permettront par le biais de taxes et par les PMEs qui vont les suivre de faire un pôle économique qui fera vivire bien plus que la simple grande entreprise...
De plus, ce clivage entre l'infra et la superstructure dans les grandes entreprises est flagrant dans le simple fait que le patron peut être changé sans problème, ou que la condition de vie du patron n'a plus grand chose à voir avec la situation de l'entreprise (Jean-Marie, si tu m'entends). De même, le "pantouflage", les "parachutés" ne sont là que pour montrer que le clivage est total entre les deux.
Ce qui n'est pas du tout le cas dans une PME : l'entreprise va mal, le patron va mal, voire il ferme, il licencie.
Et donc bizarrement vous n'assimilez pas le patron non propriétaire de l'entreprise comme un salarié. Or, c'est ce qu'il est.
Dans une grande entreprise, si ca va mal, le patron va mal car il sait qu'il est sur un siège éjectable.
Au final, je trouve cette réflexion un peu confuse.
Ceci dit, n'étant pas un professionnel du marché, j'ai pu m'égarer dans les formulations.
Racen