Les libraires, c'est vrai qu'ils sont en sacré problème à présent.
Ils peinent à prendre le tournant du numérique. Et je pense qu'ils peinent à faire le poids.
Une part des lecteurs de la presse ont maintenant l'édition électronique. Et une part des lecteurs, des livres électroniques.
En France, il me semble que pour la plus grande part des livres électroniques, c'est
Kobo/Rakuken et
ePagine (= Place des Libraires -> ça se redistribue auprès des librairies participantes ?) qui ont le plus gros du marché ? Ai-je raison ?
Il y a eu un coup de chaud avec
Z-Library qui proposait beaucoup de livres en accès gratuit, avec un argument qui s'entendait : "
ici, on peut trouver des livres qui ne sont plus édités", mais qui proposait aussi des livres toujours en parution, et donc s'est fait fermer.
Quand je vais sur leur site web d'
Eyrolles, qui est aussi un libraire physique, par exemple, c'est assez illustratif. Dans un quart des cas, je vois d'un livre récent (2021 - 22 - 23) sa seule image de couverture et sa quatrième de couverture. Dans un tiers des autres cas, il y a le sommaire. Et pour reste, les quinze premières pages scannées, mais jamais quelques du milieu. Et pour un livre d'un domaine professionnel, ce n'est pas l'introduction du bouquin qui intéresse. Et je ne compte plus les scans qui s'arrêtent à l'avant-propos ou les remerciements.
Et bien sûr, le moteur d'indexation s'interdit la recherche dans les quatrièmes de couverture ou dans les sommaires des livres : il y aurait risque que ça puisse aider l'acheteur...
Dans mon quartier, le libraire ne vend pas de livres de science-fiction ou fantasy. Alors, je vais sur Internet pour ma liseuse ou à la FNAC qui propose ces livres. Je n'ai qu'à deux ou trois occasions près eu un libraire qui m'a conseillé un livre de mes thèmes de prédilection autre que celui qu'il avait mis en devanture. Et je vous passe les librairies où il faut monter sur des échelles pour aller regarder ce qu'il y a.
Les libraires déclinent, Oui. Mais elles en portent une part de responsabilité, quand même, je trouve.
Si je pose la question : quelle est la valeur ajoutée d'un libraire à son dépôt de livres / journaux, et que je réfute "
son conseil", témoignant n'avoir pas eu l'occasion d'un profiter, comment peut-il encore se mettre en avant ?
Il ne va pas disparaître aussi vite que les maréchaux-ferrants à l'arrivée de la voiture, mais les livres numériques au fur et à mesure que leurs logiciels de recherche s'améliorent et donnent de plus en plus accès à tous les livres du monde, prennent l'ascendant.
S'ajoute que la planète ne peut voir que d'un bon œil la réduction de l'emploi du papier. Je ne sais pas combien de pages de papier j'ai économisé avec ma liseuse : 100 000 déjà ? Sans doute. Un arbre permet de produire 8 500 feuilles A4. Je ne fais pas le calcul en pages de format poche, mais je pense que j'ai dû éviter d'en abattre quatre ou cinq... On va plutôt dans ce sens-là.
Le libraire, aujourd'hui à mon avis, il faut qu'il passe une partie de sa boutique en numérique, avec un apport important sur le conseil. Mais bien sûr, je suis quelqu'un qui ne voit qu'une partie des choses. Je m'attends bien à me faire houspiller après ces propos que je tiens sur ce secteur ! Mais voilà, c'est ce que je crois, la représentation que je m'en fais. Et je l'ai pensé souvent, parce que je lis beaucoup de livres.
@znog : Comme quoi, je ne suis pas à mon affaire et la représentation que je me fais va à contresens de la réalité. C'est qu'à Paris j'ai la conviction inverse. Sûrement le contrecoup de la fermeture des enseignes Gilbert Jeune qui a été assez retentissant.