L'utilisation de l'anglais en France

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C'est sûr, mais la phrase type "je go faire un ride en vélo plutôt chill je rentre asap" et ses variantes "je suis un gamer et quand je play une game mon premier réflexe est de skip la map" ou les fameux "je supporte mon équipe de foot" c'est plus de l'intégration fluide de la langue c'est du snobisme ou de l'ignorance matinée d'incapacité à structurer et exprimer correctement ses idées.

Moi aussi parfois je trouve pas ce que je veux dire en français, je bug trollface.gif quelques secondes et je finis par retrouver, ou je demande "mais si tu sais, comment on dit en français déjà ?".
C'est quand même un très gros malus niveau recherche et économie, vu le niveau d'anglais de l'université, doit y avoir pleins de chercheurs pas du tout à l'aise avec l'anglais et qui doivent galérer à lire les doc de recherches étrangers (c'est pourtant la ou y a le plus d'info), même chose pour la mobilité des ingés et cie.
Après ça peut aussi être un moyen d'empêcher la fuite des cerveaux, mais ça empêche de les faire venir aussi.

Moi, franchement, je dois être une quiche, je pratique jamais, du coup, je reste en retrait si y a une discussion en anglais car je comprends rien, même si j'ai absolument aucun soucis à l'écrit. Si je devais trouver un job à l'étranger, faudrait que je passe du temps à me remettre à niveau...
Dans les sciences, ne pas savoir parler anglais, c'est ne pas pouvoir se former correctement, ne pas pouvoir évoluer et se maintenir à jour. 100% de la littérature scientifique est en Anglais.
Ça veut dire aussi qu'one ne peut pas présenter tes travaux et faire des collaborations internationales.
En gros on n'existe pas.

Là ce week-end c'est le congrès européen de génétique. Évidemment tout est en anglais. Si on peut parle pas anglais, on ne peut pas le suivre et encore moins y présenter nos travaux. Même au congrès français de génétique, une partie des présentations est en Anglais car des intervenants étrangers sont invités.

En fait la question ne se pose pas trop, dans les sciences, faut parler anglais.

Edit : je précise tout de même, pas la peine de parler un anglais parfait. Les anglophones dans le monde académique ont l'habitude de bosser avec des étrangers qui ont tous un accent, donc si on met pas les accents toniques au bon endroit, ça passe sans problème.

Dernière modification par Borh ; 31/05/2024 à 09h34.
Jusqu'a la première guerre mondiale, l'allemand était la langue de la science.

Citation :
dominant languages of science: French, English and German. While each language would be expected to be understood for the purpose of international scientific communication, they also followed "different functional distributions evident in various scientific fields".[14] French had been almost acknowledged as the international standard of European science in the late 18th century, and remained "essential" throughout the 19th century.[15] German became a major vehicular language after 1800 in "covered portions of the physical sciences, particularly physics and chemistry, plus mathematics and medicine."[15] English was largely used by researchers and engineers, due to the seminal contribution of English technology to the industrial revolution.
https://en.wikipedia.org/wiki/Languages_of_science

et un autre: https://www.bbc.com/news/magazine-29543708
J'avais entendu synthèse d'une étude Néo Zélandaise sur l'influence de la langue anglaise imposée dans la recherche internationale et la première conclusion était que le premier perdant était la recherche, car cette pratique peut conduire à écarter les chercheurs les plus pertinents, au profit de chercheurs parlant le mieux anglais.

Une autre conclusion était que même pour les chercheurs non anglophones de naissances parlant bien anglais, le fait de publier en anglais était une grosse perte de temps (20% de mémoire) et conduisait à diminuer la qualité scientifique des publications.

Leur recommandation, dans une optique de favoriser la qualité de la recherche mondiale était que chacun publie dans sa langue et que les lecteurs traduisent ensuite dans leur langue si nécessaire.
Citation :
Publié par Soumettateur
J'avais entendu synthèse d'une étude Néo Zélandaise sur l'influence de la langue anglaise imposée dans la recherche internationale et la première conclusion était que le premier perdant était la recherche, car cette pratique peut conduire à écarter les chercheurs les plus pertinents, au profit de chercheurs parlant le mieux anglais.

Une autre conclusion était que même pour les chercheurs non anglophones de naissances parlant bien anglais, le fait de publier en anglais était une grosse perte de temps (20% de mémoire) et conduisait à diminuer la qualité scientifique des publications.

Leur recommandation, dans une optique de favoriser la qualité de la recherche mondiale était que chacun publie dans sa langue et que les lecteurs traduisent ensuite dans leur langue si nécessaire.
Curieux de voir cette étude dont je trouve la conclusion complètement stupide et je me demande comment ils y arrivent. Ils ont pris quoi comme groupe contrôle ?
Ça ne sert pas à grand chose d'être le meilleur scientifique de l'univers si tu parles que le Martien et que personne ne pourra s'informer de tes recherches.
Ne m'informant pas exclusivement sur Internet il arrive que je n'arrive pas à retrouver la source sur ce réseau et c'est le cas ici, malgré mes recherches.

Concernant l'homme de paille du martien, il n'est pas une objection aux conclusions que je décris, car leur recommandation est que les publications soient traduites par les lecteurs, ce qui ne pourrait être le cas d'une publication en martien que personne ne pourrait traduire.
La recherche scientifique est basée sur l'intelligence humaine, le travail, mais aussi et même surtout sur les échanges entre chercheurs. Les idées des uns inspirent des idées aux autres.
Aucune grand avancée scientifique n'est survenue ex nihilo, elles se basent toujours sur des recherches antérieures effectuées par d'autres.
Et pour échanger des idées, faut se comprendre, condition sine qua non.


Et en dehors d'un martien pour traduire une langue faut la connaître et personne ne peut apprendre toutes les langues parlées sur la terre. Si pour lire des publications scientifiques, va falloir que je me les traduise moi même du Mahorais et du slovénien, ça va pas le faire et ça ne le fera pour personne.
Il y a toujours eu une langua franca dans les sciences et ce n'est pas pour rien, avant l'anglais c'était l'Allemand, et avant le français et avant le latin. L'important c'est pas que ce soit l'Anglais, mais c'est qu'il y en a qu'une.

Dernière modification par Borh ; 31/05/2024 à 10h14.
Pour avoir quitté la France en 2010, et bossé exclusivement en anglais depuis, je peux confirmer perdre mon français.

Je ne parle français qu'avec ma mère et je l'écris uniquement sur JoL. Malheureusement ce n'est pas assez pour maintenir mon niveau d'antan.

Je le vois aussi sur les jeux de lettres (Ruzzle/Boggle par exemple) mon niveau a drastiquement chuté surtout ces cinq dernières années. Aujourdhui je trouve plus de mots anglais que français.

Alors dans la vie de tous les jours je ne suis pas au point que mentionne THX faut pas déconner. Par contre je ne connais effectivement pas la majorité des termes français du langage de l'entreprise. C'est là où je fais le plus d'anglicismes.

Pour la recherche, si des chercheurs mettent plus de temps à écrire en anglais qu'en français, c'est sûrement qu'ils travaillent en environnement majoritairement franco-français et utilisent l'anglais uniquement pour leur publication. S'ils restaient en environnement international ils n'auraient pas ce souci.

Quant à traduire des publications scientifiques au niveau du lectorat, tu imagine ça comment ? Google Trad ?

Parce que des traducteurs pro avec un doctorat en sciences xyz ça doit pas courir les rues. Et si ils doivent payer pour faire traduire leur publications, il y a de grandes chances que ça passe ensuite derrière un paywall ce qui serait dommage.
Citation :
Publié par Jyharl
il y a de grandes chances que ça passe ensuite derrière un paywall ce qui serait dommage.
C'est deja le cas, donc ca ne fera pas vraiment de différence.
Le problème c'est qu'il ne faut pas confondre le globish et l'anglais. Quand il s'agit d'écrire un texte très précis en anglais, ce qui est général le cas une publication scientifique, parler le globish couramment n'est pas forcément suffisant pour atteindre une niveau équivalent à celui d'un anglophone.
Il n'y a pas besoin de parler l'anglais comme Shakespeare pour être compris.

L'Anglais scientifique est précis mais simple. Ce sont des phrases courtes, avec beaucoup de répétitions (choses choquantes pour un français mais ça passe en anglais scientifique si c'est plus clair). Globalement plus les tournures sont simples mieux c'est.

Et un des gros problèmes quand on parle l'Anglais avec un anglais ou un américain de la rue, c'est de mettre les accents toniques au bon endroit pour se faire comprendre, mais dans le monde académique on s'en fout car les chercheurs et universitaires ont l'habitude de parler avec des étrangers.



Tiens d'ailleurs il y a un phénomène nouveau posé dans les sciences par chatGPT. De plus en plus de non anglophones utilisent chatGPT pour les aider à écrire leurs articles. Hors chatGPT utilise par défaut un langage beaucoup plus complexe et littéraire que le langage scientifique usuel. Alors on peut le forcer dans le prompt à écrire dans un style particulier (scientifique, simple), mais beaucoup oublient de le préciser. Du coup le langage scientifique évolue et dans un style plus complexe.
J'imagine que quand on est dans un environment franco-français et qu'on doit publier en anglais, le plus chiant c'est de traduire les termes techniques que tu utilise tous les jours.

Exemple con : Regarder Docteur House en anglais. Bon courage pour identifier toutes les maladies avec leur nom français tant c'est différent. Idem pour le nom des examens. Apres une fois fait c'est facile. Mais y a bien un effort initial à fournir.
Citation :
Publié par Jyharl
J'imagine que quand on est dans un environment franco-français et qu'on doit publier en anglais, le plus chiant c'est de traduire les termes techniques que tu utilise tous les jours.
Non parce que de plus en plus de mots ne sont pas traduits ou alors sont mal traduits en oubliant qu'il s'agit de faux amis.
Un exemple classique en séquençage d'ADN : library qu'on a traduit par librairie.

En fait l'immense majorité des mots techniques anglais, mêmes nouveaux, ont des origines françaises/latines plutôt que germaniques (je ne sais pas pourquoi). Donc on les reprends souvent tels quels, même quand ce sont de faux amis. En génétique : sequencing : séquençage, sequencer : sequenceur, alignment : alignement, library : librarie, coverage : couverture
Bon y a des exceptions avec des mots d'origine germanique, mais souvent on a même pas de traduction française, on utilise le terme anglais tel quel : base calling, variant calling, ça se dit tel quel sans traduire.

Dernière modification par Borh ; 31/05/2024 à 10h36.
Ma mère est traductrice interprète, elle fait du manuel de tondeuse à la brosse à dents connectée en passant par le nucléaire et la diplomatie. Les termes techniques spécifiques s'ils ne sont pas maîtrisés, ils ont en général une bibliothèque numérique en commun ou utilisent leurs contacts pour trouver la bonne correspondance. Donc traduire des thèses/papiers/conférences c'est possible, c'est juste que ça ajoute des intermédiaires et en général en plus ça douille.
Citation :
Publié par Borh
Non parce que de plus en plus de mots ne sont pas traduits ou alors sont mal traduits en oubliant qu'il s'agit de faux amis.
Un exemple classique en séquençage d'ADN : library qu'on a traduit par librairie.

En fait l'immense majorité des mots techniques anglais, mêmes nouveaux, ont des origines françaises/latines plutôt que germaniques (je ne sais pas pourquoi). Donc on les reprends souvent tels quels, même quand ce sont de faux amis. En génétique : sequencing : séquençage, sequencer : sequencer, alignment : alignement, library : library.
Bon y a des exceptions avec des mots d'origine germanique, mais souvent on a même pas de traduction française, on utilise le terme anglais tel quel : base calling, variant calling, ça se dit tel quel sans traduire.
Ah pour moi il s'agit de banque (d'ADN). Mais je parle d'il y a 25 ans.
Citation :
Publié par Diesnieves
Ah pour moi il s'agit de banque (d'ADN). Mais je parle d'il y a 25 ans.
ça a changé.
Maintenant pour une banque d'ADN, les anglophones disent DNA bank (plus simple à comprendre).
Une librairie d'ADN, c'est l'ADN qu'on donne à manger à séquenceur. Ça peut être de l'ADN génomique fragmenté et après ligation d'oligos qui servent d'amorces. Où ça peut être que certaines régions spécifiques. Ou du cDNA.
Citation :
Publié par Borh
Donc on les reprends souvent tels quels, même quand ce sont de faux amis. En génétique : sequencing : séquençage, sequencer : sequencer, alignment : alignement, library : librarie, coverage : couverture
Oui comme dans le français courant avec nos anglicismes qui ne veulent absolument rien dire pour un anglophone (jogging par exemple et tous les autres ). Heureusement que les anglophones sont flexibles.
Bah c'est comme supporter une équipe et ça fait sens. Le problème c'est qu'en français l'usage fait loi cf aujourd'hui et autres qui à l'époque devaient autant faire bondir les puristes.
En tout cas les mots techniques, c'est vraiment pas le problème.

Ce qui pose problème généralement pour les francophones, et là où des relecteurs sont une aide pour moi compris :
- les tournures de phrases, en français on aime bien les phrases longues, pas en anglais ou en tout cas pas en anglais scientifique. Faut pas hésiter à couper les grandes phrases en plusieurs petites phrases même si ça oblige à faire des répétitions.
- l'utilisation des articles (en particulier différencier le dénombrable du non dénombrable)
- les particules après les verbes
- limiter le passif
- utilisation de verbes plus précis, là où on dit "je vais à la plage en voiture", les anglais vont dire "I'm driving" à la place de "je vais", si c'est à pied, ils diront "I'm walking". et "I'm going" est beaucoup moins utilisé.
- quand utiliser l'infinitif ou le participe présent après un premier verbe

Dernière modification par Borh ; 31/05/2024 à 10h56.
Citation :
Publié par Jyharl
J'imagine que quand on est dans un environment franco-français et qu'on doit publier en anglais, le plus chiant c'est de traduire les termes techniques que tu utilise tous les jours.
Non ça c'est le plus simple parce que la traduction des termes techniques tu la connais en général et sinon tu la trouves facilement. C'est assez binaire très souvent.

Le plus compliqué c'est la maîtrise de la langue pour exprimer et articuler les idées avec la parfaite nuance voulue. Après je pense que ça dépend aussi du domaine scientifique dont on parle et que les sciences très "dures" et mathématiques sont moins sensibles sur ce point.
Bon bah ça doit juste être moi qui ne sait pas traduire les termes de mon domaine en français vu que je les utilise pas. Désolé.

Là où je te rejoins c'est qu'un anglais "descriptif" est plus facile à écrire qu'un anglais "storytelling" qui a pour but de vendre ou convaincre. Mais ça c'est vrai aussi pour les anglophones. Pas pour rien que le job de Copywriter existe.

Sinon +1 Borh. J'ai encore le souci de faire des phrases trop longues en anglais. On nous a tellement rabâché l'utilisation des COI, COD et de la juxtaposition à l'école primaire que c'est resté profondément ancré.

Dernière modification par Jyharl ; 31/05/2024 à 11h29.
Oui, on n'écrit pas une romance dans les publications scientifiques.

imo, surtout qu'on a l'IA desormais, il doit y avoir un lingua franca en science pour que tout le monde puisse découvrir ceux que les autres scientifiques dans ce monde ont trouvé. Me rappelle d'avoir vu le titre d'un article scientifique qui était exactement ce que je voulais mais qui était en polonais et du coup, j'ai jamais pu savoir que le chercheur polonais avait trouvé comme conclusion.

l'anglais basique est assez simple et trouvera un max de monde pour y participer en publiant en anglais (encore une fois sans aller dans poussées nationalistes reactionnistes)

Sinon, en vrac:

- Quand dans mon passage bref a l'aphp, on cherchait a publier notre recherche et l'idee était: les recherches pas tellement intéressantes on publie en francais et le gros travail en anglais pour un impact plus grand.

- La force de la langue francaise suit la geopolitique de ce monde. Actuellement, je ne parle le francais qu'avec les personnes aux USA qui viennent des anciennes colonies francaises ou des haitiens qui me comprennent quand il ne comprenne pas du tout l'anglais. En bon Libanais d'origine Armenienne, ma grande mere parlait le francais, mon pere, moi, mais mon fils non. Pas que je ne le veuille pas, je suis pour apprendre autant de langues que possible, mais il n'en a pas besoin dans son cas, la geopolitique et ses influences ont changé. Il ratera ce que la culture francaise peut lui offrir mais c'est ainsi.

- les americains sont en general moins titilleux avec les langues. a la clinique, on se doit d'avoir un traducteur dispo pour un patient qui ne parle pas l'anglais. c'est la loi. quand tu arrives a l'hopital, la premiere chose que tu vois c'est ce genre d'affiche en plusieurs langues qui dit au patient que tu as le droit d'exiger un interprète.

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Dernière modification par TabouJr ; 31/05/2024 à 18h37.
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