Féminisme et égalité des sexes

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Mais qu'est ce qu'on s'en fout sérieux du terme madame/mademoiselle...comme si mademoiselle était un synonyme de sous femme. Encore un combat épique qui changera la parité homme/femme...surtout que certaines femmes aimaient bien mademoiselle, 'fin bref.
Citation :
Publié par Epo-Nyme
Mais qu'est ce qu'on s'en fout sérieux du terme madame/mademoiselle...comme si mademoiselle était un synonyme de sous femme. Encore un combat épique qui changera la parité homme/femme...surtout que certaines femmes aimaient bien mademoiselle, 'fin bref.
Elles auraient pu exiger le sublime "mondamoiseau"
Tu dis qu'on s'en fout et pourtant ça a l'air important pour toi, je comprends pas trop.
Citation :
Publié par G.Skilled
On ne peut rien y faire à moins de changer considérablement l'éducation et la culture avec laquelle les enfants grandissent.
Il me semble justement que c'est là un des principes fondamentaux du mouvement féministe, notamment dans les sciences (sociales, pour être précis).
Citation :
Publié par sikismek
Tu dis qu'on s'en fout et pourtant ça a l'air important pour toi, je comprends pas trop.
Non je m'en fous complet, c'est juste le "combat" qui était tellement à l'ouest de la réalité que ça m'a fait juste pitié, franchement j'avais honte pour elles.

Elles veulent changer des trucs ? ok moi j'ai un exemple concret : je viens de me faire embaucher après mon alternance dans la boite où ma copine était aussi (tout le monde savait qu'on sortait ensemble), la DRH sort la fiche de paye de ma cops et me dit : "attends on va vérifier que tu gagnes pas beaucoup moins qu'elle" elle m'a rajouté 200€ de plus...j'étais juste (et c'était une femme cette DRH quoi).

Edit : quand je dis "je viens juste de me faire embaucher" c'était pour le contexte, ça c'est pas passé y a 1 mois ni 1 an mais plusieurs années.

Dernière modification par Epo-Nyme ; 17/09/2012 à 22h43.
Citation :
Publié par Fenrhyl Wulfson
[...]

Après, si des gens veulent se concentrer sur l’égalité entre hommes et femmes, c’est leur problème et je n’ai rien à dire, si ce n’est que j’estime que se focaliser sur le seul sexe est dommage parce que les problèmes des femmes sont aussi ceux des homosexuels, des pauvres, des handicapés, des roms, des hommes qui portent des jupes, des métalleux chevelus et j’en passe. Mais bon, après tout, pourquoi pas ? Ça devient mon problème lorsque certaines de ces personnes se servent de ce prétexte pour accaparer le terrain, se montrer agressives, promouvoir des idées sexistes et faire acte de vengeance sociale, ce qui interfère profondément avec mes efforts.
C'est une simple question de terminologie alors. Mais encore une fois, pour moi une féministe ce n'est pas seulement une misandre agressive (à mon avis elles sont même minoritaires parmi tous les activistes de l'égalité des sexes). Tout comme un libéral n'est pas forcément un banquier cynique ou un homosexuel une grande folle.

Qui dit rapport de domination dit lutte. Mais ça ne signifie pas là encore quelque chose de violent. J'ai lu des activistes parler de résistance, le mot est peut-être moins fort et plus acceptable mais il décrit la même réalité. Après on peut chicaner sur le fait que la résistance c'est passif, m'enfin...

Sur la partie que j'ai cité par contre tu as un problème : il faut bien commencer par quelque chose. Même les plus grands adeptes de la convergence des luttes se concentrent toujours sur un élément qui sert de porte d'entrée (et de point de convergence, donc).

[Anecdote] Lors d'un stage auquel ne participaient que des militants (écolo pour beaucoup, une bénévole de RERS, quelques animateurs sociocul etc...) on avait parmi nous une personne qui s'est présentée comme "militant", sans préciser l'objet de son militantisme. De fil en aiguille on a compris qu'il n'était pas réellement militant, mais tout simplement indigné et écœuré de la manière dont fonctionnait le monde. Ce qu'il souhaitait, c'était pouvoir militer contre les injustices et les inégalités (la raison de sa présence ici, puisqu'on venait se former à un dispositif permettant de discuter politique avec des inconnus dans la rue). Vaste programme, et évidement il était perdu, ne savait pas quoi faire ni par quoi commencer. Si tu veux vraiment agir et pas simplement constater les dégâts, tu ne peux pas tout faire. D'ailleurs je crois que dans son essai Stéphane Hessel écrivait "regardez autour de vous et vous trouverez forcément des raisons de vous indigner".

Sur la question des mots, tu devrais vraiment prendre le temps de regarder le spectacle que j'ai linké plus haut. Ce n'est pas tant sur l'usage des termes connotés négativement que les mots ont un impact, mais sur la disparition de ceux qui permettent de comprendre une réalité et leur remplacement par d'autres mots qui ne permettent plus que de la décrire positivement. On est d'accord que faire disparaitre une insulte ne va pas modifier la vie de ceux qui en étaient la cible. L'insulte n'est qu'un vecteur et il s'en trouvera d'autres. En revanche pour le "mademoiselle" je me dis qu'on en verra les résultats (positifs ou négatifs) dans quelques dizaines d'années.

@sikismek : oui, c'est ce que j'explique un peu plus haut.
@Miho : moi je ne pense pas que ce soit un "fait", mais si je me trompe tu as certainement des éléments à avancer ? Qui ne soient pas ton opinion j'entends, sinon ça ne s'appelle plus un fait.
@Silence. : oui en effet, c'est l'éducation (dite patriarcale) mais plus généralement la culture qui est au cœur des luttes féministes. Mona Zegaï par exemple a étudié les questions de genre au travers des catalogues de jouets. C'est relativement intéressant, même si c'est assez chiant dans la forme (enfin c'est une thèse quoi, pas un roman).
Citation :
Publié par Laadna
@Silence. : oui en effet, c'est l'éducation (dite patriarcale) mais plus généralement la culture qui est au cœur des luttes féministes. Mona Zegaï par exemple a étudié les questions de genre au travers des catalogues de jouets. C'est relativement intéressant, même si c'est assez chiant dans la forme (enfin c'est une thèse quoi, pas un roman).
Mouais...autant sur la parité homme/femme je suis d'accord sur beaucoup de choses autant je pense qu'on doit éviter de faire l'amalgame : l'homme est une femme comme une autre.
Que chacun trouve sa place et son modèle c'est important aussi sinon on mélange tout et les gens sont perdus. C'est con mais les enfants ont besoin de repère, de limites sinon ça part en sucette.
Citation :
Publié par Epo-Nyme
Mouais...autant sur la parité homme/femme je suis d'accord sur beaucoup de choses autant je pense qu'on doit éviter de faire l'amalgame : l'homme est une femme comme une autre.
Que chacun trouve sa place et son modèle c'est important aussi sinon on mélange tout et les gens sont perdus. C'est con mais les enfants ont besoin de repère, de limites sinon ça part en sucette.
Tu veux dire... l'homme au jardin et la femme à la cuisine ?

Relier la question des repères & limites à celles des stéréotypes sexués me parait hasardeux. Et c'est mon avis de professionnel de l'enfance-jeunesse. Ces notions sont liées à celle de l'autorité, pas aux représentations des genres. Ou alors je n'ai vraiment pas compris ce que tu veux exprimer.

Nous n'avons pas de recul sur l'influence des familles homoparentales (j'imagine que c'est à ça que tu fais référence), en revanche on sait que les familles monoparentales (ce qui revient au même, absence de l'un des genres) ne sont pas aussi destructives qu'on le prophétisait sur la construction de l'enfant. Elles le seraient si l'enfant vivait dans une bulle avec son parent et était brutalement expulsé dans le monde réel une fois adulte, ce qui n'est pas le cas. D'autres adultes participent à son éducation, hommes comme femmes et même si le parent reste le modèle de prédilection, il n'est pas le seul.
Citation :
Publié par Laadna
Nous n'avons pas de recul sur l'influence des familles homoparentales (j'imagine que c'est à ça que tu fais référence),
Non pas du tout. Je pensais plus à la différence homme/femme qu'on essaye de plus en plus d'effacer. Je suis de la vieille école sûrement (et un vieux con on peut le dire) mais voir des mecs (hétéros hein, l'homosexualité n'a rien à voir la dedans) qui se féminisent de plus en plus et inversement, moi ça m'emmerde un peu je dois l'avouer.

On a des différences physiques et physiologiques ? ok gardons les, pourquoi vouloir à tout prix les effacer ?
Ha, tu parles des métrosexuels ? Mais j'ai jamais évoqué ce genre de choses, j'étais sur des considérations qui n'ont aucun rapport avec l'apparence physique même si là aussi il y a des stéréotypes que je n'apprécie pas : j'aime bien les vêtements un peu colorés (enfin, porter autre chose que des t shirts noirs quoi) et j'ai des fois subi des regards ou des propos un peu déplacés à ce sujet... mais je parle juste de la couleur pas de la coupe, et on était loin des trucs rose bonbon à paillettes.
Citation :
Publié par Epo-Nyme
Non pas du tout. Je pensais plus à la différence homme/femme qu'on essaye de plus en plus d'effacer. Je suis de la vieille école sûrement (et un vieux con on peut le dire) mais voir des mecs (hétéros hein, l'homosexualité n'a rien à voir la dedans) qui se féminisent de plus en plus et inversement, moi ça m'emmerde un peu je dois l'avouer.

On a des différences physiques et physiologiques ? ok gardons les, pourquoi vouloir à tout prix les effacer ?
Ouais enfin ta coupe de cheveux et la couleur de ton jean, c'est pas physique ni physiologique. Et pourtant, c'est ce que tu attaques. Dissonance?
Citation :
Publié par Epo-Nyme
Non pas du tout. Je pensais plus à la différence homme/femme qu'on essaye de plus en plus d'effacer. Je suis de la vieille école sûrement (et un vieux con on peut le dire) mais voir des mecs (hétéros hein, l'homosexualité n'a rien à voir la dedans) qui se féminisent de plus en plus et inversement, moi ça m'emmerde un peu je dois l'avouer.
On a des différences physiques et physiologiques ? ok gardons les, pourquoi vouloir à tout prix les effacer ?
La féminité et la masculinité ce sont des codes liés à une société et une période donnée, forcément ils évoluent.
Les femmes ont aussi des poils.
Je pense qu'il ou elle fait référence à la perte de repères dans notre société. L'image du chef de famille, du patriarcat ou ce que vous voulez est en chute libre. Alors je ne dis pas que c'est ou c'était une bonne chose ou non, mais comme d'habitude, on a remplacé ça par... rien.
Citation :
Publié par Laadna
Juste pour dire*: je ne domine personne, les autres hommes que je connais non plus. Par contre la responsable DRH citée plus haut, oui, la nana qui a viré ma femme parce qu’elle était enceinte, oui. Ce n’est pas une question de sexe, mais de représentation des rôles des sexes dans la société. Cette représentation n’a pas été construite que par les hommes mais aussi par les femmes, ne serait-ce qu’en transmettant aux hommes des schémas sexistes.
Ce n’est pas une question de dominant/dominé, mais une question de définition des rôles occupés par chacun dans la société. Il se trouve que cette définition a entraîné l’apparition d’une élite dont les travers ont été très bien brossés par Aloïsius dans ce fil, et qu’elle est essentiellement masculine parce que dans cette caste, c’est l’homme qui détient le pouvoir. Ça ne veut pas dire que tous les hommes sont en position dominante. C’est très loin d’être le cas. Et c’est un fameux problème que de nombreuses féministes soient convaincues du contraire : expliquer à un homme qui se heurte chaque jour à « la morue de la DRH » qu’il est en position dominante c’est la garantie d’un sentiment d’injustice. Pas exactement le bon moyen d’amorcer un dialogue (mais je suis conscient que toutes les féministes n’ont pas recours à ces procédés antagonistes, je fais juste référence à des éléments de discours qui me gênent).

Après, ton spectacle, je le connais. C’est pas faux, mais c’est loin d’être le dernier mot (oui, je sais, c’est facile) dans le domaine. Je peux te répondre tout à trac que la sémiotique nous enseigne que le mot en lui même est dénué de sens car il n’est qu’un son. Ce qui compte, c’est le signe, c’est à dire le triplet entre le signifié (le concept), le signifiant (le son) et le référent (c’est à dire le bagage culturel allié au contexte qui crée le lien entre signifiant et signifié). Plus fort que le son, il y a le concept. Si tu n’attaques pas le concept derrière le son, tu brasses du vent.
Redéfinir un concept passe par la redéfinition du discours tenu sur un sujet donné, ou plus savamment un changement de paradigme.

Exemple*: j’estime que les différences de sexe sont insuffisantes pour justifier toute discrimination, appelé sexisme dans ce cas-là. Ce n’est pas parce que je suis un homme que je ne peux pas porter de jupe (je me promène parfois en kilt, c’est à dire une jupe portefeuille), que je dois boire de l’alcool, aimer le foot et ne jamais faire la vaisselle. Le discours actuel tend à vouloir cristalliser hommes et femmes dans des rôles, et ces rôles participent à l’édification de la personne de l’homme ou de la femme. À la définition de l’identité de chacun. Tu n’es pas un homme si tu ne bois pas d’alcool, tu n’es pas une femme si tu ne veux pas d’enfants. Tout cela, je le réfute, mais cette réfutation, pour porter ses fruits, doit être communiquée à mes semblables par l’édification d’un nouveau discours dans lequel je vais exposer que chacun définit sa personne comme il le désire, dans le respect des droits élémentaires d’autrui. Sans ce discours, la nécessaire modification des concepts qui permettra à d’autres de suivre mon chemin de pensée ne pourra pas avoir lieu et ces personnes ne pourront pas juger de la validité ou non de mon point de vue et je ne serai qu’une voix dans le désert.

C’est ce que Frank Lepage fait. Tout son spectacle est un discours qui amène l’auditeur à changer de point de vue ou du moins à alimenter sa réflexion personnelle. Bien sûr que les mots ont un poids, mais ils n’en ont qu’au centre d’un discours. Isolés, ils ne servent à rien. Et tu remarques qu’il s’attaque, par l’exemple des mots, à un discours et une certaine vision de la société. Les mots qu’il dénonce n’ont de force que parce qu’ils appartiennent à un discours structuré.
Alors quand une association féministe ou plusieurs décident que « mademoiselle doit être enterré » ça donne des réactions comme celles que tu peux voir dans ce fil*: perte d’image, sentiment de n’importe quoi, incompréhension. Pourquoi ? Parce qu’au lieu de construire un discours exposant le pourquoi et de délivrer ce discours lors d’un débat public, ces associations ont tapé du poing sur la table, fait une scène et ont mis en cause tous ceux qui les contredisaient avec force épithètes. Résultat, la mesure passe, personne ne comprend et elles passent pour des emmerdeuses (alors qu’au fond, elles ont raison, mais moi j’aurais fait sauter le madame). Échec sur toute la ligne. Le mot mademoiselle n’est qu’un mot. La différence de traitement et d’image induite par le mariage persiste. Le concept demeure. À plus forte raison quand le mot n’a disparu que des formulaires.

De la même façon, quand je fais remarquer que le féminisme qui veut l’égalité des femmes passe à côté de l’essentiel en ne s’attaquant pas au problème de l’égalité tout court (et donc en abandonnant la posture féministe et en adoptant celle de gens qui veulent juste vivre en paix dans une société juste et sereine), on me répond que si, elles s’intéressent aux problèmes des hommes (seulement moi, je ne parlais pas que des hommes, mais de tout le monde, et pas que du sexe) mais elles ne le médiatisent pas. Mais quel intérêt si elles ne communiquent pas autour ? Ça aussi c’est une faille de discours ! Et c’est une faille énorme, parce que l’image que cela donne, les signes donnés à lire au grand public, dépeignent des femmes qui ne marchent que pour leur gueule alors que pour beaucoup (je suppose l’écrasante majorité, du moins je le souhaite) ce n’est pas le cas et que leur démarche égalitaire est sincère. C’est à hurler de dépit. Et là, je me demande pourquoi ne pas le médiatiser ? Qu’est-ce qui fait obstacle dans la prise de décision ? Pourquoi ne pas dire « on ouvre les portes de nos associations aux hommes, on les invite, on discute avec eux et on refait la société ensemble ! » Je me pose sincèrement la question. Parce que c’est la première fois, ici, que j’en parle et que je peux donner mon point de vue (qui, vous le constaterez, est loin d’être virulent et haineux) sans me faire traiter de phallocrate parce que je remets en question les objectifs et les méthodes du combat féministe (merci au passage, ça fait du bien). Or c’est un test, la capacité de remise en question est primordiale quand on se pique de défendre une cause.

La question du discours dans ce genre de contexte est absolument primordial. Le mot, lui, n’a de force que lorsqu’il participe d’un discours. Sinon, ce n’est qu’un signe privé de référent. Autant dire une pelle sans manche.

Mais il y a plus fort que le discours, il y a l’interprétation qu’en fait son destinataire. En soi, un document, une causerie, une vidéo n’ont de sens que celui qui leur est donné par celui qui les lit, écoute et regarde. Bien entendu, son émetteur veut faire passer des informations au destinataire, mais rien ne garantit que celui-ci interprétera correctement le document. Simondon est allé plus loin, je cite*:

Citation :
Être ou ne pas être information ne dépend pas seulement des caractères internes d’une structure*; l’information n’est pas une chose mais l’opération d’une chose arrivant dans un système et produisant une information. L’information ne peut se définir en dehors de cet acte d’incidence transformatrice et de l’opération de réception. ce n’est pas l’émetteur qui fait qu’une structure est de l’information, car une structure peut se comporter comme une information par rapport à un récepteur donné sans avoir été composée par un émetteur individualisé et organisé*; des impulsions provenant d’un phénomène de hasard peuvent déclencher un récepteur déterminé aussi bien que si elles provenaient d’un émetteur.
Ce qui signifie que tout discours structuré peut être interprété de façon inattendue par quelqu’un.

Pour toutes ces raisons, (et aussi pour Bourdieux, Chomsky je ne l’ai pas lu, peut-être devrais-je, mais je subodore que lui aussi va s’orienter vers le discours et la communication), je persiste à dire qu’un mot a peu de poids. C’est le moment où, le contexte dans lequel et la manière dont il est prononcé qui importent (et là, cela peut prendre les proportions cataclysmiques). Et comme Jacquard le dit très souvent, ce n’est que par le dialogue et la réinvention permanente des structures de notre société que nous pouvons atteindre la liberté et l’égalité, tout simplement parce que nous pouvons commettre des erreurs, qu’aucune de nos construction n’est parfaite et que nous changeons de point de vue au fil du temps.

Dernière modification par Fenrhyl Wulfson ; 18/09/2012 à 00h14.
Je rejoins à peu près l' avis de fenrhyl, le féminisme englobe énormément d' archétypes différents et le tout mis ensemble, on s' y perd facilement.

Par exemple, là dernière fois que j' ai entendu parler des féministes c' était pour l' histoire du madame/mademoiselle.

Et là je rejoins epo-nyme, ma réaction a été: "Mais putain, elles ont rien d' autres à foutre, il y a pas plus important que ça?".

Alors voila, c' est très masculin comme réaction, dans le sens, où l' homme n' a pas à subir cette "différenciation" madame/mademoiselle, mais honnêtement dans l' ordre d' importance, c' est assez déroutant que ce genre de détails soit mis sur le tapis alors que d' autres problèmes seraient plus urgent.
Citation :
Publié par Epo-Nyme
Non je m'en fous complet, c'est juste le "combat" qui était tellement à l'ouest de la réalité que ça m'a fait juste pitié, franchement j'avais honte pour elles.
Dans le même genre : http://transports.blog.lemonde.fr/20...neau-misogyne/

Ca tourne carrément au ridicule ici. Le journaliste voient du sexisme dans les panneaux de signalisation. Quand un panneau représente une mère tenant son fils part la main, il y voit la représentation de la femme au foyer chargée "des courses à faire et le repas à préparer." D'ailleurs "ce sont toujours les mères qui se rendent au jardin d'enfants" dit-il sur un ton ironique. Alors il est amusant de constater qu'il arrive à déceler "un geste protecteur qui pourrait signifier : "espèce de gourde, si tu regardes trop les magasins, tu vas te faire écraser"." lorsque c'est un homme qui accompagne sa fille.

J'ai un peu l'impression que certains féministes tombent dans une sort de situation inverse, où à force de traquer les inégalités, ils s'acharnent à en trouver là où il n'y en a pas. C'est un peu comme s'ils projetaient leur propre vision du monde (un monde sexiste) à tout ce qui les entourent. Et ce faisant, en donnant des intentions ceux qui n'en ont pas, ils font eux mêmes de la discrimination (les hommes sont forcément macho c'est bien connu). C'est comme si toutes les représentations montrant des femmes différentes des hommes, comme si toutes les "inégalités" étaient forcement sexistes. Est-ce vraiment discriminant de montrer un homme plus grand qu'une femme ? (j'invente pas, c'est dans l'article) En quoi représenter une femme en jupe est-il sexiste ? Faut-il nécessairement représenter les femmes en jean et cheveux courts pour respecter l'égalité des sexes ? Dans ce cas, jusqu'où aller ?

A trop crier au loup, on finit par ne plus y croire.
Citation :
Publié par Alandring
Je n'ai pas dû être assez clair. Génétiquement, rien ne favorise les hommes par rapport aux femmes en mathématique (et inversement pour la lecture),
Si si, j'ai lu un truc à ce propos il y a quelques mois, et ça disait (de mémoire, et en résumé) que le cerveau d'un homme était plutôt cartésien, alors que celui d'une femme était plutôt porté sur la réflexion.

C'était une étude scientifique, mais je n'ai lu que le billet d'un journaliste.
Je ne sais plus les détails, mais je vais essayer de le retrouver demain. Si quelqu'un là sous la main, ça m'évitera de chercher, d'autant que l'étude était en anglais je crois, raison pour laquelle je m'étais contentée de l'article.
Citation :
Je rejoins à peu près l' avis de fenrhyl, le féminisme englobe énormément d' archétypes différents et le tout mis ensemble, on s' y perd facilement.

Par exemple, là dernière fois que j' ai entendu parler des féministes c' était pour l' histoire du madame/mademoiselle.
Ca aurait ete bien de lire Fenrhyl, justement, meme si il a ecrit (horreur!) plus d'un paragraphe.

Je te cite le passage auquel je fais reference:

Citation :
Alors quand une association féministe ou plusieurs décident que « mademoiselle doit être enterré » ça donne des réactions comme celles que tu peux voir dans ce fil*: perte d’image, sentiment de n’importe quoi, incompréhension. Pourquoi ? Parce qu’au lieu de construire un discours exposant le pourquoi et de délivrer ce discours lors d’un débat public, ces associations ont tapé du poing sur la table, fait une scène et ont mis en cause tous ceux qui les contredisaient avec force épithètes. Résultat, la mesure passe, personne ne comprend et elles passent pour des emmerdeuses (alors qu’au fond, elles ont raison, mais moi j’aurais fait sauter le madame). Échec sur toute la ligne. Le mot mademoiselle n’est qu’un mot. La différence de traitement et d’image induite par le mariage persiste. Le concept demeure. À plus forte raison quand le mot n’a disparu que des formulaires.

Sinon, Fenrhyl, je voudrais temperer ton message. C'est un peu moins tranche que ca en realite; les feministes qui luttent en realite contre le sexisme - qu'ils (neutre) considerent comme un systeme complexe et allant au-dela de simple symptomes déconnectés n'affectant que les femmes - j'en ai vu plein, et meme chez les chiennes de garde (sur le forum desquelles j'allais poster il y a bientot une décennie).

Interessante analyse de la necessite d'un discours pour contextualiser les differents aspects de cette lutte, cependant.

Sinon, les etudes aux conclusions a caractere essentialiste sont assez foireuses et sont loin de faire l'unanimite. Dans le meme genre, "Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus" c'est egalement du caca.
A l'oppose, on se rend compte que plus on elimine l'influence du determinisme social, et moins les differences entre les deux sexes sont prononcees, que ca soit au niveau des aptitudes non-physiques qu'au niveau du caractere.
Citation :
Publié par Hilpak
Je pense qu'il ou elle fait référence à la perte de repères dans notre société. L'image du chef de famille, du patriarcat ou ce que vous voulez est en chute libre. Alors je ne dis pas que c'est ou c'était une bonne chose ou non, mais comme d'habitude, on a remplacé ça par... rien.
Le patriarcat dans son acception la plus basique (père cogne, maman console) a disparu ou est en train de disparaître et c'est à mon sens une très bonne chose.

Mais il a bien été remplacé par autre chose plus complexe, qui est sans doute encore en train de se construire : un fonctionnement de la famille dans lequel père et mère assurent chacun le rôle de tuteur aimant.

Il ne s'agit pas de cogner ou punir son enfant, mais de lui indiquer la voie qui semble juste à chacun en tant que parents (tuteurs, donc). La "limite" qui signifie trop souvent "bonne baffe dans sa gueule", est ici posée par le comportement des parents.

Hommes et femmes trouvent leur compte, l'homme n'est plus un père fouettard condamné à beugler, et la femme n'est plus considérée comme un truc mou dans la famille et dans la société.
Et cette nouvelle perception des femmes dépositaires d'une autorité traditionnellement réservée aux pères sera sans aucun doute un facteur de transformation des relations hommes-femmes.
Citation :
Publié par Ghim Lenain
je rêve de la pillule pour homme, piting le pied complet cette invention, vivement
Ouais, mais ça n’éliminera pas la capote, loin s’en faut. Quand on voit la quantité de saloperies qui traînent, mises en parallèle avec la libération des mœurs, tu te dis plus que jamais qu’il faut sortir couvert.

@Railgun

Tu as raison de tempérer mon propos, à l’heure où je l’ai écrit, je n’ai pas eu le courage d’allonger encore pour y introduire des nuances.
Citation :
Publié par Imago
Le patriarcat dans son acception la plus basique (père cogne, maman console) a disparu ou est en train de disparaître et c'est à mon sens une très bonne chose.

Mais il a bien été remplacé par autre chose plus complexe, qui est sans doute encore en train de se construire : un fonctionnement de la famille dans lequel père et mère assurent chacun le rôle de tuteur aimant.

Il ne s'agit pas de cogner ou punir son enfant, mais de lui indiquer la voie qui semble juste à chacun en tant que parents (tuteurs, donc). La "limite" qui signifie trop souvent "bonne baffe dans sa gueule", est ici posée par le comportement des parents.

Hommes et femmes trouvent leur compte, l'homme n'est plus un père fouettard condamné à beugler, et la femme n'est plus considérée comme un truc mou dans la famille et dans la société.
Et cette nouvelle perception des femmes dépositaires d'une autorité traditionnellement réservée aux pères sera sans aucun doute un facteur de transformation des relations hommes-femmes.
Eh bien je ne peux que l'espérer, il n'en reste pas moins que la valeur issue de patriarcat (l'autorité paternelle) a disparu et que dès lors les valeurs, il appartient aux parents seuls de les poser. Et ça, c'est pas toujours évident, il était beaucoup plus simple de se cantonner à ces rôles de père autoritaire et de gentille maman (Oedipe et co.).
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