Gone Girl
Réalisation sobre et précise. C'est dommage quand on sait ce que peut faire Fincher quand il se lâche (Social Network). Mais dans ce film, Fincher décide de ne jamais relâcher la pression.
Bande son. Perte de repères et illusion sont les 2 mots qui me viennent à l'oreille. Elle reste discrète et se fusionne totalement à l'image.
Les motivations d'Amy sont sujet à interprétation. Tout le long du film, j'ai eu l'évidente impression de vengeance. Elle veut le faire souffrir.Le tuer ne serait pas suffisant (et elle aurait du se suicider pour ça). Elle veut le faire subir jusqu'à le briser. Même le futur enfant n'est pas un échappatoire, Nick veut sauver l'enfant de sa mère mais sait qu'il n'aura jamais sa garde en cas de séparation.
Puis, je suis parti du principe que tout ce que disais (voix direct et off) ou écrivais Amy était faux, une illusion; sa peur envers son mari, sa volonté inébranlable de vengeance.
Amy a perdu son amour et créer SON "monde" (peut-être comme le père malade de Nick) . Elle devient l'Amazing Amy qu'elle a toujours imaginé. Quelqu'un que l'on considère comme une battante, une sympathique mère américaine. Ils ont vécu l'horreur mais ont traversé toutes ces épreuves. Leur couple est liée encore plus solidement.
La fin. Que ferais t-on à la place de Nick ? Il n'a pas vraiment de choix pour sauver l'enfant. Il doit rester. Si Nick ne considère pas l'embryon comme déjà son enfant (éternel débat osef), il pourrait la tuer. Moi je la tuerais
Pour les incohérences, je n'en voies pas. Les caméras de la maison luxe (du riche intellectuel Desi Collings) ne couvrent que les accès extérieurs de la maison. J'espère que ceux qui s'excitent sur les incohérences ne sont pas passés à côté du film, c'est dommage. Et puis, il faut se rappeler que la fiction n'est pas du documentaire, c'est la réalité de l'auteur.
Mommy
J'étais assez dubitatif devant les réactions enflammés des médias.
C'est totalement mérité, ce film est un sans fautes.
Mise en scène "portrait". Du (presque) jamais vu, la caméra "s'attache" aux 3 personnages, elle cherche l'émotion. 1:1 Indéfinissable
Bande son. On pioche dans la musique populaire ( Céline Dion
, Lana del Ray). Le choix musical peut paraitre ridicule mais ces musiques
s'imprègnent du film et donnent des séquences "uniques".
Scénario. Avec une telle histoire, on marche sur un fil piégé au dessus du fleuve des clichés. Mais non, Dolan maîtrise son écriture. Les personnages sont
justes. C'est très rare de voir un tel degré de justesse dans les films drame aujourd'hui (je hais le mélo français). Les personnages sont rafraichissants, ils se basent sur des stéréotypes comme la mère débordée, l'enfant violent... mais Dolan les dépassent.
Le résultat est un film
unique. Un ovni comme aime le dire la presse.
Innovant, maitrisé et juste. Allez le voir, Allez !!