Et si on passait à autre chose ?

On va pas s'éterniser sur elle des lustres. Ah , oui, je sais, je vais vous parler de ma propre expérience au niveau de ce genre de cas.
Bon, il y en a eu qu'un seul et c'était au tout début quand j'étais encore en entrepôt. J'ai connu une moquette assez jolie. Pour tout vous dire, elle était même utilisée comme exemple d'échantillon pendant toute une année; si ça c'est pas la classe !
Bref, elle était comme qu'on dirait le centre des intérêts et comme tout le monde la voyait continuellement, c'était pas facile de savoir comment l'aborder (ce qui est déjà physiquement difficile pour nous !).
Un jour, j'ai pu aussi avoir le droit d'être mis en exemple en magasin (je commençais à prendre la poussière et je pense qu'on cherchait de plus en plus à se débarrasser de moi) et, hasard monstrueux, j'étais juste à sa gauche. Là, je me dis : "Moquette, va falloir que tu assures ! C'est l'occasion rêver !". J'étais tellement nerveux que j'avais tous les poils humides.
Pendant les deux premières heures de l'ouverture, j'ai rien osé tenter. A chaque fois que je voyais un client me regarder de trop près, je me disais que dès qu'il partira je tenterai le coup... Puis finalement j'attends trop et un autre client arrive.
A la troisième heure, un vieux monsieur, grosses lunettes à écailles, sosie de Junior Soprano s'approche de nous. Je l'avais repéré de loin car il avait un air faussement intéressé par l'article "papier peint Pokémon, 40% de rabais".
J'entends alors ma voisine dire : "oh, merde, encore le vieux vicelard" et effectivement le type profite de l'heure creuse du magasin pour commencer à frotter son entrejambe (couverte par son pantalon, au début) sur nous. Me demander pas quel était son délire mais en tous cas j'ai appris plus tard qu'il faisait ça assez régulièrement depuis 3 ans. Et là, on entend une voix interloquée :
-Bon sang, mais qu'est-ce que vous foutez ?!
C'était un responsable de rayon (Fred, si tu me lis !) qui venait de le prendre la main dans le sac, littéralement. L'autre fossile prend un ton de (vieux) pruneau et baragouine un truc incompréhensible. Le vendeur répète sa question. Le vieux baisse les yeux. Gros silence. Ça paraissait irréelle comme situation. J'étais entre la pitié, de peur et le rire.
-Vous faisiez bien ça avec votre... Enfin...
Et là, c'est ce jour là que j'ai compris que mon humour était vraiment nul. Pour détendre l'atmosphère, je glisse à ma voisine en langage pwal :
"Il cherche le
mot "quequette" ". Heureusement que les humains ne peuvent pas nous comprendre parce que c'était mon plus gros jeu de mot raté de ma vie. A la limite, le vendeur aurait laissé tombé le vieux pour se tourner vers moi et me ressortir : "Bon sang mais qu'est-ce que vous foutez !"
Et alors, gros bouleversement, elle rigole ! Mais pas juste poliment : la situation devenait si surréaliste qu'elle a fait un gros éclat rire nerveux (cela se traduit chez nous par des mouvements incontrôlés de nos poils) qui dure une bonne minute.
Finalement, le vendeur invite le vieux à le suivre (je sais pas ce qui s'est passé ensuite, mais comme je ne l'ai jamais revu, je suppose qu'on a du lui interdire l'accès au magasin).
Ensuite, la glace était brisée et j'ai pu parler durant les heures restantes avec elle quand un autre client nous interrompait pas. Par contre, quelques heures plus tard, on me reprend... J'étais vendu... J'ai même pas pu tenter de révéler mes sentiments... VDM.
Bref, l'humour de merde, ça peut fonctionner pour se démarquer parmi tout un groupe de badauds mais après faut savoir gérer derrière... Et ça, je ne sais pas le faire vu que j'ai aucune expérience.
True Story !