Mon WFD (qui commence à dater, tant pis) :
Le type, pas extra mais plutôt mignon, m'avait filé son numéro dans un bouquin de la bibliothèque : je venais y bouquiner tranquille (il y avait des supers fauteuils), et un jour il s'est pointé devant moi en me disant : "si vous aimez ce genre de bouquin, vous devriez lire celui-ci", et hop, il se barre. A l'intérieur du livre, un marque page avec un p'tit mot et son numéro.
Autant dire que l'originalité m'avait plu, je l'avais donc appelé.
Il me donne rendez-vous dans un café, en fin d'après-midi, et me propose de décider ensemble ce que nous ferions de la soirée. Il proposait ciné, resto, petit concert (tous les étés, y'a des concerts gratuits le vendredi soir dans ma p'tite ville de province)...
Bon, c'est laborieux comme discussion, mais il y met de la bonne volonté. Une fois n'est pas coutume : c'est lui qui cause, qui me raconte sa vie, j'vais pas vous faire le résumé, c'était un discours de victime, je commençais à regretter...
On se décide pour un p'tit resto rapide suivi du concert, mais là c'est le drame : avant, il doit passer chez lui pour prendre un random truc, je ne sais plus quoi, osef.
On passe donc "à la maison" (lol l'expression, ça m'a fait tiquer, mais bon, au point où il en était c'était plus très grave...), et : c'était chez ses parents. Sérieusement, quoi, le type, à 24 ans, toujours chez ses parents et qui me dit "je dois passer à la maison" ?! WTF ?
Aaaah mais y'a mieux : ses parents sont là. Et ouais, total lose.
Du coup, il me présente à ses parents. Je répète : il me présente à ses parents (argh argh argh !!!) qui aussitôt y vont de leur "Oh, c'est ta copine ? Enchantée mademoiselle !" (laissez-moi mourir) et qui m'invitent à un barbecue le dimanche midi, "y'aura toute la famille, ce sera sympa qu'on fassent tous votre connaissance". OMG !
Je ne savais plus où me mettre... Je tente un regard vers le type en question, en me disant que putain, il aurait pu me prévenir que ses parents étaient à la ramasse, quoi. Et là, le choc : ce débile n'avait pas du tout l'air gêné, mais plutôt content de lui, en fait ! Je bredouille des excuses foireuses bidons pour échapper au barbuc', dis au type que je l'attend dans la voiture.
Il revient 5 minutes plus tard, tout souriant, en m'assurant que ses parents m'ont a-do-ré, et que ça lui fait vachement plaisir, parce que ses parents comptent beaucoup pour lui, blablabla, c'est reparti.
Oh
My
God
Je commençais à être super mal, et je ne savais plus comment couper court à ses délires sans me montrer méchante, mais merde, quoi, j'allais quand même pas me farcir une soirée mortelle avec lui alors qu'il me considérait déjà comme sa copine.
Non mais genre, on s'était même pas bisouillé ni rien, quoi !
Ce type est fou, me dis-je, et avec les fous, faut pas chercher à comprendre.
Donc, j'ai fait ma cruche puissance 1000, en me disant que ça passe ou ça casse, et que si ça casse, là, OK, je serai méchante.
Pif paf pouf, j'ai pensé à un truc triste et je me suis mise à pleurer (bon, là, normalement, ça fait fuir les mecs, ça, non ?), et je lui ai baratiné que c'était trop pour moi, que j'étais pas prête pour une relation sérieuse (non mais non mais wtf me disais-je en moi-même, tenir ce genre de discours à un type que je connais depuis quelques heures à peine, c'est l'allu, bref), que je sors d'une histoire trèèèèès difficile et que blablabla, gnagnagna, je veux pas le faire souffrir / c'est pas toi, c'est moi / autre poncif du genre.
On était arrivé devant le resto. Il soupire un grand coup, me prend dans ces bras (mayde mayde !!!) et me dit qu'il trouve ça vachement beau que je me confie à lui comme ça, qu'il a tout le temps, qu'il sait que je suis celle qu'il lui faut, tout ça, meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerdeuh quoi !!!
Bon.
Je me suis dégagée assez brusquement, je l'ai regardé droit dans les yeux avec mon regard le plus glacial possible (je crois que j'avais surtout l'air blasée mais osef), et j'ai juste dit : "non".
Arrivée à ce stade, je voyais pas quoi faire d'autre.
Je suis sortie de la voiture, je suis partie.
Il est sorti aussi, mais trop tard : j'avais déjà passé le coin de la rue, et là je me suis mise à tracer.
Bon, il n'avait pas mon numéro, ni ne savait où j'habitais.
Mais merde, quoi, j'ai plus osé mettre les pieds à la bibliothèque pendant des mois, faistchier.
Je l'ai recroisé une fois dans la rue, j'ai regardé mes pieds et je me suis cachée derrière ma frange, je ne pense pas qu'il m'ait calculé. Ouf.
Résumé : y'a pas que les filles qui sont grave collantes avec des rêves de midinette dès le premier rencard, et sérieux j'ai flippé ma race.
Résumé bis : tl;dr.
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