Pour moi ça ressemble surtout à un RSA amélioré. En soi l'idée est bonne, mais j'y vois pas mal d'obstacles.
1) Le financement, c'est une évidence. Si on compense une hausse du niveau de vie des couches populaires par une hausse de la TVA, le serpent se mord la queue. Sans parler des aides supprimées, si il s'agit du RSA c'est normal vu que ça ferait double emploi (reste à voir les conditions d'accès). Si y a plus genre les APL, ahem.
2) Les politiques, et surtout les banquiers vont hurler à l'inflation. Je pense en particulier à Trichet pour qui "augmenter les salaires serait la pire des bêtises". Pour les analystes économique, toute hausse des salaires généralisée conduit à l'inflation. Il y a du vrai là dedans, mais leur raisonnement semble induire que toute hausse du pouvoir d'achat est donc impossible. Bref, je suis pas d'accord, mais la réaction serait violente, et notamment à Bruxelles.
3) Comment convaincre la droite que cela ne créérait pas une société d'assistanat ? Et comment s'assurer que ceux qui touchent ce revenu font effectivement des activités sociales si ils ne travaillent pas ?
Par contre je trouve injuste les accusations sur le CPE. L'idée était certes mal formulée et mal expliquée, mais au final pour beaucoup de jeunes elle ne fait que donner un cadre légal à une réalité qui existe déjà. L'idée c'était de remplacer les enchaînements sans fin de stage par le CPE, et à l'issue des 2 ans donner un vrai statut évitant les abus. On peut aussi parler des usages chez les SSII (qui recrutent une bonne partie des jeunes sortant des formations d'ingénieur ou informatique), et qui donnent des statuts cadres pour gonfler la période d'essai (4 mois + 3 mois), et rompent la période d'essai au premier intercontrat. Il suffit que la mission soit de 6 mois et le jeune est viré, doit trouver une autre boite, repériode d'essai, rebelotte. Clairement il y a du travail à faire à ce niveau, et le CPE était une piste, pas forcément la meilleure, mais à mon avis le statu quo est encore bien pire. Si il y a des choses dont je peux tenir rigueur à Villepin, le CPE n'en fait clairement pas partie. Il faut pas oublier non plus que Sarkozy a tout fait pour attiser la révolte et faire capoter la réforme pour se libérer le passage vers la nomination.
|