Je pense surtout que sur ce thread on assiste aux ancestrales guéguerres "Public/Privé" et "Général/Technologique".
Mizuho, personnellement, je n'ai pas tapé sur les prof's. Mais difficile d'avoir ton point de vue puisque tu ignores purement et simplement mes interventions.
Difficile de contre argumenter si je n'attaque pas ton métier ?
Je ne comprend à vrai dire pas du tout ou tu veux en venir.
Tu me prêtes des propos qui ne sont pas les miens ( ou tu te bases uniquement sur la petite pique sur tes opinions sur les secteurs privés et publics

).
Je n'ai jamais opposé public et privé, à aucun moment je n'ai prétendu qu'il n'était pas important que l'enseignement secondaire s'ouvre davantage au monde de l'entreprise, ni qu'il doit être soutenu ou conseillé par ce monde de l'entreprise pour être plus en parallèle avec la réalité du marché du travail.
Je ne vois pas non plus où à un seul moment tu as pu lire dans mes propos une opposition entre les voies technologiques et générales, alors même que les enseignants sont souvent un peu les seuls à se battre pour la revalorisation des voies professionnelles.
Je ne vois à aucun moment où tu as pu lire cela, ni où certains ont pu voir que je dénigrais l'expérience du posteur qui m'a énervée.
Je me répète, je ne dois pas être clair je ne sais pas, ce n'est absolument pas le problème ou la question.
Plus loin nous avons un posteur qui a tenu des propos que je juge extrêmement choquants.
Il se permet de dire que le comportement désagréable de certains élèves ne serait qu'une réponse au manque de respect des enseignants à leurs égards, des insultes, humiliations qu'ils leurs feraient subir, que ces enseignants n'auraient pas une tenue correcte, un vocabulaire correct, ni un comportement correct, ce qui légitimerait les comportements devenus courant de manque de respect envers les enseignants, de parasitage des séances de cours.
De plus il impute les problèmes d'échec scolaire, d'orientation aux enseignants.
Et enfin il se permet de dire que lui à la place des enseignants il saurait comment tenir une classe, il ferait du meilleur travail, et n'aurait aucun des soucis auquels les enseignants sont confrontés, que lui serait respecté, et viens même prendre l'exemple d'un principal que j'ai cité qui ne pouvait plus faire ses courses dans la zone proche de son collège sous peine de voir sa voiture caillassée et ses pneus crevés, disant que s'il était à sa place il ferait du meilleur travail, serait respecté et n'aurait pas ce genre de problèmes ( et ensuite on me dit prétentieuse ... Et on dit que je ne respecte pas son expérience en disant qu'il ferait bien de redescendre sur terre ... ).
Je ne vois absolument aucun lien ou rapport entre tes propos et ce qui m'a choquée dans les propos de cet énergumène, et mes réponses.
Encore une fois je n'ai jamais prétendu que le système est parfait, que le monde de l'enseignement devait fonctionner en cercle fermé, et que nous savions tout mieux que tout le monde, jamais je n'ai tenu de tels propos.
Ce que ce posteur nous lance en pleine poire c'est une argumentation dénuée de fond, que je n'ai pas honte d'assimilier à du radio bistrot. Il se permet de juger sans visiblement ni connaître le rôle, ni les prérogatives, ni les moyens à disposition d'un enseignant. Il se permet de généraliser de façon pas très subtil un bon gros tas de préjugés sur l'enseignement. Et pour moi il se montre prétentieux, imbu et atrocement insultant.
En gros il nous fait un gros tas de tous les préjugés courant sur l'éducation, nappé du spectre de son expérience, et il nous fait une bonne boule qu'il balance à la face du corps enseignant, alors même qu'il ne sait visiblement pas comment fonctionne l'enseignement secondaire en France, quels sont les pouvoirs des enseignants, quel est leur rôle, il tente maladroitement de comparer son expérience de gestion d'un petit groupe de jeunes adultes formés à un métier, qui sont la par choix, avec celle de la gestion de centaines d'élèves dans l'apprentissage de notions abstraites, qui sont la par obligation, et le ponpon prétend pouvoir faire mieux que les autres. Le contexte n'est pas le même, les moyens ne sont pas les mêmes, le système est différent, il n'y a absolument rien de comparable dans ces situations, on mélange des choux et des carottes et on arrose le tout d'une bonne dose de préjugés, bref le quotidien d'un enseignant.
Il y a d'énormes problèmes dans son argumentation.
Déja l'assimilation des élèves posant des difficultés aux enseignants avec les élèves en difficultés scolaires. Quel est le rapport ? Il y a tout autant d'élèves perturbateurs, difficiles, irrespectueux, parmis les bons élèves, les élèves moyens, ou les élèves en difficultés / en échec scolaire.
Ensuite il tente maladroitement de justifier le comportement de certains élèves en les déresponsabilisant totalement, il est normal de ne pas respecter son enseignant pour X ou Y raison, l'élève est en difficulté, l'élève est un incompris, le prof ne s'habille pas bien donc il ne mérite pas mon respect, le cours ne m'intéresse pas donc cela justifie les comportements les plus déplacés.
Il en vient à comparer avec sa situation, sauf que nous n'avons pas le même nombre d'élèves à gérer donc pas les mêmes ressources / temps malheureusement à accorder à nos élèves, nous devons faire au mieux avec les ressources dont nous disposons, avec le programme que nous devons enseigner à nos élèves, nous devons faire avancer toute une classe, nous devons faire des choix en conséquence, les très bons élèves trouveront le temps long probablement, les plus en retard auront des difficultés, et nous essayons au mieux d'aider tout le monde mais parfois il y a des limites à ce que nous pouvons faire, il n'est pas possible de consacrer trop de temps à chaque élève sous peine de pénaliser tout le groupe, c'est triste mais c'est vrai. Le système n'est pas parfait, il ne le sera jamais, il y aura toujours des élèves laissés sur le bord de la route, et qui trouveront par exemple une solution par le biais de gens comme ce posteur, mais le système doit fonctionner au mieux avec des ressources limitées.
Il déresponsabilise très largement les élèves, non les élèves n'ont pas des comportements en cours déplacés parce qu'ils sont incompris, pas respectés, il y a des élèves qui dans tous les cas mettront le bordel en cours, dans l'établissement, quelque soit l'enseignant en face de lui, quelque soit l'attitude ou la méthode employée. Mettre en relation le comportement de certains profs avec l'attitude de plus en plus difficile des élèves n'est pas correct, les profs qui ont les comportements qu'il décrit doivent être une immense minorité dans le corps enseignant, pourtant le comportement de plus en plus dur des élèves au quotidien tous les profs y font face, le manque de respect on le vit au quotidien, les élèves qui répondent, qui ont des comportements déplacés en cours ( bavardages trop marqués, bagarres en cours, .. ). Il est impossible de lier de cause à effet les deux, tous les enseignants sont confrontés régulièrement à ces élèves difficiles. Et faire porter le poids de la responsabilité de ces comportements sur l'enseignant et tenter de justifier le comportement de ces élèves c'est juste ignoble envers certains collègues. Je trouve cela insultant, et oui ca me mets en rogne quand cette année j'ai une prof dans mon département qui s'est faites poignardée, une amie il n'y a pas longtemps ( excellente prof ) TZR qui premier jour dans un collège difficile se fait jeter des cailloux au visage, quand premier jour au collège on te dit texto qu'il ne faut pas te garer près du collège si tu ne veux pas te faire foutre en l'air ta voiture, et malheureusement non tout ca c'est pas si rare que ca, quand on a le métier qui connait le plus haut taux de dépression, qu'on a crée un établissement en région parisienne spécialement pour les profs en dépression, qu'un prof s'en va en moyenne au bout de 8 ans, on peut pas laisser dire cela, et on doit se poser des questions.
Malheureusement ces cas extrêmes ne sont plus si rares, et la violence quotidienne est un enfer pour certains profs, les insultes, les élèves qui te répondent, qui te jetent leur carnet au visage ( ou ne l'ont jamais ), les parents qui soutiennent leurs enfants et insultent voir agressent les profs. Alors oui certains collègues ont la chance d'avoir des CPE et des principaux / proviseurs qui les soutiennent et qui donc leurs permettent de travailler dans une certaine sérénité, malheureusement c'est très loin d'être la majorité.
Et qu'on vienne pas me dire que je tente de faire passer ma frustration personnelle, je me considére comme chanceuse, on ne m'a pas envoyée à Paris, je n'ai jamais été TZR, j'ai eut directement un poste fixe dans un établissement facile avec une équipe qui nous soutient, mais je sais parfaitement que je suis chanceuse, et tous les collègues ne peuvent pas en dire autant. Alors oui c'est peu de le dire que je suis hors de moi quand on essaye de faire passer les profs comme responsables de cette situation, et qu'on vient te balancer sur un forum " tant pis pour eux ils l'ont cherchés, moi à leur place je n'aurais pas ce genre de soucis ", c'est inadmissible.
Sans oublier le peu d'autorité qu'a aujourd'hui un enseignant, c'est du bluff, nous n'avons pratiquement plus aucunes possibilités de sanctions, alors quand tu as une équipe de CPE qui soutient les profs cela se passe bien, maintenant quand ce n'est pas le cas tu peux vivre un enfer, impossible de mettre des colles aux élèves certains CPE les annulant, ou impossible de virer le gamin qui t'empêche de faire cours parce que le CPE va te le renvoyer en cours en te disant que c'est à toi de te démerder avec, et en plus en t'engueulant après. Si t'as le malheur d'engueuler un gamin que derrière les parents s'en prennent au principal, celui - ci chauffera ensuite les oreilles de l'enseignant, des collègues qui sortent en larmes du bureau du principal après s'être fait enguirlandés parce qu'il n'est pas content de se faire engueuler par des parents au téléphone j'en ai déja vue. Et malheureusement tout cela ce n'est pas des cas d'école, c'est le quotidien de pas mal de profs.
Et enfin le ponpon, l'orientation.
Faire porter le chapeau du dénigrement des filières professionnelles, et de la glorification des filières générales aux profs, c'est au mieux risible, et surtout insultant. Nous sommes les seuls à nous battre pour la revalorisation de ces filières, ni les parents, ni les élèves, et encore moins les pouvoirs publics n'en n'ont la volonté.
Ceux qui dénigrent les filières pro ce sont les parents et les élèves, pas le moins du monde les enseignants, nous sommes les premiers à préférer qu'un gamin réussise en filière pro plutôt qu'échoue en filière générale, nous sommes les premiers à les soutenir vers ces filières quand ils ont des projets professionnels solides. Le problème ce n'est pas nous, ce sont les parents qui ne veulent pas que leurs enfants aillent dans ces filières qui ont mauvaises réputations ( mon fils plombier ? jamais de la vie ! ) et qui font du forcing pour que leurs enfants aillent dans des filières générales même à ce qu'ils échouent. C'est la société qui dénigre les filières techniques et professionnelles, en rabaissant les métiers manuels et techniques, ce sont les parents qui n'en veulent pas, et les enfants aussi. Les profs sont bien les seuls à tenter de raisonner tout ce beau monde, et surtout les premiers à mettre en garde sur les sirènes des filières générales qui peuvent s'avérer catastrophiques si l'élève n'a pas le niveau ou un projet professionnel.
Et que peut faire le prof la dedans ? C'est bien beau de faire porter le chapeau à l'enseignant, mais quel pouvoir a - t - il en matière d'orientation ? Aucun ou presque, tout au plus nous pouvons conseiller un élève, à lui de nous écouter ou pas, les parents c'est la même chose. Nous n'avons aucun pouvoir décisionnel en matière d'orientation, au mieux nous pouvons dire au chef d'établissement si suivant telle ou telle filière l'élève va avoir les compétences nécessaires dans notre matière, et c'est tout. Le chef d'établissement rendra un avis, et finalement c'est l'élève et les parents qui décideront, même si les avis sont défavorables avec beaucoup de chefs d'établissement il suffit que les parents fassent un peu de forcing, et contre l'avis de tous ils enverront leurs enfants dans une filière qui aura été déconseillée. Et après tout je ne vois pas pourquoi on pourrait interdire une filière à un élève.
Et le pire c'est quand après on a des élèves en échec qui viennent se plaindre alors qu'ils ont fait le forcing pour se diriger dans des voies qui leurs avaient été déconseillées. Comme c'est facile de faire porter le chapeau au prof
Bref je sais pas si j'ai dis tout ce que je voulais mais j'ai déja fais un pavé indigeste ca suffira