|
Les conditions de travail chez pole emploi semblent assez catastrophiques. Je ne sais pas de quand date ce dossier mais c'est affolant la souffrance qu'il y a auprès de nombreuse personnes y travaillant :
https://www.francetvinfo.fr/economie...i_2919159.html Quand les gens en arrivent là, ça devient grave : Citation :
|
09/09/2018, 16h31 |
|
Aller à la page... |
Repenser la société, fin du travail et évolution de l'humanité
Suivre Répondre |
|
Partager | Rechercher |
#204887
Invité
|
Message supprimé par son auteur.
|
09/09/2018, 16h46 |
|
#204887 |
|
.
Dernière modification par Ohrido ; 25/11/2018 à 18h13. |
09/09/2018, 17h44 |
|
Ohrido-Survival-Attitude |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par Ohrido-Survival-Attitude |
#536327
Invité
|
Message supprimé par son auteur.
|
09/09/2018, 17h46 |
|
#536327 |
#204887
Invité
|
Message supprimé par son auteur.
|
09/09/2018, 17h48 |
|
#204887 |
|
.
Dernière modification par Ohrido ; 25/11/2018 à 18h13. |
09/09/2018, 18h32 |
|
Ohrido-Survival-Attitude |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par Ohrido-Survival-Attitude |
-Black-Shadow- |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par -Black-Shadow- |
|
.
Dernière modification par Ohrido ; 25/11/2018 à 18h13. |
09/09/2018, 20h43 |
|
Ohrido-Survival-Attitude |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par Ohrido-Survival-Attitude |
Alpha & Oméga
|
Je suis toujours très prudent quand on parle d'objectifs déshumanisant ou inatteignables. C'est devenu un mécanisme de défense de déclarer de facto que les objectifs sont trop hauts (Bon OK dans le cadre de Pole Emploi, pour le coup, c'est vrai. Même si ce sont des objectifs par défaut compte tenu des effectifs et de la masse de chômeur et non des objectifs réflechis).
Quand j'ai débarqué dans la boite dans laquelle je suis actuellement, j'ai été vraiment surpris à quel point c'était tous des bisounours. Genre vraiment. Ca m'a même complètement déstabilisé et j'ai mis 6 mois à m'adapter à la culture de l'entreprise. Grosse écoute des employés, peur maladive de la review négative sur Glassdoor (on a même été élu dans le top des boites dans lesquelles il fait bon bosser), traumatisme de tous les managers du département service client de ne surtout pas avoir une mentalité hardcore/centre d'appel, etc. La première fois où j'ai parlé de productivité, on m'a clairement fait comprendre que c'était "tabou" et qu'ici seul comptait l'indicateur de qualité. Mais comme je suis un peu con, un peu borné et que j'ai une certaine expertise métier (mes deux spécialités sont le Performance Management et l'optimisation opérationnelle ), je voyais venir les problèmes futurs. J'ai réussi à convaincre de me laisser mettre en place l'indicateur de productivité. Tout le monde, je dis bien tout le monde (managers y compris), ont râlé que c'était trop haut, que ça allait démotiver tout le monde, que je n'étais pas raisonnable voire que je ne correspondais pas à la culture de la boite. Et pour dire la vérité, à un moment donné, mon poste était en jeu à cause de cela. J'avais la pression de mes supérieurs, des RHs et de mes collègues, tous terrifiés à l'idée de me voir prendre l'ownership sur le sujet de la productivité. Sauf que : peu de productivité ou une productivité en dessous des standards du métier apporte les soucis suivants : 1°) Dans notre industrie, nous sommes soumis à la saisonnalité ce qui veut dire, gros gros rush en Juillet, Aout, seconde moitié de décembre/première moitié de janvier. Donc grosse période de backlog = stress intense pour les employés durant cette période. Principe de causalité, c'est pendant ces périodes qu'historiquement nous avons les pics de démission dans notre service. 2°) Avec une productivité moindre, les relations avec un BPO (Outsourcing) sont compliquées. On ne peut pas leur demander une productivité standard si on ne produit pas la même chose. L'objectif premier de n'importe quel BPO est d'arriver au niveau et de dépasser le client pour se mettre en situation irréprochable. Donc une fois de plus, la pression est sur nous. 3°) Plus la boite a du succès, plus elle attire les investisseurs. Plus elle attire les investisseurs et plus il y a des attentes financières. En clair, s'il s'avère que notre outsourceur est plus productif que nous pour le même niveau qualitatif, ils ne vont pas comprendre (à raison) pourquoi on n'externalise pas tout. Finalité : Tout le monde peut potentiellement perdre son job. C'est un excellent exemple de l'adage "L'enfer est pavé de bonnes intentions". 4°) La qualité du service est importante mais la première des qualités reste de ne pas faire attendre le client. 5°) Si la productivité est tabou, les employés sont incapable de rentrer en "Rush Mode" quand il y a besoin et vont burn-out au premier pic de charge de travail (voir le point 1) Il y a encore pas mal de points à mentionner, mais ce n'est pas le sujet donc je vais éviter de m'étaler dessus. Tout ça pour dire qu'après quasi 1 an de lobbying intensif en interne pour rétablir les indicateurs de productivité et une stratégie pour remettre tout le monde à niveau les résultats sont indiscutables : 1°) La dernière période de rush (Juillet/Aout) a été maîtrisée de A à Z 2°) Peu de démission pendant cette période 3°) Les employés se sentent beaucoup mieux armés pour affronter les charges de travail temporairement plus importantes et sont beaucoup moins stressés au quotidien car leur nouvelle productivité est devenu leur nouvelle routine (comprendre qu'ils n'ont pas besoin de pousser pour atteindre les standards vu qu'ils ont à présent l'habitude, qu'ils sont accompagnés, écoutés et formés). 4°) Contrairement (et c'est l'erreur habituelle) à ce que tout le monde pensait, - se concentrer sur la qualité au détriment de la quantité - nos indicateurs qualitatifs n'ont jamais été aussi hauts et nous pouvons enfin élargir nos services et mener des initiatives intéressantes maintenant que les fondamentaux sont acquis. Et ça plaît aux employés car ça casse la routine et ils apprennent de nouveaux trucs. 5°) Le rapport de force avec notre BPO s'est amélioré en notre faveur. Donc oui, pour répondre à Oui, c'est stressant et la responsabilité pesant sur les épaules est énorme. Mais un service comme Pole Emploi ne peut pas se permettre, avec les ressources qu'il a à disposition, de faire un accompagnement super personnalisé et de qualité, parce que si pendant ton accompagnement de qualité, t'aurais pu faire passer 5 personnes avec un accompagnement "potable, sans plus" y a un souci. Tu peux te permettre de faire du personnalisé quand tu n'as pas une liste d'attente de plus de 3 mois pour obtenir ledit accompagnement. On revient au même problème : Manque de formation, de coaching, d'accompagnement des agents pour leur permettre d'atteindre sans stress supplémentaire un niveau de productivité acceptable. Pour la Directrice, oui OK, j'ai peut être jugé un peu vite, je veux bien admettre que dans certains cas, ça puisse être délicat même si j'ai quand même du mal à envisager que quelqu'un qui arrive à un poste de Directeur puisse se rende malade à ce point au lieu de changer de taf, ce qui ne devrait pas être trop compliqué quand on bosse à ce niveau. On ne parle tout de même pas d'un employé non-qualifié qui va galérer sur le marché du travail et qui a le choix entre chômage longue durée ou harcèlement. :/ Dernière modification par Jyharl ; 09/09/2018 à 23h15. |
09/09/2018, 23h03 |
|
|
Citation :
Pour l'agente de Pôle emploi, ça va au delà du simple fait de cocher des cases au lieu de faire de l'accompagnement. Ce que je comprends en lisant entre les lignes du passage que tu quotes, c'est qu'on lui demande de surveiller probablement ceux qui font les démarches de recherche d'emploi (ou non) pour appliquer les sanctions derrière. On est donc à l'opposé de ce qui anime le cœur du métier de la personne. Si je devais faire un parallèle, j'utiliserais ce qui se passe dans les hôpitaux ou EHPAD. Les soignants qui se sont lancés dans ces métiers pour la volonté et le plaisir d'aider autrui, se retrouvent à mettre en place une forme de maltraitance institutionnalisée par manque de moyen humain et financier. C'est un conflit de valeur, voire un conflit éthique. On touche à la racine du métier. Tu l'as finalement toi même expérimenté quand en arrivant dans cette entreprise, ta manière d'être et de faire ne correspondait pas à la culture de l'entreprise. Tu as voulu changer les choses et on t'en a offert la possibilité. Mais imagine l'inverse. L'entreprise aurait très bien pu te dire "Jyharl vous êtes mignons mais vous restez à votre place ou vous prenez la porte". Pour le dernier point. J'ai accompagné une équipe RH d'une PME international d'environ 1200 salariés. Charge de travail énorme, à tel point qu'elle est structurelle. Les cadres très expérimentés mais en souffrance préfèrent rester. Pourquoi ? Ils ont tous la cinquantaine avec de gros salaire. Certains ont fait toute leur carrière au sein de l'entreprise. Partir c'est prendre le risque de ne rien trouver derrière ou d'avoir un salaire bien moins élevé. J'ai rencontré une collègue il y a quelques mois de cela, en souffrance sur son poste de travail pour des raisons difficilement compréhensible pour des personnes non initiées. Les réactions de son entourage étaient une incompréhension totale quand elle leurs disait qu'elle souhaitait postuler ailleurs. Il y a une grosse pression sociale dans un contexte où le chômage est important qui peut renforcer la culpabilité de ceux qui ont un poste mais pour qui cela ne se passe pas bien. Après tout, pourquoi se plaindre quand on a du travail ? |
09/09/2018, 23h38 |
|
#17574
Invité
|
Message supprimé par son auteur.
|
12/09/2018, 14h40 |
|
#17574 |
Assurancetourix |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par Assurancetourix |
Alpha & Oméga
|
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit (ou ne me fait pas généraliser alors que je ne l'ai pas fait). Ensuite, tu mentionne toi-même la différence de qualité du management. Si tu avais cité la partie entière au lieu de deux phrases courtes sorties de leur contexte, tu aurais mis en exergue le fait que j'ai justement mentionné que si les chiffres n'étaient pas le problème, le management au contraire (l'environnement hostile et le reste) est bien plus problématique. |
12/09/2018, 14h44 |
|
#17574
Invité
|
Message supprimé par son auteur.
|
12/09/2018, 15h06 |
|
#17574 |
Assurancetourix |
Voir le profil public |
Trouver plus de messages par Assurancetourix |
|
Citation :
Tu vas déposer une plainte chez les flics, ils t'envoient chier, tu vas faire quoi ? Bah pas grand chose, surtout que t'as généralement envie de rester en bons termes avc des gens armés, assermentés et susceptible de te coller des pv Même chose pour Pôle Emplois, si tu veux pas galérer à recevoir ton chômage, tu n'auras pas spécialement envie d'être trop casse-couilles, la où le mec du SAV de ton fournisseur de téléphone, tu peux l'envoyer chier et te barrer ailleurs. Attention, je dis pas que le soucis vient du fait que ça soit public, quand c'est privé c'est pire (cf ce qui se passe avec les pv à Paris), le soucis, c'est la mesure de l'efficacité d'un service publique. |
12/09/2018, 15h19 |
|
Suivre Répondre |
Connectés sur ce fil1 connecté (0 membre et 1 invité)
Afficher la liste détaillée des connectés
|