[EELV] La vie du parti

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Publié par Twan
Oui j'ai lu ça dans Sciences et Vie aussi, et l'option semblait très intéressante à les entendre.

Mais bizarrement pas un politique / acteur du secteur nucléaire pour la suggérer.
Un conférencier (théoricien) avait dit que la Chine avait lancé 2 projets de réacteurs de ce genre, l'Inde étudie le concept et ça pousse à Taiwan en ce sens. Mais l'occident n'en parlent pour plusieurs raisons (trop d'investissements dans la filière de l'uranium, intérêt militaire à celle-ci, débats publics biaisés). M'enfin, ce genre de réacteur a l'air beaucoup plus sûr, en particulier en l'absence de produits de fission volatiles, mais demande un gros effort de R&D sur l'études des matériaux (quid de l'enceinte de confinement d'un liquide alcalin à 3000º ?). Bref, pas exactement encore à notre portée.

Si ça intéresse des gens, je dois encore avoir le lien vers sa conférence (me mp pour éviter les HS).
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Publié par SekYo
Ce topic est en train de dévier sur le nucléaire, mais du coup j'aurais bien aimé avoir l'avis de Railgun (ou d'autres) sur les réacteurs alternatifs aussi. Parce qu'il me semble qu'au final l'EPR n'est pas vraiment une révolution, alors qu'il y avait des propositions de nouvelle génération de réacteurs (au thorium ?) qui me semblait plus intéressant qu'une n-ième évolution des réacteurs à eau pressurisée.
l'EPR corrige quand meme beaucoup des defauts des reacteurs de generation 3. Il reste un reacteur du meme type que les anciens, mais mieux fait, avec des normes de securite plus strictes prises en compte au jour meme de la construction. C'est clairement une amelioration de fermer des reacteurs anciens pour les remplacer par des EPR - mais par contre on en reprend pour 40 ans, tu ne peux pas fermer un machin comme ca une fois que t'as depense les ronds pour le construire (sauf si l'energie se met a pousser aux arbres, et c'est qu'a moitie une image ), c'est juste un effort trop important.

Les reacteurs de generation IV doivent devenir "productifs" vers 2035-2040, avec les premiers essais grandeur nature en 2035. Ca c'est si le public n'est pas oppose au nucleaire a tel point que la recherche n'est pas abandonnee entre deux. Certains de ces designs sont tres interessants, et proposent des ameliorations substantielles, mais ils sont aussi survendus. Ca n'est pas la fission sans risque, si meme cette chose existe. Par exemple un des designs de generation IV qui a deja ete teste s'est avere etre plus dangereux que prevu (pebble bed, il y en avait un experimental en allemagne, c'est lors du demontage qu'on s'est appercut que des poussières de matériaux fissibles s’étaient accumulees jusqu'a menacer d'atteindre la criticité dans certaines portions du reacteur ou ca aurait ete inattendu et incontrôlable).

J'ai aussi ete un peu desole que la seule position de EELV ca a ete de fermer tout demain, sans reflechir. Qu'on aime ou pas le nucleaire (a vrai dire je vois peu de raisons de l'aimer, mais plutot des raisons de le detester moins que ses alternatives), il n'est pas possible de fermer ces reacteurs avant 2040-2050.

On peut aussi s'interroger sur l'effet effectif sur la surete nucleaire de l'activisme ecologique; si moi aussi je suis parfaitement outrage quand les autorites de surete en font pas leur travail, et j'apprecie des observateurs independants et des contre-pouvoirs pour garder les gens a l'oeil, il est domage que l'effet paralysant des ecologiste n'ai finalement comme effet que de forcer des reacteurs anciens en fonctionnement, alors que selon toute logique ils auraient du etre remplaces par des reacteurs plus modernes et mieux concus.
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Publié par Pinpux
- Les écologistes peuvent ils gagner les présidentielles ?
Le but d'une candidature à la présidentielle n'est pas que d'être élu. Cette élection est particulière en France, de par son énorme médiatisation. Dès lors, elle sert de caisse de résonance aux thèmes favoris de chaque partis, et si ce parti effectue un gros score, elle pousse les autres partis à prendre position sur ceux-ci, voir à s'aligner sur le parti minoritaire afin de tenter de piller son électorat.

C'est ainsi que le Front National a réussi à imposer des thèmes pourtant mineurs en terme d'importance réelle, tels que l'immigration, le sentiment nationaliste ou la petite délinquance, comme des thèmes majeurs de campagne, et a faire appliquer une partie de son programme par le parti élu.

Dès lors, une Eva Joly à 15% avec une campagne sur la moralisation de la vie publique et une réforme des institutions, plusieurs élections de suite, cela aurait un impact majeur sur la politique à venir, même si elle n'est pas élue.
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Publié par Doudou
Et niveau FdG, c'est un peu pareil, avec Mélanchon qui fait flipper les communistes qui ont peur qu'il se besencenotise quand il est trop virulent avec Hollande.
Ce qui dérange surtout au PCF, c'est que Mélanchon passe son temps à s'en prendre au PS alors que l'ennemi à abattre, c'est Sarkozy. Évidemment qu'Hollande, avec son merveilleux staff de campagne composé de Valls, Dray et Lang est une plaie. Mais c'est une nuisance toute autre que l'UMP, et il ne faut pas se tromper dans ses priorités.
Je trouve la situation pitoyable des deux cotés.

Europe Ecologie qui avoue frontalement ne pas être capable de gagner, ne pas mettre les moyen pour gagner la présidentielle. Et qui par dessus tout se prostitue pour des législatives. Alors que la campagne présidentielle n'a meme pas encore commencée.
C'est du grand n'importe quoi. Genre c'est deja gagné pour la Gauche.

Et les élections?Et leur électeurs? et les français ? Et leur idées? Et leur programme?
Ils avouent par leur geste que tout cela vaut moins qu'un strapotin. Un attitude digne du Nouveau Centre....

Cela les décrédibilise. J'espère qu'il se mangeront une tollée et ne seront pas remboursé des frais de campagne.

Le PS étant leader a Gauche, leader contesté par ses "allié" devrait justement faire preuve de fermeté et refuser toute négociation avant le 2nd tour des législatives.
S'il veut diriger la France, s'il veut s'imposer face aux Banque, appliquer un programme innovant qui sauvera le système, il doit etre ferme. Ce n'est pas en écoutant ses adversaires qu'il gagnera.

La Gauche plurielle, c'est pendant les Législatives.
La présidentielle dans la Vème, c'est UN candidat qui rassemble la majorité des français. Pas la majorité de Gauche qui est minoritaire de toute façon en France.

De plus Hollande ayant une réputation de "synthèse" aurait du taper un grand coup médiatique et refuser de négocier quoi que ce soit. Le PS doit convaincre, pas négocier.

Apres s'etre fait allumé par ses alliés, la Droite va le pilloner toutes ces attaques détourneront les électeurs de sa candidature. (La baisse dans les sondages le prouve)

Ensuite, sérieusement, la crise est REELLE. L'Eurozone ne tiendra plus tres longtemps, les plans sociaux se multiplient et ces "politiques" ne pensent qu'a leur places.
Ils pensent sérieusement etre plus "responsables" que l'UMP? Qu'ils rehaussent l'image de la Politique aupres des votants?

Au moins Melenchon a le mérite d'avoir la "fermeté" de ses positions et de refuser toute négociation. Quand on va au combat, on ne pense qu'a la victoire sinon on s'abstient.
Citation :
Publié par Egelbeth
Du reste, ceux qui comme moi pensaient voter pour une fois à gauche, où allez vous porter vos voix si demain elle annonce son retrait ( ce qui semble probable )
J'hésite à voter soit utile ( Hollande ) soit Dupont Aignan, seul représentant gaulliste digne de ce nom.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Ce qui dérange surtout au PCF, c'est que Mélanchon passe son temps à s'en prendre au PS alors que l'ennemi à abattre, c'est Sarkozy. Évidemment qu'Hollande, avec son merveilleux staff de campagne composé de Valls, Dray et Lang est une plaie. Mais c'est une nuisance toute autre que l'UMP, et il ne faut pas se tromper dans ses priorités.
Le problème c'est le condominium gauche/droite sur la politique européenne.
Condominium qui permet une main-mise de la finance sur la politique et sur la démocratie.
Qui finance/corrompt ces partis ?
Donc taper sur Hollande est tout aussi nécessaire que taper sur Sarkozy, mais en fait nul besoin de le faire sur Sarko car sa gestion désastreuse de la France suffit pour le condamner.
Je n'ai rien compris à ton message. Le PS et l'UMP ne mènent certainement pas les mêmes politiques, si c'est ce que tu essaies de dire, et toutes les fois où le PCF a pu entrer au gouvernement, ce fut en alliance avec le PS et cela a permis de faire avancer les choses.

De leur coté, les trotkystes, ils n'ont jamais rien réussi à faire de concret. Donc oui, la stratégie du PCF est meilleure que celle de Besancenot, et on peut comprendre que l'on reproche à Mélanchon de faire n'importe quoi.

Quant à Sarkozy battu d'avance sur les bases de son bilan, c'est du rêve éveillé.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Je n'ai rien compris à ton message. Le PS et l'UMP ne mènent certainement pas les mêmes politiques, si c'est ce que tu essaies de dire, et toutes les fois où le PCF a pu entrer au gouvernement, ce fut en alliance avec le PS et cela a permis de faire avancer les choses.

De leur coté, les trotkystes, ils n'ont jamais rien réussi à faire de concret. Donc oui, la stratégie du PCF est meilleure que celle de Besancenot, et on peut comprendre que l'on reproche à Mélanchon de faire n'importe quoi.

Quant à Sarkozy battu d'avance sur les bases de son bilan, c'est du rêve éveillé.
D'un autre côté, Mélenchon n'a pas exclu une alliance du FdG au PS aux législatives. C'est juste qu'il attend que le premier tour des présidentielles soit passé, et ça me parait sain. Pour le moment il veut gagner, une fois qu'il aura constaté qu'il a perdu, il sera temps de faire des compromis.
C'est un peu ce que je reproche à EE-LV, vouloir absolument un accord de gouvernement avant la présidentielle, alors que (et c'est normal quelque part s'ils veulent gagner) dans le même temps, ils attaquent le PS. D'ailleurs, j'imagine que pour eux, cet accord n'a de sens qu'en cas de victoire du PS. Si jamais (je sais que c'est impossible, mais bon), c'était Eva Joly qui l'emportait, je pense que cet accord tomberait à l'eau et que EE-LV renégocierait.
Citation :
Publié par Aloïsius
Je ne vois pas comment on peut reprocher à un parti de choisir le candidat qui représente ses idées, plutôt qu'un qui vend des shampoings douches.
Ben visiblement elle ne représente pas tant que ça les idées du parti puisque ledit parti ne cesse de la prendre à contre pied. C'est bien là le problème.

Ce qui est super casse burne c'est que Duflot nous a fait tout un ramdam sur le fait qu'elle ne se présenterait pas, histoire qu'elle prenne de la hauteur au niveau des élections pour manager le parti. Chose très louable en soi si... elle ne se comportait pas comme une candidate à la Présidentielle, mettant par là même des bâtons dans la roue de la vraie candidate.
Citation :
Publié par Jyharl
Ben visiblement elle ne représente pas tant que ça les idées du parti puisque ledit parti ne cesse de la prendre à contre pied. C'est bien là le problème.

Ce qui est super casse burne c'est que Duflot nous a fait tout un ramdam sur le fait qu'elle ne se présenterait pas, histoire qu'elle prenne de la hauteur au niveau des élections pour manager le parti. Chose très louable en soi si... elle ne se comportait pas comme une candidate à la Présidentielle, mettant par là même des bâtons dans la roue de la vraie candidate.
Tu confonds le conseil politique d'EELV qui est constitué de vieux briscards de la politique (même pour Duflot la trentenaire) qui peut être dans 10 ans auront tourné casque et seront encartés PS (comme A Filippetti) et les militants de base qui ont massivement voté à 60% pour E. Joly.

Le problème de cette alliance avec le PS, c'est que les verts voulaient la jouer intransigeants sur le nucléaire en demandant un engagement de sortie immédiat avec une échéance à 20 ans maximum, sans que la filière de substitution ne soit même opérationnelle dans un pays. Ca reste du grand guignol quand on sait que pour sortir de manière effective du nucléaire il faudra probablement 2 générations, et renier massivement ses engagements en matière de réduction du CO2 (ou alors transformer radicalement les modes de consommation)
Je ne sais pas si ta critique est objective Jyharl, elle se comporte surtout comme une chef de parti veillant à l’intérêt de son mouvement.

Obtenir un groupe parlementaire et l'introduction d'une dose de proportionnelle sont les deux objectifs majeurs des écologistes en tant que mouvement politique.
Il ne s'agit pas de renoncer à défendre leurs idées mais d'avoir les moyens de le faire, des élus pour poser les questions qui dérangent à l'assemblée et obtenir plus d'attention médiatique.

Après Duflot avait le choix entre négocier avant ou après la présidentielle pour obtenir ces concessions du PS (et d'autres au niveau du programme). Voyant que la candidature Joly ne décollait pas dans les sondages, et que par conséquent imposer, en plus d'un accord législatif, des choses aussi énormes que la sortie du nucléaire n'était pas envisageable, elle a choisi de négocier avant plutôt qu'après, ce qui semble on ne peut plus compréhensible (comme la décision des communistes/FdG qui, voyant la candidature Mélanchon promise à un bel avenir, ont préféré attendre).

Dernière modification par Twan ; 20/11/2011 à 13h03.
elle est vraiment très habile sur le plan politique, ça il faut bien lui concéder. Réussir à négocier 35 sièges à l'Assemblée Nationale, alors que EE-LV présente un candidat contre le PS, c'est vraiment fort.
Citation :
Publié par Borh
elle est vraiment très habile sur le plan politique, ça il faut bien lui concéder. Réussir à négocier 35 sièges à l'Assemblée Nationale, alors que EE-LV présente un candidat contre le PS, c'est vraiment fort.
Soit ça, soit le PS est super-optimiste pour les législatives et pensent pouvoir avoir 350 députés en Juin...
En tout cas je peux vous dire qu'il y a de l'incompréhension dans les rangs d'EELV.
En tout cas chez le militant de base (et notamment celui de la circonscription du 11ème Arr., la 6ème.).
Disons que les choses sont organisées par votes, mais qui rapidement se transforment en vote de grands électeurs, avec le conseil fédéral (celui là même qui a voté aujourd'hui l'accord PS-EELV, à 73%).
Et si un accord est signé avec le PS, pas sur tous les points que veulent les Verts, et bien c'est parce que ce n'est pas le même parti...
C'est pour ça qu'il y a un malentendu avec une partie de la base, pour qui c'est une sorte de reniement + la méthode qu'ils n'aiment pas (parachutage de Cécile Duflot, contre une autre femme, alors qu'elle a déjà des responsabilités en Région, ça faisait très Dati). En plus comme les AG de circonscription début décembre n'ont que des valeurs consultatives, certains sont vraiment verts

Mais je ne sais pas, je trouve au final que tout cela est assez positif.
Les militants de bases sont toujours autant concernés par leur vision de la politique (pas de compromis, pas de magouille, solidarité et justice, féminisme, écologie à tous les étages, pacifisme, représentativité accrue, lutte contre la corruption etc etc). En ce sens là ils ont voté Joly qui leur fait honneur (@Jyharl).
Et le CF, lui, sait que pour fonctionner il faut des sous, donc cherche à assurer le groupe parlementaire et le plus d'élus (car contrairement à la plupart des discours populistes sur les salaires de députés, c'est par ce biais que la plupart des partis sont financés, avec 50% du salaire pour le parti), et puis cherche à accroître son poids aussi dans l'échiquier politique pour faire passer ses idées, même si ça déplait à Bertand Delanoë.
On est dans un système que les petits partis, ou les personnes voulant une meilleure représentativité, veulent changer. C'est un système Biparti, et en gros, sans accord avec le PS ou l'UMP, pas de groupe parlementaire. A part faire comme le NPA, je vois pas comment faire à part attendre que le PS change les choses, ce qu'il n'a pas fait jusqu'à présent. Et l'existence même de l'UMP suffit à montrer que ça ne bougera jamais de ce côté.
Le CF agit donc en conséquence, chacun montre un peu les bras, les journaux n'ayant pas grand chose à raconter, et la future (?) opposition n'ayant rien à gagner à dire du bien d'EELV ni du PS, sera toujours là pour glisser la petite phrase.
Alors c'est peut être un peu le bordel, mais ça ne me choque pas plus que ça. Et c'est aussi l'avis d'une partie des militants.

Concernant plus particulièrement Duflot, j'aurais effectivement préféré un truc épique, comme le réclamait l'article de libé de Pierre Marcell, mais bon, elle va pas se présenter dans le 7ème ou dans le 16ème ça n'a pas de sens.
Et bon, elle est d'ile de France, pour moi qu'elle se présente à Paris n'est pas illogique, sauf à considérer que le Périph est une frontière avec sacs de sable et miradors. D'ailleurs je dirais que la Sarthe c'est très loin Mais Dati est déjà sur le coup.
Tout comme je suis contre le cumul des mandats, mais qu'il me semble que le plus logique est celui de maire et de membre du conseil général. Surtout dans des petites villes.
Bref, après 18 mois à la Région, Duflot sera j'imagine députée à l'AN, et vu sa popularité, elle est peut être partie pour être la candidate en 2017 (mais on n'en sait rien), donc ça suit un trajet assez logique.

Un article de Sud Ouest qui résume assez bien la situation à mon sens :
http://www.sudouest.fr/2011/11/20/ju...58091-4585.php
Donc l'accord :
http://eelv.fr/2011/11/17/negociations-eelv-ps/
Et au passage le communiqué de Duflot.
J'ai graissé certains passages.
Citation :
Cécile Duflot, Secrétaire nationale

Paris, le lundi 21 novembre

Chers amis, chères amies,

Le Conseil fédéral a voté ce week-end un accord de mandature avec le Parti socialiste qui porte à la fois sur les questions programmatiques et électorales.

Nos négociateurs et négociatrices, qui représentaient la diversité du mouvement, sont partis du mandat donné par l'Assemblée fédérale de La Rochelle. Dans cette motion, nous avions acté le choix de présenter un-e candidat-e à l'élection présidentielle défendant le projet de l'écologie politique. La motion visait également à élaborer un pacte d'alternative reposant sur le principe d'autonomie contractuelle. Cette conjonction est inédite. En 1997, il y avait un accord, mais il n'y avait pas d'élection présidentielle. Ce qui n'était pas le cas en 2002 et 2007.

Le Front de gauche, malgré des sollicitations lors de nos Journées d'été et un appel public à l'occasion de la Fête de l'Humanité, n'a pas souhaité participer à ces discussions. Avec le Parti socialiste, elles ont débuté au mois de juin et se sont accentuées dès septembre, les questions électorales et programmatiques étant conduites parallèlement. L'ambition a été de mener les négociations sur l'ensemble des sujets que nous portons, la diversité et la globalité des projets écologistes et socialistes ne pouvant se résumer à quelques propositions. Six groupes de travail ont ainsi travaillé sur les questions environnementales, énergétiques, économiques, sociales, sociétales, internationales et démocratiques.

Rapidement, nous sommes arrivés à un certain nombre d'accords et de désaccords sur des sujets majeurs. Les questions du nucléaire et de la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes étaient des points de clivage. Ces négociations ont également été ralenties par les débats internes aux socialistes lors de leur primaire. Certain-e-s candidat-e-s socialistes se sont ainsi prononcés pour la construction de Notre-Dame-des-Landes, d'autres contre. Sur le nucléaire, les candidat-e-s ont toutes et tous eu des positions différentes : favorable à la poursuite du programme électro-nucléaire, pour la réduction à moyen terme, pour la sortie à moyen terme voir à très long terme.

La primaire terminée, les négociations ont repris. Ces négociations ont toujours eu lieu entre partis, mais la vision présidentialiste du parti socialiste a personnalisé ces négociations, la délégation socialiste changeant à l'issue de la primaire socialiste.

Le candidat socialiste ne souhaitant pas fixer un horizon à la politique énergétique française au delà de 2025, il ne souhaitait pas inscrire la sortie programmée du nucléaire dans l'accord. Nous étions prêts à ce pas, à condition que la transition énergétique jusqu'à 2025 soit compatible avec un scénario de sortie du nucléaire. L'EPR de Flamanville est devenu rapidement un point de crispation.

François Hollande s'est néanmoins prononcé publiquement, le lundi 14 novembre pour la poursuite du chantier de Flamanville, refusant tout recul sur la question. Il semble qu'une partie de son entourage était favorable à cet accord, considérant qu'un rassemblement était un préalable pour vaincre la droite, et que d'autres y étaient opposé. Pour des raisons idéologiques, pour des raisons électorales, certains estimaient que l'on pouvait se passer de concessions aux écologistes pour gagner. L'échec de l'accord puis de la gauche en 2002 et en 2007 a montré les limites de ce raisonnement. Pour permettre une victoire de la gauche et des écologistes, et acter les multiples avancées de l'accord nous avons décidé de sortir du texte les questions de l'EPR de Flamanville et de Notre-Dame-des-Landes.

En effet, il était impossible pour nous de trouver un compromis qui aurait envisagé la poursuite des travaux. Nous avons ainsi convenu que cet accord actait une coalition de majorité parlementaire et qu'il n'était pas un accord de gouvernement. La question de la participation au gouvernement se décidera à l'issue de l'élection présidentielle et dépendra bien évidemment des débats menés lors de celle-ci.

Parallèlement les négociations électorales ont permis de réserver aux écologistes 63 circonscriptions, plus d'une trentaine étant sérieusement gagnables dont une quinzaine en cas de défaite de la gauche. Pour ce qui est des contreparties, nous présenterons ainsi des candidat-e-s écologistes dans toutes les circonscriptions, sauf celles identifiées à fort risque FN, pour éviter l'élimination du candidat de gauche ou écologiste au premier tour.

L'accord a été acté mardi à 15h30 après une rencontre entre Martine Aubry et moi-même. Cet accord a reçu l'assentiment du candidat socialiste à l'élection présidentielle. Il a été soumis au vote du Bureau national. Vous avez ensuite pu suivre dans les médias, l'intervention d'Areva sur un de ses paragraphes concernant le Mox et le retraitement. Pour lutter contre cet accord, les lobbys sont en effet sortis de l'ombre. On a ainsi vu les propos scandaleusement mensongers d'Henri Proglio, président d'EDF, soulignant le million de perte d'emplois qu'entraînerait la sortie du nucléaire (quand la sortie du nucléaire a été créatrice d'emplois en Allemagne). On a vu les éléments de langage d'Areva, complaisamment répétés par des ministres UMP. On a constaté le retrait du budget publicitaire d'EDF dans la Tribune, suite à la publication d'un article sur l'abandon du projet d'EPR par l'entreprise.

Cette ambiguité sur l'intégrité du texte a provoqué chez nous une certaine stupéfaction. Nous devions résister à la provocation. Les virulentes réactions du lobby ont montré l'importance de ce texte. Cet accord trouvé était nécessaire. Il n'est ni un accord écologiste, ni un accord socialiste. C'est un compromis entre deux visions qui porte des propositions ambitieuses pour la mandature qui vient.

Il permet un tournant de la politique énergétique française, placée au coeur du débat ces derniers mois en prévoyant la fermeture de 24 réacteurs d'ici 2025, l'absence de construction de nouvelles centrales sur la mandature, l'abandon progressif des filières du retraitement et du MOX et est une avancée majeure pour une sortie du nucléaire. Il prévoit la révision des infrastructures de transport. Une loi d'orientation agricole refondera cette politique. La contribution climat énergie sera au coeur d'une profonde réforme fiscale. Nous avons acté le retour à la retraite à 60 ans et l'abandon de la RGPP. Sur les questions démocratiques 15 à 20% des député-e-s seront élu-e-s au scrutin proportionnel, le conseil constitutionnel sera transformé, le cumul interdit et la réforme territoriale abrogée en poursuivant la décentralisation. Nous avons inscrit le droit de vote et d'éligibilité pour tou-te-s aux élections locales et une révision des lois sur l'immigration. Les troupes seront retirés d'Afghanistan et la France portera une réforme des institutions internationales. 1% du PIB sera affecté à l'aide publique au développement. Nous soutiendrons également le saut fédéral au coeur du projet européen. L'ensemble des mesures, qui ne peuvent être résumés ici, sont inscrites dans les 23 pages de l'accord que vous pouvez consulter sur le site Internet eelv.fr

Je remercie nos négociateurs et nos négociatrices d'avoir écrit, grâce à leur travail acharné, l'accord le plus ambitieux qui n'ait jamais été soumis à notre mouvement. Il permet également à notre mouvement et à notre candidate, Eva Joly, de porter ses revendications et son projet propre lors des campagnes présidentielles et législatives.

Un accord n'est jamais une fin, mais toujours le point d'appui d'une mandature. C'est une étape supplémentaire dans la construction de l'écologie politique en France. Cette construction sera encore longue, mais pour nous toutes et tous, face à la violence des crises présentes et à venir il est urgent d'agir. Les forces conservatrices et productivistes sont nombreuses et puissantes, nous ne l'ignorons pas. Mais nous pouvons les combattre. Dans la société civile, dans l'opinion et, plus sûrement maintenant, au Parlement.

N'hésitez pas à me répondre et à me faire part de vos avis ou questionnements.

Avec l'assurance de toute mon amitié écologiste,

Cécile Duflot


Secrétaire nationale d'Europe Ecologie les Verts
A mettre aussi en parallèle avec les rumeurs de licenciement dans la filière du nucléaire.
Boarf.

Citation :
Nouvelles Propositions pour les négociations de l’entre deux tours entre le PS et EELV
Par le Professeur Anthelme Triboulet, conseiller scientifique du PS


Afin de parfaire l’entente entre nos deux partis, et dans un souci de transparence démocratique, dans un objectif de développement durable dans le cadre de l’économie verte, nous nous engageons mutuellement aux actions suivantes :

- Abolir la loi de conservation de la quantité de mouvement pour pouvoir augmenter la densité des éoliennes

- Modifier le spectre solaire pour augmenter le rendement des cellules photovoltaiques. Un grand débat public sera organisé pour choisir entre une modification de la température du soleil ou l’abrogation de la loi de Planck

- Abaissement de la demie vie du Curium qui sera indexée sur l’âge du départ en retraite

- Remplacement de la loi de Carnot sur le rendement des machines thermiques par un mouvement perpétuel démocratiquement choisi.

- Interdiction formelle de l’utilisation excessive du cerveau, fort consommateur d’énergie qui risque de contribuer à l’effet de serre
Citation :
Publié par Maldib
joli foutage de gueule
Une bien belle réponse au contraire je trouve, ça permet de situer le niveau scientifique des propositions des écologistes par rapport aux contraintes techniques actuelles.

Demander l'abandon de l'EPR aujourd'hui alors que l'ensemble de l'Europe continentale va être en probable pénurie électrique pendant les pics consommation pour les prochaines années (hint, en France les pics de conso augmentent toujours) c'est du même niveau que demander au français de rouler à vélo pour économiser sur leur budget essence quand le prix du pétrole augmente.
Citation :
Publié par Ray aime pas Robert
Une bien belle réponse au contraire je trouve, ça permet de situer le niveau scientifique des propositions des écologistes par rapport aux contraintes techniques actuelles.

Demander l'abandon de l'EPR aujourd'hui alors que l'ensemble de l'Europe continentale va être en probable pénurie électrique pendant les pics consommation pour les prochaines années (hint, en France les pics de conso augmentent toujours) c'est du même niveau que demander au français de rouler à vélo pour économiser sur leur budget essence quand le prix du pétrole augmente.
Ou comment induire par le biais de l'humour que la question écologique est l'affaire de spécialistes (bien entendu politiquement neutres et idéologiquement indépendants), et par là conforter le citoyen dans l'idée que la technocratie est un très beau régime politique.

Ça n'excuse pas la croisade aveugle d'EELV contre les centrales nucléaires, mais c'est dramatique...
Citation :
Publié par Turgon
Hmmm, choisir entre obscurantisme et technocratie...
On peut sortir de l'obscurantisme en informant réellement les citoyens sur les choix, les conséquences et les alternatives. Et puisque personne n'est d'accord et taxe l'autre camp de tous les noms d'oiseaux imaginables, laisser des débats prendre place dans lesquels l'idée serait pour une fois de débattre et pas de prendre l'autre pour un con ou tenter de persuader les spectateurs que c'est moi qui a raison. Un débat quoi, le truc jamais vu à la télévision.
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