La presse et les médias en France

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Publié par Colsk
1) une personne a fait une mauvaise blague sur un média du service public. Ok.
Qui sommes nous pour juger du "niveau" d'une blague ?
En l’occurrence, quand il a fait sa chronique, on peut entendre beaucoup de rires de la part du public.
Pour revenir sur France Inter, l'affaire Meurice ne serait que le haut de l'iceberg, il semble y avoir une reprise en main politique de la radio (et une purge de toutes les émissions un tant soit peu de gauche) :
Citation :
Guillaume Meurice serait-il l’arbre qui cache la forêt ? Alors que l’humoriste a révélé, jeudi 2 mai sur X, être convoqué à « un entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire » − qui aura lieu jeudi 16 mai − pouvant aller jusqu’à son licenciement, plusieurs voix de France Inter ont été convoquées, ces derniers jours, pour apprendre que leurs émissions ou chroniques étaient supprimées.

L’inquiétude et la colère sont telles que la Société des « producteurices » de France Inter (SDPI), officiellement recréée depuis un peu plus d’un mois, et la Société des journalistes (SDJ) de la station se sont réunies en urgence, vendredi 3 mai, en fin de matinée. Entre la rédaction et les programmes, « c’est une union inédite », souligne un participant, qui n’exclut pas une « immense mobilisation ».

« Nous refusons ce qui nous apparaît comme une atteinte grave au pluralisme de l’antenne de France Inter », revendique notamment leur très long communiqué commun, envoyé vendredi après-midi en interne. La liste des griefs commence par « le signe très inquiétant pour la liberté d’expression » envoyé par la direction avec la convocation de Guillaume Meurice. [...]

« La convocation de Guillaume nous a d’autant plus fait l’effet d’un coup de massue que les modifications de la grille pour [2025], qui nous arrivaient au fil de l’eau depuis quelques jours, nous inquiétaient déjà beaucoup », raconte la productrice d’une émission récurrente. A la rentrée, en effet, les auditeurs n’entendront plus les portraits que Charlotte Perry dressait chaque samedi (à 23 h 50) dans « Des Vies françaises », pas plus que les reportages sur l’actualité des luttes et mobilisations sociales « C’est bientôt demain », d’Antoine Chao (diffusés le dimanche à 14 h 40), les chroniques « Le Jour où », qu’Anaëlle Verzaux délivrait chaque vendredi dans l’émission « La Terre au carré » (elle conserve sa collaboration d’« On n’arrête pas l’éco », émission du samedi matin), ou encore les grands formats mensuels de Giv Anquetil pour l’émission de Mathieu Vidard.

S’ils se sont entendu notifier la fin de ces collaborations pour des raisons économiques, la direction de la station préfère évoquer un « souci de lisibilité de la grille », pour les deux premiers formats notamment. « Tous ces rendez-vous constituent pour nous l’identité de France Inter, reprennent la SDPI et la SDJ. Ils portent les valeurs du service public, de liberté d’expression, de pluralisme auxquels nous sommes toutes et tous très attaché.e.s, et répondent à la mission d’une radio d’offre, qualitative et exigeante ». [...]

A la direction de France Inter, on admet une « concomitance » et « un effet de sens », mais aucune volonté de solder un quelconque héritage. « Avec eux, c’est une culture du son radiophonique qui va disparaître », insiste pourtant l’un de leurs collègues, tandis qu’un troisième, fier de ces reportages qui donnent « une voix aux sans-voix », fustige une volonté « de gommer les aspérités, ce retour au réel pas suffisamment en ligne avec les interviews de ministres » diffusées ailleurs sur l’antenne. [...]

Mais le couperet ne s’arrête pas là. « Je confirme que ma chronique quotidienne dans La Terre au carré disparaît, et que cette décision n’est pas mon choix », reconnaît Camille Crosnier, l’adjointe au producteur Mathieu Vidard – par ailleurs présentatrice des « P’tits Bateaux », chaque jour à 20 h 05. Ce rendez-vous, consacré à l’actualité de la planète, va d’ailleurs être complètement remodelé, jusqu’à probablement changer de nom.

« Comment justifier une telle décision à un moment où les préoccupations environnementales n’ont jamais été si importantes », s’insurgent les deux sociétés de personnels. « Mathieu Vidard souhaite faire évoluer son émission vers davantage de récits écologiques et scientifiques », assure un porte-parole de France Inter, pour qui il devenait nécessaire de mettre un terme à l’« éco-anxiété » dont souffriraient plusieurs personnes de l’équipe. Contacté, le producteur préfère garder le silence. [...]

Cependant, pour l’un de ses confrères et soutiens, l’émission « paie sa liberté d’expression et son engagement ». Les directions de France Inter et de Radio France, condamne-t-il, « tremblent devant les posts de @MediasCitoyens », le compte X anonyme qui a fait de la station publique, jugée trop critique envers le gouvernement, l’une de ses cibles préférées et de « La Terre au carré », qualifiée « d’extrême gauche », son bouc émissaire.

Source : https://www.lemonde.fr/economie/arti...1399_3234.html
Pour information, MediasCitoyens un compte de "vigie des dérives des médias" (soit-disant) pro-Macron et anti service public :
Citation :
«Pour des médias intègres, déontologiques et non populistes» : le collectif Médias Citoyens se présente comme une «vigie des dérives» des médias. Mais ses critiques, souvent jugées partisanes, ne plaisent pas à tout le monde. Régulièrement pointé du doigt par le collectif, le groupe Radio France a réagi mardi 5 décembre dans une série de messages dénonçant un acharnement de ce «compte anonyme», suivi par 40 500 abonnés. [...]

Politiquement, le collectif Médias Citoyens prend généralement fait et cause pour le président Emmanuel Macron, qui serait victime de «nombreuses censures» dans les journaux télévisés de France 2. En ligne, il corrige par exemple souvent les journalistes et médias qui ont le malheur de désigner le président de la République uniquement par «Macron» en oubliant son prénom. Selon lui, il existerait ainsi une «inégalité de traitement» qui «favorise quasi systématiquement les partis d'opposition et les extrêmes».

Durant la réforme des retraites, il se fait presque porte-parole du gouvernement, tapant sur les nombreux microtrottoirs du service public qui critiquent la retraite à 64 ans voulue par Emmanuel Macron ou listant les sujets ou photographies de France 3, M6 et le Monde qui nourriraient les colères et attiseraient la révolte sociale. Un reportage de la sixième chaîne consacrée au collectif de manifestantes féministes des Susies est comparé aux manifestants insurrectionnels, fanatiques de Donald Trump, qui avaient pris d'assaut le Capitole à Washington. Il a également dénoncé «le désarroi et la colère des médias de gauche» après la relaxe du ministre de la Justice par la Cour de justice de la République.[...]

Contacté par CheckNews, Denis Morineau explique que «cinq contributeurs principaux participent» au projet. Mais refuse de les nommer : «Deux d'entre eux sont des journalistes en exercice, ils perdraient leur travail.» Qui consiste, toujours selon lui, à «défendre le respect des règles, l'Etat, la République, nos institutions, même si elles sont imparfaites et qu'elles doivent évoluer». D'où le service public comme cible de prédilection, mais aussi le Monde, qui «revendique une certaine neutralité sans toujours s'y tenir», contrairement «à Libération qui affiche la couleur». [...]

Cela veut-il dire que Médias Citoyens dénoncerait, par exemple, un traitement défavorable réservé à d'autres responsables politiques, qui ne soit pas non plus de la majorité ? Comme un élu des Républicains par exemple ? Denis Morineau peut l'envisager. Mais n'arrive pas «à citer de tête» un exemple où cela serait déjà arrivé.

Source : https://www.liberation.fr/checknews/...AYKZNTUGFXB2E/
Le truc qui m'interpelle vraiment c'est l'intervention de l'Arcom.
Qui me paraît assez discutable, et c'était pareil lors de l'affaire cnews.

Alors visiblement c'est un règlement européen qui nous oblige à avoir cet autorité indépendante.

Citation :
L’article 30 de la directive du 14 novembre 2018, révisant la directive dite “Services de médias audiovisuels” (SMA), impose aux États membres de désigner une autorité indépendante assurant une mission de régulation au sein du secteur audiovisuel
Je me demande vraiment comment ça se passe dans les autres pays de l'UE avec leur équivalent
Le président de l'Arcom, qui a été créée en 2022, est nommé par le président de la république (la large majorité des autres membres de son collège est nommée par le parlement). Ce n'est pas ce que j'appelle une autorité indépendante, de fait.

Dernière modification par Soumettateur ; 08/05/2024 à 22h26.
Citation :
Publié par Attel Malagate
Ah ben tiens, on a plus d'usine mais je vois que nos innovations en matière de concept administratif a su inspirer les autres. Ça fait plaisir.
C'est globalement ce que fait l'EU depuis 20/30 ans : c'est le 1er/2ième marché au monde, elle n'a rien pour elle (on oublie les allemands qui s'osef total de l'EU) et donc sa seule force c'est son droit.
Tu veux vendre chez moi avec mes retraités qui ont un pouvoir d'achat de ouf ? Respecte mon droit.

La généralisation de l'USB-C en est un bon exemple
Autre exemple : MICA, le truc pour réguler les cryptos, fait rêver le monde entier.

Citation :
Publié par Soumettateur
Le président de l'Arcom, qui a été créée en 2022, est nommé par le président de la république (la large majorité des autres membres de son collège est nommée par le parlement). Ce n'est pas ce que j'appelle une autorité indépendante, de fait.
A partir du moment où une institution est créée par le pouvoir politique, elle en dépend.
Encore un qui découvre que le droit est politique.

(;¬_¬)

Dernière modification par Jack Augoulot ; 11/05/2024 à 08h30.
(;¬_¬)

Il dit "l'arcom est nommée par des politiques, donc c'est pas vraiment une autorité indépendante".
Et toi tu réponds "en effet c'est pas une autorité indépendante car elle dépend du politique".
Donc je répète : c'est quoi le souci ?

(...)

Dernière modification par Jack Augoulot ; 11/05/2024 à 08h33.
Citation :
Publié par Quint`
Donc je répète : c'est quoi le souci ?
Aucun : elle a le mérite d'exister.

(;¬_¬)

A la base je ne faisais que souligner que le "c'est la faute à l'EU" de Attel était factuellement faux.

Dernière modification par Jack Augoulot ; 11/05/2024 à 08h33.
Donc t'es d'accord que c'est une instance pas hyper indépendante, parce que le pouvoir en place a une forte influence dessus, et que c'est donc important de le prendre en compte quand on considère ses avis.
La dernière histoire montre pas mal le niveau assez abyssal de la presse en France aujourd'hui. Je parle bien sûr de la plupart des media qui se sont fait intox par un compte Twitter anonyme tenu par l'extrême-droite, je parle bien sûr de la pseudo-histoire du listing de dizaine(s) de noms du cinéma qui seraient impliqué dans une nouvelle vague MeToo.

Et je dis que ça démontre le niveau de la presse parce qu'apparemment personne n'a cherché a corroborer l'information avant de la diffuser (surtout quand la "source" indique que ça proviendrait de Mediapart, chose qu'ils n'ont jamais teasés/affirmés/confirmés). Et bien sûr les premiers qui ont traités cela comme une information (et non une rumeur qu'il fallait traiter comme tel, c'est à dire une information à vérifier un minimum avant de la diffuser) ce fut la sphère Bolloré (TPMP/Europe 1/C8) et le Figaro (qui ont rendus "l'affaire" nationale) mais même d'autres plus respectable se sont fait avoir plus tard comme France Info TV (avant de rétropédaler un peu plus tard) alors qu'il aurait suffit de contacter Mediapart pour confirmer si une liste allait diffusé ou non (qui d'ailleurs n'est pas dans les habitudes de Mediapart).

Bref on a encore les sphères de l'extrême-droite qui ont réussis à imposer (au niveau national) une "information" sans aucune base factuel/véridique et avec à côté des journalistes qui ne vérifient pas forcément ce qui est rapporté avant de le rediffuser (voir potentiellement sont complices pour certains). En plus dans le cas présent ça a l'objectif pas très subtil de tenter de discréditer le mouvement MeToo, mais le pire c'est que cela a probablement partiellement fonctionné (parce qu'il y a probablement bien plus de personnes qui ont vu cette intox que son debunk).

Encore une preuve de plus de l'effet toxique de la Bollosphère sur le débat national.
Bolloré copie les méthodes de Murdoch. Son objectif est identique, à savoir radicaliser la droite pour la transformer en extrême droite et détruire l'idée même d'information objective au profit des "faits alternatifs".
Mon message est anecdotique mais c'est pour une erreur que j'ai trouvé gaguesque

Dans Causeur Yvan Rioufol s'est fendu d'un papier intitulé:
"

L’État démissionnaire est le vrai danger, estime Ivan Rioufol, commentant le drame de la tuerie d’Incarville (27) ayant conduit à l’évasion de Mohamed Amara.




Et le nom de Mohamed Amara est repris un fois dans l'article

Sauf que Mohamed Amara est un éminent mathématicien algérien

M'enfin M. Rioufol un peu de rigueur: Amra pas Amara
Suite de l'affaire Meurice, il est convoqué le 30 mai en commission disciplinaire en vue d'une rupture anticipée pour faute grave :
Citation :
« La sanction envisagée est la rupture anticipée pour faute grave » de son contrat de travail, est-il rappelé dans sa convocation. « Aucune décision définitive de sanction » ne sera « notifiée moins de deux jours ouvrables après la tenue de la commission » et l’humoriste pourra demander « au cours de la réunion (…) que ce délai minimum soit augmenté à huit jours calendaires », est-il précisé. Sollicitée, la direction de Radio France n’a pas souhaité commenter. [...]

A l’issue de cet entretien, le syndicat avait expliqué qu’il était reproché à Guillaume Meurice d’avoir répété ses propos polémiques « en sachant que l’Arcom [le régulateur de l’audiovisuel] avait adressé à Radio France une mise en demeure » la première fois.

Ainsi, le chroniqueur aurait « manqué de loyauté envers son employeur » et l’aurait fait « afin de servir des intérêts personnels », rapporte SUD, qui conteste cela. « La DRH de Radio France dispose des éléments suffisants pour renoncer à une sanction pouvant aller jusqu’à la rupture anticipée du contrat de travail », estime le syndicat.

Source : https://www.lemonde.fr/actualite-med...4827_3236.html
« Manque de loyauté » pour avoir repris les mots de sa blague pour indiquer que les plaintes ont été classés sans suite (et qu'en plus la décision de l'Arcom n'était pas réellement motivée) ? Ça semble super faible pour justifier le licenciement, je vois mal comment ça pourrait résister aux Prud'hommes.

D'ailleurs à noter que l'Arcom n'a pas adressé une mise en demeure mais une mise en garde (ce qui est le palier avant la mise en demeure et juste après la lettre de rappel au règlement)
Citation :
Publié par Aloïsius
Bolloré copie les méthodes de Murdoch. Son objectif est identique, à savoir radicaliser la droite pour la transformer en extrême droite et détruire l'idée même d'information objective au profit des "faits alternatifs".
Je pense que Bolloré veut une droite réaffirmant son socle réactionnaire plus que radical ou extrême.
Citation :
Publié par Aaltar
Je pense que Bolloré veut une droite réaffirmant son socle réactionnaire plus que radical ou extrême.
Par définition, la droite réactionnaire est radicale ou extrême.

Extrême-gauche Gauche Centristes Droite Extrême-droite
Révolutionnaires Réformistes Centristes Conservateurs Réactionnaires
Du passé faisons table rase Vivement demain Centristes Surtout ne changeons rien C'était mieux avant
Il faut liquider les koulaks en tant que classe et pendre les derniers patrons avec les tripes des derniers capitalistes Il faut réduire le temps de travail Centristes Il faut baisser les charges patronales Mort aux franc-maçons, aux déviants sexuels, aux Juifs, aux infidèles et aux étrangers
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Il y a naturellement des gens qui viennent s'intercaller entre chaque case.
Citation :
Publié par Aaltar
Clairement pas, ce sont juste des conservateurs.
Non. Par définition, un réactionnaire veut défaire ce qui a été fait. Un conservateur ne veut rien changer. Ces mots n'ont jamais été synonymes.
Citation :
Publié par Aloïsius
Non. Par définition, un réactionnaire veut défaire ce qui a été fait. Un conservateur ne veut rien changer. Ces mots n'ont jamais été synonymes.
Ne me fait pas perdre mon temps et ouvre un dictionnaire :

LAROUSSE :
Qui se montre partisan d'un conservatisme étroit ou d'un retour vers un état social ou politique antérieur : Gouvernement réactionnaire.

L'INTERNAUTE :
Opposé au progrès.
Synonyme : rétrograde, conservateur

CENTRE NATIONAL DE RESSOURCES TEXTUELLES ET LEXICALES
POL., péj. [Corresp. à réaction B 2; en parlant d'une pers., de son attitude]
Opposé au changement ou qui cherche à restaurer le passé.
Synon. conservateur,


En conséquence, par définition, tu te trompes, ce sont des synonymes.

J'en reviens donc à mon propos, être réactionnaire n'est pas nécessairement être extrémiste ou radical, c'est juste être contre-progressiste ou partisans de valeurs qu'ils ne veulent pas voir changer. D'ailleurs, quand certains à gauche prônent la décroissance on peut y voir une forme de pensée réactionnaire et ça ne fait pas d'eux des intégristes.

Dernière modification par Aaltar ; 24/05/2024 à 14h00.
C'est pas dans un dictionnaire basique avec trois lignes que tu vas trouver la différence entre réaction et conservatisme. Encore une fois, ces deux termes ne sont pas synonymes ; pas plus que "progressiste" n'est synonyme de "révolutionnaire" (ce qu'affirme pourtant le CNRTL dans ton lien...)

Citation :
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9action_(politique)


Le réactionnaire, par sa nostalgie du passé et sa vision décliniste de la société, se différencie du conservateur [...]. Le premier pense qu'il y a eu une rupture historique lourde de conséquences, tandis que le second croit en une nature humaine mauvaise et immuable.
Et quelle est donc cette rupture historique qui fait pleurer les réacs et sur laquelle ils veulent revenir ?

Citation :
Dans Deux siècles de rhétorique réactionnaire (titre original : Rhetoric of reaction : perversity, futility, jeopardy), paru en 1991, Albert Hirschman propose une analyse des arguments réactionnaires développés principalement en France, en Angleterre et aux États-Unis, depuis la fin du XVIIIe siècle. [...]
  • Acquisition de droits civils : les luttes pour ces droits ont été engagées dès le XVIIIe siècle ; il s'agit de droits à la liberté de parole, à la liberté de religion, à l'égalité de tous devant la justice etc. ; ils sont condensés dans la doctrine des « droits de l'homme » ;
  • Acquisition de droits politiques : il s'agit de l'extension du droit de vote à un nombre croissant de citoyens et de citoyennes, jusqu'au suffrage universel ; la bataille pour ces droits est engagée dès le XIXe siècle ;
  • Acquisition de droits sociaux et économiques, grâce à l'État-providence, au XXe siècle.
De ces trois catégories aujourd'hui, les conservateurs ne s'opposent qu'à la troisième. Les réactionnaires en revanche veulent revenir, encore et toujours, sur les droits de l'Homme (cf aux USA où la liberté de religion est attaquée férocement par les théocrates chrétiens) et au suffrage universel (cf aux USA où le droit de vote des minorités est combattu à grands coups de "gerrymandering" et de "voters purges", et où les milliardaires qui soutiennent Trump comme Thiel remettent en cause le droit de vote des femmes).

Mussolini voulait restaurer la gloire de l'Empire romain, dont il récupéra tous les symboles. Hitler et les nazis faisaient sans cesse référence aux peuples germains des origines, ceux de la bataille de Teutobourg, ainsi qu'à l'esthétique greco-romaine, qu'ils jugeaient la plus proche de celle des "Aryens". Daesh veut revenir au califat du 7e siècle, celui de la conquête et des massacres de grande ampleur des premiers califes, quand Omar brûla les bibliothèques de Chtésiphon.

Le "make america great again" de Trump est clairement réactionnaire, et non pas conservateur : il s'agit de revenir à la situation précédent l'obtention des droits civiques et l'émancipation des femmes. Rétablir l'interdiction de l'avortement, expulser des millions d'immigrés, remettre les noirs à leur place etc. C'est un mouvement purement réactionnaire et purement d'extrême-droite.

Il en va de même avec Bolloré. Son projet n'est pas de "garder les choses en l'état", mais bien de promouvoir une vision réactionnaire du monde. S'il a choisi Zemmour, le chantre de Pétain qui a manifesté son hostilité aux droits des femmes à de nombreuses reprises, ce n'est pas un hasard, car c'est le plus réac des politiciens actuels (parmi ceux ayant un minimum de notoriété), plus encore que Le Pen.
Je t'ai indiqué que selon les dictionnaires, la langue française, réactionnaire avait pour synonyme conservateur ; tu peux te sentir au dessus de tout ça et proclamer ta propre interprétation comme supérieure, ça n'a pas vraiment d'importance mais ça indique juste que tu ne maîtrises pas les mots que tu utilises.

Second point : tu fais un syllogisme avec ton explication Trump/les nazis/les fascistes. C'est fallacieux car évidement que ces 3 sujets sont tous fortement concernés par le fait d'être des réactionnaires. Pour autant, tous les réactionnaires ne sont pas des nazis, des fascistes ou des trumpistes.

Ce que je réfute et que visiblement tu ne parviens pas à comprendre (puisque tu ne saisis pas le sens des mots correctement) c'est que ne sont pas nécessairement intégristes ou extrémistes les réactionnaires. Certains sont juste de droite conservatrice ou même certains courant des gauche. Mais c'est surement vrai que les extrémistes sont toujours réactionnaires (enfin je pense).

Concernant Boloré, personnellement je ne sais pas ce qu'il a comme projet politique, si tu as des informations sur quelque chose qu'il aurait dit à ce sujet je suis preneur. Je ne doute pas un instant que ce soit un réactionnaire, il soutient des lignes claires sur ce point (Valeurs actuelles par exemple) maintenant, je ne l'ai pas vu franchir le stade où il m'aurait donné le sentiment d'être d'extrême droite (ce qu'il est peut être hein). Tu parles du choix porté sur Zemmour, mais ce choix *sic : de le prendre comme éditorialiste j'imagine* a été fait avant que Zemmour ne se lance en politique et aille bien plus loin que les pauvres diatribes merdiques qu'on avait pu entendre avant. Alors possible qu'ils soient toujours en phase, j'en sais rien, je suis preneur des éléments que tu aurais confirmant ta position selon laquelle il serait (Boloré hein pas Zemmour) d'extrême droite.
Citation :
Publié par Fudo
A partir du moment où une institution est créée par le pouvoir politique, elle en dépend.
Encore un qui découvre que le droit est politique.
Non, pas encore un qui découvre que le droit est subjectif.
Encore un qui rappelle que le droit est subjectif.

C'est assez drôle cette histoire, sinon.
- Les journalistes du service public qui découvrent (vivent pour la première fois) le fait que leur patron peut leur imposer une ligne éditoriale.
- Les journalistes qui croient (auraient aimé) bloquer le pays en faisant grève, alors qu'en fait ça change rien à notre life.
- Peut-être enfin la fin d'une telle partialité en faveur du discours de gauche sur le service public.

Bref, il y a parfois des bonnes nouvelles dans le paysage médiatique !
Citation :
Publié par Aaltar
Je t'ai indiqué que selon les dictionnaires, la langue française, réactionnaire avait pour synonyme conservateur ; tu peux te sentir au dessus de tout ça et proclamer ta propre interprétation comme supérieure, ça n'a pas vraiment d'importance mais ça indique juste que tu ne maîtrises pas les mots que tu utilises.
Vu que tu pinailles, tu peux aussi aller voir la définition de "synonyme" sur les sites que tu as linké https://www.cnrtl.fr/definition/synonyme:
Citation :
- de forme différente et de même sens (ou de sens voisin) qu'un autre mot
- Comparable, semblable à; qui fait figure de symbole, de type
- Mot ou expression de même sens ou, plus exactement, de sens équivalent ou approchant, c'est-à-dire substituable dans certains contextes à un autre mot, à une autre expression
( les mises en gras sont de moi )

Voisin / comparable/ semblable à / approchant / dépendant du contexte : ça montre bien que deux synonymes, même s'ils recouvrent des concepts proches, ne sont pas toujours parfaitement équivalent/identiques.

Et si dans le langage courant on peut souvent employer indifféremment réactionnaire et conservateur, ça me partait logique que sur un forum de discussion politiques on puisse faire la nuance entre les deux.
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