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[POGNAX] Politique et économie en Russie
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Caniveau Royal |
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#591963
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15/03/2022, 23h36 |
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16/03/2022, 00h07 |
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Citation :
L'Histoire est presque toujours la première violée dans les guerres, puisqu'elle sert souvent de prétexte déclencheur, qu'on veut lui donner la valeur de facteur explicatif / de cause profonde, et qu'elle est toujours un excellent moyen de justification des conflits et de mobilisation des consciences pour le mener à terme. Donc, pour le coup, en revenir à des sources plus générales et plus détachées de l'actualité, c'est très sain comme démarche générale. Seul bémol : ici, on tente notamment de déconstruire un argumentaire de guerre (ce qui est parfaitement légitime et sain). Et donc on retombe systématiquement sur la problématique de la neutralité supposée du discours historique (ici, en gros, on a une vérité "vraie" contre une "contre- vérité" : une vraie histoire qui déconstruit un faux prétexte historique à une guerre actuelle). On a déjà eu ce genre de problème entre la France et l'Allemagne à propos du conflit sur l'Alsace- Lorraine, qui a donné lieu à la querelle historique fameuse entre Fustel de Coulanges et Theodor Mommsen. Le problème malheureusement, c'est que ça ne sert à rien qu'à entretenir le conflit en définitive : peu importe ce que nous croyons ou ce que les russes croient comme "vrai" en ce moment même, ou ce que nous reconnaissons scientifiquement comme "vrai" actuellement et dans le futur. Ce qui compte, c'est que l'Histoire sert encore d'argument justificatif à la guerre en contribuant au processus de binarisation des camps et en construisant une figure de l'ennemi. En ce qui me concerne, ça m'afflige. Sinon, tu recommandes Kuzmanovic tandis que tu condamnes Conesa alors qu'une (très) large partie de leur argumentaire est commune. J'ai un peu de mal à suivre. D'autant qu'on ne parle pas de détails là comme par exemples : la question de l'expansion de l'OTAN et de la peur et de l'humiliation qu'elle a suscitée chez les Russes; la question de la violation du droit international par les Occidentaux qui sert justement de prétexte aujourd'hui à Poutine (Irak, Serbie...); la question de l'existence d'autres conflits impliquant les Occidentaux et leurs alliés, et des crimes de guerre dont on ne parle quasiment pas dans les médias (Yemen); la question du multipolarisme et de la diversité des points de vue stratégiques qui impliquent des fractures géopolitiques dont nous sommes les témoins et les acteurs; la faiblesse supposée des Russes et la force supposée des Occidentaux... Il valide l'interaction majeure Etats- Unis / Chine et pose que la Chine est la grande gagnante possible de la guerre en Ukraine. Possible, mais pas sûr. En ce qui me concerne, après désormais plusieurs semaines de conflit, je dirais : 1- que nous ne sommes pas dans un Blitzkrieg russe simplement destiné à négocier rapidement un gain territorial limité (c'est ce que je pouvais penser dans les premiers jours). L'Ukraine telle que nous la connaissions est morte (de fait), elle sera vraisemblablement partitionnée et partiellement annexée (c'était redouté), et il ne restera soit qu'une Ukraine (très) réduite soit plus d'Ukraine du tout (ce qui me semble absurde vu de France). 2- que les Russes et les Américains sont finalement d'accords pour qu'un partage de l'Ukraine se fasse sur le dos des Européens (redéfinition des zones d'influences en Europe). Les Américains y gagnent une influence à plus bas coût en Europe qui leur permet de renforcer leur vassalisation de l'Europe dans le cadre d'une OTAN redynamisée par la menace russe et davantage financée par les Européens (coucou Donald Trump...), ce qui permet de réorienter l'effort des Etats- Unis vers la Chine et le Pacifique, futur théâtre d'opération militaire de très grande ampleur. La Russie - qui est en recul stratégique depuis 1989 malgré ses succès tactiques de la dernière décennie - quant à elle y trouverait des compensations et des garanties sur son "glacis" occidental (ce qui est sa principale revendication depuis une grosse quinzaine d'année) tout en étant affaiblie par les sanctions. Se tournant vers la Chine pour se maintenir face aux Occidentaux, elle ne peut pas non plus s'inféoder totalement à la Chine sous peine de perdre la Sibérie qui est le coeur même de sa richesse. Chine et Russie ne sont "amis" que le temps de circonstances qui changeront forcément). 3- que les grands perdants seront à nouveaux les Européens. Se pénalisant quand ils sanctionnent la Russie, et notamment dans le secteur énergétique, ils n'ont pas les moyens de s'y opposer seuls militairement, et paient aujourd'hui leurs renoncements passés. L'Europe de la Défense est une légende urbaine. Les intérêts nationaux priment sur les visées communes (on va voir la tronche que les Français, les Polonais ou les Britanniques vont faire si l'Allemagne se réarme massivement...), et la mainmise américaine est bien trop puissante pour laisser émerger une "Europe puissance" autonome, dont aucun des autres grands acteurs (sauf la Russie) ne veut... 4- Que la France aurait une occasion exceptionnelle de se placer au centre des équilibres actuels si elle se donnait les moyens de sa souveraineté, trouvant ainsi sa place de "grande puissance moyenne" dans le concert des nations majeures. Elle a d'indiscutables atouts, dont elle ne semble pas consciente et dont elle ne semble pas vouloir se servir. 5- que la Chine devrait probablement continuer à tisser sa toile et à renforcer son influence tout en sanctuarisant son territoire, au prix d'une course aux armements avec les Etats- Unis dont elle n'aura pas nécessairement les moyens sur le moyen ou long terme si son économie est ralentie ou inférieure à un certain niveau de croissance (COVID, "bulles"...). La violence extérieure directe est moins immédiatement nécessaire pour elle que pour la Russie ou les Etats- Unis, car elle dispose d'autres leviers de puissance (notamment en partenariat avec la Russie, mais pas seulement), même si elle demeure toujours une option incontournable. Qui vivra verra... Dernière modification par TabouJr ; 16/03/2022 à 07h20. |
16/03/2022, 02h14 |
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Un rappel de l'arme alimentaire
Citation :
Pour l'Europe, pas de problème alimentaire, mais dépendance au gaz, au pétrole et pour la prochaine récolte, on ne sait pas acheter les engrais Citation :
La proposition intéressante est d'arrêter le bioéthanol pour remettre des cultures alimentaires Citation :
Quelques chiffres pour la France https://www.passioncereales.fr/dossi...ol-en-chiffres Citation :
En tout cas la valeur écologique de la filière est fortement contestée https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bio%...ol#Controverse Citation :
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16/03/2022, 08h12 |
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16/03/2022, 09h24 |
Caniveau Royal |
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