Je considère qu'une œuvre n'est pas fait pour être modifier suivant les frivolités de la période courante.
Si on taggait les pyramides parce que le street art c'est in, ca me ferait chier et il en va de même quand on veut réécrire des œuvre existantes alors qu'il y a une solution simple : Créer / Écrire de nouvelles choses plutôt que déconstruire ce qui a déjà été fait.
Mauvais exemple. Tu compares art et patrimoine.
Quand tu adaptes tu ne modifie par l'oeuvre. L'oeuvre originale elle est toujours là. Elle est à ta disposition. Elle ne change pas. Elle "inspire" une autre oeuvre. C'est ça adapter. Par exemple le Joker de Todd Philipp, pour moi, c'est clairement une adaptation de "L'homme qui rit" de Hugo. Les 2 sont très dissemblables, mais j'ai toujours "l'Homme qui rit" a portée de mains.
Idem pour Dune. Si on a changé la couleur d'une personne, j'ai quand même l'oeuvre originale à lire pour savoir ce qu'elle en dit.
Un monument c'est pas pareil. Si il est altéré, c'est irrevocable. LE patrimoine c'est "ce que lègue nos pères". Dans ce cas le leg est altéré. En fait il est toujours. Dans une ville on est obligé de détruire du patrimoine. Rien n'est éternel. Pas même les pyramides qui ne sont pas "originelle" et qui souffrent de l'usure du temps et du tourisme. Alors vaut-il mieux ne rien faire et laisser dépérir le site ? (Lascaux condamné, Pompéi...) ou bien prendre des libertés et parfois le mettre au goût du "jour" (Versailles).
En fait ton argument il tourne autour du principe de "respect". C'est à dire qu'il faut préserver le message originel. Ou du moins, comme "respect" veut dire étymologiquement "rester au plus proche", du propose de base. Sur le patrimoine je trouve que ton argument est fondé. Sur l'art un peu moins. Je ne vois pas le problème de "trahir" une oeuvre si on l'adapte.
Le problème on est TOUS d'accord sur ça, c'est les raisons de la trahisons. Si c'est purement mercantile effectivement c'est pas génial.
/!\ Néanmoins j'en profite pour aborder un truc que personne ne relève ... C'est que je rappelle qu'on prend beaucoup d'exemples Etats-Uniens et que ces problèmes les appréhender avec notre vision à nous de ces questions là me semble une erreur.
Plus globalement c'est pas du tout étonnant que les films mettent des "noirs" et des "LSBTQ+" partout, et que ça choque un peu les européens. Parce qu'on a pas la même histoire et la même progression sur ces questions.
C'est une histoire longue, on peut remonter à la fondation du pays, mais le moment pivot qui cristallise tout ça entre l'Europe et eux, ce sont les années 60.
Comparons. En France les mai 68 c'est la liberté sexuel, la jeunesse au pouvoir, C'est les accords du Grenelle. C'est De Gaulle qui reste au pouvoir en accordant des libertés sociales. En fait les femmes tout le monde s'en fout (elles sont même exclues des comités étudiants qui bloquent les facs) et si les immigrants des taudis de Nanterre ont choqué, on les a vite oubliés pour des avantages sociaux. En France ce qui nous intéresse c'est la question sociale.
Aux Etats-Unis, c'est le mouvement des "civil rights". Les noirs réclament les mêmes droits que les WASP. Sauf qui sont pas tout seul. Derrière eux se cachent les Indiens (avec l'occupation d'Alcatraz en 1969 que tout le monde a oublié mais qui est bolsy de ouf), les femmes, les homos ... etc. Les "gender studies" se mettent en place pour promouvoir le mouvement, et toutes ces minorités estiment que lutter pour les droits des noirs, c'est lutter pour les leurs aussi. Avec le recul on se rend compte que le calcul n'a pas marché. La visibilité des noirs a primé sur celles des autres minorités.
Ces 2 histoires focalisent 2 noeuds goeriens politiques pour les 2 pays. En France la question sociale entrainent un problème de démocratie. C'est la crise des Gilets Jaunes, c'est la crise de confiance en l'Etat. La peur de l'"étranger" qui vient voler le travail ... Bref cette culture, cette façon de penser (qui est en fait largement hérité du marxisme ... traditiion intellectuelle qui n'existe pas aux Etats-Unis) nous fait penser le travail artistique différemment. Et c'est pourquoi nous on fait des films sur les banlieues comme BAC Nord qui font polémique.
Au Etats-Unis cette question de "droits" elle menace aussi la démocratie américaine. Tocqueville dans le "De la démocratie" en Amérique explique qu'une vraie démocratie ne peut être une vraie démocratie si il n'y a pas d'égalité entre les individus. Donc la présence de "sous-citoyens" menace d'implosion l'Etat.
Du coup, la question de le représentativité des minorités au States c'est pas une question "YOLO" C'est un énorme problème politique et démocratique. Donc nous ca nous échappe un peu, mais faut bien garder ça à l'esprit. Parce que du coup cette tendance elle dit beaucoup de choses sur le pays en ce moment. Et c'est sur ça qui faut se questionner plutôt que de dire "ouai c'est nul à chier c'est pour faire du pognon". Oui ça sert à faire du pognon. Mais si ça marche c'est que y a une raison. Et là ca touche forcément à la démocratie (Tiens tocqueville dis la même chose).
Désolé j'ai pondu un pavé. C'était pas prévu. Mais les idées me sont venues en écrivant, et je trouvais ma comparaison intéressante. My 2 cents.