Mais j'avoue : je spécule beaucoup sur les propos.
Assez curieux pour quelqu'un qui déclare paraphraser mes propos par un "tu dis texto". Spoiler : non, rien de tout ce que tu as écrit n'est "texto" ce que j'ai écrit, ce sont juste des hommes de paille). Florilège :
1. Personne n'a parlé d'autoriser qui que ce soit d'aborder les sujets qu'il souhaite de la manière qu'il souhaite. Mais la liberté d'expression c'est aussi la liberté de critiquer autrui sur leur propos. Et critiquer n'est pas synonyme de vouloir censurer.
Mais j'imagine qu'éduquer = propagande.
2. Oui, voilà, "texto" ce que j'ai écrit ! (non)
Douter du discours woke = Faire du racisme anti-musulman*. Mais où est le rapport ?
3. Aucun, mais comme ce n'est pas ce que j'ai écrit, évidemment.
Pour faire simple : l'extrême-droite use de plusieurs techniques de propagande actuellement pour progresser en influence politique et idéologique (certaines ne sont pas son apanage, d'autres si). Notamment :
* Relayer tous les délires les plus absurdes des "wokes", en les caricaturant (même si c'est rarement nécessaire), y compris des "wokes" américains (et en prétendant alors que ces délires sont "importés" en France), et faire en sorte d'y amalgamer la gauche française en général (alors que les principaux partis de gauche français sont vraiment à mille lieux de ces délires). L'objectif étant de créer artificiellement un biais cognitif négatif à l'égard de la gauche.
* Prendre prétexte de la lutte contre l'islamisme ou le djihadisme pour mieux stigmatiser les musulmans en général, là encore en amalgamant les deux, et en multipliant les polémiques à l'encontre de ces croyants (burkini, voile, etc).
* Répandre une rhétorique de "l'ennemi intérieur", pour assimiler la gauche avec le bouc émissaire religieux et/ou ethnique du moment de l'extrême-droite (comme les "judéo-bolchéviques" à l'époque, ou "l'islamogauchisme" aujourd'hui).
Je pense que la meilleure manière de lutter contre l'extrême-droite n'est pas en validant et relayant ces rhétoriques, mais en la contrecarrant par de la raison, à savoir :
* "L'islamisme et le djihadisme sont des menaces pour la France, et il convient d'allouer des ressources financières, humaines, matérielles et idéologiques pour lutter contre, voici des propositions"
* "Cela étant, toutes menaces qu'ils sont, et sans les négliger, ils demeurent moins dangereux à l'heure actuelle que les menaces économiques, sanitaires, écologiques et fascistes qui pèsent sur les français, voici des propositions pour les surmonter"
* "Les musulmans sont des citoyens comme les autres, et méritent d'être défendus en tant que tel. Et par avance : défendre les musulmans et ce qu'ils subissent de discriminations et stigmatisations, ce n'est pas défendre l'Islam en tant qu'idéologie."
* Ignorer les paniques morales qui sont des pertes d'énergie et de temps inutiles.
Je vais te dire un secret : on peut lutter contre les deux, et le coût n'est pas doublé : pas besoin de choisir.
Ton secret est justement ce que mon propos tend à contredire : le temps médiatique, le débat public, le temps et l'énergie militants ne sont pas infinis, ce sont des ressources finies, limitées. Tu ne peux pas lutter contre tous les problèmes avec autant de temps et d'énergie que tu le souhaites, il faut hélas choisir. Chacun est libre de choisir la répartition de ses ressources militantes et de les justifier (par exemple une association anti-raciste va se concentrer sur la lutte antiraciste, au détriment des ressources qu'elle aurait pu investir dans la lutte écologique, la lutte pour les personnes en situation de handicap, la lutte contre le mal-logement, la lutte contre le cancer, etc). Et on peut critiquer librement la manière dont les personnes (ou les médias) répartissent ces ressources.
La gauche n'a pas besoin d'ennemi vu sa composition. Je ne sais plus qui disait que Taubira était illégitime pour représenter la gauche, non parce qu'elle avait travaillé sous Hollande mais parce qu'elle ne s'était pas désolidarisée assez rapidement du gouvernement. Honte à elle d'avoir voulu de corriger le tir au lieu de se tirer à la première déconvenue ! Honte à elle d'avoir faire des compromis au lieu d'être une despote intransigeante !
Il est tout à fait louable de vouloir changer les choses de l'intérieur ou d'influencer pour "limiter les dégâts". Maintenant ce principe a aussi des limites, à partir d'un certain nombre de couleuvres avalées on est en droit de questionner l'engagement de la personne et de se demander notamment si de "résistante de l'intérieur" elle n'est pas devenue témoin passive des évènements. C'est peut être la différence entre un Nicolas Hulot qui part au bout d'un an et une Christiane Taubira qui part au bout de trois.
J'ai vraiment l'impression de me retrouver à l'époque des pro-Bernie (syndrome pureté idéologique) qui après sa défaite, refuse l'idée de voter Biden afin d'empêcher l'accession de Trump au pouvoir, car un compromis = se compromettre dans ses idées.
C'est assez sidérant comme tu peux être à côté de la plaque : je suis au contraire un farouche défenseur du vote utile de gauche (parce que je suis conséquentialiste dans ce domaine), et je considère que tout électeur de gauche qui se respecte et souhaite être digne de cette revendication devrait lors d'une présidentielle voter pour n'importe quel candidat de gauche qui est le plus susceptible de l'emporter, même sans être son candidat idéal (j'aurais voté indifféremment Hamon, Mélenchon, Poutou, etc tant que ce dernier était annoncé le plus haut dans les sondages la veille du scrutin), j'évite d'ailleurs d'aborder le sujet des électeurs de Hamon de la précédente présidentielle sinon je deviens grossier

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Je ne connaissais pas ce Damien Rieu (C'est pas un violoniste ?).
Tu confonds avec André (ou alors c'est une blague et elle est bonne quand même)

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