[wiki] [Ecologie] Changement climatique lié à l'effet de serre

Répondre
Partager Rechercher
Citation :
Publié par Lugi Sakabu
Aujourd'hui, si tu rallonges la durée de travail...
Il n'est pas question de faire cela aujourd'hui. Cela n'aurait aucun sens puisque les entreprises tournent déjà à vide.


Citation :
Publié par Lugi Sakabu
[...] Une politique de l'offre est une politique éminament récessive [...]
Je ne partage pas du tout ce point de vue.

Si tu regardes les résultats économiques en Allemagne, aux Etats-Unis ou aux Pays-Bas, on a des contre-exemples assez incontestables.

Attention de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas : politique de l'offre ou politique de la demande, aucune n'est mieux que l'autre. Elles sont l'une et l'autre légitimes selon le contexte économique de chaque Etat (structure de la fiscalité, équilibre de la balance commerciale, évolution de la production, pouvoir d'achat des ménages, capacité à équilibrer les budgets publics, etc.).

Et surtout, sur ce fil je pense que ce n'est pas le sujet. Techniquement on s'en fout que la politique menée soit dans un sens ou dans un autre. En revanche, ce que l'on sait assurément c'est qu'il va falloir que nos entreprises investissent très lourdement dans leur outil de production pour réduire autant que possible l'empreinte écologique, et pour cela il va falloir des moyens énormes dont elles ne disposent pas, en particulier dans un pays comme la France où les entreprises sont asséchées.

En ce sens, il y aura un moment, du moins si l'on réussit à relancer notre économie et notre outil industriel, où il faudra soutenir fortement la production pour accélérer sa transition écologique. Ensuite, à plus long terme, une fois amorcée la baisse démographique et la réduction globale de la consommation, la production se tarira d'elle-même avec la chute de la demande. De toutes les façons, in fine les seules solutions qui ont un réel impact positif sur l'environnement sont celles qui favoriseront une baisse très conséquente de la production/consommation.


Citation :
Publié par Lugi Sakabu
Dans le fond on est d'accord, mais ce que je ne comprend pas c'est le choix de la référence.
Je pense aussi que l'on est d'accord, mais on ne se positionne pas de la même manière dans le temps. Pour moi, il y a une succession d'étapes qui appellent chacune des choix économiques et des orientations politiques différentes.

Par exemple : Réduire la production aujourd'hui n'a aucun sens parce que la population mondiale croît et que le niveau de vie moyen croît aussi. Donc de toutes les façons, nous allons continuer à voir la production (i.e. l'offre) augmenter pour satisfaire la consommation (i.e. la demande). Pour envisager une baisse de la production, il faut que la consommation baisse... ce qui implique soit une baisse du niveau de vie moyen sur la planète entière, soit une baisse du nombre de consommateurs.


Citation :
Publié par Lugi Sakabu
En vertu du théorème du canard, c'est une politique de l'offre.
Ok je comprends où tu voulais en venir et notre incompréhension mutuelle.

C'est une politique de l'offre transitoire et nécessaire pour que les investissements éco-responsables puissent se réaliser. Je ne vois aucune alternative. Si tu as d'autres pistes, je suis intéressé.


Citation :
Publié par Lugi Sakabu
La question subsidiaire est : Est-il judicieux de poursuivre des politiques qui vont renforcer le pouvoir de l'argent au détriment des autres (exécutif, législatif et judiciaire), quand on sait les conséquences que cela aura sur la faisabilité des politiques écologiques ?
Je passe sur les autres questions qui trouvent, je crois, des réponses dans les paragraphes précédents. Cette question en revanche m'interpelle et me semble importante.

Sitôt que l'on se sera engagé dans une réduction de la consommation mondiale, soit que le nombre de consommateurs chutent, soit que l'on réduise très fortement nos consommations individuelles, la valeur du capital s'effondrera. L'histoire est déjà écrite.

Quelle est la valeur financière d'un actif (des actions, une entreprise, une machine, une usine, du stock, etc.) ? La valeur d'un actif est déterminée par deux fonctions qui sont d'une part sa capacité à générer de la valeur financière dans le futur et d'autre part le coût nécessaire pour le produire. Dans un contexte de baisse de la consommation, la capacité des actifs à générer de la valeur dans le futur va forcément baisser, donc leur rendement financier ne va faire que décroître, donc leur valeur financière chutera. Autrement dit, le pouvoir de l'argent n'existe que lorsque la demande/consommation croît.

Une politique environnementale qui se traduirait par une baisse de la demande/consommation mondiale aboutirait à détruire la valeur des actifs. Fin du pouvoir de l'argent.

En ce sens, et là je n'ai pas la réponse et je doute qu'une personne puisse prétendre l'avoir, comment organise-t-on une Société et les échanges économiques lorsque la valeur des actifs s'érode progressivement ? Quel est l'intérêt d'un individu à investir de son temps et de son énergie pour créer ou acquérir un actif dont le rendement est nécessairement décroissant ? Au-delà de l'utilité strict de l'actif (un four à pain fabriquera toujours du pain utile à l'alimentation), il pourrait sembler curieux de vouloir améliorer, innover et prendre des risques économiques.

Par exemple, pourquoi investir dans le développement d'un four à pain révolutionnaire alors que l'on sait que le marché du four à pain est saturé d'anciens fours à pain et que la baisse de la population mondiale va faire qu'il y aura de moins en moins de mangeurs de pain ?
Citation :
Publié par Silgar
Techniquement, je ne vois pas comment ce peut être possible. Si l'on augmente les coûts de production de 20% ou 200% pour intégrer pleinement le coût de l'impact écologique induit par tous les processus industriels d'extraction, de transformation et de distribution, il faudra forcément à terme trouver des contreparties économiques. C'est d'autant plus vrai si tous les Etats n'ont pas les mêmes exigences en la matière et si certains pratiquent relativement aux autres un dumping environnemental.

De toutes les façons, nous n'en sommes pas là. Inutile de discuter des dernières marches à gravir quand nous n'avons pas encore mi le pied sur la première marche de l'escalier.
Le problème de ton raisonnement c'est que tu part du principe que la production et la consommation ne vont pas chuter et que l'économie va continuer son petit bonhomme de chemin au prix de conditions de travail plus dur capable de financer le combat contre le changement climatique.

C'est tout bonnement irréaliste.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Keydan
Le problème de ton raisonnement c'est que tu part du principe que la production et la consommation ne vont pas chuter...
Non, ce n'est pas ce que j'écris. Mon propos s'inscrit dans le temps et je sépare différents horizons.

A court terme, pour la France, il est urgent de relancer notre appareil productif et de faire en sorte qu'il puisse générer des marges bruts suffisantes pour amorcer les investissements utiles pour notre environnement. Dans ce court terme, la situation économique mondiale est de toute les façons orientée vers une augmentation de la production mondiale (ce que l'on peut constater avec les perspectives d'évolution du PIB mondial), laquelle est tirée par l'évolution démographique et par l'augmentation de la consommation (autrement dit le niveau de vie des humains sur Terre).

A moyen terme, partout dans le monde, il va falloir réduire la population mondiale et réduire autant que possible la consommation mondiale, ceci amorcera la réduction de la production. Logiquement, une moindre production aboutira nécessairement à une diminution des impacts environnementaux parce que nous aurons besoin de moins d'énergie et de moins de ressources naturelles et que nous générerons moins de déchets.

A long terme, je sèche. Je ne vois pas (mais ça ne veut pas dire que c'est impossible) comment un système économique peut fonctionner en étant durablement (plus ou moins 100 ans, en tout cas une durée suffisante pour atteindre un niveau de production écologiquement supportable pour la planète) décroissant. La situation ne s'est jamais présentée ainsi, sauf peut-être pendant les épidémies de pestes en Europe au Moyen-Âge. Cependant, cette alternative semble de toutes les façons préférable à celle d'une destruction plus importante encore des écosystèmes et du climat. Donc la décroissance semble une nécessité difficilement contournable pour résoudre nos problématiques environnementales.

Dernière modification par Silgar ; 11/11/2018 à 00h05.
Si tu pars de la supposition qu'on a réussi à limiter la démographie, et nous mettre sur une pente de consommation décroissante (je reprend ce que tu as dit pour "à moyen terme") c'est très simple.
Il suffit de continuer la décroissance jusqu'à avoir le niveau de vie des birmans. Là ça sera soutenable écologiquement et sans problème.
Surtout si on utilise des méthodes un peu plus écolo qu'eux, pour faire la même chose
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Silgar
L'argent était là parce que beaucoup d'Etats se sont lourdement endettés pour une opération one shot, du reste cette assertion n'est pas vraiment valable pour le cas de la France puisque notre Etat a fait un bénéfice d'environ 3 milliards d'euros (ici) dans les prêts et garanties accordés aux banques françaises en 2008.

Le quotidien de la gestion publique est malheureusement de plus en plus centré sur l'équilibre financier. Tu peux y voir un "mythe" ou une "excuse mensongère", mais il n'empêche que sans hausse massive des prélèvements obligatoires nos politiques seront condamnés à organiser le délitement progressif de notre modèle social et ne pourront jamais conduire une politique écologique ambitieuse.





L'extrême-droite en France fait des scores de plus en plus élevés, l'Italie a un gouvernement populiste, le Brésil vient d'élire un président mélangeant extrême-droite et poussée religieuse, les anglais ont voté pour le Brexit sur des items politiques flirtant avec le nationalisme, partout dans le monde les populistes enregistrent des scores croissants.

Rien ne nous garantie que nous échapperons au populisme sous prétexte que nos électeurs français seraient subjectivement "mieux".

Contrairement à ce que je pensais ou espérais, le populisme n'est pas une parenthèse de l'histoire politique mondiale. Le populisme va prendre une part croissante partout. Regardes aux Etats-Unis, on aurait pu s'attendre à ce que les démocrates enregistrent une belle victoire pour les mid-terms et finalement ils ont fait jeu égal avec les républicains. Trump n'a pas été sanctionné malgré tout le mal que l'on peut penser de sa politique.
https://www.lesechos.fr/idees-debats...ts-2220561.php
Mais la transition écologique est censée créer de la croissance aussi... Simplement l'idée c'est de ne plus avoir l'hypocrisie de s'appuyer sur ces notions dépassées. Qu'on montre une vraie volonté globale de chercher à la financer plutôt que monter une unique taxe sur la population en ne montrant aucune volonté écologique par ailleurs...
Quant au populisme tu enfonces des portes ouvertes, on sait tous qu'ils montent partout à cause de l'économie, l'immigration et du règne de la communication propice à la fake news. Toujours est-il qu'on n'en est pas encore au stade des US.
En tout cas chez nous (Toulon), ça grogne de plus aux niveau des gens, face aux ferries/gros bateaux, surtout lorsque ça parle d'un nouveau port non électrique, non loin des plages...
https://www.varmatin.com/environneme...%3D&tp=viewpay (suffit de voir une pub pour accéder à l'article).

Et n'oublions pas, qu'ils ont moins de taxes que Mr/Me Toulemonde au litre...
Citation :
Publié par Quint`
Mais la transition écologique est censée créer de la croissance aussi...
Dans un premier temps oui, parce que l'investissement soutiendra la production. Sur le long terme non, parce qu'une diminution démographique durable et une réduction organisée de la consommation aboutiront nécessairement à une décroissance économique.

Et de toutes les façons, la décroissance semble être le seul moyen de réduire significativement notre impact écologique.



Citation :
Publié par Eden Paradise
Si tu pars de la supposition qu'on a réussi à limiter la démographie, et nous mettre sur une pente de consommation décroissante (je reprend ce que tu as dit pour "à moyen terme") c'est très simple.
Il suffit de continuer la décroissance jusqu'à avoir le niveau de vie des birmans. Là ça sera soutenable écologiquement et sans problème.
Surtout si on utilise des méthodes un peu plus écolo qu'eux, pour faire la même chose
Toujours pas.

Avec la population mondiale actuelle, oui tu as raison il faudrait que l'on ait un niveau de vie très faible (tu cites celui de la Birmanie, peut-être est-ce juste, en tout cas l'idée est là) pour que la planète puisse le supporter. Mais si l'on réussit à réduire significativement le nombre d'humains sur Terre avec une politique de dénatalité, on peut se projeter sur des niveaux de vie plus élevés sans aucun problème.
Citation :
Publié par Silgar
Non, ce n'est pas ce que j'écris. Mon propos s'inscrit dans le temps et je sépare différents horizons.

A court terme, pour la France, il est urgent de relancer notre appareil productif et de faire en sorte qu'il puisse générer des marges bruts suffisantes pour amorcer les investissements utiles pour notre environnement. Dans ce court terme, la situation économique mondiale est de toute les façons orientée vers une augmentation de la production mondiale (ce que l'on peut constater avec les perspectives d'évolution du PIB mondial), laquelle est tirée par l'évolution démographique et par l'augmentation de la consommation (autrement dit le niveau de vie des humains sur Terre).

A moyen terme, partout dans le monde, il va falloir réduire la population mondiale et réduire autant que possible la consommation mondiale, ceci amorcera la réduction de la production. Logiquement, une moindre production aboutira nécessairement à une diminution des impacts environnementaux parce que nous aurons besoin de moins d'énergie et de moins de ressources naturelles et que nous générerons moins de déchets.

A long terme, je sèche. Je ne vois pas (mais ça ne veut pas dire que c'est impossible) comment un système économique peut fonctionner en étant durablement (plus ou moins 100 ans, en tout cas une durée suffisante pour atteindre un niveau de production écologiquement supportable pour la planète) décroissant. La situation ne s'est jamais présentée ainsi, sauf peut-être pendant les épidémies de pestes en Europe au Moyen-Âge. Cependant, cette alternative semble de toutes les façons préférable à celle d'une destruction plus importante encore des écosystèmes et du climat. Donc la décroissance semble une nécessité difficilement contournable pour résoudre nos problématiques environnementales.
Un temps dont on ne dispose plus Silgar.

Une vision comme la tienne était possible à appliquer dans les années 60-70 quand nous avions encore du temps et un crédit écologique encore suffisant pour se le permettre.

Aujourd'hui le seul choix réaliste et efficace qu'il nous reste c'est celui d'une décroissance rapide choisie et raisonnée.

Or en choisissant le business as Usual nos dirigeants choisissent sans vraiment s'en rendre compte ( ? ) l'option décroissance subis et chaotique qui va avoir des effets dévastateur sur l'homme mais aussi l'écosystème.

Tout cela car justement nos dirigeant son tétanisés à l'idée de devoir admettre que notre modèle de développement économique basé sur la croissance est devenue depuis longtemps toxique.
Citation :
Publié par Silgar
Toujours pas.

Avec la population mondiale actuelle, oui tu as raison il faudrait que l'on ait un niveau de vie très faible (tu cites celui de la Birmanie, peut-être est-ce juste, en tout cas l'idée est là) pour que la planète puisse le supporter. Mais si l'on réussit à réduire significativement le nombre d'humains sur Terre avec une politique de dénatalité, on peut se projeter sur des niveaux de vie plus élevés sans aucun problème.
Si, si.
Encore une fois, à moins que tu sois prêt à tuer des gens de manière prématurée.

Plus de la moitié des humains sur terres ont moins de trente ans
https://www.populationpyramid.net/fr/monde/2016/
Ça veut dire que dans 40 ans, en 2060, on serait encore 3.5 milliards de moins de 70 ans. Et là effectivement le niveau soutenable c'est un peu mieux que la birmanie mais pas beaucoup plus (genre l'argentine.. pays donné au pifometre)

Si ces 3.5 milliards ont un enfant par femme (un peu moins), ça fait 1.5 milliards d'êtres humains en plus et 5 milliards au total.
Étant donné les émissions créées jusqu'à cette date, le niveau soutenable sera plus faible qu'aujourd'hui avec la même population.

Le problème est que plus nous continuons à émettre, et plus le niveau de vie soutenable (pour une valeur de RC en 2100 donnée) baisse.
À l'extrême, si on veut limiter à 2° en 2100 le RC, et qu'on dépasse la concentration maximale pour cette valeur, on aura beau être un village de 100 pecnos seulement sur terre, on dépassera quand même les 2°.

Également, plus nous continuons sur une pente à environ 2 enfants par femme et plus, plus ça retarde le moment où la population pourra baisser.

Donc en théorie tu as raison.
Si on tue les retraités aujourd'hui et la moitié des 40-65 ans, qu'on limite à 1 gosse par femme, et qu'on se place sur une stagnation du niveau de vie de chacun, il est fort possible que les objectifs de la cop soient respectés.
Sans tuer personne ça demande de réduire à zero d'ici à 2040 nos émissions.

En pratique ces deux scénarios sont impossibles
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Jacques Uzi
Ca veut rien dire le niveau de la birmanie. C'est très peu probable en France.
Même en abandonnant l'économie "carbonée", on continuera d'avoir une économie développée supérieure à ce qu'est la Birmanie. On n'aura pas énormément d'habitants en plus (à moins qu'on les fasse venir).
C'est une vision globale "d'horreur" qui a peu de chances de s'appliquer chez nous. Même en effondrement rapide nous conserverons des structures étatiques et sociales, et une organisation, qui permettront de conserver un niveau relatif beaucoup plus élevé que la Birmanie actuelle, et que la Birmanie future. Les pays qui vont sévèrement morfler se trouvent plutôt entre les tropiques, et Inde, Afrique, Asie en priorité.
En vertu de quoi ?

Notre budget CO2 c'est en gros une tonne par habitant et par an (grand maximum).

Calcul :
On a droit à environ 4Gt de C par an au total, ce qui équivaut à 14 Gt CO2 par an.
Soit deux tonnes par habitant et par an.
687474703a2f2f726176696a656e2e66722f77702d636f6e74656e742f75706c6f6164732f323031.jpg
Rien que les services publics dont tu parles c'est quasi la totalité de notre budget carbone.
Rien que l'alimentation, c'est plus.
Rien que nos biens de consommation, c'est plus.
Rien que le logement, c'est plus. Si on divise par deux le chauffage par contre, c'est la totalité de notre budget carbone.
Rien que la voiture, c'est notre budget carbone.

La seule solution pour avoir un niveau de vie acceptable avec un budget carbone respecté, c'est des investissements massifs vers de l'efficience, avec taxation pour éviter l'effet d'aubaine ("trop cool, ma voiture consomme que 2L, je vais pouvoir rouler trois fois plus"), et de la décroissance.

Si tu veux on peut faire l'exercice, ça se résume très simplement : pour respecter le budget carbone par habitant mondial, aujourd'hui, un français doit diviser par 6 ses émissions.
Ca veut dire que tu vas rouler en pétrolette, ne plus prendre l'avion, vivre dans une surface deux fois plus petite et quatre fois moins chauffée (mais très bien isolée), acheter huit fois moins de fringues, arrêter d'acheter de l'informatique, électronique et même appareils électriques (fonctionner uniquement par recyclage), arrêter les boissons alcoolisées et sucrées (quoique, l'alcool ça peut être un bon moyen de noyer son chagrin post pétrole), arrêter tous les produits de la vache (boeuf, lait de vache..), et accepter un système de santé beaucoup moins performant ainsi que le reste des services publics.
Citation :
Publié par Toga
Pourquoi il n'y a pas les gros bateaux/ferries dans le graphique ? j'aurais aimé voir ça...
Ils sont inclus dans les biens de consommation (transport par cargo des objets achetés)
Les ferries et bateaux de croisière c'est très rare... Les français ne traversent pas la manche en ferry trois fois par an non plus. Plutôt jamais en fait.

Un bateau de croisière ça consomme en gros autant qu'une voiture particulière (conducteur seul, ordre de grandeur) par passager kilomètre.
Citation :
Publié par Eden Paradise
Ils sont inclus dans les biens de consommation (transport par cargo des objets achetés)
Les ferries et bateaux de croisière c'est très rare... Les français ne traversent pas la manche en ferry trois fois par an non plus. Plutôt jamais en fait.

Un bateau de croisière ça consomme en gros autant qu'une voiture particulière (conducteur seul, ordre de grandeur) par passager kilomètre.
Bah sache que il y a une 20 aines de départs pour la Corse et Croisières en méditerrané par jour (au minimum), rien qu'avec Marseille, Toulon et Nice.
Un bateau de ce type, consomme autant que plus de 10 million de voitures.
Les supertanker c'est plus de 50 millions de voitures, donc non ce n'est pas négligeable et doit être dans le transport.

C'est bien une pensée parisienne ou du nord, de dire que ça n'existe pas ce genre de pollution...
Non ça ne consomme pas comme 10 millions de voitures mais comme 3000 à 5000 environ soit le nombre de passagers transportés. (Par kilomètre)

Et pour ton info je suis né dans le sud de la région PACA.
Citation :
Publié par Toga
C'est bien une pensée parisienne ou du nord, de dire que ça n'existe pas ce genre de pollution...
Je pense que tu mélanges plusieurs types de pollution. Ces navires sont une saloperie pour les riverains en terme de particules fines, SO2, NO2 car ils utilisent des carburants de très mauvaise qualité aux normes très peu contraignantes par rapport aux carburants auto. Mais en terme de CO2, leur gigantisme fait que leurs émissions ramenées aux tonnages transportés sont même plutôt inférieurs au transport routier.
Citation :
Publié par Silgar
Citation :
Mais la transition écologique est censée créer de la croissance aussi...
Dans un premier temps oui, parce que l'investissement soutiendra la production. Sur le long terme non, parce qu'une diminution démographique durable et une réduction organisée de la consommation aboutiront nécessairement à une décroissance économique.

Et de toutes les façons, la décroissance semble être le seul moyen de réduire significativement notre impact écologique.
La transition énergétique permettra de maintenir un certain niveau de vie plus tard. Soutenir la croissance ou limiter la décroissance.
Citation :
Publié par -Black-Shadow-
La transition énergétique permettra de maintenir un certain niveau de vie plus tard. Soutenir la croissance ou limiter la décroissance.
Vous parlez de la transition énergétique comme si c'était le Grall du plan contre le changement climatique alors que ce n'est qu'un aspect de la transformation nécessaire.

Si derrière la transition énergétique n'est qu'une excuse pour continuer à soutenir une économie de croissance infinis alors ça sera un sacrée coup d'épée dans l'eau.
Citation :
Publié par Eden Paradise
Plus de la moitié des humains sur terres ont moins de trente ans
https://www.populationpyramid.net/fr/monde/2016/
Ça veut dire que dans 40 ans, en 2060, on serait encore 3.5 milliards de moins de 70 ans. Et là effectivement le niveau soutenable c'est un peu mieux que la birmanie mais pas beaucoup plus (genre l'argentine.. pays donné au pifometre)

Si ces 3.5 milliards ont un enfant par femme (un peu moins), ça fait 1.5 milliards d'êtres humains en plus et 5 milliards au total.
Étant donné les émissions créées jusqu'à cette date, le niveau soutenable sera plus faible qu'aujourd'hui avec la même population.

Le problème est que plus nous continuons à émettre, et plus le niveau de vie soutenable (pour une valeur de RC en 2100 donnée) baisse.
À l'extrême, si on veut limiter à 2° en 2100 le RC, et qu'on dépasse la concentration maximale pour cette valeur, on aura beau être un village de 100 pecnos seulement sur terre, on dépassera quand même les 2°.

Également, plus nous continuons sur une pente à environ 2 enfants par femme et plus, plus ça retarde le moment où la population pourra baisser.

Donc en théorie tu as raison.
Si on tue les retraités aujourd'hui et la moitié des 40-65 ans, qu'on limite à 1 gosse par femme, et qu'on se place sur une stagnation du niveau de vie de chacun, il est fort possible que les objectifs de la cop soient respectés.
Sans tuer personne ça demande de réduire à zero d'ici à 2040 nos émissions.


En pratique ces deux scénarios sont impossibles
Je suis d'accord avec toi jusqu'au passage "Donc en théorie tu as raison."

Au-delà, je ne suis pas d'accord parce que tu me prêtes un objectif qui n'était pas le mien en écrivant mes derniers messages. Je ne me positionnais nullement en terme de respect des objectifs de la COP, mon propos était juste de dessiner les étapes successives qui me semblent nécessaires et indispensables pour amorcer, réaliser et achever une transition écologique.

Doit-on pour autant envisager l'inenvisageable comme tu le fais pour atteindre les objectifs de la COP ? Je ne sais pas et pour tout dire, je ne suis pas en mesure d'infirmer ton propos. Pour autant, je peux essayer de relativiser ton assertion (qui ne manque pas de logique par ailleurs, donc elle vaut le coup d'être discutée).

Si je vais sur ce simulateur démographique et que je sélectionne les paramètres suivants pour 2018 et pour toutes les années suivantes :
- Espérance de vie : 71,8 ans
- 1,18 enfant par femme
- Sex ratio de 51,6% de garçons et 48,4 de filles
J'obtiens en 2100 une population mondiale de 3 137 000 000.

C'est encore trop, j'en conviens. Mais nous aurons fait l'essentiel du chemin.




Citation :
Publié par Eden Paradise
En vertu de quoi ?

Notre budget CO2 c'est en gros une tonne par habitant et par an (grand maximum).

Calcul :
On a droit à environ 4Gt de C par an au total, ce qui équivaut à 14 Gt CO2 par an.
Soit deux tonnes par habitant et par an.
687474703a2f2f726176696a656e2e66722f77702d636f6e74656e742f75706c6f6164732f323031.jpg
Rien que les services publics dont tu parles c'est quasi la totalité de notre budget carbone.
Rien que l'alimentation, c'est plus.
Rien que nos biens de consommation, c'est plus.
Rien que le logement, c'est plus. Si on divise par deux le chauffage par contre, c'est la totalité de notre budget carbone.
Rien que la voiture, c'est notre budget carbone.

La seule solution pour avoir un niveau de vie acceptable avec un budget carbone respecté, c'est des investissements massifs vers de l'efficience, avec taxation pour éviter l'effet d'aubaine ("trop cool, ma voiture consomme que 2L, je vais pouvoir rouler trois fois plus"), et de la décroissance.

Si tu veux on peut faire l'exercice, ça se résume très simplement : pour respecter le budget carbone par habitant mondial, aujourd'hui, un français doit diviser par 6 ses émissions.
Ca veut dire que tu vas rouler en pétrolette, ne plus prendre l'avion, vivre dans une surface deux fois plus petite et quatre fois moins chauffée (mais très bien isolée), acheter huit fois moins de fringues, arrêter d'acheter de l'informatique, électronique et même appareils électriques (fonctionner uniquement par recyclage), arrêter les boissons alcoolisées et sucrées (quoique, l'alcool ça peut être un bon moyen de noyer son chagrin post pétrole), arrêter tous les produits de la vache (boeuf, lait de vache..), et accepter un système de santé beaucoup moins performant ainsi que le reste des services publics.
Merci pour ce message qui explique avec plus de talent que moi ce que je peine à exprimer dans ce fil.

Je précise que toutes les données que j'accumule sur ce sujet depuis plusieurs mois maintenant vont dans le sens de ce qui est écrit dans ton message.

D'où ma certitude qu'il faut s'engager vers un effondrement démographique...
fourchoices_1.jpg
...le reste est comparativement peanuts (même s'il faut quand même le faire).

Dernière modification par Silgar ; 11/11/2018 à 21h15.
Il faut soit une décroissance demographique à consommation individuelle constante, soit une réduction de la consommation à démographie constante, soit une combinaison des deux, avec comme objectif une division par 3 (ou jusqu'à 4, les données ne sont pas super précises ni stables) des émissions de CO2 et par 2 de l'empreinte carbone, moyenne mondiale.

Tout le monde s'accordera pour dire que le respect de la planète c'est bien, mais au moment de passer aux actes, les esprits lessivés par le greenwashing risqueront d'être surpris par l'ampleur des changements et baisses requises.

Pour préciser, je donne l'objectif de 2° de la COP parce que c'est un objectif commun accepté par presque tous les pays, et un assez bon compromis entre réalisme et conséquences climatiques. Même s'il est plus du côté conséquences climatiques que réalisme.... En fait il n'est pas du tout réaliste en l'état actuel de nos comportements mais le serait si on avait que des décroissants écolos nourris au conférences de Jancovici sur terre.
Un nouveau point de bascule semble avoir été atteint, les jeunes pousses d'arbres en Amazonie meurent avant d'arriver à maturité, ce qui signifie qu'il y a un début de désertification qui s'enclenche : https://www.independent.co.uk/enviro...-a8622626.html

Pour rappel l'Amazonie est responsable pour 40% du CO² converti dans l'air. Au final on pourra se demander si on mourra par manque d'oxygène ou par canicule
Citation :
Publié par Anthodev
Pour rappel l'Amazonie est responsable pour 40% du CO² converti dans l'air. Au final on pourra se demander si on mourra par manque d'oxygène ou par canicule
Pas par manque d'oxygène : le stock actuel a été accumulé sur des centaines de millions d'années. On crèvera de faim et de chaud longtemps avant.
Répondre
  • »
 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés