Rien n'est passé à la trappe. Simplement, je n'écris pas un traité d'économie à chaque message. Donc tu trouveras toujours à critiquer parce que c'est facile de taper dans les trous des messages de ceux qui prennent le risque d'exprimer et d'expliquer leur point de vue.
C'est un avis singulier. Si c'était juste des raccourcis, ça serait sale de ma part, mais ce ne sont pas des raccourcis, ce sont des affirmations avec lesquelles je ne suis pas du tout d'accord. Devraient elles être exclues du champ de la discussion ?
Silgar :
C'est un peu plus compliqué. Certes il y a eu un effondrement au tournant des années 1980 de la part du travail dans la valeur ajoutée produite. Mais depuis il y a une relative stagnation avec même un légère hausse au début des années 2010.
https://blogs.mediapart.fr/marie-ann...ne-fausse-idee
http://www.securite-sociale.fr/IMG/p...inancement.pdf
Ensuite, la rémunération du capital au travers des dividendes a augmenté surtout parce que la rémunération du capital au travers des intérêts s'est fortement réduite. La rémunération du capital en elle-même reste globalement assez stable
Aujourd'hui, si tu rallonges la durée de travail sans augmentation de salaire ce qui va se passer c'est que le nombre de salarié va diminuer, pour la même production on aura une masse salariale plus petite, un trou supplémentaire dans les comptes sociaux, et des bénéfices des entreprises au planchet, et des bénéfices des sociétés en Irlande, Pays Bas et Luxembourgen augmentation. Et voilà.
Silgar :
- Pourquoi parles-tu de réduction des coûts de production alors que je parle d'augmentation des coûts de production ? Comprenons-nous bien, si les entreprises intègrent pleinement les coûts environnementaux dans leurs cycles de productions, les coûts de production vont augmenter dans des proportions assez difficiles à imaginer pour le moment (mais de toute évidence, ils vont exploser).
(...)
Je parle de la partie des coûts de production liée à la masse salariale. Temps de travail et salaires, donc, même si je reconnais que j'aurais dû employer un autre terme que coût de production pour être plus spécifique à ce stade là de mon post. Méa Culpa, ce défaut de lisibilité est de mon fait, il n'était pas intentionnel.
Silgar :
- Je n'ai pas compris.(...) Si tu veux dire que la politique de l'offre génère une pression sur l'environnement qui n'est aujourd'hui pas comptabilisée (donc une externalité négative), je suis complètement d'accord. Mais c'est tout aussi vrai pour une politique de la demande et c'est tout aussi vrai en micro ou en macro économie. Le problème est que tous les mécanismes industriels qui permettent l'extraction des ressources, leurs transformations successives et leur distribution sur l'ensemble du globe sont tous intrinsèquement générateurs de coûts environnementaux non pris en compte."
Pour comprendre cette partie, encore eût-il fallu la citer correctement. Je parle de l'environnement économique. On est d'accord sur le fait que les externalité sur l'environnement ne sont pas prises en comtpe, mais je parlais de
l'environnement économique. Une politique de l'offre est une politique éminament récessive, avec un impact sur la demande globale. Ca ne se sent pas (trop) quand une entreprise diminue sa masse salariale. Ca se sent quand toute les entreprises le font. Soit ton objectif soit de faire reculer les émissions de GES en provoquant une récession économique mondial voire un krach (ce qui, soit dit en passant, n'est absolument pas ridicule quoique dangereux ), ce dont je doute, soit je ne vois pas. Quand un état fait du dumping social ou fiscal, il pourrit l'ensemble des états avec lequel il a des relations économique, et le bénéfice qu'il en tire est moindre que ce qu'il fait perdre aux autre. Mais si on fait fi de ce genre d'externalité négatives, en se concentrant sur le bénéfice seul de l'état le pratiquant il est gagnant. Quand tout le monde suit, tous les états sont perdants. C'est la magie de la chose.
Silgar :
- Les coûts salariaux ne représentent pas très peu (...) en revanche je te rejoins pour dire que les coûts salariaux ne pèseront pas très lourds une fois pris pleinement en compte les coûts environnementaux. Mais conviens que nous sommes loin d'avoir commencé à intégrer ces coûts à la hauteur de ce qu'il faudrait, nous ne sommes même pas dans le registre du symbolique.
Dans le fond on est d'accord, mais ce que je ne comprend pas c'est le choix de la référence. Spécifiquement, quand tu parles de compétitivité, tu t'intéresses aux entreprises avec un potentiel d'exportation, et en particulier dans l'industrie et l'agroalimentaire, les coûts environnementaux sont déjà rédhibitoires, et pour reprendre ce que je dis, dans ces entreprises la masse salariale c'est queud. Faut aller voire du cot du tertiaire pour voire une masse qui représente quelque chose, mais a s'exporte très mal. On revient sur nos pattes quand on inclus dans la masse salariale le reste (médecins, enseignant, policiers, magistrat ...)
Silgar :
- Quand je parle d'intégrer pleinement les coûts environnementaux, je ne m'inscris pas dans une politique de l'offre (ni dans une politique de la demande d'ailleurs). Ou alors nous ne parlons pas de la même chose...
En vertu du théorème du canard, c'est une politique de l'offre. Quand tu décris ce que tu préconises, c'est exactemet les mesures d'une politique de l'offre, et toute la dimension écologique est après coup. Et peu importe comment ça s'appelle, l'important étant ce que c'
est. Et le problème c'est que ces mesures ne marchent pas. Elle ne font qu'affaiblir les états au détriment du pouvoir de l'argent. Ce qui rend d'autant plus étrange ceci :
- Du reste, même si ce n'est pas mon propos (surtout sur un fil dédié au climat), la politique de l'offre est la seule qui permet à l'Etat d'augmenter sa base taxable en favorisant la localisation des productions sur son sol. A l'inverse, une politique de la demande tend à favoriser la production étrangère.
Et pourtant relocalisation et maintient de la localisation de la production sont au coeur de ton propos. Je n'utilise le terme politique de l'offre que parce que c'est approprié, parce que si je devais à chaque fois faire la liste de tes mesures cela rendrait le propos illisible, et si je l'appelais "politique de Silgar", je pourrais être modéré, à juste titre, pour attaque personnelle. Je n'utilise aucun termes ici de façon péjorative, et je n'ai fait aucune ambiguité; Il n'y a aucune raison de contester le signifiant à partir de là et seul le signifié importe. Et je ne triche pas dessus.
Silgar :
- Je plaide sur ce fil pour une décroissance (dénatalité, augmentation des coûts de production pour intégrer les externalités environnementales, augmentation de la fiscalité sur la consommation, etc.), donc manifestement ton propos n'est pas en relation avec le mien.
Mon propos est en relation avec le tien, c'est juste que ton propos n'est pas en relation avec l'écologie, et en particulier avec l'écologie de la décroissance. C'est pas parce que tu es pour la dénatalité que faire travailler plus est écologique. Je ne parle pas du propos général que tu tiens sur la décroissance, je parle du volet économique, qui est globalement le même discours que tu as toujours tenu. Oui d'un certain point de vue ta politique va conduire à une diminution de la consommation des classes populaires et moyenne. Mais le
caveat, c'est que :
1) Ca les poussera plus efficacement que tout autre mesure vers une consommation low-cost peu respectueuse de l'environnement, par simple nécessité,
2) Et
quid de l'enrichissement de classes plus aisée miraculeusement épargnée par la salve de mesure que tu proposes, et de la polution liée à leur consommation. Parce que si tu tappes pas dans le portefeuille, ça va être compliqué de leurs faire renoncer à une 4ème voiture (ou tank, car je sais pas si on peut parler encore de voiture), ou d'aller déjeuner en hélicoptère à la pause midi ?
De manière plus générale, mon point 6 avait une vraie question inclue dedans, qui est la faisabilité d'une politique écologique dans un environnement où le pouvoir économique, le pouvoir de l'argent et si puissant et les antagonise toutes. Je reviens à ce que je disais, les politiques de l'offre ont mis les états à genou, et, c'était plus ou moins leurs but d'ailleurs, puisque l'"état n'est pas la solution, c'est le problème". Comment penses-tu qu'une politique similaire va les restaurer ? Par quel truchement ?
Je comprend l'idée de vouloir faire de l'écologie qui n'aliène pas le pouvoir de l'argent, mais à quel prix et pour quel résultat ?
La question subsidiaire est : Est-il judicieux de poursuivre des politiques qui vont renforcer le pouvoir de l'argent au détriment des autres (exécutif, législatif et judiciaire), quand on sait les conséquences que cela aura sur la faisabilité des politiques écologiques ?
PS : Je suis désolé de la forme que prend ce message, j'ai encore beaucoup de mal avec l'interface.