Un risque pour la liberté d'expression sur les forums en France ?

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arrêt pas révolutionnaire, le site avait été mis en demeure par la société avant l'assignation en justice et n'a pas modéré les messages, la modification de législation opéré par la loi HADOPI de 2009 n'a pas fondamentalement changé les choses sur ce point..
Citation :
Publié par Nuff
Par exemple, je suis assez certains que les débats gagneraient en sérénité sur l'Agora si les posteurs devaient le faire en nom propre. Et moins de troll/rp aussi probablement.
Jusqu'à ce que tu lises dans le journal qu'un posteur s'est fait fracasser la gueule par un autre un peu dérangé ou que des squatteurs poseurs d'affiches chaussent leurs plus belles rangers pour aller dire à Lugi que c'est pas bien d'être militant de gauche.

La belle idée que voilà.
Citation :
Publié par Kafka Datura
Jusqu'à ce que tu lises dans le journal qu'un posteur s'est fait fracasser la gueule par un autre un peu dérangé ou que des squatteurs poseurs d'affiches chaussent leurs plus belles rangers pour aller dire à Lugi que c'est pas bien d'être militant de gauche.

La belle idée que voilà.
Sur J0L ca serait plutot l'inverse ...
Je ne penses pas que les débats gagneraient en sérénité si on avaient nos noms et prénoms en guise de pseudo.
Rien que en regardant les prises de tête sans fin dans les zones de commentaire des journaux en lignes qui par facilité utilise facebook prouve que non.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Spleet
arrêt pas révolutionnaire, le site avait été mis en demeure par la société avant l'assignation en justice et n'a pas modéré les messages, la modification de législation opéré par la loi HADOPI de 2009 n'a pas fondamentalement changé les choses sur ce point..
Voilà. Je suis le 1er à encourager les gens à aller sur le forum les arnaques. Mais les faits sont là, ils ont pris un gros risque en évitant d'éditer les posts signalés par l'entreprise en question. Perso, je suis contre cette condamnation mais elle reste dans la lignée de ce qui s'est toujours fait.

cf : http://www.kitetoa.com/Pages/Textes/...neordure.shtml

Rien de nouveau donc. La société de défense des consommateurs a été condamnée. Puis peu de temps après, ça a été au tour du perenoel.fr à l'être. C'est plutôt dégueulasse vu que les 1ers avaient donc raison. Mais bon, hélas, c'est comme ça.

Courage lesarnaques.com ! votre boulot est essentiel dans notre monde actuel !
L'anonymat est d'autant plus nécessaire que l'audience peut devenir immense sans qu'on le veuille vraiment. Une remarque que l'on croit faire à un cercle restreint peut se retrouver, par le jeu des moteurs de recherche, accessible à des millions de gens ayant tous une capacité de réaction, y compris sur le plan juridique.

Avant le net, une blague raciste beauf racontée à quelques potes, une discussion houleuse dans un magasin ou une engueulade avec un agent de police n'avaient qu'un écho local et les palabres se réglaient dans un cercle restreint. Aujourd'hui, la même blague raciste beauf racontée à son pote momo sur un forum consacré au tuning de boites de haricots pourra valoir à son auteur d'être estampillé infâme et ce, sans limite de temps puisque internet permet les échos infinis.

Les ennemis de la liberté d'expression sont en réalité les moteurs de recherche, outils maudits capables de transformer un murmure en discours adressé aux foules. Nous ne sommes probablement pas encore armés pour mesurer chacun de nos mots en prévision d'une audience planétaire.
La fin de l'anonymat, ce serait imo la fin du forum. Ce serait plus un genre de Facebook ou Twitter (et encore, même sur Twitter, il y a pas mal d'anonymes).

Personnellement, je ne poste jamais rien sur Facebook (sous mon nom) de trop profond, trop politique, trop engagé. Que des posts bateaux.
Rien qui ne pourrait permettre à quelqu'un ne me connaissant pas et faisant une recherche Google sur mon nom, de pouvoir mieux me cerner. A la limite, il connaitra le nom de mes amis (ce qui quelque part, est déjà trop), et c'est tout.

Et j'ai fait l'erreur, une unique fois, de poster sur un site avec mon compte Facebook, et maintenant, c'est le premier lien qui sort quand on fait une recherche sur mon nom dans Google. Bon c'était pas très intime (un poste anti Mac et pro PC), mais c'est déjà beaucoup trop, si je préfère les PC ou Mac, n'importe qui n'a pas à le savoir.

Et je conseille à toutes ma famille et mes amis de faire comme moi (malheureusement, certains ne m'écoutent pas).

Si je dois donner mon nom sur JoL (ou sur tous les autres forum ou sites où je poste), ça veut dire que n'importe qui va savoir que je suis un geek, va connaître mes goûts et mes opinions, en faisant simplement une recherche Google. Je n'en ai clairement pas envie.

D'ailleurs, le saviez vous mais c'est exactement ce qu'a décidé récemment le gouvernement Chinois : interdire aux internautes de publier sur internet sous pseudo. On en devine aisément l'objectif.
http://www.lejdd.fr/Medias/Internet/...sociaux-440581
Citation :
Publié par Dez
Ce qui m'inquiète un peu, c'est la jurisprudence qui nous pends au nez avec cette histoire.
Ce qui m'étonne moi, c'est que tu t'inquiètes d'une jurisprudence qui existe déjà.

La condamnation de defense-consommateur.org suite à la plainte de pere-noel.fr aurait déjà disparu des mémoires ?
Non mais utiliser son vrai nom et prénom sur l'Agora n'a pas de sens. Cette méthode n'est efficace que lorsque les membres du forum sont unis par un objectif ou projet commun, ou quand ils se connaissent principalement hors du forum. Ce n'est pas le cas ici.

Par contre, pour les forums où l'intérêt des messages est complètement décoléré de celui qui les écrit, ne pas afficher de pseudonyme et empêcher les utilisateurs de se construire un personnage, de tenter de protéger une e-réputation ou de se reposer sur celle-ci, c'est bien plus logique que d'organiser des discussions sur l'UMP entre Zorglub et Théodore XIV.
Citation :
Publié par Nuff
Par exemple, je suis assez certains que les débats gagneraient en sérénité sur l'Agora si les posteurs devaient le faire en nom propre. Et moins de troll/rp aussi probablement.
J'arrêterai surtout de poster, oui. Enfin, je suppose que oui, ça gagnerait en sérénité, si tel est le nom du silence de mort.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Borh
La fin de l'anonymat, ce serait imo la fin du forum. Ce serait plus un genre de Facebook ou Twitter (et encore, même sur Twitter, il y a pas mal d'anonymes).
Attention aussi au faux anonymat. Pour participer à certains sites genre le Point ou le Figaro, On choisit un pseudo mais il faut aussi donner son identité. Le problème est qu'avec Goggle, en cherchant le nom, on tombe aussi sur le pseudo et les éventuels commentaires
Message supprimé par son auteur.
Deux articles intéressants sur le Guardian à propos de la récente demande de Vallaud Belkacem à Twitter de pouvoir bloquer les messages hors la loi en France :

Le pour : http://www.guardian.co.uk/commentisf...speech-twitter
Le contre : http://www.guardian.co.uk/commentisf...twitter-france

On a vraiment deux mondes qui s'affrontent. D'un côté la vision très Américaine du droit à la liberté d'expressions absolue (avec toutes les dérives attenantes), et de l'autre la vision légaliste plus Européenne de pouvoir contrôler certains courants de pensée jugés nuisibles par la société.

L'histoire des uns (Etats Unis fondés par des persécutés religieux & politiques qui ont gravé dans le marbre le fait de pouvoir tout dire) et des autres (Europe qui n'en finit pas de se morfondre de la 2ème GM) fait que ces deux propositions sont compréhensibles, mais que ni l'une ni l'autre ne sont idéales.

A titre personnel, j'aurais plus tendance à ouvrir le plus largement possible la liberté d'expression même aux salopards, ce qui permettrait au moins de les identifier plus vite, mais l'argument de "la première cause de suicides des jeunes en France est l'homophobie" pose la question de la vulnérabilité de certaines populations, et demande une réponse.
L'opinion hostile est logique. Mais qu'il y ait une opinion favorable dans un journal Anglais, c'est déjà assez étonnant car totalement contraire à la mentalité Anglaise.
Citation :
Publié par Jack O'Bannon
(Etats Unis fondés par des persécutés religieux & politiques qui ont gravé dans le marbre le fait de pouvoir tout dire)
Les USA n'ont pas été fondés par des "persécutés religieux et politiques". Les colons venus pour des motifs religieux sont arrivés plusieurs générations après les premiers colons, et n'ont été foutus dehors que parce qu'ils persécutaient leurs voisins. La réécriture de l'histoire pour en faire de pauvres opprimés et les fondateurs du pays est un phénomène qui date de la guerre froide. Il faut y chercher ailleurs la raison du premier amendement.
Citation :
Publié par Nof Samedisþjófr
Les USA n'ont pas été fondés par des "persécutés religieux et politiques". Les colons venus pour des motifs religieux sont arrivés plusieurs générations après les premiers colons, et n'ont été foutus dehors que parce qu'ils persécutaient leurs voisins. La réécriture de l'histoire pour en faire de pauvres opprimés et les fondateurs du pays est un phénomène qui date de la guerre froide. Il faut y chercher ailleurs la raison du premier amendement.
Beaucoup de passagers du Mayflower (1620) fuyaient tout de même les persécutions. C'était probablement pas leur seul objectif, mais c'en était un, factuel.
Citation :
Publié par Jack O'Bannon
D'un côté la vision très Américaine du droit à la liberté d'expressions absolue (avec toutes les dérives attenantes), et de l'autre la vision légaliste plus Européenne de pouvoir contrôler certains courants de pensée jugés nuisibles par la société.
Le principe de liberté d'expression "absolue" aux USA a toujours été une vaste fumisterie et un mythe...
C'est quand même le pays qui a inventé le concept du "Don't ask Don't tell".
Chaque pays a ses marqueurs, c'est tout.
Si en France il s'agit de l'antisémitisme, du racisme entre autres, aux USA c'est le puritanisme.

Un petit rappel sur l'histoire du pays de la liberté d'expression "absolue" mdr :
Citation :
Le code Hays ou Motion Picture Production Code est un code de censure régissant la production des films, établi par le sénateur William Hays, président de la Motion Pictures Producers and Distributors Association, en mars 1930 et appliqué de 1934 à 1966.

Les principes :
Aucun film ne sera produit qui porterait atteinte aux valeurs morales des spectateurs. La sympathie du spectateur ne doit jamais être jetée du côté du crime, des méfaits, du mal ou du péché. Seuls des standards corrects de vie soumis aux exigences du drame et du divertissement seront présentés. La loi, naturelle ou humaine, ne sera pas ridiculisée et aucune sympathie ne sera accordée à ceux qui la violent, notamment le gangster et la femme déchue (en)
Quelques exemples plus précis :

Citation :
Le trafic de la drogue ne doit jamais être présenté. La consommation de spiritueux est bannie de l'écran, sauf dans les cas où cela fait partie intégrante du scénario ou des caractéristiques d'un personnage.

Toute référence à la perversion sexuelle est formellement interdite. The Celluloid Closet, essai de Vito Russo, puis documentaire de Robert Epstein, montre comment, en ce qui concerne l'homosexualité au cinéma, la représentation de ce qui est encore largement perçu comme une déviance, contourne les interdits du code Hays.

La traite des blanches, la vente des femmes et la prostitution ne doivent pas être représentées. La présentation de rapports sexuels "interraciaux" est tout bonnement interdite de même que les thèmes de l'hygiène sexuelle et des maladies vénériennes.

Le blasphème est strictement interdit et le code liste les mots à éviter : God, Lord, Jesus, Christ, Hell, S.O.B, damn et Gawd. « Des titres licencieux, indécents ou obscènes ne seront pas employés » souligne le code, soucieux d'éviter que l’industrie du cinéma se serve des affiches de cinéma pour opérer un détournement de la censure et atteindre aux bonnes mœurs que le code Hays tente si vigoureusement de protéger.

L'indécence est interdite de même que la nudité, réelle ou suggérée, et les commentaires ou allusions d'un personnage à ce sujet. Les scènes de déshabillage sont à éviter sauf lorsqu'il s'agit d'un élément essentiel du scénario. Les costumes trop révélateurs sont interdits.

Les danses lascives, celles qui suggèrent ou représentent des relations sexuelles, sont interdites. Les danses qui comportent des mouvements indécents doivent être considérées comme obscènes. Lien
Citation :
ASI
En 1946, déjà, dans Notorious (Les Enchaînés), Hitchcock s'était moqué du code Hays en contournant l'interdiction de montrer un baiser de plus de trois secondes. Il filma Cary Grant et Ingrid Bergman qui s'embrassent, parlent, s'embrassent, parlent… pendant 2 minutes 30. Ce fut à l'époque « le plus long baiser du cinéma »
Citation :
Publié par Timinou
...
Oui, le puritanisme est ancré profond dans les mentalités Américaines, c'est d'ailleurs précisément pour ça que les Gay Prides ne sont pas nées là bas, entre autres.

Après oui, le don't ask don't tell est une fumisterie absolue, mais il me semblait que c'était uniquement pour les militaires ? (Mais j'en suis pas sur du tout)

Du reste, à part le code Hays abandonné en 68, ils ont pas tellement de limites là bas niveau liberté d'expression. Après que certains medias ou certains annonceurs aient des valeurs du siècle dernier (non, pas le XXème, l'autre) quand il s'agit de parler de sexualité, ça arrive un peu partout hein ...
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