Vu ce à quoi il sert en pratique, tant mieux.
Bref, le statut d'auto-entrepreneur est une gabegie sans nom déjà lourdement dénoncée par un rapport de la commission des finances, pourtant présidée par un homme de droite à l'époque.
L'un des problèmes est que vous ne créerez jamais d'entreprise, malgré toutes vos bonnes idées et tous les sacrifices que vous demanderez aux entrepreneurs, jamais l'un ou l'autre ne prendrez votre courage à deux mains pour se lancer dans l'aventure. Malheureusement pour nous tous, il y a finalement beaucoup de personnes comme vous et assez peu de personnes qui oseront créer une entreprise, et encore moins de personnes qui réussiront à la développer pour en faire une structure viable, et une portion résiduelle de personnes qui feront de leur entreprise un outil économique puissant.
L'un des points noirs de notre système est la complexité administrative, comptable, fiscale et sociale du passage à l'acte et surtout du respect de ces règles au cours de la vie de l'entreprise. L'idée du régime d'auto-entrepreneur est de permettre à des personnes n'ayant pas ces compétences, c'est-à-dire ni vous ni moi puisque nous savons précisément comment gérer ces choses là, de pouvoir créer un embryon d'activité qui peut-être se transformera un jour en entreprise florissante avec des employés et beaucoup d'impôts et de charges sociales à la clé. Le régime d'auto-entrepreneur est un pari sur l'avenir qui connait effectivement quelques travers, mais l'idée reste fondamentalement positive... du moins, c'est mon idée.
Hollande a prévu d’alourdir fortement les prélèvements obligatoires sur les PME, c'est un choix politique qui est motivé par la nécessité de trouver des sous. Je ne lui jetterai pas la pierre, je pense que le constat qu'il fait de ses marges de manœuvres politiques est exact : impossibilité pour lui d’alourdir la fiscalité sur la consommation, impossibilité de taxer les plus fortunés, impossibilité de taxer les entreprises multinationale, impossibilité pour lui de réduire les dépenses publiques, etc.. Il lui reste donc les PME et c'est un choix logique.
Sarkozy a plus de poids et moins de contraintes dans son appareil politique pour entreprendre des choix politiques plus courageux, mais je doute qu'il soit en situation pour remporter les prochaines élections. Donc, la chose est entendue, Hollande devra faire au mieux à défaut de pouvoir faire ce qu'il faudrait faire.
Le problème c'est qu'en trouvant encore une bonne raison d'accroître les déficits et la dette cumulée, vous parviendrez rapidement à un point où vous perdrez à la fois le contrôle de la situation et certainement un bon morceau de votre souveraineté.
Le prochain gouvernement aura une marge de manœuvre si étroite que je trouverais assez honnête que Sarkozy et Hollande en témoignent.
Malheureusement je pense que cela ne sera pas le cas et qu'il faut s'attendre ces deux prochaines années à ce qu'on cherche à tout prix de l'argent dans toutes les directions possibles.
En tant que citoyen suisse je m'attends à une solide offensive de la France sur le secret bancaire ou plutôt sur ce qui en fait encore illusion. Mais pour les finances françaises, cela sera un peu comme un fusil à un coup : cela ne fonctionnera qu'une seule fois.
Et en ce qui concerne les contribuables français, je m'attends à ce qu'ils se fassent littéralement agresser. En tout cas ceux qui seront en mesure de payer.
Je partage complètement ton opinion. Mais je crois que le fond du problème n'est pas Sarkozy et Hollande mais plutôt la marge de manœuvres que les français peuvent leur consentir. En l'état, il me paraît impossible d'obtenir l'assentiment des français sur une TVA à 30%, un IRPP étalé jusqu'à 70%, la suppression de la plupart des statuts de la fonction publique, la fin des conventions collectives, etc.. Nous y viendrons tranquillement lorsque la corde sera passée à notre cou, mais nous avons encore une bonne dizaine d'années pour cela.
Dernière modification par Silgar ; 25/02/2012 à 13h32.
|