Non pas l'UMP, mais Sarkozy oui.
Ultra Libéral économiquement et socialement, et liberticide vis à vis de la société civile.
Et mon cul, c'est du poulet ? Obama, pour prendre un exemple admiré par la classe politique française, est mille fois plus libéral que Sarközy. L'UMP comporte sans doute une frange vaguement libérale, et devrais-je dire, libérale de gauche si l'on se place sur l'échiquier plus international des tendances politiques et économiques. Parmi eux, on peut compter Jacques Attali, dont j'approuvais la plupart des idées du rapport, par ailleurs, mais c'est un autre sujet.
Etudie ne serait-ce qu'une heure ou deux la politique aux Etats-Unis, et tu te rendras compte que l'on a beau avoir Liberté gravé sur le fronton de nos mairies, toutes les politiques menées en France n'ont jamais rien eu de libéral en comparaison. Par ailleurs, un libéral véritable, au sens où moi je l'entends (et il est vrai qu'il existe presque autant de libéraux que de personnes qui se réclament de ce mouvement), place la liberté politique au même niveau que la liberté économique. Les deux sont d'ailleurs interdépendantes. Sarkozy n'est donc pas libéral dans la mesure où le modèle étatiste en vigueur en France n'est jamais remis en question. J'ajouterai que le clivage gauche-droite n'a absolument aucun sens au point de vue du libéralisme, c'est-à-dire qu'être de droite n'est pas plus libéral qu'être de gauche. Jean-Marie Le Pen est un socialiste qui vante l'aide de l'Etat aux familles (de blancs) et le protectionnisme. Seule la tendance xénophobe et nationaliste le sépare de la plupart des idées du PC ou du PS tendance extrême gauche. Bon désolé je suis bourré et je pars un peu dans mes explications, mais l'idée est là.
Le libéralisme n'a JAMAIS cherché à poursuivre les intérêts des patrons, d'une quelconque classe dominante, ou des riches. Tout au plus dans ses formes perverties qui s'en réclament mais sont dans les faits assez éloignées. C'est au contraire le corporatisme qui forme une classe sociale composée de hauts fonctionnaires qui s'engraissent sur le dos des petits fonctionnaires et du reste de la population. C'est lui aussi qui conduit à des aberrations comme la douche de Sarkozy ou les vols privés à 100 000€ déboursés par le contribuable.
Les valeurs du libéralisme sont la liberté et l'égalité. Egalité, et non égalitarisme, ce qui n'a absolument rien à voir (l'égalitarisme se propose de gommer le droit naturel et de mettre tout le monde sur un même pied d'égalité, nonobstant si besoin les libertés individuelles : c'est l'apanage du socialisme ou du communisme). L'égalité, c'est l'égalité de tous devant le droit positif qui tire sa substance, idéalement, du droit naturel. A savoir : le droit à la vie, le droit à la propriété, le droit à la liberté. Comme le socialisme par exemple, le libéralisme tel que je l'entends a ses fondements sur plusieurs doctrines philosophiques professées par des auteurs d'époques diverses (de Spencer à Rand...), et qui mise tout sur la liberté individuelle. Après, certains, comme Rothbard, pensent que le droit naturel ne doit pas se voir poser de limites, et que la présence d'un Etat régalien destiné à encadrer et protéger les libertés fondamentales (droit de propriété de son propre corps et du fruit de son travail, donc) est elle même contraire à cette notion de liberté. C'est la pensée des anarchistes (et non des anarcho-socialistes ou des anarcho-syndicalistes, notions insensées en elles-mêmes puisqu'elles supposent la disparition de l'Etat, mais en même temps la présence de modes d'autorité sociaux possédant des moyens coercitifs), qui imaginent que la justice peut tout à fait être privée, tout comme la sécurité. Mais la plupart des libéraux ne vont pas si loin et reconnaissent que la nature de l'homme (l'homme est un loup pour l'homme, disait Locke) oblige à la présence d'une autorité assurant justice et sécurité, seules prérogatives qu'ils reconnaissent comme légitimes à l'Etat.
Pour le reste, l'être humain doit demeurer libre de travailler, échanger, vivre comme bon lui semble, et les seules limites à cette libertés sont la liberté d'autrui : il est libre de faire ce qu'il veut, tant qu'il ne porte pas atteinte à l'intégrité physique ou à la propriété d'autrui. La solidarité ne lui est pas imposée (mais elle surviendra d'elle-même, disait Spencer, l'homme ayant intérêt à se tourner vers autrui pour son bonheur personnel - cette hypothèse étant quelque peu corrélée par le fait que les chiffres démontrent que c'est dans les pays les moins taxés que la charité et le bénévolat sont les plus grands), l'Etat est là uniquement pour le protéger des agressions et assurer la justice, et les seules taxes qu'il se verra prélever seront destinées à couvrir cette sécurité et cette justice. Toute autre taxe, prélèvement obligatoire ou autre constitue une atteinte à sa liberté individuelle et le prive illégitimement du fruit de son propre travail.
Le libéralisme (devrais-je dire plutôt, le libertarianisme) n'exclut donc pas la formation de groupes présentant une forme socialiste, avec une forme de sécurité sociale financée par les membres consentants (c'est le principe de la mutuelle par exemple), du moment que l'appartenance à cette groupe et le paiement de la taxe nécessaire reste volontaire et jamais obligatoire, et que l'individu peut se séparer de ce groupe à tout instant.
Le socialisme qui, dans un Etat, s'impose à chaque citoyen, fait pour Ayn Rand de l'homme un animal sacrificiel, ce qui est contre sa nature, et ce qui est donc par essence immoral. L'homme, par nature, recherche son propre bonheur. Ce bonheur peut tout à fait s'obtenir par l'altruisme (le bonheur que procure le fait de venir en aide à autrui), ou par tout autre moyen. La seule importance résidant dans le fait de respecter la liberté d'autrui, car l'homme qui ne respecte pas les libertés d'autrui est un brigand, un bandit, une personne déviante qu'il faut juger et condamner de façon à protéger les libertés (c'est ce qui se fait dans toutes les sociétés). Cette recherche du bonheur, objectif naturel de l'homme, est donc par nature objective (d'où le d'objectivisme pour qualifier les pensées de Rand).
Si je parle de Rand, c'est parce que son influence est absolument énorme sur la société américaine, et que comprendre cette société passe nécessairement par la compréhension des idées de Ayn Rand. Atlas Shrugged est un bouquin connu par n'importe quel quidam aux Etats-Unis.
Tu comprendras donc, Pile, que si je t'ai fait tout ce blabla superficiel et certainement très mal expliqué et construit, c'est pour te montrer comment Sarkozy n'a absolument rien à voir le libéralisme. La seule personne politique connue se rapprochant, de loin, d'un libéral en France, c'est Madelin, qui traîne derrière lui des casseroles que moi-même je lui pardonne très difficilement.