Ben en fait, vivre tue, c'est moche...
Bref.
Je mange en grande partie bio, mais pas à 100% pour tout un tas de raisons : d'abord parce que je ne trouve pas toujours, ensuite parce que c'est parfois trop cher pour ma bourse, enfin parce que, vu mes convictions, je m'y retrouve parfois plus dans le non-bio mais local.
Pour moi, le choix de manger bio répond à 2 besoins et envies : celle de vivre plus sainement, et celle d'agir de manière plus écolo. Or si bio et écolo sont lié, ça n'est pas toujours si simple.
Par exemple, une viande bio reste peu écolo, puisque le coût de sa production en terme d'énergie, de dépenses etc n'est pas négligeable. Donc, bio ou pas, manger de la viande, c'est pas très écolo. Je ne suis pas végétarienne pour autant, mais j'adapte mon alimentation : je préfère la volaille à la viande rouge (moins d'émission de gaz à effet de serre, moins d'impact en terme d'énergie, moindre coût d'alimentation des bestioles), et c'est déjà pas mal. Pour le gout, je privilégie systématiquement les labels rouges, plus que les labels bio.
Mais surtout, pour ce qui est de la viande, ce qui me dérange le plus, finalement, c'est qu'avec toutes les céréales qui servent à nourrir un boeuf, on pourrait nourrir des humains, et à l'heure où il y a toute une tranche de la population qui ne mange pas à sa faim, ça m'interpelle...
Donc, il y a aussi un lien entre nos convictions et le choix de manger bio, ou pas !
On peut décider de s'en moquer, se dire que, de toute façon, qu'on fasse ce choix ou pas, ça ne changera rien à l'échelle de la terre (ou même tout simplement de notre pays), mais ça, pour moi, c'est un rien hypocrite : c'est sûr que si on n'essaye même pas, ça risque pas de changer...
Bon, et au delà de ces considérations, il y a l'impact sur la santé : les pesticides et compagnie, présents en grande quantité dans les produits non-bio, et beaucoup moins sur les bio, y'a pas, ça m'interpelle, aussi... Moi, j'aime bien croquer dans une pomme (et si possible une pomme qui a du goût !), sans l'éplucher ni la faire cuire. Et là, si c'est pas bio, c'est pas glop : on en bouffe, des saloperies !
Il se trouve que mon fiston a eu des soucis de santé, et, à l'hôpital Trousseau à Paris où il a été soigné, le chirurgien n'y a pas été par 4 chemins : nous, on a fait ce qu'on pouvait, et on n'a rien à se reprocher. Mais on ne peut pas contrôler l'air qu'il respire, ni tout ce qu'il mange, et le souci venait de là : pesticides en nombre = gros désordres du développement. C'est réglé aujourd'hui, mais on a traversé des périodes pas rigolotes, et ça nous a renforcé dans nos convictions.
Aujourd'hui, bibou mange du 100% bio.
Idem pour moi quand j'étais enceinte de la p'tite soeur.
Quand on vit ce genre de chose, ça calme, et ça fait réfléchir.
En ce qui me concerne, donc, le choix du bio, c'est avant tout pour la santé, et pour agir en lien avec mes idéaux.
Je dirais que je consomme à 75% du bio, le reste, c'est issu des producteurs locaux, du moins pour ce qui est de l'alimentaire.
Cela ne revient pas forcément plus cher, le tout c'est d'avoir du temps ! Parce que cumuler supermarché pour le tout-venant, marché et biocoop pour l'alimentaire, et petits producteurs locaux via AMAP en complément, non seulement ça coûte un peu plus cher (mais en province ça va encore), mais surtout qu'est-ce que ça prend comme temps !
C'est sur que ce serait bien plus simple et rapide pour moi de faire le plein à Auchan une fois par semaine... Mais non, tant que je peux l'éviter, je le fais. D'ailleurs, depuis que je me fournis exclusivement au marché (producteurs locaux bio ou non), en AMAP et en biocoop, j'ai remarqué qu'au final, je fais moins de dépenses car j'ai moins besoin d'aller au supermaché, et donc je suis moins attirée par les produits de consommation dont, finalement, on peut aisément se passer... tout un apprentissage !
Enfin, la mode du bio a du bon : les distributeurs s'y mettent eux-aussi, pour répondre à la demande. Et du coup, les prix sont certes plus chers que du non-bio, mais quand même moins cher qu'en biocoop. Pour le lait, par exemple, je prends du 1/2 écrémé d'une grande marque de distributeur, et ça me revient à 1€09 le litre. Tout à fait honnête, donc : c'est pas 35 cts d'écard avec le non-bio qui vont faire frémir mon porte-monnaie.
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